Journal en français facile 15 septembre 2017
Florent Guignard : Radio France Internationale, il est 20 heures en temps universel, 22 heures à Paris.
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FG Bonsoir, bienvenue dans le journal en français facile, que je vous présente avec Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin.
Zéphirin Kouadio : Bonsoir Florent, bonsoir à tous.
FG Au sommaire de ce journal, Zéphirin, l'attentat de Londres de ce matin : ZK 29 personnes ont été blessées dans le métro. Le groupe Etat islamique revendique l'attentat. Le niveau d'alerte terroriste est relevé d'un cran. FG Une quatrième zone de désescalade en Syrie, dans la province d'Idlib, pour faire baisser les combats : c'est la principale avancée des négociations d'Astana au Kazakhstan qui se sont terminées aujourd'hui. ZK Et puis les réactions dans le monde après le nouveau tir de missile nord-coréen. La France et la Russie réclament des « négociations directes », la Chine appelle à la retenue.
FG Enfin la fermeture en France du guichet pour les exilés fiscaux. Ils pouvaient ainsi régulariser leur situation, c'est désormais terminé. -----
ZK L'attentat de Londres de ce matin porte donc la signature de l'organisation Etat islamique. FG Oui, Zéphirin. La revendication est tombée il y a moins d'une heure, dans un communiqué du groupe Etat islamique diffusé par son agence de propagande sur les réseaux sociaux. Quelques minutes plus tard, les autorités britanniques ont annoncé elles qu'elles relevaient le niveau d'alerte d'attentats. Il était à sévère, il passe à critique. Il s'agit du cinquième attentat commis sur le sol britannique depuis le début de l'année. C'est une bombe qui a explosé dans le métro de Londres. Vingt-neuf personnes ont été blessées. A Londres, la correspondance de Muriel Delcroix
L'attentat s'est produit à la station aérienne de Parsons Green, dans le quartier de Fulham dans le sud-ouest de la capitale, en pleine heure de pointe. La police a indiqué que la déflagration avait été causée par un engin artisanal improvisé posé sur le sol d'une des rames du métro qui disposait d'une minuterie mais qui n'a fonctionné qu'en partie. L'annonce de Scotland Yard confirme ce que suggérait déjà une série de photos postées quelques minutes après l'incident sur les réseaux sociaux et qui montrent dans un des wagons un large seau blanc entouré d'un sac isotherme d'où sortent des flammes et des fils électriques. La priorité est désormais est de retrouver au plus vite le ou les terroristes et la police s'est lancée dans une vaste chasse à l'homme. En parallèle, les enquêteurs tentent de reconstituer exactement les faits, en étudiant notamment les nombreuses caméras de surveillance du réseau métropolitain pour tenter de savoir qui a déposé cette bombe, si le ou les terroristes étaient dans le wagon au moment de l'explosion ou l'ont abandonnée dans la rame de métro. En attendant les autorités appellent les londoniens au calme et la première ministre Theresa May a dénoncé un « attentat lâche » destiné à faire « d'énormes dégâts ». La dirigeante a ajouté que la présence de policiers armés dans les transports londoniens serait renforcée après le cinquième attentat perpétré au Royaume-Uni depuis le début de l'année. Muriel Delcroix, Londres, RFI.
ZK Et puis en France, ce matin, c'est un militaire de l'opération Sentinelle qui a été attaqué. FG L'opération Sentinelle, on le rappelle, ce sont plusieurs milliers de militaires qui sont mobilisés pour assurer des patrouilles dans les lieux publics ; un dispositif mis en place après les attentats de janvier 2015. Aujourd'hui c'est un soldat qui patrouillait dans les couloirs du métro à la station Châtelet à Paris qui a été attaqué par un homme armé d'un couteau. L'assaillant a été arrêté. Le parquet anti-terroriste a été saisi de l'enquête. En revanche, à Châlons-sur-Saône, en Bourgogne, la piste terroriste n'est qu'une hypothèse parmi d'autre après l'agression au marteau de deux femmes. L'homme a réussi à s'enfuir ; un important dispositif policier a été mis en place pour le retrouver. ZK Avec maintenant les réactions après le nouveau tir de missile nord-coréen, ce matin. Un missile qui a survolé le Japon avant de s'écraser en mer après avoir parcouru une distance de 3 500 kilomètres. FG Ce nouveau tir de missile, il intervient après l'adoption de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord par le Conseil de sécurité des Nations-unies. Une nouvelle réunion du Conseil de sécurité a d'ailleurs été programmée ce vendredi, elle a lieu à huis-clos, elle n'est donc pas publique. Alors, parmi les réactions, celle des Etats-Unis. « L'option militaire reste sur la table », dit-on du côté de Washington. Donald Trump rencontrera jeudi prochain les dirigeants sud-coréens et japonais, lors de l'Assemblée générale des Nations-Unies. A l'inverse, la France et la Russie appellent à des « négociations directes » avec la Corée du Nord. Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, qui se sont parlé au téléphone quelques heures après le tir de missile, rejettent l'option militaire pour résoudre cette crise. Enfin côté chinois, on appelle à la retenue. RFI Pékin, Heike Schmidt.
En fin de journée, Pékin a finalement condamné le nouveau tir de missile nord-coréen. Hua Chunying, porte-parole du ministère des Affaires étrangères : « La Chine s'oppose à la violation par la Corée du Nord des résolutions du Conseil de sécurité et à son recours à la technologie de missiles balistiques pour des tirs. A présent, la situation dans la péninsule coréenne est tendue et sensible. Toutes les parties concernées doivent faire preuve de retenue afin de ne pas aggraver les tensions. » Sans surprise, Hua Chunying a réfuté l'appel de Washington à Pékin et Moscou de faire « directement » pression sur Pyongyang : « La Chine a fait d'énormes sacrifices et payé le prix fort pour appliquer strictement, complètement et sérieusement les résolutions. Ce sont la Corée du Nord et les Etats-Unis qui se trouvent au centre du conflit. Ce n'est pas la Chine qui aggrave les tensions, et ce n'est pas la Chine qui détient la clé pour la solution du problème. » La Chine propose de briser le cercle vicieux des tirs de missiles suivis de tensions par un retour au dialogue. Heike Schmidt, Pékin, RFI.
ZK Un accord sur la Syrie à l'issue des négociations d'Astana au Kazakhstan : une nouvelle zone de désescalade a été décidée. FG Une zone de désescalade, pour tenter de faire diminuer les combats dans la province d'Idlib, contrôlée par les djihadistes. La Russie, l'Iran et la Turquie, les parrains, les organisateurs de ces négociations d'Astana, vont déployer des troupes dans la province d'Idlib. RFI Moscou, Daniel Vallot.
Après Homs, après la banlieue de Damas et le sud de la Syrie, la province d'Idlib dans le nord va devenir la quatrième zone de désescalade issue des négociations d'Astana. Les trois pays qui soutiennent le processus, la Russie, l'Iran et la Turquie, fourniront chacun 500 hommes pour assurer l'application du cessez-le-feu dans la province septentrionale. L'accord aura forcément un impact limité car il ne s'applique qu'aux groupes modérés de la rébellion syrienne. Or, la région d'Idlib est devenue le fief des groupes les plus radicaux, à commencer par les djihadistes du Front Fatah al Cham, l'ex-front Al-Nosra. Pour autant, l'accord a été salué par Staffan de Mistura, l'envoyé spécial des Nations-Unies pour la Syrie, également présent à Astana. Staffan de Mistura espère que cet accord permettra de relancer les négociations politiques sur l'avenir de la Syrie, les négociations de Genève qui restent, elles, totalement enlisées. Aucune date n'a été fixée pour la reprise de ces discussions. On sait déjà en revanche que les négociations d'Astana reprendront dès la fin du mois d'octobre, toujours sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie. Daniel Vallot, Moscou, RFI.
ZK A présent, Florent, cette information en France qui va intéresser les exilés fiscaux...
FG Mais qu'est-ce qu'un exilé fiscal, Zéphirin ? C'est tout simplement quelqu'un qui a quitté son pays, en l'occurrence la France, pour ne pas avoir à y payer d'impôts. L'information vient du ministre des Comptes publics. Il annonce la fermeture des guichets fiscaux mis en place pour que les exilés fiscaux régularisent leur situation.
Le service de traitement des déclarations rectificatives a permis à de nombreux évadés fiscaux français, détenteurs d'avoirs à l'étranger non déclarés, de se mettre en conformité avec le fisc et d'échapper à de trop lourdes amendes. Le procédé a été efficace. En quatre ans les fonctionnaires de Bercy ont reçu plus de 50 000 demandes de régularisation. Au total 32 milliards d'euros d'avoirs ont été rapatriés en France. L'opération a rapporté près de 8 milliards d'euros à l'Etat. Aujourd'hui, l'objectif du ministre est d'intensifier la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale. La fermeture du guichet de régularisation intervient au moment même de l'entrée en vigueur de l'échange automatique d'informations bancaires. Plus d'une cinquantaine de pays participent à cette traque fiscale internationale, un outil supplémentaire qui permettra à Bercy de débusquer les fraudeurs. En parallèle, Gérald Darmanin veut renforcer les moyens informatiques et technologiques pour que ses services puissent investir au-delà des simples déclarations des contribuables. Bercy veut lutter à armes égales avec les fraudeurs dont l'inventivité semble sans limite. Ils peuvent temporairement compter sur la Suisse qui a interrompu sa coopération sur les échanges automatiques d'informations bancaires avec la France, lui reprochant de ne pas respecter l'obligation de confidentialité. FG Patricia Lecompte dans le journal en français facile.