Journal en français facile 17 février 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : l'appel de Donald Trump concernant la Syrie. Le Président américain demande aux pays européens de rapatrier leurs ressortissants qui sont emprisonnés en Syrie. Sinon il prévient que ces derniers pourraient être libérés.
SB : Un autre appel celui de l'opposant au Venezuela Juan Guaido. Appel pour mobiliser un million de volontaires d'ici samedi prochain. Objectif acheminer auprès de la population l'aide humanitaire qui est bloquée dans les pays voisins.
RA : Et puis à la fin de cette édition, nous retrouverons Yvan Amar qui nous présentera l'expression de la semaine. Il s'agit de l'expression « pris de court ».
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SB : En Syrie la résistance des derniers combattants du groupe État islamique.
RA : Ils ne défendent plus qu'un minuscule territoire, moins d'un demi-kilomètre carré, loin des vastes zones qu'ils avaient conquises en 2014. Les Forces démocratiques syriennes qui combattent les djihadistes affirment que la victoire sera annoncée dans les prochains jours. Cela intervient alors que les troupes américaines vont bientôt se retirer de Syrie. Et d'ailleurs dans cette optique, Donald Trump a appelé ce dimanche les pays européens à rapatrier leurs ressortissants qui sont emprisonnés en Syrie, c'est-à-dire que les djihadistes détenus rentrent dans leur pays d'origine. Sinon, prévient le Président américain, nous serons obligés de les libérer. Les explications de Murielle Paradon.
Le message provient du compte twitter de Donald Trump. La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne (et d'autres alliés européens) sont priés de rapatrier plus de 800 combattants de l'État islamique, capturés en Syrie, et de les traduire en justice. » Le califat est sur le point de tomber", écrit le président américain et il n'y a pas d'alternative, car nous serions forcés de les relâcher... Ces étrangers partis faire le djihad en Syrie ont été capturés par les forces kurdes qui combattent le groupe État islamique, avec l'aide d'une coalition internationale dirigée par les États-Unis. Mais ces prisonniers s'avèrent bien encombrants. Les Kurdes ont prévenu qu'ils ne pourraient pas les garder éternellement. La France a récemment déclaré qu'elle pourrait rapatrier ses ressortissants, alors que jusqu'ici la ligne était plutôt de les laisser-sur-place. Le risque est de voir ces djihadistes s'évanouir dans la nature, après le retrait des forces américaines de Syrie. Donald Trump a en effet annoncé en décembre le départ imminent de ses militaires. Cette décision a suscité la colère de ses alliés européens, mais aussi l'inquiétude des Kurdes qui se retrouvent isolés.
RA : Et à noter ce soir les déclarations du Président syrien Bachar al-Assad. Il met en garde les groupes qui « parient » sur les États-Unis, autrement dit qui espèrent le soutien américain malgré le retrait : « les Américains ne vous mettront pas dans leur cœur ou dans leur bras » affirme le Président syrien dans une déclaration retransmise à la télévision publique.
SB : Le début d'une tournée en Asie pour le prince héritier d'Arabie saoudite.
RA : Mohammed ben Salmane, MBS comme il est appelé, est arrivé ce dimanche au Pakistan. Il a été accueilli à sa descente d'avion par le Premier ministre Imran Khan. Les deux hommes ont ensuite assisté à la signature de plusieurs textes économiques entre l'Arabie saoudite et le Pakistan, pour un montant évalué à 20 milliards de dollars. L'économie qui sera un enjeu important de cette visite pour MBS qui se rendra ensuite en Inde et en Chine. L'objectif est de montrer qu'il demeure un acteur très important sur la scène diplomatique, malgré l'affaire Khashoggi dans laquelle il est mis en cause.
SB : Au Venezuela, des volontaires appelés pour acheminer l'aide humanitaire.
RA : Cette aide dont la population a tant besoin dans ce pays en crise. Mais cette aide qui est bloquée dans les pays voisins, car le Président Nicolas Maduro refuse qu'elle soit acheminée, c'est-à-dire transportée jusqu'aux habitants. Car cette aide a été envoyée par les États-Unis, soutiens de l'opposant Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays. Et Juan Guaido qui en appelle aux volontaires, un million de volontaires qui devront être mobilisés a dit l'opposant. Au risque d'un bras de fer avec les autorités. Explications Anissa el-Jabri.
Tee-shirts blancs et foulards vert clair. Ils étaient samedi plusieurs milliers à écouter Juan Guaido à Los Cortijos, dans le nord-est de Caracas… L'opposant reconnu président par une cinquantaine de pays était venu haranguer ses partisans, les inciter à s'inscrire sur des listes de volontaires pour acheminer l'aide humanitaire. Juan Guaido : « Cette grande mobilisation des volontaires ne sera pas seulement le long de la frontière, mais dans tout le pays, dans toutes les villes il y aura des regroupements le 23 février prochain pour réussir à acheminer l'aide humanitaire ». Juan Guaido, qui promet que l'aide humanitaire entrera le 23 février « quoi qu'il arrive »… Nicolas Maduro a lui demandé à l'armée de préparer un plan spécial de déploiement pour une frontière inviolable. Nicolas Maduro qui bénéficie toujours de l'appui de la hiérarchie militaire.
RA : Nicolas Maduro nie toute « urgence humanitaire » et assure que son gouvernement distribue de l'aide alimentaire à 6 millions de familles. Et quand on lui parle de pénuries, il dit que c'est la faute des États-Unis.
SB : Et puis au Brésil, dans l'un des pays voisins du Venezuela : des évacuations préventives.
RA : 200 personnes qui ont dû quitter leur logement dans le sud-est du pays. La raison : leur habitation se trouve non loin d'un barrage de la compagnie minière Vale. Cette compagnie au cœur d'un drame le mois dernier, quand l'effondrement d'un barrage a provoqué la mort de 165 personnes. Il y a toujours 160 disparus. Depuis les évacuations se multiplient dans la crainte de nouveaux drames, Pauline Gleize.
Le site de Vale près duquel vivaient ces 200 riverains n'est plus en activité... mais les rapports d'analyse de consultants spécialisés ont convaincu le numéro un mondial du minerai de fer d'en évacuer les abords avec l'aide de la défense civile et des autorités locales. Des habitants d'ailleurs accueillis dans un premier temps dans une salle municipale... Pour la suite Vale s'est engagé à les héberger dans des hôtels. Il y a une dizaine de jours déjà, 500 personnes ont été contraintes de quitter leur logement près de deux autres mines : l'une appartenant à Vale... l'autre à son concurrent Arcelor-Mittal. Vale mise donc désormais sur la prévention après la rupture d'un de ses barrages fin janvier. Un torrent de boue avait alors tout emporté sur une dizaine de kilomètres laissant sur son passage 313 morts et disparus. La justice enquête désormais sur les éventuelles responsabilités de la firme. Vendredi, 8 de ses employés ont été placés en détention provisoire. Le nom du géant minier apparaît dans un autre drame récent... Vale est copropriétaire du site de Mariana... où en 2015 un autre barrage minier avait cédé... Bilan : 19 morts et la pire catastrophe environnementale de l'histoire du Brésil.
SB : Enfin en football actuellement la dernière rencontre de la 25e journée de Ligue 1.
RA : Et c'est le premier au classement qui est sur le terrain. Le Paris Saint-Germain en déplacement à Saint Étienne. Un peu plus tôt dans la journée Lille, deuxième au classement a fait match nul contre Montpellier 0-0. Victoire de Bordeaux 2-0 contre Toulouse.
RA : RFI 21h08 ici à Paris, l'heure de retrouver Yvan Amar. Comme chaque dimanche c'est l'expression de la semaine. Ce soir « pris de court ».
Le report des élections au Nigéria prend les électeurs par surprise. Il les prend de court. J'ai entendu les deux formules, dont le sens est proche évidemment, mais qui n'ont pourtant pas exactement la même signification. Pris par surprise ? Aucun problème ! Cela veut dire qu'on est surpris, et notamment qu'on est surpris pas la soudaineté, la rapidité d'un événement. Mais il y a bien souvent une nuance qui nous amène à l'autre expression, prise de court. C'est qu'on est un peu désarmé : on ne s'attendait pas à ça et donc on ne sait comment répondre, comment agir. Pris de court, c'est-à-dire pris à la gorge ? Non, il ne faut pas exagérer, le sens de la formule n'est pas si fort. Mais l'image est un peu la même : le temps est trop court entre ce qui nous arrive et l'instant où l'on devrait réagir. On est pris à l'improviste, ou même on est pris au dépourvu. C'est qu'on n'a rien prévu, rien prémédité. Ce n'est pas comme si on avait pu réfléchir à l'avance à cette possibilité et élaborer des réponses qui conviennent. Là, rien n'est prêt : c'est bien ce que veut dire « pris au dépourvu » ! Et cette impréparation peut susciter, faire naître un sentiment de malaise ou d'affolement. D'où vient l'image qui dit « pris de court » ? On ne sait pas trop : elle peut avoir une origine temporelle, c'est ce qu'on vient d'évoquer. Comme si le temps était trop court pour qu'on puisse avoir la réaction qu'il faudrait. Mais aussi bien, on pourra penser à une origine plus militaire, stratégique. Comme si l'ennemi vous avait contourné pour vous attaquer sur un flan, sur un côté mal défendu. Et l'espace est trop court, trop resserré pour qu'on puisse faire face, retourner les troupes contre les assaillants.
RA : Fin de ce Journal en français facile.