Journal en français facile 19 octobre 2017
20 h TU
22 h Paris
Gilles Moreau : bonsoir à tous, voici votre Journal en français facile présenté avec Sylvie Berruet, bonsoir !
Dans l'actualité : aux Etats-Unis, beaucoup de tension actuellement dans la ville universitaire de Gainesville, en Floride. Plusieurs centaines de manifestants s'opposent à la présence d'un dirigeant de l'extrême-droite raciste. SB : Au Togo, nouvelles manifestations et nouvelles violences. D'après l'opposition il y a au moins 3 morts par balles et des dizaines de blessés dans la capitale Lomé. GM : Dans la crise politique qui oppose Madrid à Barcelone, le président de la région catalane n'a pas renoncé à déclarer l'indépendance. Le gouvernement espagnol pourrait prononcer samedi la suspension de l'autonomie. Le Premier ministre Mariano Rajoy est ce soir à Bruxelles où se tient un conseil européen. Il a d'ailleurs reçu le soutien de l'Allemagne et de la France. SB : Aux Etats-Unis, l'université de Gainesville, en Floride, est actuellement sous haute protection policière. GM : Richard Spencer, président d'un parti d'extrême-droite raciste, devait y prononcer un discours. Or, il en a été empêché par un public très hostile et presque entièrement composé de manifestants. Des troubles sont redoutés dans cette ville universitaire, deux mois après les violences de Charlottesville entre militants d'extrême-droite et antiracistes. Correspondance d'Anne Corpet : « Depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, le nombre d'agressions racistes est en hausse et les discours qui défendent l'idée d'une Amérique blanche et chrétienne se banalisent. Le mythe fondateur d'une Amérique multiraciale et égale pour tous est battue en brèche. Au point de susciter une réaction de Georges Bush. L'ancien président américain, qui se tient à l'écart de la vie politique depuis qu'il a quitté le pouvoir il y a neuf ans, est intervenu ce jeudi à ce sujet : « Le sectarisme semble encouragé. Nos politiques semblent plus vulnérables aux théories conspirationnistes et à l'invention pure et simple de faits. Contrairement à beaucoup d'autres nations, notre identité n'est pas déterminée par l'origine géographique ou ethnique. Cela signifie que les personnes de toutes les religions, races ou ethnies peuvent être américains à part entière. Cela signifie que le sectarisme ou la suprématie blanche, sous quelque forme que ce soit, est un blasphème contre le credo américain.» Des propos qui visent indirectement l'actuel président américain. Donald Trump avait dans un premier temps refusé de condamner les organisateurs de la marche raciste de Charlottesville et relaie régulièrement des informations inexactes, parfois directement tirées de sites conspirationnistes. SB : Nouvelle manifestation et nouvelles violences au Togo. D'après l'opposition, un bilan provisoire s'élève à 3 morts et des dizaines de blessés dans la capitale Lomé. Des heurts ont opposé des jeunes aux forces de l'ordre, lors d'un rassemblement interdit par le pouvoir. L'opposition togolaire réclame le départ du président Faure Gnassingbé. GM : Le président égyptien Abdel Fatah al Sissi sera la semaine prochaine en France, reçu mardi à l'Elysée dans le cadre de cette visite officielle. Cette rencontre sera la première avec son homologue Emmanuel Macron.
SB : Direction le Pakistan où l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif a été inculpéé pour corruption. GM : La Cour suprême a également inculpé sa fille et son gendre. Tous trois sont mis en cause dans une affaire d'achats immobiliers dans les quartiers chics de Londres. Ce scandale avait éclaté lors des révélations des Panama Papers, l'an dernier. Les précisions de Jelena Tomic :
« Les accusations de corruption contre Nawaz Sharif et des membres de sa famille remontent à 2016, lorsque des documents confidentiels d'un cabinet d'avocats panaméen ont fuité dans la presse. Le scandale des Panama Papers avait fait les gros titres puisqu'il avait révélé plusieurs affaires d'évasion fiscale un peu partout dans le monde, impliquant entre autres l'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, sa fille Maryam et son gendre Muhamad Safdar, tous trois inculpés ce jeudi pour corruption. Accusés de posséder des actifs off-shore qu'ils ont utilisé pour acheter des biens immobiliers à Londres, les inculpés ont plaidé non-coupables. Ces révélations avaient contraint Nawaz Sharif à démissionner de son poste de Premier ministre, ce qui ne l'avait pas empêché de tenir des discours enflammés cet été pour dénoncer la sentence. Il n'est pas exclu que ces inculpations - qui interviennent à moins d'un an des prochaines élections législatives - bénéficient au leader charismatique de l'opposition Imran Khan, qui fait justement de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Quant à Nawaz Sharif, il n'en est pas à son coup d'essai, c'est la deuxième fois qu'il est contraint de quitter son poste pour corruption. La dernière fois c'était en 1993. SB : Et maintenant la situation politique en Espagne : le face-à-face continue entre le gouvernement espagnol et les autorités de la Catalogne.
GM : Aujourd'hui l'ultimatum est arrivé à échéance (le délai a pris fin). Le gouvernement se prépare à déclencher l'article 155 de la Constitution sur la suspension de l'autonomie. Un conseil des ministres extraordinaire se tiendra samedi à Madrid pour la mettre en place. Ce matin, Carlos Puigdemont, chef des indépendantistes catalans, devait dire clairement s'il renonçait à déclarer l'indépendance. Le gouvernement de Mariano Rajoy considère qu'il ne l'a pas fait. A Barcelone, devant l'hôtel de ville et le siège du gouvernement catalan, Salvador Grifell, un politologue indépendantiste, exprime sa déception au micro de notre envoyé spécial Benjamin Delille : « Je pense que le gouvernement espagnol, une fois de plus, a laissé passer une opportunité d'engager un dialogue. Le président Carles Puigdemont leur a offert la possibilité de dialoguer, de trouver un accord, ce qui doit être la base d'une démocratie. Des personnes éduquées et civilisées devraient pouvoir s'asseoir autour d'une table pour parler et écouter l'opinion des citoyens. Nous, les Catalans, nous revendiquons le droit de décider, au travers de notre vote, et surtout d'être écouté. Au moins pour pouvoir se prononcer, qu'on soit pour l'indépendance ou non. Nous sommes un peu tristes du rôle de l'Europe dans cette histoire. Nous pensions que l'Europe et ses valeurs fondamentales ne permettraient pas, par exemple, que la police espagnole frappe les citoyens et fasse des prisonniers politiques. Il faut rappeler que Jordi Sánchez et Jordi Cuixart sont en prison parce qu'ils ont défendu des manifestations pacifiques, et un processus pacifique en faveur de l'autodétermination et du référendum. SB : Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy est ce soir à Bruxelles où se tient un conseil européen. Il a d'ailleurs reçu le soutien de l'Allemagne et de la France. "Nous soutenons la position du gouvernement espagnol " a déclaré Angela Merkel. Emmanuel Macron a, de son côté, parlé d'un "message d'unité autour de l'Espagne". Le président français qui, comme il l'avait annoncé la semaine dernière, a envoyé à Bruxelles une lettre reconnaissant officiellement le drapeau européen. Explications de notre envoyée spéciale, Anissa el Jabri :
« Le drapeau européen mais aussi l'hymne et la journée de l'Europe. C'est bien sûr la réponse annoncée aux critiques de Jean-Luc Mélenchon en France. C'est aussi un geste pour signer encore face à ses partenaires son engagement européen, le regard des 27 sur le vainqueur de Marine Le Pen reste positif. Emmanuel Macron veut donc pousser l'avantage au risque de mécontenter. Le commerce, le sujet n'était pas prévu au dîner des chefs d'Etats ce soir mais le président l'a mis au menu. La position française c'est de dire « les critiques le doute sur les traités de libre échange dépassent largement l'hexagone et il est temps que l'Europe s en préoccupe face à la montée des populismes ». Emmanuel Macron se veut donc le porte-drapeau de l'Europe qui protège, sauf que dès qu'on entre dans le concret, ses partenaires européens sont loin de tous le suivre sur tous les sujets. C'est le cas sur le travail détaché avec l'Espagne. Emmanuel Macron a bien vu Mariano Rajoy en tête à tête en fin de journée, mais de ce rendez-vous ne filtre qu'un seul élément de langage, et c'est sur la crise en Catalogne. Paris soutient Madrid. Mariano Rajoy a toute la confiance française. GM : Les pays du G7 face à la menace terroriste : c'est le thème d'une réunion des ministres de l'Intérieur, actuellement à Ischia, en Italie. A l'heure de la chute de Raqa, en Syrie, des milliers de djihadistes en fuite pourraient gagner l'occident et obliger de nombreux pays à faire face à cette "diaspora du retour". SB : En France, la mobilisation contre les ordonnances réformant le code du travail est en net recul. Selon le ministère de l'Intérieur, ils étaient moins de 40 000 manifestants dans toute la France, soit une mobilisation trois fois plus faible que lors de la manifestation du 21 septembre. GM : Elle avait tourné son 1er film à l'âge de 14 ans et le dernier quand elle en avait 85 : Danièle Darrieux, actrice de légende, disparait à l'âge de 100 ans. Actrice de cinéma et de théâtre, sa carrière d'une longévité exceptionnelle lui a permis de jouer avec les plus grands acteurs, Jean Gabin et Gérard Philippe, entre autres. "Son talent et sa générosité ont illuminé le cinéma français " a réagi la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Football, enfin : au programme ce soir, la Ligue Europa. Trois clubs français étaient en lice. L'Olympique de Marseille a battu le club portugais de Guimares 2 buts à 1. Nice a été dominé à domicile par la Lazio de Rome 3 buts à 1. Actuellement Lyon se déplace à Everton.
C'est la fin de votre journal en français facile, à retrouver comme chaque soir sur notre site à la page RFI Savoirs. Bonsoir à tous, bonsoir Sylvie !