Journal en français facile 20 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : des tensions entre Israël et la Syrie. Des frappes israéliennes ont visé une région du sud de la Syrie. Damas aurait tenté de répliquer par une roquette qui a été interceptée.
SB : Aux États-Unis toujours pas d'accord pour mettre fin au shutdown, le blocage budgétaire. Et ce matin sur Twitter le Président américain Donald Trump s'en est pris à la chef de l'opposition démocrate à la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi.
RA : Une vingtaine de blessés après une manifestation à Athènes la capitale grecque. Les protestataires dénoncent l'accord sur le nouveau nom de la Macédoine.
SB : Et puis comme chaque dimanche nous rejoindrons Yvan Amar pour l'expression de la semaine. Rendez-vous à la fin de cette édition.
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SB : Israël a donc mené un nouveau raid aérien en Syrie.
RA : Un raid aérien c'est un bombardement mené par des avions de guerre. Israël est inquiet de voir son voisin syrien être soutenu par l'Iran, voilà pourquoi le pays mène régulièrement des raids. Et cela a provoqué la riposte de Damas puisque l'armée israélienne affirme avoir intercepté une roquette tirée de Syrie. Retour sur le déroulement de cette journée avec la correspondance de Paul Khalifeh.
Une source militaire syrienne citée par l'agence officielle Sana a déclaré que les raids israéliens ont visé la « Région sud » du pays/Sana a souligné que la défense anti-aérienne a « efficacement » riposté à l'attaque. Le ministère russe de la Défense a pour sa part indiqué que les raids ont visé l'aéroport international de Damas et n'ont provoqué ni pertes humaines ni dégâts matériels. L'agence Sputnik a précisé que tous les missiles tirés par les avions israéliens ont été abattus. Une heure plus tard, l'armée israélienne a annoncé qu'une roquette tirée à partir de la Syrie a été interceptée dans la partie du plateau du Golan occupée par Israël. Des sources militaires ici à Beyrouth affirment qu'il s'agit probablement d'un missile anti-aérien tiré par la DCA syrienne qui a poursuivi sa course après avoir raté sa cible. C'est la deuxième fois depuis le début de cette année que des avions israéliens attaquent la Syrie. Le 11 janvier, des missiles tirés par des appareils israéliens avaient été abattus par la DCA syrienne. D'autres avaient atteint leur cible près de Damas. Le 25 décembre, trois militaires syriens avaient été blessés dans des raids contre des dépôts d'armes et de munitions près de l'aéroport de Damas. Paul Khalifeh-Beyrouth, RFI.
RA : Également en Syrie, deux attentats ont eu lieu ce dimanche. Le premier à Damas, il n'a pas fait de victime, mais il n'y avait plus eu d'attaque dans la capitale syrienne depuis plus d'un an. La seconde attaque s'est produite un peu plus tard à Afrine, dans le nord du pays, une ville contrôlée par les forces pro-turques. Bilan trois civils tués selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
SB : Aux États-Unis les relations toujours plus tendues entre Donald Trump et l'opposition démocrate.
RA : Depuis les élections de mi-mandat, la Chambre des représentants est dominée par les démocrates, ce qui modifie l'équilibre des forces. Et cela contrarie fortement le Président américain qui a beaucoup moins les mains libres pour gouverner, comme l'illustre le shutdown, le blocage budgétaire, qui paralyse une partie de l'administration américaine depuis près d'un mois. Hier soir la chef des démocrates à la Chambre des représentants a rejeté une proposition de Donald Trump pour mettre fin au shutdown, ce qui a entraîné la réaction virulente du Président américain sur tweeter. « Nancy Pelosi s'est comportée de façon si irrationnelle qu'elle est désormais officiellement une démocrate radicale », écrit Donald Trump. L'analyse de ce rapport de forces par Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et spécialiste des États-Unis.
[Transcription manquante]
RA : Les difficultés de Donald Trump, c'était Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et spécialiste des États-Unis. Joint au téléphone par Christophe Paget.
SB : En Grèce une manifestation contre le nouveau nom de la Macédoine.
RA : Plus de 60mille personnes réunies dans les rues d'Athènes pour dire non à l'accord sur la Macédoine. Accord signé en juin que le parlement grec doit prochainement ratifier, c'est-à-dire valider. Il prévoit que désormais la Macédoine s'appelle République de Macédoine du Nord. Le problème c'est que ce nom est déjà celui de la province de Macédoine située dans le nord de la Grèce. D'où la manifestation qui s'est déroulée ce dimanche et que nous raconte notre correspondance Charlotte Stievenard.
La police a compté plus de 300 bus venus du nord et de l'ouest de la Grèce. De nombreux manifestants sont descendus de la région grecque de Macédoine. Ils s'opposent à ce que le pays limitrophe porte le même nom pour des raisons historiques et territoriales. Une opinion partagée par de nombreux Grecs comme en témoigne le sondage de l'Institut MRB publié dans la presse grecque. Selon lui, 70 pour cent des personnes interrogées ont déclaré être contre l'accord de Prespes. L'Église orthodoxe n'est pas en reste. Dans la foule, de nombreuses robes noires accompagnaient les manifestants. Des prêtres orthodoxes descendus à Athènes avec toute leur paroisse. Parmi eux, de nombreuses personnes âgées et des enfants. La manifestation s'est déroulée dans le calme, jusqu'à ce qu'à un affrontement entre la police et une vingtaine de casseurs disperse la foule à cause des gaz lacrymogènes. Charlotte Stievenard, Athènes, RFI.
RA : Et les incidents lors de cette manifestation ont fait une vingtaine de blessés indiquent ce soir les autorités grecques.
SB : En sport, actuellement le dernier match de la 21e journée de Ligue 1.
RA : C'est un derby, c'est-à-dire un match entre deux équipes d'une même région. Lyon se déplace sur le terrain de Saint-Étienne, deux villes distantes de 60 km. Un peu plus tôt dans la journée l'Olympique de Marseille a mis fin à une série de neuf matchs sans victoire en battant Caen 1-0. Et puis un mot de tennis, l'élimination de Roger Federer en 1/8e de finale de l'Open d'Australie. Battu par le Grec Stefanos Tsitsipas.
RA : RFI 21h08 ici à Paris, l'heure de retrouver Yvan Amar pour l'expression de la semaine. Ce soir « les bonnets roses ».
Qui sont les « bonnets roses » ? C'est sous ce nom que se sont retrouvés des milliers de femmes qui ont défilé, marché, pour soutenir le droit des femmes, dans plusieurs grandes villes des États-Unis hier. Alors bien sûr, c'est dans une traduction française qu'on les appelle les bonnets roses. En anglais, on dit plutôt pink hats – chapeaux roses. Mais pourquoi roses ? C'est une façon de retourner une caractéristique qu'on trouve insultante contre celui qui vous insulte : ah on dit que les petites filles doivent porter du rose ? Et bien les femmes qui protestent vont se mettre en rose ! Vous voulez du rose ? Vous allez en avoir. C'est un peu une réappropriation, une reprise de ce qui vous rabaisse : on s'en sert comme arme, comme si on pouvait la retourner contre l'agresseur. Alors pourquoi des bonnets roses ? Parce que quand on manifeste, on aime bien se faire voir, être repérée. Et en français on a traduit chapeau par bonnet, d'abord parce que les femmes qui manifestaient avaient souvent des bonnets. Et ensuite parce qu'en français, ce mot de bonnet désigne une coiffure plutôt populaire, souvent associée à une colère populaire : on a eu les bonnets rouges en France il y a quelques années, qui manifestaient contre des impôts. Et puis « mettre un bonnet rouge » ça fait bien penser à élan vers la liberté, contre la tyrannie : c'est Victor Hugo qui disait « J'ai mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire », pour expliquer qu'il voulait écrire comme il le souhaitait, et non pas uniquement d'après les règles de l'Académie. Alors, bien sûr mettre un bonnet rose, ça reprend cette idée, mais en faisant un léger pas de côté. Comme si le bonnet rouge était très lié à des luttes masculines, et que le bonnet rose marquait sa différence.
RA : Fin de ce Journal en français facile.