Journal en français facile 21 juin 2019
Loïc Bussières : 22h à Paris, 2h de moins en temps universel (TU). Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile. Zéphyrin Kouadyo à mes côtés au micro. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : le ton qui monte encore d'un cran entre Téhéran et Washington. Un drone américain a été abattu par l'Iran. Les États-Unis ont engagé une réponse armée avant de se raviser au dernier moment. Les explications dans ce journal.
ZK : La Commission européenne qui se cherche un président. Les 28 n'arrivent pas à s'accorder sur le nom du successeur de JC Juncker. Ils ont l'obligation y parvenir d'ici la fin du mois.
LB : Et puis nous irons en Inde dans ce journal pour un évènement organisé dans le monde entier : la journée internationale du yoga.
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ZK : Des frappes américaines contre l'Iran annulées à la dernière minute hier soir. L'information a été révélée dans un premier temps par le New York Times.
LB : Le président américain l'a confirmé ce matin dans une série de tweets. Les avions et les bateaux de l'armée américaine étaient déjà positionnés pour leur mission lorsque Donald Trump l'a finalement interrompue. Correspondance à Washington Anne Corpet.
« Nous étions prêts à riposter quand j'ai demandé combien de personnes allaient mourir » écrit Donald Trump et il poursuit « 150 personnes, monsieur, m'a répondu un général. 10 minutes avant la frappe, je l'ai stoppée, c'était disproportionné par rapport à une attaque contre un drone ». Ce revirement de dernière minute surprend : la question des pertes humaines infligées lors d'une frappe est normalement évoquée avant qu'elle soit décidée, et l'annonce de ce raid interrompu ajoute à la confusion. Les démocrates dénoncent une forme d'amateurisme. Les responsables du parti invitent à la retenue et exigent que le congrès soit consulté avant toute opération militaire. Au sein du camp présidentiel, les faucons commencent à donner de la voix. Liz Cheney, la fille de l'ex vice président qui dirige la minorité républicaine à la chambre a déclaré ce matin que l'absence de réaction à la destruction du drone était une erreur très sérieuse. D'autres craignent qu'une attaque contre l'Iran ne dégénère inévitablement en conflit ouvert. Aucune option n'est définitivement écartée. Une seule certitude : cet épisode ne fait que confirmer l'imprévisibilité du président américain.
LB : Justement, on apprend ce soir que Donald Trump se dit « prêt à parler à l'Ayatollah Khamenei ou à Hassan Rohani sans condition préalable... » C'est ce qu'il affirme dans un entretien accordé à la chaîne NBC. Le Président américain qui a par ailleurs évoqué la « menace » iranienne avec le Prince Héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salman, selon la Maison-Blanche.
ZK : L'autre grand titre de ce journal, c'est le flou à Bruxelles concernant la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne.
LB : Aucun des trois candidats à présidence de la Commission n'a obtenu la majorité parmi les chefs d'État et de gouvernement des 28. Une nouvelle réunion est donc prévue le 30 juin, où il faudra absolument un résultat, car la présidence de la Commission doit être validée par les députés européens dont la session inaugurale commence le 2 juillet. Pierre Benazet.
La seule certitude à l'issue de ce sommet c'est que la procédure des Spitzenkandidaten a du plomb dans l'aile, c'est-à-dire l'idée que les chefs de file des partis vainqueurs des élections seraient les candidats les plus légitimes pour les postes européens. Aucun des chefs de file des trois partis principaux n'a déclenché un consensus, qu'il s'agisse de la centriste-libérale Margrete Vestager, du travailliste Frans Timmermans ou de Manfred Weber, du PPE, le Parti populaire européen. Certains chefs d'État croient d'ailleurs pouvoir enterrer la candidature de Manfred Weber pour la présidence de la Commission européenne. C'est le cas par exemple d'Emmanuel Macron, mais il faut tout de même dire que la chancelière allemande Angela Merkel n'a pas du tout été aussi définitive. Ceci remettrait en tout cas les projecteurs sur le nom de Michel Barnier qui a la triple qualité d'être soutenu par la France et l'Europe centrale et d'appartenir au PPE d'Angela Merkel. Mais s'il faut rebattre les cartes, il faudra aussi trouver des femmes et des responsables politiques venant d'Europe centrale ou orientale ; on évoque ici pour le conseil européen le nom du Premier ministre belge et ceux de la présidente lituanienne ou de son homologue croate pour la Commission européenne. Il reste aux 28 à peine plus d'une semaine pour s'entendre.
ZK : À la une également, le bilan revu à la hausse en Géorgie, 240 blessés après les échauffourées qui ont émaillé la manifestation des opposants au gouvernement devant le parlement.
LB : Hier soir, des milliers de personnes en colère se sont rassemblées pour protester contre la prise de parole devant l'Assemblée géorgienne du député russe Sergueï Gavrilov et plus généralement contre l'influence russe qui gagne le gouvernement. La police a répondu avec des gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc. De nouveaux rassemblements étaient organisés ce soir. Comme le demandaient les manifestants, le président du Parlement géorgien a remis sa démission. Les représentants du gouvernement tentent de calmer le jeu. Anastasia Becchio.
En renonçant à son poste, Irakli Kobakhidze a fait preuve de responsabilité envers le peuple, a commenté le secrétaire général du parti au pouvoir « Rêve géorgien ». Pas question en revanche de parler de concession aux demandes des partis de l'opposition qu'il qualifie « d'irresponsables ». Autre démission : celle du député Zakaria Kutsnashvili, organisateur de la réunion internationale sur l'orthodoxie, où un député russe a pris la parole de la tribune, ce qui a provoqué le mouvement de contestation et les échauffourées. L'opposition ne décolère pas et demande la démission du ministre de l'Intérieur et des élections législatives anticipées. De son côté, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, à la tête du parti au pouvoir et souvent désigné comme le véritable homme fort du pays, tente de jouer l'apaisement. Dans un communiqué il assure « partager pleinement l'indignation sincère des citoyens géorgiens » et dénonce une erreur de protocole. « Il est inacceptable que le représentant du pays occupant préside une rencontre au Parlement géorgien », a écrit l'oligarque que ses opposants soupçonnent toutefois d'entretenir des liens étroits avec Moscou. Le chef de la fraction du Mouvement national uni au Parlement, un mouvement créé par Mikheil Saakachvili estime que le milliardaire Ivanichvili doit endosser l'entière responsabilité des événements. L'ancien président en exil qui a pu récemment retourner en Ukraine appelle ses partisans à descendre dans la rue.
ZK : En Algérie, les manifestants étaient justement dans la rue pour le 18e vendredi consécutif.
LB : Pour un changement du système politique malgré plusieurs arrestations avant le début de la manifestation. Malgré surtout les déclarations du nouvel homme fort du pays cette semaine, le général Ahmed Gaid Salah qui a une fois encore écarté toute période de transition.
ZK : À Hong Kong également, la mobilisation continue pour le retrait définitif de la très controversée loi sur les extraditions vers la Chine.
LB : Le texte est pour le moment suspendu. Plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées notamment devant le QG de la police ce vendredi pour exiger la démission de la cheffe du Gouvernement, Carrie Lam et la libération des manifestants arrêtés ces derniers jours.
ZK : Nous sommes aujourd'hui le 21 juin, date qui marque le début de l'été dans l'hémisphère nord et la fête de la musique dans de nombreux pays.
LB : Dont la France, où l'évènement est né en 1982. De nombreux concerts gratuits sont organisés un peu partout dans l'Hexagone ce soir. Pour tout savoir, rendez-vous sur musique.rfi.fr.
ZK : Autre évènement, mondial celui-là, la 5e journée internationale du yoga.
LB : On se rend en Inde, pays d'où est originaire cette pratique datant de plus de 2000 ans, des événements ont été organisés dans plusieurs villes du pays. Le Premier ministre indien Narendra Modi, grand architecte de cette campagne pour la reconnaissance du yoga par l'ONU, était au cœur des festivités. RFI New Delhi, Antoine Guinard.
« Faire du yoga une partie intégrante de la vie des plus démunis ». C'est l'objectif que s'est donné Narendra Modi, devant une foule de 30 000 personnes a Ranchi, la capitale de l'État du Jharkhand dans l'est de l'Inde ce vendredi. Le Premier ministre indien a ensuite invite son audience a effectuer avec lui des « asanas », des mouvements et méditations de yoga. Ailleurs en Inde, les ministres indiens de la Défense et de l'Intérieur ainsi que plusieurs autres ministres et députés du BJP, le parti nationaliste hindou de Narendra Modi ont également participe a des événements pour célébrer cette cinquième journée mondiale du Yoga. 300 séances de yoga ont été organisées par le BJP a New Delhi, auxquelles devraient participer plus d'un million de personnes. Cette journée est avant tout une victoire diplomatique et politique pour Narendra Modi. Peu après son arrivée au pouvoir en mai 2014, il avait lancé cette initiative avec succès a l'assemblée générale de l'ONU. La première journée mondiale du yoga a eu lieu dès l'année suivante. Pour ses détracteurs, c'est un moyen pour M. Modi et son parti de promouvoir subtilement l'hindouisation de la société indienne, un des piliers idéologiques de sa famille politique.
LB : Le football avec le coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations. Égypte/Zimbabwe, c'est l'affiche du match d'ouverture qui vient de débuter. Rencontre à suivre sur nos antennes Afrique et FM Paris avec nos envoyés spéciaux au Caire Christophe Jousset et Antoine Grognet.