Journal en français facile 27 avril 2019
Charlotte Lalanne : Vous écoutez RFI il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. À mes côtés pour le présenter, Namouri Dosso, bonsoir Namouri.
Namouri Dosso : Bonsoir Charlotte, bonsoir à tous.
CL : Un vote à plusieurs inconnus en Espagne. Les électeurs sont appelés aux urnes demain pour des législatives anticipées, au terme d'une campagne très agressive qui pourrait bien desservir la droite. On sera à Madrid dès le début de ce journal.
ND : Au Sri Lanka, 16 personnes ont été tuées dans une fusillade à Kalmunai. Un assaut de la police sur des jihadistes présumés a mal tourné.
CL : Vladimir Poutine dit non à Donald Trump : le président russe n'augmentera pas la production de pétrole pour compenser les effets de l'embargo américain sur le brut iranien.
ND : et puis la mobilisation des gilets jaunes en France. Elle est en baisse ce samedi : un peu plus de 23 000 manifestants et des heurts à Strasbourg.
------
ND : L'Espagne est à quelques heures d'un vote décisif.
CL : Pour la troisième fois en moins de quatre ans, les Espagnols vont voter ce dimanche… pour élire leurs députés en vue de former un nouveau gouvernement. En jeu : 350 sièges de députés, 208 de sénateurs. Alors qui gouvernera l'Espagne de demain ? Beaucoup d'incertitudes encore. Le Parti socialiste au pouvoir a semble-t-il une petite longueur d'avance, mais sauf surprise aucun parti n'aura de majorité absolue. Quant à l'opposition de droite, elle pourrait bien faire les frais, c'est-à-dire subir la campagne très divisée qui vient de s'achever. À Madrid, Béatrice Leveillé.
La campagne électorale a été virulente. Le parti populaire, longtemps seul à droite, a éclaté avec l'arrivée de Ciudadanos, plus libéral il y a une dizaine d'années, et puis plus récemment du nouveau parti d'extrême droite Vox. Le dirigeant du PP Pablo Casado s'est écharpé avec Albert Rivera, le dirigeant de Ciudadanos qui le talonne dans les sondages. Les insultes ont fusé à droite, Vox donnant le ton d'une campagne agressive. Un combat fratricide qui pourrait faire perdre des voix à la droite. D'autant qu'un certain engouement pour Vox pourrait se faire aux dépens du parti populaire qui serait le grand perdant des élections. C'est le pari de Pablo Iglesias, le leader du parti d'extrême gauche, Podemos, allié du parti socialiste au gouvernement. Il se dit optimiste, car pendant la campagne la droite n'a pas parlé des problèmes qui touchent vraiment les Espagnols : l'éducation, la santé, le logement ou encore l'emploi. Les électeurs ne sont pas dupes, dit-il. Une seule chose est sûre, à l'issue de ces élections, l'Espagne sera gouvernée complètement différemment si la droite l'emporte grâce à la poussée de l'extrême droite. Béatrice Leveillé, Madrid, RFI.
ND : Au Sri Lanka, la police continue de traquer, c'est-à-dire de rechercher activement, les jihadistes.
CL : La nuit dernière, 16 personnes ont été tuées lors d'un assaut de la police contre des terroristes présumés. Cela s'est passé dans la ville de Kalmunai, dans l'est du pays. Une province à majorité musulmane, province dont était originaire le cerveau des attentats, tué la veille, Zahran Hashim. Des hommes armés ont ouvert le feu sur la police qui se préparait à un assaut sur une maison. La fusillade a durépendant plusieurs heures.
ND : L'actualité, Charlotte au Sri Lanka, on part en Chine, où il est actuellement 4 heures et 5 minutes où vient de se terminer le 2e forum des nouvelles routes de la soie. À la clef 57 milliards d'euros d'accord pour développer ce projet.
CL : Une initiative pharaonique, entendez immense : mille milliards de dollars d'investissements dans des infrastructures pour relier la Chine à l'Europe. Une quarantaine de dirigeants étrangers et 800 entreprises avaient été invités par Xi Jinping. Le président chinois qui a vanté les mérites de ce projet, vert et durable a-t-il juré. À ses côtés pour ce sommet, les Premiers ministres italiens et pakistanais notamment, mais aussi le président russe.
ND : Vladimir Poutine qui tourne le dos aux États-Unis : pas question d'augmenter la production de pétrole.
CL : Et oui en pleine flambée des prix du brut ces derniers mois, et alors que les États-Unis ont durci leur embargo sur le pétrole iranien. Le président russe se positionne en garant des accords de l'OPEP. Les précisions à Moscou de Jean-Didier Revoin.
Les accords conclus entre la Russie et l'OPEP, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, en vue de coordonner leur production, sont valables jusqu'en juillet et depuis Pékin, où il participe au sommet des nouvelles routes de la soie, Vladimir Poutine a fait savoir qu'il n'entendait pas y déroger en augmentant le volume de la production russe de pétrole. Il a par ailleurs souligné qu'il ne pouvait pas imaginer comment le marché réagira au renforcement de l'embargo des États-Unis sur les exportations de brut iranien qui entrera en vigueur le 1er mai prochain. Une fin de non-recevoir, donc, adressée aux doléances américaines. Pour éviter une flambée des cours du brut, Donald Trump souhaite en effet que d'autres pays accroissent leur production pour pallier la suspension des livraisons d'or noir iranien. Selon le président russe, cette suggestion n'aurait pas trouvé d'écho favorable au sein des pays de l'OPEP et pour enfoncer le clou, Vladimir Poutine n'a pas manqué d'affirmer que, le cas échéant, la Russie était prête à satisfaire la demande en pétrole de nombreux pays, tout en espérant que l'Iran pourrait continuer à exporter le sien. Jean-Didier Revoin, Moscou, RFI.
ND : Moins de monde et moins de violences pour ce 24e samedi de mobilisation des gilets jaunes.
CL : Ils étaient 23 600 dans la rue selon le ministère de l'Intérieur. Un chiffre contesté par les gilets jaunes, qui revendiquent, eux, plus de 60 000 participants. À Paris, la CGT est venue grossir les rangs du cortège, le syndicat avait appelé à rejoindre la lutte ce samedi. Et vous le disiez, Namouri, la journée s'est passée dans le calme globalement, sauf à Strasbourg, où la tension est montée. La police est intervenue pour barrer la route aux protestataires, qui voulaient marcher vers le Parlement européen. Parmi ces manifestants, il y avait Jean François Mouger, écoutez.
« C'est pour le symbole oui, mais qu'est-ce que vous voulez faire ? C'est comme ça. Tout se passait bien, mais ils nous gazent partout… Moi je n'ai jamais jeté un caillou, rien, rien, mais alors rien de rien… Et je me fais gazer tous les samedis ». Et là, normalement, le président a annoncé des mesures, ça vous… ? « Non il n'a pas annoncé des mesures, il a annoncé ce qu'il avait déjà dit qu'il ferait, et pas un mot sur la justice fiscale, rien sur le RIC (Référendum d'initiative citoyenne). Nous, c'est pas ça qu'on veut. On veut le RIC, on veut que les citoyens prennent en charge leur destinée, pas un monsieur qui décide de tout. Moi j'ai une bonne retraite, il n'y a pas de souci de ce côté-là. Moi je me bats pour l'injustice fiscale, l'injustice sociale, c'est pour ça que je me bats. C'est pas pour qu'on m'augmente mon petit confort personnel. Moi c'est pour mes enfants, mes petits-enfants, c'est pour ces gens-là que je me bats. Là, il a remis le couvercle sur la cocotte-minute, mais le feu est toujours dessous. » CL : Propos recueillis à Strasbourg par Angélique Ferrat. Et puis du football ce soir.
ND : Ce soir, c'est la finale de la coupe de France. Rennes affronte le Paris Saint Germain au Stade de France. Et actuellement les deux équipes sont à un score nul : 2 partout. Dani Alves a ouvert le score pour le Paris Saint Germain, suivi de Neymar. Ensuite, Presnel Kimpembe a marqué contre son camp, avant que Mexer égalise à la 66e minute. Actuellement les 2 équipes jouent la 75e minute de jeu.
CL : Et tout de suite le mot de la semaine. Le mot de la semaine, « précaire », Yvan Amar.
Où en est le chômage en France en ce moment ? Les réponses sont contrastées. Ce qui veut dire qu'il y en a plusieurs et qu'elles sont différentes, et même opposées puisqu'elles sont contrastées. Alors on a, d'un côté, une relativement bonne nouvelle, c'est-à-dire que le chômage proprement dit recule : il y a moins de gens qui n'ont aucun emploi en ce début 2019 qu'au début 2018. Par contre les emplois précaires sont plus nombreux qu'avant ; plus de gens ont un travail à temps partiel, qui ne leur suffit pas, et qui est susceptible de s'arrêter brusquement, qui peut s'arrêter, disparaître d'un mois à l'autre. C'est bien cela un emploi précaire : d'abord un emploi fragile, qui n'est pas sûr, pas garanti, on ne peut pas compter dessus. Et ce mot, « précaire », s'utilise parfois dans d'autres circonstances. En particulier on parle de santé précaire quand on n'est pas assuré de ne pas tomber ou retomber malade. Et si l'on parle de santé précaire, c'est qu'on n'est pas réellement atteint, mais qu'on est faible, pas très solide, un peu chancelant, c'est-à-dire pas très assuré sur ses jambes. Mais le plus souvent on se sert du mot à propos d'économie. C'est un adjectif, mais ça peut devenir un nom : les précaires, ce sont justement ceux qui justement n'ont pas un travail stable. Et souvent on pense à ceux qui ont plusieurs activités pour joindre les deux bouts : des petits boulots comme on dit souvent : des emplois souvent non déclarés, sans contrat, mal payé, qu'on fait au coup par coup : une journée ici, et puis trois heures là. Et le plus souvent sans qualification et sans formation. Seulement, ça dépanne, alors on est dépanné, mais bien souvent en est exploité !
CL : Yvan Amar, pour le mot de la semaine. C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à vous Namouri Dosso de l'avoir présenté avec moi.
ND : Merci à vous, Charlotte Lalanne.