Journal en français facile 27 décembre 2018
Pierre Pillet : Il est 15h à Washington, 21h à Paris et Milan. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Clément Fraioli est avec nous ce soir. Bonsoir, Clément.
Clément Fraioli : Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
PP : À la Une : Donald Trump en Irak. Déplacement surprise du président des États-Unis auprès de soldats américains. Des poignées de mains, des photos avec les militaires, mais aussi des erreurs. Explications avec notre correspondant.
CF : Dans ce journal également : les passeports diplomatiques d'Alexandre Benalla, nouvelle affaire à gérer pour la présidence française concernant l'ancien responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron.
PP : Enfin, Carlo Ancelotti, l'entraîneur du club de football de Naples est en colère après les cris racistes dont un de ses joueurs a été victime.
CF : Donald Trump s'est rendu en Irak aujourd'hui ! Un déplacement du président des États-Unis qui n'était pas prévu.
PP : Il a rencontré des soldats américains sur une base aérienne située 160 kilomètres à l'ouest de Bagdad. Le but de ce déplacement, c'était de remercier les militaires pour leur engagement et leur souhaiter, avec un peu de retard, un joyeux Noël.
CF : Donald Trump a aussi expliqué sa décision de retirer ses troupes de Syrie : « Les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde » déclare-t-il. C'était le premier voyage du chef de l'État en zone de conflit depuis son élection. Son épouse Melania Trump était présente.
PP : Du soutien, des félicitations aux soldats et pourtant, tout n'a pas été positif. À New York, les explications de Grégoire Pourtier :
Alors que la communication était verrouillée puisque la plupart des images étaient fournies par la Maison-Blanche, il y a plusieurs fausses notes. D'abord, la propension de Donald Trump à mentir. Hier, il s'est encore vanté d'avoir augmenté le salaire des militaires pour la première fois depuis une décennie, et pas qu'un peu, +10 %. Sauf que la paie des soldats grimpe en fait chaque année, et que pour 2019, ils ont eu droit à +2,6 %. C'est un tout petit mieux que d'habitude, mais bien loin de la fanfaronnade présidentielle. Deuxième chose, ces affiches de campagne de Donald Trump portées par des soldats, et surtout les photos où il signe des casquettes « Make America Great Again » ou « Trump 2020 ». Une propagande totalement interdite sur une base militaire. Enfin, autre problème, des images révéleraient la présence de Navy Seals, unité spéciale aux activités secrètes. Alors évidemment, ce n'est pas une surprise qu'un tel commando opère en Irak, mais là, on distingue clairement les visages, et même un nom. Bref, ce non-respect des conventions, voire du secret défense ne fait pas très sérieux. D'autant que Donald Trump a aussi heurté les Irakiens, puisqu'il ne s'est pas arrêté à Bagdad, se contentant d'un appel téléphonique avec le Premier ministre. Grégoire Pourtier, New York, RFI.
CF : Pour des raisons de sécurité, les autorités irakiennes n'ont été prévenues que deux heures avant l'arrivée d'Air Force One, l'avion de Donald Trump.
PP : Il est 21h03 à Bruxelles. Six enfants de combattants jihadistes belges, actuellement retenus en Syrie avec leur maman, vont pouvoir revenir dans leur pays.
CF : C'est une décision de la justice belge. L'État a désormais 40 jours pour organiser leur retour. L'analyse de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l'Université libre de Belgique. Il est spécialiste des questions de terrorisme et radicalisation :
« C'est une situation qui n'a pas eu jusque maintenant de similitudes et de parallèles. Donc on voit bien que la justice tâtonne et qu'elle évolue, d'un appel à l'autre. La réalité c'est qu'il y a d'une part les mères, qui effectivement demandaient le retour de leur enfant, directement en Belgique, depuis maintenant un certain temps, mais ces fameuses mères sont dans des camps en Turquie et sont dans des camps retenues par des Kurdes. Donc il a à la fois d'un côté ce que les mamans ont fait, avec des enfants qui sont Belges, et de l'autre côté il y a l'action des grands-parents qui est menée aujourd'hui depuis la Belgique pour réclamer le retour de ces enfants. Donc globalement, il y a sur les six enfants, il y en a trois qui sont de mamans belges, trois autres dont les pères étaient belges puisqu'après il y a eu des remariages. Donc on voit bien que toute la difficulté est d'estimer ça. Mais la réalité c'est ce que ça fait des mois et des mois pour cette situation comme d'autres, que les familles, et en l'occurrence les grands-parents qui sont ici, réclament le retour de ces enfants qui n'ont rien demandé, qui sont mineurs et qui malheureusement doivent rentrer pour avoir un suivi. » PP : Le chercheur Sébastien Boussois, qui répondait à Pauline Gleize sur RFI. 160 enfants belges âgés de moins de six ans se trouvent en Syrie.
CF : C'est une première au Vatican, une condamnation pour blanchiment d'argent.
PP : Deux ans et demi de prison pour un entrepreneur italien. L'homme de 63 ans a placé plus d'un million d'euros dans cet État. Une somme obtenue grâce à des activités illicites, c'est-à-dire interdites.
CF : La Grande-Bretagne s'inquiète face au nombre de personnes qui essayent de rejoindre son territoire en traversant la Manche.
PP : 20 migrants ont été secourus ce matin, 40 autres le jour de Noël près des côtes françaises. « Des traversées encouragées et facilitées par des groupes criminels », affirme Londres.
CF : Ces migrants montent sur des canots pneumatiques, ce qui est très dangereux avec les nombreux de bateaux qui naviguent sur cette mer et la faible température de l'eau.
PP : En France, ce nom qui revient encore dans l'actualité : Alexandre Benalla. L'ancien responsable de la sécurité du président Emmanuel Macron a voyagé avec un passeport diplomatique après avoir démissionné. Il a quitté son poste, car il est soupçonné d'avoir commis des violences lors d'une manifestation.
CF : Le passeport diplomatique facilite les déplacements, dans le cadre de ses fonctions officielles. Alexandre Benalla l'a utilisé alors qu'il n'était plus à l'Élysée. Une révélation des journalistes de Mediapart, Simon Rozé :
Les voyages d'Alexandre Benalla, depuis qu'il a quitté le cabinet d'Emmanuel Macron, causent bien des remous. Sa visite au Tchad, dix jours avant celle du chef de l'État, avait poussé l'Elysée à lui demander des explications. Réponse de l'intéressé : « c'était un voyage d'affaires privé ». Une défense mise à mal par les révélations de Mediapart ce jeudi : Alexandre Benalla voyageait en effet avec un passeport diplomatique. Il l'a utilisé pour se rendre en Israël et dans plusieurs pays africains. Un précieux sésame qui lui avait été remis trois semaines après sa mise à pied. Il a donc omis de le rendre après son licenciement, malgré ce qu'il affirmait devant la commission d'enquête du Sénat en septembre dernier. Alexandre Benalla déclarait alors avoir laissé le document dans son bureau à l'Élysée. Le ministère des Affaires étrangères le lui avait pourtant réclamé en juillet, ainsi qu'un deuxième passeport. Une injonction qui n'a donc pas été suivie des faits. Et, à la suite de ces révélations, le quai d'Orsay se réserve le droit de donner des suites judiciaires à l'affaire.
PP : La commission d'enquête du Sénat chargée de l'affaire Benalla regardera s'il existe une « contradiction » entre les dernières informations et les auditions de septembre.
On reste en France, où une centaine de « gilets jaunes » se sont rassemblés devant l'Hôtel de police de Roanne, dans le sud-est du pays. Ils ont voulu exprimer leur soutien à quatre autres manifestants convoqués pour avoir bloqué un rond-point dans une commune voisine.
CF : L'actualité africaine, Andry Rajoelina remporte l'élection présidentielle à Madagascar, d'après la Commission électorale.
PP : il obtient 55,66 % des suffrages. Victoire face à Marc Ravalomanana. Les deux candidats ont affirmé qu'il y a eu des fraudes lors du vote. Ajoutons que les deux hommes ont déjà dirigé le pays.
CF : À trois jours des élections en République démocratique du Congo, une partie de l'opposition lance un appel à la grève générale.
PP : Des Congolais mobilisés contre le report du vote dans deux régions : à Beni et Butembo, dans l'est, et Yumbi, dans l'ouest. Les autorités considèrent que dans ces zones, le virus Ebola et les violences empêchent l'organisation du vote.
CF : Trois élections sont prévues : la présidentielle, les législatives et les provinciales.
PP : En football, le club italien de l'Inter Milan sanctionné à cause du racisme de certains de ses supporters.
CF : Deux matches du club devant se jouer à domicile auront lieu à huis clos, c'est-à-dire dans un stade entièrement vide. Cette sanction a été prise après les cris racistes et les chants insultants destinés au défenseur sénégalais de Naples, Kalidou Koulibaly.
PP : C'était lors du match entre les deux clubs, hier soir, Inter Milan-Naples. L'entraîneur de Naples estime que cette attitude des supporters milanais a perturbé son joueur et a entraîné son expulsion. On écoute Carlo Ancelotti :
« Je ne suis pas énervé, mais très déçu. Je suis allé voir l'arbitre. Je pense que ce carton rouge est arrivé dans un contexte où le joueur était fortement perturbé par les insultes qu'il a reçues tout au long du match. Nous avions demandé aux autorités de la Fédération d'intervenir afin d'arrêter temporairement la rencontre pour que cessent ces insultes, une décision qui me semblait juste et nécessaire. Mais elles ont préféré faire seulement quelques annonces au public. Il est très rare de voir Koulibaly réagir comme il l'a fait. C'était bien sûr un mauvais geste de sa part, mais il faut comprendre que son état d'esprit n'était pas serein. Et l'arbitre n'a pas voulu prendre en compte cette situation. » PP : Le défenseur de Naples Kalidou Koulibaly a été expulsé hier soir. C'est la fin de ce Journal en français facile, il est 21h10 à Paris.