Journal en français facile 27 décembre 2016
Maïwenn Bordron : Merci d'écouter RFI, il est 21h à Paris, une heure de moins en temps universel. Et c'est l'heure de votre journal en français facile, avec vous Xavier Besson ! Bonsoir !
Xavier Besson : Bonsoir Maïwenn, bonsoir à tous !
MB : A la une de l'actualité, le gouvernement israélien critiqué par l'opposition. Depuis l'adoption d'une résolution de l'ONU lui demandant d'arrêter la colonisation des territoires palestiniens, le premier ministre Benyamin Netanyahu multiplie les réactions sur le plan diplomatique. XB : Les Russes rendent hommage aux 92 victimes du crash de l'avion militaire. Parmi elles, Elizaveta Glinka, une humanitaire de 54 ans. Elle devait se rendre à Lattaquié en Syrie, pour remettre du matériel médical à un hôpital.
MB : Barack Obama doit quitter le pouvoir dans moins d'un mois. Le président américain n'a pu se présenter une troisième fois, mais il est certain qu'il aurait pu gagner la dernière élection présidentielle. Vous l'entendrez ! ---------------------------------------------------------
XB : Israël ne met pas fin à ses relations avec les pays qui ont soutenu la résolution de l'ONU, mais veut les limiter. Quatorze pays représentés au conseil de Sécurité ont voté un texte lui demandant de mettre fin à la colonisation des territoires palestiniens.
MB : Une décision que le gouvernement israélien juge inacceptable.
Le premier ministre Benyamin Netanyahu a réagi en annulant la visite du ministre sénégalais des affaires étrangères ou encore celle du Premier ministre ukrainien. Mais cette réaction est jugée excessive en Israël, et notamment par les députés de l'opposition. A Jérusalem, la correspondance de Guilhem Delteil.
Yair Lapid partage le jugement de Benyamin Netanyahu sur la résolution du Conseil de sécurité.
"Cette décision est mauvaise, dangereuse, mal avisée et Israël ne l'appliquera pas" affirme le chef du parti centriste Yesh Atid, aujourd'hui principal opposant au Premier ministre. Mais la réaction du gouvernement israélien, poursuit-il, "n'est pas une politique. C'est de l'hystérie". Et lui de réclamer que Benyamin Netanyahu vienne rendre des comptes à la Knesset, le parlement israélien. Cette réaction du gouvernement "aide les Palestiniens à réaliser leur rêve de voir Israël isolé diplomatiquement" juge de son côté Dov Weisglass, qui fut le directeur de cabinet de l'ancien Premier ministre Ariel Sharon. "Netanyahu entraîne Israël dans les abîmes" juge quant à lui le quotidien Haaretz. Il qualifie la réaction du Premier ministre de "destructrice" et regrette qu'il ferme des "canaux de dialogue avec des pays dont Israël aura besoin dans l'avenir". Sous le feu des critiques, Benyamin Netanyahu maintient, lui, sa position: "Israël", assure t-il, "ne va pas tendre l'autre joue". Il espère ainsi bloquer une éventuelle nouvelle résolution de l'ONU avant le départ de Barack Obama. MB : Malgré la résolution de l'ONU, Israël pourrait annoncer de nouvelles constructions en territoires palestiniens. Un comité doit décider demain d'accorder ou non un permis de construire pour plus de 600 logements à Jérusalem-est, partie palestinienne de la ville occupée par Israël. XB : Une trentaine de policiers sur les bancs des accusés, en Turquie.
Ils sont accusés d'avoir refusé de défendre le président turc Reccep Tayyip Erdogan, lors du coup d'Etat manqué du 15 juillet. MB : Ils encourent des peines de prison à vie.
Plus 40 000 personnes ont été arrêtées en Turquie depuis le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence. XB : Il faudra trois mois pour venir à bout du groupe djihadiste Etat islamique.
C'est ce qu'affirme aujourd'hui le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi. MB : Depuis plus de deux mois, les forces irakiennes tentent de reprendre Mossoul, tombée aux mains des djihadistes en 2014.
Mais pour l'instant, seul un quart de la ville a été reconquis par l'armée. XB : Les recherches se poursuivent en mer Noire, deux jours après le crash d'un avion militaire russe. L'une des deux boîtes noires de l'appareil a été repêchée aujourd'hui. C'est un élément essentiel pour déterminer les causes de l'accident. MB : Aucune piste n'a pour l'instant évoquée. L'avion s'est écrasé juste après avoir décollé de la station balnéaire de Sotchi, avec 92 personnes à bord. Parmi elles, Elizaveta Glinka, à la tête d'une organisation humanitaire. Elle travaillait notamment pour les enfants de l'est Ukrainien en guerre. Les Russes continuaient de lui rendre hommage aujourd'hui. A Moscou, le reportage d'Etienne Bouche. Devant les locaux de l'organisation, des bouquets de roses sont entassés. Un homme dégage l'accès en déblayant la neige fondue. Un autre dépose discrètement des bougies devant un portrait d'Elizaveta Glinka. « Je fais des travaux ici, je connaissais Elizaveta Petrovna… C'est quelqu'un que je respectais beaucoup. » Son visage était bien connu en Russie. Docteur Liza venait en aide aux personnes les plus démunies, notamment aux sans-abris. Ces deux dernières années, Elizaveta Glinka s'est rendue plusieurs fois en Ukraine : elle évacuait des enfants du Donbass vers des hôpitaux russes. Anna, la vingtaine. « On ne se connaissait pas, mais c'était quelqu'un de bien. Une personne comme elle, qui vient en aide à tant d'individus, est un peu unique en son genre. » Devant l'organisation, ce sont surtout des femmes qui se succèdent. Certaines déposent des fleurs, d'autres se recueillent en faisant un signe de croix. Maria quitte les lieux les larmes aux yeux. « C'est une personne qui, toute sa vie, n'a fait qu'aider les gens. On ne l'oubliera jamais. Pour nous, c'est une immense perte. C'est tout notre pays qui pleure. » Elizaveta Glinka se rendait en Syrie pour apporter des médicaments à l'hôpital universitaire de Lattaquié. XB : La Roumanie, toujours sans Premier ministre !
Le président roumain Klaus Iohannis vient de refuser la nomination de la candidate des sociaux-démocrates.
MB : C'est le PSD, le parti social-démocrate, qui a gagné les élections législatives, il y a une quinzaine de jours. Ils avaient désigné Sévil Shaïdè. Elle devait ainsi devenir la première femme musulmane à la tête de l'exécutif d'un pays de l'Union Européenne. La décision du président roumain risque de provoquer une grave crise politique dans le pays. Les sociaux-démocrates avaient annoncé qu'ils n'accepteraient pas de refus de la part du chef de l'Etat. XB : Autre crise politique, en Pologne cette fois.
Le chef du gouvernement conservateur dénonce aujourd'hui un coup d'Etat au Parlement polonais. MB : Depuis une dizaine de jours, des députés de l'opposition occupent l'hémicycle pour protester contre la politique des conservateurs au pouvoir. Ils dénoncent par exemple de nouvelles mesures limitant l'accès du Parlement aux médias. XB : Il lui reste un peu plus de trois semaines à la tête des Etats-Unis.
Le 20 janvier, Barack Obama va être remplacé par Donald Trump, après sept ans de pouvoir.
MB : Alors, à quelques semaines de son départ, le président américain se confie.
Dans une interview, Barack Obama s'est dit sûr qu'il aurait remporté la dernière élection présidentielle, si la Constitution lui avait permis une nouvelle fois d'être candidat. Ecoutez-le !
J'ai confiance en cette vision, parce que je suis sûr que si je m'étais représenté et que je l'avais expliquée, j'aurais pu convaincre une majorité d'Américains. Dans les conversations que j'ai eu avec des gens partout dans le pays, même des gens en désaccord avec moi, ils me disaient que la vision, la direction que je donnais était la bonne. Après l'élection et la victoire de Donald Trump, beaucoup de gens ont suggéré que, d'une certaine façon, cette vision n'était en fait qu'un rêve. Pourtant je suis persuadé que la culture a changé, que la majorité adhère à la notion d'une Amérique unique, diverse et ouverte, et pleine d'énergie et de dynamisme. Hillary Clinton a merveilleusement réussi dans des circonstances très difficiles. Je pense qu'il y avait deux poids, deux mesures la concernant. Quelle qu'en soit la raison, elle avait une relation difficile avec la presse. MB : le président des Etats-Unis, Barack Obama.
XB : Il est 21h et 7 minutes, à Paris.
Paris, où le mouvement citoyen Nuit Debout a progressivement disparu.
MB : Né le 31 mars 2016 pour dire NON au projet de loi travail, il a rassemblé des milliers de français pendant des mois.
Place de la République à Paris, mais aussi dans d'autres villes françaises. Alors, que reste-t-il de Nuit Debout ?
La réponse avec Pauline Renoir.
Sur la planète Nuit Debout nous sommes le Mardi 302 mars.. selon un calendrier qui n'est jamais passé au mois d'avril. Mais depuis la fin de l'été, la place de la République est quasiment vide. Pourtant le 11 avril, Plus de 30 000 personnes avaient veillé une partie de la nuit à Paris... La mobilisation atteignait alors son sommet. Puis Nuit Debout a fait des petits... à Nantes, à Rennes, à Marseille, à Toulouse avant que le mouvement ne s'essouffle. Les évacuations quotidiennes du site par les forces de l'ordre au petit matin ont fini par décourager les participants. Et le projet de loi Travail - fil rouge du soulèvement citoyen - a été adopté le 21 juillet. Ces dernières semaines une myriade d'associations s'est réappropriée le mouvement pour défendre d'autres causes.. Syrie debout, la lutte contre l'évasion fiscale ou contre les pesticides... Le 24 décembre quelques citoyens ont distribué un repas de Noël aux réfugiés sur la place de la République. Mais les rassemblements n'ont plus excédé la centaine de participants.. Et depuis mercredi dernier, Nuit Debout est une marque déposée. Ses propriétaires peuvent dès à présent l'utiliser à des fins commerciales. Dans la gazette de Nuit Debout la démarche est dénoncée en ces mots : "nuit debout ne peut être privatisé, c'est un nom qui appartient à tous et qui est entré dans l'histoire" MB : Il est 21h10 à Paris, une heure de moins en temps universel.
Merci Xavier Besson ! Merci aussi à Christophe Loisel à la réalisation de cette émission.