Journal en français facile 30 août 2017
Nathalie Amar : Vous écoutez Radio France internationale, il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. L'heure du Journal en français facile avec Marie Casadebaig, Bonsoir Marie ! Marie Casadebaig : Bonsoir Nathalie, bonsoir à tous. On commence avec les titres :
NA: La Louisiane touchée à son tour par Harvey. 12 ans après le passage du cyclone Katrina, l'État, qui reste traumatisé, s'organise pour faire face à l'urgence. MC : Le temps fort du pèlerinage de la Mecque, demain : l'ascension du mont Arafat. Les autorités saoudiennes affirment avoir mobilisé 100 000 hommes pour assurer la sécurité du « Hadj ».
NA : En France, un deuxième trimestre très rentable pour les actionnaires des grandes entreprises. Ils ont empoché presque 34 milliards d'euros de dividendes, nous dira Ariane Gaffuri à la fin de ce journal. -----
MC : Une première journée sans pluie à Houston au Texas, mais la tempête Harvey poursuit sa route dans le sud des États-Unis. Elle a atteint la Louisiane.
NA : Et cet État, Marie, garde le souvenir douloureux du passage du cyclone Katrina en 2005. C'est la petite ville côtière de Cameron qui a été la première touchée par les précipitations, et sur place, Véronique Gaymard, les habitants s'organisent. Harvey s'est transformé en tempête tropicale et a touché le sud-ouest de la Louisiane à l'aube ce mercredi. La tempête devrait perdre de sa force à mesure qu'elle remonte vers le nord-est, selon le centre national des ouragans. Mais la situation reste très dangereuse, prévient le service météorologique, car des pluies torrentielles s'abattent sur les localités de Cameron qui a été évacuée, ainsi que sur Beaumont et Port Arthur, et les rivières débordent. Entre 12 et 25 centimètres de pluie pourraient tomber selon les projections. Les habitants espèrent que les sacs de sable qu'ils ont placés préserveront leurs maisons. Des tornades pourraient aussi se développer dans le nord-est de la Louisiane et le centre du Mississippi, et même plus à l'est dans l'Alabama, prévient le centre de prévision des ouragans, qui demande aux habitants de rester vigilants. La Nouvelle-Orléans se préparait à une éventuelle montée des eaux, en faisant fonctionner ses pompes de drainage en mauvais état, alors que les habitants se remémoraient douloureusement ce mardi le passage de Katrina il y a tout juste 12 ans. Le maire les avait priés de rester chez eux. Ce mercredi alors que le soleil perçait les nuages, les écoles ont rouvert leurs portes. En revanche, elles sont restées fermées au nord-ouest à Bâton Rouge.
NA : C'est à Houston que les dégâts sont les plus importants. Des quartiers entiers ont été transformés en lacs, des rues en rivières. Un couvre-feu a été instauré pour éviter le pillage des maisons évacuées depuis samedi. Ce soir ce sont les 6 membres d'une même famille qui ont été retrouvés morts dans leur camionnette, le véhicule noyé sous les eaux. Le bilan pourrait donc s'alourdir dans les prochains jours. MC : La fin de la première tournée d'Antonio Guterres au Proche Orient. NA : Le patron des Nations Unies a demandé à Gaza ce matin la fin des blocus israélien et égyptien sur le territoire palestinien, un peu plus tard au musée du peuple juif de Tel-Aviv où il prononçait son dernier discours, il a redit son attachement à une solution à deux états et donc à la création d'un état palestinien. Pour lui, il n'y a pas d'autre solution. MC : L'ONU qui a condamné hier d'une seule voix la Corée du Nord. NA : Après le tir d'un missile qui avait survolé le Japon, condamnation ferme, et unanime donc du Conseil de sécurité à New York, mais cela, apparemment n'a pas impressionné Pyongyang. Kim Jong Un, le numéro un nord-coréen affirme que d'autres tirs suivront et que celui d'hier n'était qu'un « lever de rideau ». MC : En Birmanie, les combats entre l'armée et des insurgés membres de la minorité musulmane des Rohingyas provoquent un exode vers le Bangladesh. NA : Ces combats ont fait plus de 100 morts depuis vendredi dernier, et selon l'OIM, l'Organisation internationale des Migrations, 18.500 réfugiés ont traversé la frontière. Ali Zoher vit depuis 25 ans dans un camp de réfugiés au Bangladesh. Il raconte les traumatismes vécus par la communauté Rohingya en Birmanie :
« Je vois beaucoup de gens en pleurs, car un grand nombre d'entre eux ont perdu des membres de leurs familles : leur père, leur mère ou leur frère. Tous sont très déprimés, il n'y a rien d'autre que la dépression ici, tous les regards sont remplis de tristesse et de désespoir. J'ai parlé à de nombreux réfugiés. La semaine dernière, j'ai rencontré une famille, la femme m'a raconté qu'elle a perdu son fils, qui a été tué par l'armée birmane. Elle m'a aussi raconté qu'elle a été obligée de laisser sa belle-fille là-bas. Sa belle-fille a été violée par au moins cinq soldats, elle saignait beaucoup et elle n'a pas pu partir avec eux. Ils ont été contraints de l'abandonner sur place. Son état l'empêchait de partir avec sa famille ». MC : Des propos recueillis par Jelena Tomic. Au Venezuela un décret permettra de juger « les traîtres à la patrie ».
NA : Il a été adopté par l'Assemblée constituante qui détient désormais les pleins pouvoirs. Ceux qui ont plaidé pour des sanctions financières américaines contre Caracas pourront donc être poursuivis.
MC : Caracas où l'on n'a guère apprécié les propos d'Emmanuel Macron. NA : Hier, devant la conférence des ambassadeurs, le président français avait qualifié le pays de « dictature ». Dans un communiqué le gouvernement du Venezuela dénonce une « attaque contre les institutions » et -je cite- encore une « obsession impérialiste ».
MC : Depuis plusieurs jours, ils arrivent du monde entier en Arabie saoudite. 2 millions de musulmans sont attendus à la Mecque.
NA : C'est le grand pèlerinage annuel, l'un des 5 piliers de l'Islam, avec en point d'orgue l'ascension du mont Arafat, demain. Cette année, les pèlerins iraniens sont de retour; les tensions politiques entre Riyad et Téhéran avaient empêché leur venue l'an dernier. Les enjeux politiques font partie de ce pèlerinage, les enjeux de sécurité aussi. Précisions signées Nicolas Falez.
Les autorités saoudiennes disent avoir mobilisé 100.000 membres des forces de sécurité cette année, mais aussi 17.000 employés de la protection civile et des centaines d'ambulances. Le Royaume promet « le plus haut niveau de sécurité » aux pèlerins venus de 80 pays. Pour l'Arabie Saoudite, il s'agit d'abord d'éviter une nouvelle bousculade meurtrière : des drames survenus à plusieurs reprises ces dernières décennies à la Mecque, avec un bilan historiquement lourd il y a 2 ans : environ 2300 morts selon les chiffres officiels. D'autres scénarios à risque planent sur le pèlerinage : l'attaque terroriste, ou encore les épidémies. En 2009, le virus de la grippe A avait mobilisé les autorités saoudiennes. Cette année, c'est l'épidémie de choléra au Yémen voisin qui retient l'attention des services de santé. Ces derniers assurent être prêts à isoler un éventuel pèlerin contaminé, afin d'éviter la propagation de la maladie.Le bon déroulement du Hadj, c'est un enjeu de légitimité pour l'Arabie Saoudite, pays dont le souverain se fait appeler « gardien des deux Mosquées » en référence à la Mecque et à Médine. Après la bousculade meurtrière de 2015, l'Iran avait sévèrement critiqué l'organisation du pèlerinage par le Royaume saoudien... NA : En bref, le Brésil : la justice suspend un décret présidentiel contesté. Un décret qui privait un immense territoire d'Amazonie la Renca de son statut de réserve naturelle. L'objectif était d'y autoriser l'exploitation minière, mais ça ne sera pas possible. La décision du tribunal fédéral prend effet immédiatement.
MC : En France le gouvernement lèvera le voile demain sur la réforme du Code du travail.
NA : Le détail des ordonnances sera -enfin- connu, et selon un sondage paru aujourd'hui, 60 pour cent, environ deux tiers des Français s'inquiètent des conséquences de cette réforme pour eux. Ils craignent que les licenciements soient plus faciles.
MC : Eux, en revanche, n'ont pas à s'inquiéter: les actionnaires des grandes entreprises françaises ont touché au deuxième trimestre de 2017 presque 34 milliards d'euros de dividendes. NA : Les dividendes, c'est une partie du bénéfice réalisé par l'entreprise, distribué à tous ceux qui possèdent des parts du capital. Selon l'étude d'une société britannique, ce gain est supérieur de 6 pour cent à celui réalisé l'an dernier. La crise de 2008 2009 semble bel et bien oubliée, Ariane Gaffuri.
40 milliards 600 millions de dollars : c'est le montant le plus élevé de tous les pays de l'Union européenne, selon le Global Dividend Index. Les grandes entreprises britanniques, en comparaison, ont perçu 8 milliards de moins que les françaises. Les actionnaires allemands sont également moins « chanceux » que ceux de l'hexagone. Les dividendes de cette année sont calculés sur les bénéfices de l'année 2016. Ils ont été excellents. Les profits cumulés des entreprises du CAC 40 s'élèvent à 75 milliards d'euros, soit 32% de mieux qu'en 2015. En tête : BNP Paribas. La banque a réalisé 7,7 milliards d'euros de profits. Suivie du groupe d'assurance AXA et de l'entreprise pétrolière Total. Ils ont réalisé chacun plus de 5 milliards et demi d'euros de bénéfices. L'industrie automobile a aussi dégagé des bénéfices records, Renault particulièrement, avec 3,5 milliards d'euros. Les actionnaires sont les premiers à récolter les fruits de ces bons résultats. Selon un économiste, sur les 291 entreprises cotées en bourse, la part des bénéfices distribués aux actionnaires se situe entre 42% et 44%. Ce ratio aurait augmenté de 20%. Une distribution souvent critiquée par les syndicats, mais qui est normale pour le patron de Véolia. Antoine Frérot expliquait ce matin sur France Inter qu'une entreprise crée aussi de la richesse et paye un haut niveau d'impôts à l'État. MC : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de nous avoir suivis.
NA : On se retrouve demain, bien sûr, et d'ici là vous pouvez nous réécouter sur Internet à l'adresse suivante: savoirs.Rfi.fr. Quant à vous Marie, rendez vous à 0h30 pour la dernière édition d'Afrique Soir. MC : À tout à l'heure !