Journal en français facile 30 avril 2019
Charlotte Lalanne : Vous écoutez RFI il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel et 16 heures à Caracas. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, en compagnie de Clémentine Pawlotsky, bonsoir Clémentine !
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir Charlotte, bonsoir à tous.
CL : À la une de l'actualité ce soir : des militaires se soulèvent contre le régime de Nicolas Maduro au Vénézuéla. La tension est maximale, dans la capitale, Caracas. L'opposant Juan Guaido est apparu aux côtés de soldats dissidents, il promet la chute prochaine du président. Nicolas Maduro dénonce un coup d'État.
CP : Des suicides d'étudiants en série en Inde : 22 adolescents se sont déjà donné la mort, tout cela à cause d'un échec au baccalauréat.
CL : Et puis nous irons en Afghanistan, où les femmes attendent beaucoup de la Loya Jirga, deuxième jour ce mardi de la grande assemblée consultative qui réunit plus de 3 000 Afghans à Kaboul.
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CP : Coup d'État ou pas ? Au Venezuela la situation est très confuse en ce moment. La tension monte d'heure en heure, après le soulèvement de militaires.
CL : Des soldats se sont ralliés, c'est-à-dire qu'ils se sont mis du côté de l'opposant Juan Guaido. Le président par intérim autoproclamé l'a confirmé sur les réseaux sociaux. Plus tôt, l'opposant Leopoldo Lopez a été libéré par des militaires rebelles. Dans la foulée, une base militaire a été prise par les opposants à Caracas, la capitale. Le régime de Nicolas Maduro dénonce un coup d'État, il a déployé des forces de l'ordre en masse, et depuis plusieurs heures maintenant les affrontements se multiplient avec les manifestants. On fait le point sur la situation avec Romain Lemaresquier.
C'est un véritable tournant dans la crise vénézuélienne. Les évènements de ce mardi ne permettent désormais plus de retour en arrière comme l'a confirmé le président autoproclamé Juan Guaido. Ce dernier appelle tous les Vénézuéliens et les militaires à le rejoindre et à descendre dans les rues pour faire pression sur le régime de Nicolas Maduro. Et ils sont des milliers à avoir répondu à cet appel. De son côté le régime de Nicolas Maduro fait front, en déployant des blindés dans les rues pour réprimer les opposants. D'ailleurs, un de ces véhicules blindés n'a pas hésité à écraser volontairement un groupe de manifestants. Les médias présents sur place font état de nombreux blessés dans différents points de la capitale. Nicolas Maduro, lui, dénonce un coup d'État, tout comme le ministre de la Défense, Vladimir Padrino, personnage clef du régime. Ce soulèvement bénéficie du soutien de nombreux pays de la communauté internationale qui avaient déjà reconnu Juan Guaido comme étant le président légitime du Venezuela, parmi lesquels la Colombie, le Chili, le Pérou, l'Espagne et bien entendu les États-Unis. Un soulèvement par contre dénoncé par Cuba, la Bolivie, la Turquie ou encore la Russie, les alliés du régime de Nicolas Maduro.
CL : Romain Lemaresquier. Et puis la Maison-Blanche s'est exprimée officiellement il y a un peu plus d'une heure. Elle appelle le ministre de la Défense et les autres cadres du régime de Nicolas Madouro à rejoindre l'opposant Juan Guaido. Les États-Unis se tiennent « aux côtés du peuple vénézuélien » a dit Donald Trump sur Twitter. Et puis on apprend à l'instant que l'opposant Leopoldo Lopez s'est réfugié avec sa femme et ses enfants à la mission diplomatique du Chili à Caracas. Le ministre des affaires étrangères chilien vient de le confirmer.
CP : Partons en Inde à présent, avec cette terrible vague de suicides.
CL : 22 adolescents écoliers se sont donné la mort dans l'État du Telangana. Leur point commun ? Tous ont été recalés au bac, cela veut dire qu'ils ont échoué à l'examen. Et il se trouve que certains correcteurs se seraient trompés. Les autorités ont lancé une enquête. Correspondance, Sébastien Farcis.
Il y a une semaine, Raju, 18 ans, est retrouvé pendu à l'arbre de son école. Il venait d'échouer à deux matières du bac. La veille, Jyothi, âgée de 17 ans, s'est immolée par le feu. Et elle n'a pas survécu. La vague de suicides d'étudiants n'en finit par de grandir. Plus de 300 000 bacheliers, soit environ un candidat sur trois dans cet État méridional du Telangana, ont été recalés, ce qui représente la fin du monde pour ces jeunes Indiens. La compétition pour entrer dans les bonnes universités est tellement grande que ces dernières n'acceptent que l'élite. Et la pression familiale finit de plonger ces jeunes dans la dépression en cas d'échec. Plusieurs suicides ont ainsi lieu chaque année à cette période, mais le nombre est exceptionnel cette année, car des examinateurs ont fait de graves erreurs. Le gouvernement régional vient donc de sanctionner certains professeurs et d'exiger le réexamen des copies des étudiants recalés. Sébastien Farcis, New Delhi, RFI.
CP : En Afghanistan, la Loya Jirga bat son plein.
CL : Vous savez c'est cette grande assemblée consultative. Elle s'est ouverte lundi, elle doit durer quatre jours. 3 200 personnes y participent et parmi elles, 1500 femmes qui comptent bien saisir cette occasion pour revendiquer leurs droits. Elles veulent obtenir la garantie qu'elles seront bien défendues par la société et par le gouvernement lors des négociations de paix avec les talibans. Reportage à Kaboul de Sonia Ghezali.
Moqadesa Ahmadi, est une militante de la société civile, elle a fait le déplacement de Jalalabad dans l'est de l'Afghanistan pour transmettre son message : « Nous sommes venus dire ce que nous attendons des talibans, de la communauté internationale, nous les femmes sommes venues dire ce que nous attendons du processus de paix, nous voulons conserver les droits que nous avons. » Razia Barakai, au quatrième rang de l'assemblée hier écoutait avec beaucoup d'attention le discours du président Ashraf Ghani et du chef de la Loya Jirha, Abdul Sayyaf, qui s'est voulu rassurant sur le respect des droits des femmes dans les négociations : « Nous voulons parler de toutes les difficultés de l'Afghanistan, et pas seulement de celles des femmes. Nous voulons avoir notre mot à dire sur ces négociations de paix. » Lina Shirzada, journaliste dans la province du Badakhshan qu'elle représente au sein de La Loya Jirga souhaite, elle, envoyer un message très clair aux talibans : « Il faut que les talibans écoutent et acceptent ce que l'on a à dire. On ne veut pas retourner en arrière. Depuis 18 ans, on a réalisé des progrès dans tous les domaines. On ne veut pas d'une régression. On ne veut pas perdre la liberté acquise ces dernières années après les négociations. C'est pour ça que les femmes doivent participer à ces négociations, pour défendre nos droits. » Même si les insurgés ne participent pas à la Loya Jirga, elles comptent surtout sur les participants pour faire des droits des femmes une ligne rouge dans les négociations. Sonia Ghezali, Kaboul, RFI.
CL : Au Bénin, la mission d'observation électorale de l'Union africaine confirme de graves incidents survenus dimanche, le jour des élections législatives, dans le nord du pays. Des violences au cours desquelles plusieurs personnes ont perdu la vie. Les autorités béninoises avaient d'abord démenti ces informations révélées par la société civile. L'Union africaine appelle toutes les parties prenantes au processus électoral à la retenue. Déclaration faite aujourd'hui par le porte-parole de la mission d'observation de l'Union africaine, le député ivoirien Aboubacar Koné.
CP : La fête du Travail va-t-elle tourner à l'émeute demain en France ?
CL : Les forces de l'ordre se préparent à un 1er mai très tendu. 1 000 à 2 000 casseurs sont attendus à Paris. Emmanuel Macron a demandé la plus grande fermeté en cas de violences. 7 400 policiers et gendarmes seront mobilisés à Paris. Le cortège principal de l'intersyndicale doit partir à 14h30 de la gare Montparnasse pour rejoindre la place d'Italie.
CP : C'est une pollution silencieuse, pourtant présente partout, dans notre quotidien.
CL : La pollution au plastique. Les déchets issus du plastique, de l'électronique et des produits chimiques dangereux sont responsables à eux seuls de plus d'un million et demi de morts par an. C'est l'Organisation mondiale de la santé qui le dit. Une réunion a lieu en ce moment à Genève pour combattre ce fléau. Jérémie Lanche.
PCB, DDT, PCDD... Derrière ces acronymes aux noms barbares se cachent des tueurs en série. Utilisés partout en chimie, pour l'industrie, la production d'insecticides ou de carburants. Tous ont des effets désastreux sur l'organisme. Allergie, diabète, cancers. Rolph Payet est le secrétaire général des conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm. Elles visent à limiter l'utilisation de ces substances, considérées comme des déchets : « Aujourd'hui, beaucoup de ces déchets viennent en réalité de nos maisons. Tout ce que les gens jettent. Les téléphones, les batteries, les produits nettoyants... Et de plus en plus, des plastiques. En tant que tel, certes le plastique n'est pas dangereux quand on l'utilise. Mais quand il se dégrade, il libère certains composants qui eux sont toxiques. Et qui peuvent provoquer des problèmes de santé. » Pendant deux semaines, les États partis aux 3 conventions se réunissent à Genève pour décider ou pas d'allonger la liste de ces produits dangereux. Deux composés chimiques pourraient être définitivement bannis. Le Dicofol, un pesticide utilisé contre les acariens. Et le PFOA, soupçonné de provoquer des cancers des testicules, des reins et des troubles de la thyroïde. On le retrouve dans certains textiles, dans les tapis, les peintures, mais aussi dans les poêles antiadhésives. L'Europe a d'ores et déjà décidé de l'interdire à partir de 2020. Jérémie Lanche, Genève, RFI.
CL : Et puis en football, c'est le choc des inattendus ce soir en Ligue des champions. L'Ajax rencontre Tottenham. L'Ajax qui mène 1 à zéro à la mi-temps pour ces demi-finales aller de la Ligue des champions. C'est la fin de ce Journal en français facile, bientôt 22h10 à Paris, merci Clémentine Pawlotsky !