Journal en français facile 31 juillet 2019
Marie Casadebaig : Bonsoir et bienvenue dans votre journal en français facile. J'ai le plaisir de le présenter avec Sébastien Duhamel. Bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Marie, bonsoir à tous.
MC : À la Une de l'actualité, un accord européen pour accueillir 116 migrants. Ils étaient bloqués à bord du Gregoretti, au large de l'Italie. Le ministre de l'Intérieur refusait de les laisser descendre sans cet accord. SD : Le débat de la primaire démocrate, deuxième épisode. Dix nouveaux candidats vont s'affronter devant les caméras de la chaîne CNN. Pour Joe Biden, l'ex-vice-président, c'est l'heure de la revanche. Il peut faire mieux que la dernière fois.
MC : L'ancien patron de la marque automobile devant la justice allemande. Il pourrait être le premier responsable à être jugé pour le scandale du dieselgate.
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SD : Cela faisait une semaine que le bateau, le Gregoretti, était bloqué au large de la Sicile avec 116 migrants à bord. Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur, interdisait que ces personnes entrent sur le territoire italien sans un accord européen pour leur accueil. MC : Et bien, ça y est, un accord a été trouvé et ces 116 personnes ont pu enfin débarquer en Italie. La France, l'Allemagne, le Portugal, l'Irlande et le Luxembourg acceptent de les accueillir. L'Église italienne en prendra également certains en charge. Pour l'heure, ces personnes, qui ont quitté la Libye la semaine dernière, ont été dirigées vers le centre d'accueil de Pozzallo, où l'administration doit vérifier leur identité, Juliette Gheerbrant. L'office français pour les réfugiés et apatrides, l'Ofpra, doit se rendre rapidement en Sicile pour étudier la situation des migrants. Car la France a accepté d'accueillir 30 personnes pourvu qu'elles soient susceptibles d'avoir droit au statut de réfugié et ne soient pas des migrants économiques. Le nombre exact de personnes accueillies reste donc à confirmer. La Commission européenne, de son côté, n'a pas fourni de détail sur la répartition des migrants entre les autres pays volontaires. Mais l'Église italienne a annoncé qu'elle prenait en charge plus de la moitié des rescapés. Déjà, il y a un an, lors de la crise du navire des garde-côtes, le Diciotti, qui avait ouvert le bras de fer entre Rome et Bruxelles, l'Église avait joué un rôle déterminant. Le premier pas réalisé la semaine dernière à Paris vers une coordination systématique d'accueil entre pays volontaires n'a pas empêché que les migrants et les garde-côtes restent près d'une semaine bloqués en mer. La crise est loin d'être résolue, l'ONG Sea-Eye a secouru mercredi 40 personnes au large de la Libye. Et sur Twitter, Matteo Salvini a prévenu qu'il avait déjà signé un décret interdisant au navire Alan Kurdi d'accoster en Italie. SD : Juliette Gheerbrant.
En République démocratique du Congo, un deuxième malade atteint par la fièvre Ebola est mort à Goma, la grande ville du nord-est.
MC : L'homme, venu d'un village de la province de l'Ituri, s'est rendu dans un centre de santé, mais il était trop tard. SD : Au Soudan, le procès de l'ex-président Omar el-Béchir s'ouvrira le 18 août à Khartoum. MC : Il est accusé de posséder illégalement de l'argent étranger et d'avoir utilisé l'argent de l'État pour ses propres besoins. SD : Aux États-Unis, la deuxième partie du débat pour la primaire du parti démocrate a lieu ce soir. Il s'agit toujours du processus pour désigner qui sera le candidat du parti pour l'élection présidentielle de 2020. MC : Hier, ils étaient déjà dix candidats à participer à un débat diffusé sur la chaîne de télévision CNN. Les dix autres ont rendez-vous ce soir pour une nouvelle soirée d'échanges. Pour Joe Biden, c'est l'occasion de se rattraper. De faire mieux que lors des premiers débats en juin. L'ex-vice-président de Barak Obama avait été surpris et donc gêné par les propos de l'une de ses rivales, l'ex-procureur, Kamala Harris. Romain Lemaresquier.
Il l'a promis : « je serai plus agressif ». Joe Biden compte bien se racheter après un premier débat raté, ce que n'ont cessé de lui rappeler ses détracteurs. Attaqué sur la question raciale, le favori des sondages avait peiné en juin dernier. Une piètre prestation dont il souffre encore aujourd'hui les conséquences, puisque l'ancien vice-président de Barack Obama peine à lever des fonds pour sa campagne. Les riches donateurs ne veulent pas se tromper de cheval et mise sur un candidat capable de battre Donald Trump en 2020. Ce que n'a pu démontrer Joe Biden lors du premier débat. D'où cet engagement à se montrer plus réactif, plus agressif pour enfin attirer vers lui les gros donateurs. Face à lui, il aura une adversaire de taille. Kamala Harris excelle dans cet exercice comme elle l'a démontré en juin dernier. Agressive, persuasive, elle mène une campagne qui surprend les Américains, mais n'arrive pas pour autant à décoller dans les sondages. Ce soir, elle partagera notamment le plateau télévisé avec un certain Cory Booker. Le sénateur du New Jersey, qui plafonne à moins de 5 % d'intentions de vote, veut profiter de cette estrade pour rattraper son retard, de peur de ne plus être en mesure de poursuivre l'aventure, tout comme les sept autres candidats qui débâteront ce soir, à Détroit. SD : Romain Lemaresquier.
La Banque centrale américaine a baissé son principal taux d'intérêt. Cela signifie que les banques et ensuite leurs clients pourront emprunter plus facilement de l'argent. MC : C'est la première fois depuis 2008 que la Banque centrale des États-Unis fait cela. Elle espère que cela va favoriser la croissance économique du pays.
SD : En Afghanistan, un attentat a tué au moins 34 personnes. Leur car a roulé sur une bombe dans le sud-ouest du pays. La présidence afghane a aussitôt accusé le groupe terroriste des talibans.
MC : Cette attaque survient alors que le négociateur américain a laissé entendre qu'un accord était proche entre les États-Unis et le groupe armé. Washington espère obtenir l'arrêt des violences en échange du départ des soldats américains d'Afghanistan. SD : Porto Rico a un nouveau gouverneur.
MC : Le secrétaire d'État Pedro Pierluisi va occuper le pouvoir jusqu'aux élections de novembre 2020. Ricardo Rossello l'a nommé près d'une semaine après sa démission. De nombreux manifestants avaient réclamé son départ après un scandale de corruption et des messages homophobes.
SD : Les États-Unis insistent pour que les Européens participent à la protection du détroit d'Ormuz, entre l'Iran et les Émirats arabes unis. C'est un passage stratégique pour les bateaux. MC : Ces dernières semaines, les tensions ont augmenté dans la région avec des attaques contre des navires britanniques transportant du pétrole. Les États-Unis accusent l'Iran d'être responsable de ces attaques, mais les autorités iraniennes démentent. Elles affirment qu'elles n'y sont pour rien. Une porte-parole de l'ambassade américaine à Berlin annonce que Washington a officiellement demandé à l'Allemagne de s'unir à la France et à la Grande-Bretagne pour aider à protéger le détroit d'Ormuz et « combattre l'agression iranienne ». Mais cette demande a été accueillie avec des réserves à Berlin, Anastasia Becchio.
Les réticences les plus vives viennent des socio-démocrates du SPD. Le partenaire de coalition du gouvernement Merkel affiche clairement son opposition à l'idée d'une mission dans le détroit d'Ormuz. Le vice-chancelier et ministre des Finances résume l'état d'esprit : « je suis sceptique et je pense que ce scepticisme est largement partagé », a dit Olaf Scholz à la chaîne de télévision ZDF. Il estime qu'une mission militaire commune porterait « le risque d'être aspirée dans un conflit plus large ». En fin de semaine dernière, le chef de la diplomatie allemande, lui aussi membre du SPD, avait déjà fait part de ses réticences : « nous ne prenons pas part à la stratégie américaine de la pression maximale », a assuré Heiko Maas, dans un entretien avec le groupe de presse régional Funke. Du côté de la CDU, il y a aussi des réserves : un responsable du parti conservateur de la chancelière et spécialiste des questions étrangères, Norbert Röttgen, avertit : « la réponse à cette crise doit être européenne et définie indépendamment des demandes américaines ». De son côté, la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer, qui est aussi la chef de file de la CDU, affirme qu'il faut « examiner scrupuleusement toutes les demandes de soutien ». Elle doit rencontrer aujourd'hui le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. SD : Le procès de Rupert Stadler sera peut-être le premier procès d'anciens responsables de l'industrie automobile en Allemagne, liés à l'affaire du dieselgate. MC : Le groupe Wolkswagen, qui regroupe plusieurs marques, est accusé d'avoir menti sur la pollution produite par leur voiture utilisant du diesel. L'ex-patron de la marque Audi a été renvoyé ce matin devant la justice allemande. Rupert Stadler et ses collaborateurs risquent de lourdes peines de prison. Pascal Thibault.
Il a dirigé pendant onze ans une des plus grandes entreprises automobiles allemandes avec un chiffre d'affaires annuel de 60 milliards d'euros et 90 000 salariés. Le printemps 2018 a sonné le glas de la carrière de Rupert Stadler. Après des perquisitions de la justice notamment à son domicile privé, le PDG d'Audi est placé, il y a 13 mois, en détention provisoire. Quatre mois plus tard, il est libéré moyennant le versement d'une caution. Entre-temps, il a été remercié par le groupe Volkswagen, la maison mère d'Audi. La décision de la justice de le renvoyer devant la justice avec trois autres cadres de l'entreprise pourrait permettre l'ouverture du premier procès pénal en Allemagne en liaison avec le dieselgate, le scandale entourant des moteurs diesel truqués par les constructeurs pour limiter artificiellement leurs émissions polluantes. La justice reproche à Rupert Stadler d'avoir continué à vendre 434 000 véhicules diesel des marques Audi, Porsche et Volkswagen équipés de moteurs truqués. Le dieselgate avait éclaté en septembre 2015 chez Volkswagen. L'Agence américaine de l'environnement avait accusé le premier constructeur mondial d'avoir équipé 11 millions de véhicules diesel de logiciels faussant les tests de pollution. MC : C'est la fin de ce journal en français facile à réécouter sur savoirs.rfi.fr.