Journal en français facile 31 mai 2018
Nathanaël Vittrant : RFI il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Soyez les bienvenus dans cette édition du Journal en français facile que j'ai le plaisir de présenter avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous.
NV : À la Une, Donald Trump se lance dans une guerre commerciale avec l'Union européenne, le Mexique et le Canada. Le président américain va imposer une augmentation des tarifs de douane sur les importations et d'aluminium. Les Européens comme d'ailleurs les Canadiens préviennent qu'ils ne se laisseront pas faire.
SB : Le journaliste russe qui avait simulé son assassinat en Ukraine s'est expliqué aux médias. Il assure qu'il n'avait pas le choix.
NV : L'extrême-droite et le Mouvement 5 Étoiles au bord du pouvoir en Italie. Giuseppe Conte est à nouveau chargé de former un gouvernement de coalition.
SB : Zinedine Zidane quitte le Real Madrid. À la surprise générale, l'entraîneur a décidé de tourner la page en pleine gloire.
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SB : À partir de demain, les États-Unis vont surtaxer les importations d'acier et d'aluminium.
NV : Donald Trump avait déjà imposé une telle mesure pour la Chine notamment, mais ses alliés européens, mexicains et canadiens n'étaient jusque-là pas concernés. Cette fois c'est terminé, le président américain lance son pays dans une guerre commerciale avec ses partenaires. Mais ces derniers n'ont pas l'intention de se laisser faire, et ils préparent déjà la riposte. Aabla Jounaïdi.
Dès ce vendredi donc, l'acier et l'aluminium de l'UE, du Canada et du Mexique seront taxés respectivement de 25 % et 10 % à leur entrée sur le marché américain. Cela aura un impact sur les 5 milliards d'euros d'acier européen exporté chaque année vers les États-Unis. L'Union européenne qui n'était pas très optimiste a réagi très vite après l'annonce de Wilbur Ross. Washington doit s'attendre à des contre-mesures. Les 400 produits américains de la liste dite « moto-Bourbon » composée des motos, du Bourbon, du tabac et des blue-jeans pourront être soumis à des taxes à l'importation en Europe. Pour Bruxelles qui avait demandé l'exemption définitive des barrières douanières sur l'acier et l'aluminium, rien ne justifie la décision américaine, sûrement pas la « sécurité » invoquée par Washington. L'Union européenne annonce portera le différend devant l'organisation mondiale du commerce. Le risque, c'est que les États-Unis réagissent immédiatement derrière pour taxer d'autres produits, comme les voitures européennes, une option déjà étudiée par l'administration américaine. Quant au Mexique, il promet aussi des représailles ce jeudi. Avec le Canada, il est toujours en pleine renégociation de l'accord de libre-échange ALENA avec les États-Unis.
SB : Les dirigeants européens qui ont donc réagi dans la soirée.
NV : La chancelière allemande, Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont tous les deux qualifié ces taxes américaines d'illégales. Pour la dirigeante allemande, la meilleure réponse à apporter à l'« America First », « l'Amérique d'abord » que défend Donald Trump, c'est une Europe unie. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a en tout cas confirmé que la riposte s'organise.
« C'est un mauvais jour pour le commerce mondial. L'Union européenne ne peut pas rester sans réagir. Donc nous allons immédiatement porter ce conflit devant l'OMC et annoncer des contre-mesures. Ce que les États-Unis peuvent faire, nous sommes capables de faire exactement la même chose. Il est totalement inacceptable qu'un pays impose des mesures unilatérales quand il s'agit du commerce ».
NV : 24h après avoir ressuscité de manière spectaculaire, le journaliste russe Arkadi Babtchenko s'est expliqué à Kiev.
SB : En début de semaine tout le monde le pensait mort. Il faut dire que les autorités ukrainiennes l'avaient annoncé, que sa femme avait entendu des coups de feu et que des photos de son corps ensanglanté avaient été diffusées à la presse. Mais tout cela était faux.
NV : Le sang n'était pas le sien, mais du sang de cochon. Hier il était réapparu bien vivant lors d'une conférence de presse. Les services ukrainiens disent avoir simulé son assassinat pour arrêter un homme qui tentait lui réellement d'assassiner le journaliste. Les ONG de défense des droits de l'homme et de la presse et les médias qui ont ainsi été trompés n'ont pas vraiment apprécié. Mais pour Arkadi Babtchenko, c'était une question de vie ou de mort.
« Il n'y avait pas d'autre solution. À tous ceux qui disent que tout cela remet en question la crédibilité des journalistes, je réponds : qu'auriez-vous fait à ma place, si on vous avait dit qu'il y avait un contrat pour vous liquider ? Les journalistes disent que j'ai franchi une ligne rouge, mais ça n'est pas moi qui ai élaboré l'opération spéciale, ce n'est pas moi qui a décidé comment cela se déroulerait, ça n'est pas moi qui a réfléchi à la manière de conduire les opérations pour obtenir un maximum de preuves pour capturer le suspect, la main dans le sac. Si le SBU a considéré que c'était mieux ainsi, j'ai estimé qu'ils avaient raison et que ça n'était pas mon affaire. Mes amis, quand on viendra chez vous, qu'on vous montrera votre photo, la photo de votre tueur, et qu'on vous demandera : “tu veux échapper à la mort ou tu veux conserver ton éthique, ta pureté et l'esprit moral de la profession ?”, eh bien, je vous en prie, allez y conservez votre éthique professionnelle, mais moi j'ai préféré rester vivant ».
NV : Des propos diffusés par la télévision ukrainienne et traduits par Anastasia Becchio.
SB : L'actualité européenne c'est aussi l'Italie qui se cherche toujours un gouvernement.
NV : Les Italiens ont voté il y a deux mois, les deux vainqueurs l'extrême droite et les populistes du Mouvement 5 Étoiles tentent depuis de former une coalition. Il y a eu une première tentative avortée le week-end dernier, à cause de la personnalité trop anti-européenne du ministre de l'Économie qu'ils avaient choisi. En début de semaine, le président italien avait demandé à un économiste de former un gouvernement provisoire pour préparer de nouvelles élections. Mais finalement, les deux partis ont discuté aujourd'hui et se sont mis d'accord sur le nom d'un autre ministre de l'économie, plus acceptable pour le chef de l'État italien.
SB : En Espagne, c'est sans doute la fin pour le gouvernement de Mariano Rajoy...
NV : Oui le Premier ministre conservateur doit faire face demain à une motion de censure, c'est-à-dire que les députés vont voter pour le forcer à démissionner. Ces dernières semaines plusieurs cadres du parti populaire au pouvoir ont été condamnés dans le plus grand scandale de corruption de ces dernières années. C'est ce qui a poussé l'opposition socialiste à déposer cette motion de censure. Si Mariano Rajoy est contraint au départ, c'est très certainement le socialiste Pedro Sanchez qui deviendrait chef d'un nouveau gouvernement.
SB : En attendant demain, c'est un autre départ qui fait parler de lui en Espagne...
NV : Celui de Zinedine Zidane. L'entraîneur du Real Madrid qui en moins de 3 ans a remporté 9 neufs trophées dont trois ligues des champions avec le club annonce qu'il quitte son poste. Une annonce qui a surpris tout le monde. Correspondance à Madrid de Pierre Chaperon.
SB : Enfin on termine avec les adieux, cette fois définitifs, de Julien Benneteau à Roland Garros...
NV : Le tennisman français de 36 ans avait annoncé à la fin de l'année dernière que cette saison serait sa dernière. Il s'est incliné aujourd'hui au 2e tour de Roland Garros face à l'Argentin Juan Martin del Potro. C'était la 16e fois tout de même qu'il disputait le tournoi. Une belle émotion et surtout pas de regrets, d'autant que sa tournée d'adieux n'est pas finie, on l'écoute.
« Je savais que c'était mon dernier tournoi. J'ai essayé de repousser au maximum, de pouvoir jouer le mieux possible, et d'essayer d'être le plus performant possible. Aujourd'hui, je suis tombé sur un Del Potro très fort, très costaud, et il n'y a rien à dire par rapport à ça. Après, le tirage au sort a fait que j'avais un grand joueur au deuxième tour. Ça m'a permis de jouer sur ce magnifique court Philippe Chatrier et de sortir, voilà, devant 15 000 personnes avec tous mes amis, ma famille… Voilà, c'est… Je ne peux pas trop me plaindre. Je me suis donné les moyens pour pouvoir avoir ça, pour vivre ça. Voilà, je vais savourer un petit peu, me reposer un petit peu, profiter un petit peu, et puis de faire en sort que Wimbledon et l'US Open se passent bien et puis après, on passera définitivement à autre chose. » NV : Des propos recueillis par Olivier Pron. C'est la fin de ce Journal en français facile, merci de l'avoir suivi. Merci Sylvie Berruet. Vous pouvez nous réécouter et réécouter le script de ce journal sur rfi.fr.