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Les mots de l'actualité, BALADEUR   2010-08-13

BALADEUR 2010-08-13

Le baladeur, avec sa nonchalance étudiée, est un visiteur qui déambule avec élégance dans notre langue depuis quelques années. Pourquoi est-il si apprécié ? Parce qu'il a su imposer sa présence à côté du walkman de manière assez convaincante. Mais les deux mots cheminent de concert et en relative bonne intelligence ; l'emploi de l'un ne se fait pas contre l'autre. Mais ils témoignent bien de ce que peut être, aujourd'hui, une situation francophone. Une technologie nouvelle se répand un peu partout autour du monde, sous un nom anglais : bien que l'origine du baladeur soit japonaise, c'est sous le nom de « walkman » que l'invention s'est développée. Et le mot témoigne d'une certaine invention : le marcheur, pour désigner un petit appareil qui reproduit la musique qu'on peut écouter à l'aide d'une paire d'écouteurs. Le français reprend l'image à son compte, et l'améliore, et voilà le baladeur. Et comme on nomme souvent l'objet en spécifiant la technique qui l'a rendu possible, on parle davantage aujourd'hui d'iPod que de baladeur. Et pourtant le mot n'est pas mort, et peut-être survivra-t-il. En tout cas il fait partie des dix mots sélectionnés chaque année pour figurer un étendard du français.

Mais voyons un peu pourquoi ce baladeur était une telle réussite : C'est qu'il combien balade et ballade ! Alors qu'est-ce que c'est qu'une balade ? Oh, c'est une simple promenade, une flânerie, le plus souvent sans but bien précis, avec un verbe qui lui correspond : se balader, avec, au sens pronominal, un usage extrêmement fréquent, et parfois un usage ironique : je me suis fait balader, c'est-à-dire, on m'a raconté des histoires, des bobards. Et puis, un autre mot : ballade. Alors attention, il ne faut pas confondre cette balade avec la ballade avec deux « l ». Le mot est ancien, et appartient à la langue artistique : une ballade est une chanson, en particulier une chanson à danser. Puis c'est un poème d'une forme particulière, avec des strophes, dont la dernière s'appelle un envoi. Alors bien sûr, il ne faut pas confondre les deux mots, avec leurs deux orthographes différentes. Mais rappelons quand même qu'ils appartiennent à la même famille. Et d'ailleurs, se balader au moyen-âge, c'était, pour des musiciens de rues, des baladins précisément, aller de village en village en demandant l'aumône, ou en tout cas, en demandant une certaine rétribution pour la musique ou les paroles qu'on avait fait entendre au seigneur du lieu. On espérait qu'il allait être généreux.. On comprend donc comment les deux mots « balade » et « ballade » ont été réconciliés dans la création du baladeur !

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

BALADEUR   2010-08-13 WALKMAN 2010-08-13 WALKMAN 2010-08-13 WALKMAN 2010-08-13 行者2010-08-13

Le baladeur, avec sa nonchalance étudiée, est un visiteur qui déambule avec élégance dans notre langue depuis quelques années. Pourquoi est-il si apprécié ? Parce qu'il a su imposer sa présence à côté du walkman de manière assez convaincante. Mais les deux mots cheminent de concert et en relative bonne intelligence ; l'emploi de l'un ne se fait pas contre l'autre. Mais ils témoignent bien de ce que peut être, aujourd'hui, une situation francophone. Une technologie nouvelle se répand un peu partout autour du monde, sous un nom anglais : bien que l'origine du baladeur soit japonaise, c'est sous le nom de « walkman » que l'invention s'est développée. Et le mot témoigne d'une certaine invention : le marcheur, pour désigner un petit appareil qui reproduit la musique qu'on peut écouter à l'aide d'une paire d'écouteurs. Le français reprend l'image à son compte, et l'améliore, et voilà le baladeur. Et comme on nomme souvent l'objet en spécifiant la technique qui l'a rendu possible, on parle davantage aujourd'hui d'iPod que de baladeur. Et pourtant le mot n'est pas mort, et peut-être survivra-t-il. En tout cas il fait partie des dix mots sélectionnés chaque année pour figurer un étendard du français.

Mais voyons un peu pourquoi ce baladeur était une telle réussite : C'est qu'il combien balade et ballade ! Alors qu'est-ce que c'est qu'une balade ? Oh, c'est une simple promenade, une flânerie, le plus souvent sans but bien précis, avec un verbe qui lui correspond : se balader, avec, au sens pronominal, un usage extrêmement fréquent, et parfois un usage ironique : je me suis fait balader, c'est-à-dire, on m'a raconté des histoires, des bobards. Et puis, un autre mot : ballade. Alors attention, il ne faut pas confondre cette balade avec la ballade avec deux « l ». Le mot est ancien, et appartient à la langue artistique : une ballade est une chanson, en particulier une chanson à danser. Puis c'est un poème d'une forme particulière, avec des strophes, dont la dernière s'appelle un envoi. Alors bien sûr, il ne faut pas confondre les deux mots, avec leurs deux orthographes différentes. Mais rappelons quand même qu'ils appartiennent à la même famille. Et d'ailleurs, se balader au moyen-âge, c'était, pour des musiciens de rues, des baladins précisément, aller de village en village en demandant l'aumône, ou en tout cas, en demandant une certaine rétribution pour la musique ou les paroles qu'on avait fait entendre au seigneur du lieu. On espérait qu'il allait être généreux.. On comprend donc comment les deux mots « balade » et « ballade » ont été réconciliés dans la création du baladeur !

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/