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Les mots de l'actualité, BUZZ   2010-08-12

BUZZ 2010-08-12

« L'idée est bonne, mais il faut quelqu'un qui puisse faire le buzz ». Voilà textuellement une phrase que j'ai entendue il y a quelques jours, que j'ai comprise, mais que je n'aurais pas comprise il y a quelques années. Parce que l'expression est récente. Que veut-elle dire ? C'est simple, il faut quelqu'un qui soit capable de créer une rumeur autour de cet événement, d'en faire parler, mais surtout d'en faire l'événement à la mode. Le buzz est donc la nouvelle technique du bouche à oreille.

D'où cela vient-il donc ? Au départ, buzz est un mot anglais, une onomatopée, c'est-à-dire un mot qui imite, qui évoque un bruit. Et là, il s'agit du bourdonnement d'un insecte, assez gros d'ailleurs, plutôt une abeille ou un bourdon. Comment bascule-t-on vers le sens figuré ? Le bourdonnement incessant, agaçant de l'abeille évoque facilement une conversation qui n'en finit pas, conversation pleine d'une certaine excitation qui justement la fait bourdonner. Et c'est bien là qu'on peut passer à cette idée de rumeur, une information qui passe d'une personne à l'autre, relayée sans repos, reprise là où elle s'est arrêtée, qui tourne autour de votre tête, s'éloigne puis revient. Mais, qu'est-ce qui fait qu'on avait besoin de ce mot à coloration anglaise, alors qu'on avait déjà justement la rumeur et le bouche à oreille ? En français, ce mot de « buzz » s'utilise presque uniquement à propos des technologies modernes de bouche à oreille. C'est plutôt l'œil à clavier. C'est en effet internet qui constitue le territoire privilégié du buzz, avec ses possibilités de contacts multipliés et exponentiels. Qu'est-ce qui fait qu'une information est consultée une fois puis deux puis mille, et ainsi de suite ? On ne sait pas trop ce qui prend et ce qui ne prend pas, mais il y a ainsi des réputations qui se créent.

C'est un phénomène particulier, ce qui se montre bien d'ailleurs par l'expression : on ne dit pas uniquement faire un buzz, créer un buzz, mais faire le buzz. Et l'expression s'emploie dans des contextes divers Ou bien il s'agit de quelqu'un qui est à l'origine du jeu : il a les relations qu'il faut, son nom est suffisamment connu, en même temps peut-être qu'il intrigue légèrement, et cela suffit à allumer la mèche ! Ou bien alors, la phrase est plus abstraite, on s'en réfère moins à une personne particulière et on décrit un processus plus anonyme. Ça a fait le buzz pour ce concert, autour de ce concert, et la salle était pleine, alors que l'artiste est un presque inconnu. Ou au contraire, on pourra dire « le buzz n'a pas pris ! Le mot ressemble un peu, même s'il n'a aucun rapport étymologique, à une autre famille de mots anglais qui sont passés dans le jargon de France : business pour dire affaires, et surtout busy , pour dire occupé, ou même sur-occupé, débordé. Et cette impression fiévreuse est commune aux deux mots, et développe leurs sens respectifs.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

BUZZ   2010-08-12 BUZZ 2010-08-12 BUZZ 2010-08-12

« L'idée est bonne, mais il faut quelqu'un qui puisse faire le buzz ». Voilà textuellement une phrase que j'ai entendue il y a quelques jours, que j'ai comprise, mais que je n'aurais pas comprise il y a quelques années. Parce que l'expression est récente. Que veut-elle dire ? C'est simple, il faut quelqu'un qui soit capable de créer une rumeur autour de cet événement, d'en faire parler, mais surtout d'en faire l'événement à la mode. Le buzz est donc la nouvelle technique du bouche à oreille.

D'où cela vient-il donc ? Au départ, buzz est un mot anglais, une onomatopée, c'est-à-dire un mot qui imite, qui évoque un bruit. Et là, il s'agit du bourdonnement d'un insecte, assez gros d'ailleurs, plutôt une abeille ou un bourdon. Comment bascule-t-on vers le sens figuré ? Le bourdonnement incessant, agaçant de l'abeille évoque facilement une conversation qui n'en finit pas, conversation pleine d'une certaine excitation qui justement la fait bourdonner. Et c'est bien là qu'on peut passer à cette idée de rumeur, une information qui passe d'une personne à l'autre, relayée sans repos, reprise là où elle s'est arrêtée, qui tourne autour de votre tête, s'éloigne puis revient. Mais, qu'est-ce qui fait qu'on avait besoin de ce mot à coloration anglaise, alors qu'on avait déjà justement la rumeur et le bouche à oreille ? En français, ce mot de « buzz » s'utilise presque uniquement à propos des technologies modernes de bouche à oreille. C'est plutôt l'œil à clavier. C'est en effet internet qui constitue le territoire privilégié du buzz, avec ses possibilités de contacts multipliés et exponentiels. Qu'est-ce qui fait qu'une information est consultée une fois puis deux puis mille, et ainsi de suite ? On ne sait pas trop ce qui prend et ce qui ne prend pas, mais il y a ainsi des réputations qui se créent.

C'est un phénomène particulier, ce qui se montre bien d'ailleurs par l'expression : on ne dit pas uniquement faire un buzz, créer un buzz, mais faire le buzz. Et l'expression s'emploie dans des contextes divers Ou bien il s'agit de quelqu'un qui est à l'origine du jeu : il a les relations qu'il faut, son nom est suffisamment connu, en même temps peut-être qu'il intrigue légèrement, et cela suffit à allumer la mèche ! Ou bien alors, la phrase est plus abstraite, on s'en réfère moins à une personne particulière et on décrit un processus plus anonyme. Ça a fait le buzz pour ce concert, autour de ce concert, et la salle était pleine, alors que l'artiste est un presque inconnu. Ou au contraire, on pourra dire « le buzz n'a pas pris ! Le mot ressemble un peu, même s'il n'a aucun rapport étymologique, à une autre famille de mots anglais qui sont passés dans le jargon de France : business pour dire affaires, et surtout busy , pour dire occupé, ou même sur-occupé, débordé. Et cette impression fiévreuse est commune aux deux mots, et développe leurs sens respectifs.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/