battre à plate(s) couture(s)
Battre complètement, de manière définitive
L'expression existe depuis le XVe siècle, sous la forme "rompre à plate couture".
Il faut dire qu'à l'époque, les étoffes étaient épaisses et raides. Par conséquent les coutures et autres ourlets, qui étaient des surépaisseurs de ces tissus, étaient extrêmement raides. Les tailleurs qui avaient bien assimilé leur métier avaient donc pour habitude d'aplatir les épaisses coutures pour les rendre un peu plus souples. Cela se faisait soit en les cousant une deuxième fois, soit à l'aide d'un carreau, ancien gros fer à repasser, soit enfin en les frappant vigoureusement à l'aide d'une latte. Cette opération se disait "rabattre les coutures". De cette opération, est née au XVIe siècle l'expression "rabattre la couture à quelqu'un" pour "le rosser", comme si le fait de le frapper rabattait les coutures du vêtement que le malheureux portait.
Mais s'il y a une relation certaine avec notre expression, cela n'explique pas son sens et, surtout, l'utilisation préalable d'un verbe comme 'rompre', puis 'défaire', au lieu de 'battre'.
Selon Alain Rey, dans la métaphore initiale, il fallait comprendre 'rompre' dans son sens figuré de "abattre, démolir, enfoncer (une armée)" et 'plat' comme issu du verbe 'aplatir' au sens de "vaincre totalement, écraser, battre".
C'est du mélange de ces significations avec l'opération du tailleur que l'expression serait autrefois née, le 'battre' moderne étant ensuite logiquement issu du 'rabattre', son sens collant parfaitement avec celui de la locution.