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Le Grand Meaulnes, Le Grand meaulnes - troisième partie - chapitre 7 - L'appel de Frantz

Le Grand meaulnes - troisième partie - chapitre 7 - L'appel de Frantz

"Hou-ou! " Cette fois, j'ai entendu. C'est un signal, un appel sur deux notes, haute et basse, que j'ai déjà entendu jadis... Ah! Je me souviens: c'est le cri du grand comédien lorsqu'il hélait son jeune compagnon à la grille de l'école. C'est l'appel à quoi Frantz nous avait fait jurer de nous rendre, n'importe où et n'importe quand. Mais que demande-t-il ici, aujourd'hui, celui-là? "Cela vient de la grande sapinière à gauche, dis-je à mi-voix. C'est un braconnier sans doute". Jasmin secoua la tête: "Tu sais bien que non", dit-il? Puis, plus bas: "Ils sont dans le pays, tous les deux, depuis ce matin. J'ai surpris Ganache à onze heures en train de guetter dans un champ auprès de la chapelle. Il a détalé en m'apercevant. Ils sont venus de loin peut-être à bicyclette, car il était couvert de boue jusqu'au milieu du dos... Mais que cherchent-ils? Je n'en sais rien. Mais à coup sûr il faut que nous les chassions. Il ne faut pas les laisser rôder aux alentours. Ou bien toutes les folies vont recommencer..." Je suis de cet avis, sans l'avouer. "Le mieux, dis-je, serait de les joindre, de voir ce qu'ils veulent et de leur faire entendre raison..." Lentement, silencieusement, nous nous glissons donc en nous baissant à travers le taillis jusqu'à la grande sapinière, d'où part, à intervalles réguliers, ce cri prolongé qui n'est pas en soi plus triste qu'autre chose, mais qui nous semble à tous les deux de sinistre augure. Il est difficile, dans cette partie du bois de sapins, où le regard s'enfonce entre les troncs régulièrement plantés, de surprendre quelqu'un et de s'avancer sans être vu. Nous n'essayons même pas. Je me poste à l'angle du bois. Jasmin va se placer à l'angle opposé, de façon à commander comme moi, de l'extérieur, deux des côtés du rectangle et à ne pas laisser fuir l'un des bohémiens sans le héler. Ces dispositions prises, je commence à jouer mon rôle d'éclaireur pacifique et j'appelle: "Frantz!... "...Frantz! Ne craignez rien. C'est moi, Seurel; je voudrais vous parler..." Un instant de silence; je vais me décider à crier encore, lorsque, au coeur même de la sapinière, où mon regard n'atteint pas tout à fait, une voix commande: "Restez où vous êtes: il va venir vous trouver". Peu à peu, entre les grands sapins que l'éloignement fait paraître serrés, je distingue la silhouette du jeune homme qui s'approche. Il paraît couvert de boue et mal vêtu; des épingles de bicyclette serrent le bas de son pantalon, une vieille casquette à ancre est plaquée sur ses cheveux trop longs; je vois maintenant sa figure amaigrie. Il semble avoir pleuré. S'approchant de moi, résolument: "Que voulez-vous? demande-t-il d'un air très insolent. Et vous-même, Frantz, que faites-vous ici? Pourquoi venez-vous troubler ceux qui sont heureux? Qu'avez-vous à demander? Dites-le". Ainsi interrogé directement, il rougit un peu, balbutie, répond seulement: "Je suis malheureux, moi, je suis malheureux". Puis, la tête dans le bras, appuyé à un tronc d'arbre, il se prend à sangloter amèrement. Nous avons fait quelques pas dans la sapinière. L'endroit est parfaitement silencieux. Pas même la voix du vent que les grands sapins de la lisière arrêtent. Entre les troncs réguliers se répète et s'éteint le bruit des sanglots étouffés du jeune homme.J'attendis que cette crise s'apaise et je dis, en lui mettant la main sur l'épaule: "Frantz, vous viendrez avec moi. Je vous mènerai auprès d'eux. Ils vous accueilleront comme un enfant perdu qu'on a trouvé et toute sera fini". Mais il ne voulait rien entendre. D'une voix assourdie par les larmes, malheureux, entêté, colère, il reprenait: "Ainsi Meaulnes ne s'occupe plus de moi? Pourquoi ne répond-il pas quand je l'appelle? Pourquoi ne tient-il pas sa promesse? Voyons, Frantz, répondis-je, le temps des fantasmagories et des enfantillages est passé. Ne troublez pas avec des folies le bonheur de ceux que vous aimez; de votre soeur et d'Augustin Meaulnes. Mais lui seul peut me sauver, vous le savez bien. Lui seul est capable de retrouver la trace que je cherche. Voilà bientôt trois ans que Ganache et moi nous battons toute la France sans résultat. Je n'avais plus confiance qu'en votre ami. Et voici qu'il ne répond plus. Il a trouvé son amour, lui. Pourquoi maintenant, ne pense-t-il pas à moi? Il faut qu'il se mette en route. Yvonne le laissera bien partir... Elle ne m'a jamais rien refusé". Il me montrait un visage où, dans la poussière et la boue, les larmes avaient tracé des sillons sales, un visage de vieux gamin épuisé et battu. Ses yeux étaient cernés de taches de rousseur; son menton, mal rasé; ses cheveux trop longs traînaient sur son col sale. Les mains dans les poches, il grelottait. Ce n'était plus ce royal enfant en guenilles des années passées. De coeur, sans doute, il était plus enfant que jamais: impérieux, fantasque et tout de suite désespéré. Mais cet enfantillage était pénible à supporter chez ce garçon déjà légèrement vieilli... Naguère, il y avait en lui tant d'orgueilleuse jeunesse que toute folie au monde lui paraissait permise. A présent, on était d'abord tenté de le plaindre pour n'avoir pas réussi sa vie; puis de lui reprocher ce rôle absurde de jeune héros romantique où je le voyais s'entêter... Et enfin je pensais malgré moi que notre beau Frantz aux belles amours avait dû se mettre à voler pour vivre, tout comme son compagnon Ganache... Tant d'orgueil avait abouti à cela! "Si je vous promets, dis-je enfin, après avoir réfléchi, que dans quelques jours Meaulnes se mettra en campagne pour vous, rien que pour vous?... Il réussira, n'est-ce pas? Vous en êtes sûr? Me demanda-t-il en claquant des dents. Je le pense. Tout devient possible avec lui! Et comment le saurai-je? Qui me le dira? Vous reviendrez ici dans un an exactement, à cette même heure: vous trouverez la jeune fille que vous aimez". Et, en disant ceci, je pensais non pas troubler les nouveaux époux, mais m'enquérir auprès de la tante Moinel et faire diligence moi-même pour trouver la jeune fille. Le bohémien me regardait dans les yeux avec une volonté de confiance vraiment admirable. Quinze ans, il avait encore et tout de même quinze ans!--l'âge que nous avions à Sainte-Agathe, le soir du balayage des classes, quand nous fîmes tous les trois ce terrible serment enfantin. Le désespoir le reprit lorsqu'il fut obligé de dire: "Eh bien, nous allons partir". Il regarda, certainement avec un grand serrement de coeur, tous ces bois d'alentour qu'il allait de nouveau quitter. "Nous serons dans trois jours, dit-il, sur les routes d'Allemagne. Nous avons laissé nos voitures au loin. Et depuis trente heures, nous marchions sans arrêt. Nous pensions arriver à temps pour emmener Meaulnes avant le mariage et chercher avec lui ma fiancée, comme il a cherché le Domaine des Sablonnières". Puis, repris par sa terrible puérilité: "Appelez votre Delouche, dit-il en s'en allant, parce que si je le rencontrais ce serait affreux". Peu à peu, entre les sapins, je vis disparaître sa silhouette grise. J'appelai Jasmin et nous allâmes reprendre notre faction. Mais presque aussitôt, nous aperçûmes, là-bas, Augustin qui fermait les volets de la maison et nous fûmes frappés par l'étrangeté de son allure.

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Le Grand meaulnes - troisième partie - chapitre 7 - L'appel de Frantz Le Grand meaulnes - part 3 - chapter 7 - Frantz's appeal

"Hou-ou! "Hou-ou! "  Cette fois, j'ai entendu. "This time, I heard. C'est un signal, un appel sur deux notes, haute et basse, que j'ai déjà entendu jadis... Ah! It's a signal, a call on two notes, high and low, that I've heard before ... Ah! Je me souviens: c'est le cri du grand comédien lorsqu'il hélait son jeune compagnon à la grille de l'école. ||||||||||||||||gate|| I remember: it is the cry of the great actor when he hailed his young companion at the school gate. C'est l'appel à quoi Frantz nous avait fait jurer de nous rendre, n'importe où et n'importe quand. It was the call to which Frantz had made us swear to go anywhere, anytime. Mais que demande-t-il ici, aujourd'hui, celui-là? But what is he asking here, today, that one? "Cela vient de la grande sapinière à gauche, dis-je à mi-voix. |||||spruce forest||||||| "It comes from the big fir tree on the left," I said in a low voice. C'est un braconnier sans doute". It is a poacher probably ". Jasmin secoua la tête: "Tu sais bien que non", dit-il? ||||You|||||| Jasmin shook her head: "Do you know that no," he said? Puis, plus bas: "Ils sont dans le pays, tous les deux, depuis ce matin. Then, lower: "They are in the country, both, since this morning. J'ai surpris Ganache à onze heures en train de guetter dans un champ auprès de la chapelle. I caught Ganache at eleven o'clock watching in a field near the chapel. Il a détalé en m'apercevant. ||darted|| He took off when he saw me. Ils sont venus de loin peut-être à bicyclette, car il était couvert de boue jusqu'au milieu du dos... Mais que cherchent-ils? They came from far away perhaps by bicycle, because it was covered with mud up to the middle of the back ... But what are they looking for? Je n'en sais rien. I do not know. Mais à coup sûr il faut que nous les chassions. |||||||||chase But surely we have to hunt them. Il ne faut pas les laisser rôder aux alentours. Do not let them roam around. Ou bien toutes les folies vont recommencer..." Je suis de cet avis, sans l'avouer. Or all the follies will start again ... "I am of this opinion, without admitting it. "Le mieux, dis-je, serait de les joindre, de voir ce qu'ils veulent et de leur faire entendre raison..." Lentement, silencieusement, nous nous glissons donc en nous baissant à travers le taillis jusqu'à la grande sapinière, d'où part, à intervalles réguliers, ce cri prolongé qui n'est pas en soi plus triste qu'autre chose, mais qui nous semble à tous les deux de sinistre augure. ||||||||||||want|||||understand||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||augur "The best thing," I say, "would be to join them, to see what they want and to make them listen to reason ..." Slowly, silently, we slipped down as we ducked through the coppice to the great pine grove, from which, at regular intervals, leaves this prolonged cry, which is not in itself sadder than anything else, but which seems to us both a sinister augury. Il est difficile, dans cette partie du bois de sapins, où le regard s'enfonce entre les troncs régulièrement plantés, de surprendre quelqu'un et de s'avancer sans être vu. It is difficult in this part of the fir wood, where the eye sinks between the regularly planted trunks, to surprise someone and to advance without being seen. Nous n'essayons même pas. We do not even try. Je me poste à l'angle du bois. I post at the corner of the wood. Jasmin va se placer à l'angle opposé, de façon à commander comme moi, de l'extérieur, deux des côtés du rectangle et à ne pas laisser fuir l'un des bohémiens sans le héler. |||||||||||||||||||||||||||||||hail Jasmin is going to stand at the opposite corner, so as to order, as I do, from the outside, two sides of the rectangle and not to let one of the gypsies escape without hailing him. Ces dispositions prises, je commence à jouer mon rôle d'éclaireur pacifique et j'appelle: "Frantz!... These arrangements made, I begin to play my role of peaceful scout and I call: "Frantz! ... "...Frantz! "... Frantz! Ne craignez rien. Fear nothing. C'est moi, Seurel; je voudrais vous parler..." Un instant de silence; je vais me décider à crier encore, lorsque, au coeur même de la sapinière, où mon regard n'atteint pas tout à fait, une voix commande: "Restez où vous êtes: il va venir vous trouver". It's me, Seurel; I would like to speak to you ... "A moment of silence, I will decide to cry again, when, in the very heart of the fir, where my eyes do not quite reach, a voice commands:" Stay where you are he will come and find you. " Peu à peu, entre les grands sapins que l'éloignement fait paraître serrés, je distingue la silhouette du jeune homme qui s'approche. Gradually, between the tall firs that the distance makes seem tight, I distinguish the silhouette of the young man who approaches. Il paraît couvert de boue et mal vêtu; des épingles de bicyclette serrent le bas de son pantalon, une vieille casquette à ancre est plaquée sur ses cheveux trop longs; je vois maintenant sa figure amaigrie. ||||||||||||||||||||||anchor||plastered|||||||||||emaciated He appears covered with mud and poorly dressed; Bicycle pins are tightening the bottom of his trousers, an old anchor cap is flattened on his long hair; I now see his thin face. Il semble avoir pleuré. He seems to have cried. S'approchant de moi, résolument: "Que voulez-vous? Approaching me, resolutely: "What do you want? demande-t-il d'un air très insolent. he asks, looking very insolent. Et vous-même, Frantz, que faites-vous ici? And you, Frantz, what are you doing here? Pourquoi venez-vous troubler ceux qui sont heureux? Why do you come to trouble those who are happy? Qu'avez-vous à demander? What do you have to ask? Dites-le". Say it. " Ainsi interrogé directement, il rougit un peu, balbutie, répond seulement: "Je suis malheureux, moi, je suis malheureux". |||||||stammers||||||||| Thus questioned directly, he blushed a little, stammered, only responds: "I am unhappy, I am unhappy". Puis, la tête dans le bras, appuyé à un tronc d'arbre, il se prend à sangloter amèrement. Then, with his head in his arm, leaning against a tree trunk, he begins to sob bitterly. Nous avons fait quelques pas dans la sapinière. We took a few steps in the fir tree. L'endroit est parfaitement silencieux. The place is perfectly silent. Pas même la voix du vent que les grands sapins de la lisière arrêtent. ||||||||||of||| Not even the voice of the wind that the big pines of the edge stop. Entre les troncs réguliers se répète et s'éteint le bruit des sanglots étouffés du jeune homme.J'attendis que cette crise s'apaise et je dis, en lui mettant la main sur l'épaule: "Frantz, vous viendrez avec moi. ||||||||||||||||||||calms||||||||||||||| Between the regular trunks is repeated and extinguished the sound of the stifled sobs of the young man. I waited for this crisis to subside, and I said, putting his hand on his shoulder: "Frantz, you will come with me. Je vous mènerai auprès d'eux. I will take you to them. Ils vous accueilleront comme un enfant perdu qu'on a trouvé et toute sera fini". ||||||||has||||| They will welcome you like a lost child that we have found and all will be finished. " Mais il ne voulait rien entendre. But he did not want to hear anything. D'une voix assourdie par les larmes, malheureux, entêté, colère, il reprenait: "Ainsi Meaulnes ne s'occupe plus de moi? ||muffled||||||||||||||| In a voice muffled by tears, unhappy, stubborn, angry, he continued: "So Meaulnes no longer cares for me? Pourquoi ne répond-il pas quand je l'appelle? Why does not he answer when I call him? Pourquoi ne tient-il pas sa promesse? Why does not he keep his promise? Voyons, Frantz, répondis-je, le temps des fantasmagories et des enfantillages est passé. |||||||fantasies|||childishness|| Come, Frantz, "I replied," the time of phantasmagoria and childishness has passed. Ne troublez pas avec des folies le bonheur de ceux que vous aimez; de votre soeur et d'Augustin Meaulnes. Do not disturb with foolishness the happiness of those whom you love; your sister and Augustin Meaulnes. Mais lui seul peut me sauver, vous le savez bien. But he alone can save me, you know it well. Lui seul est capable de retrouver la trace que je cherche. He alone is able to find the trace I'm looking for. Voilà bientôt trois ans que Ganache et moi nous battons toute la France sans résultat. It's been almost three years since Ganache and I fought all France without result. Je n'avais plus confiance qu'en votre ami. I trusted only your friend. Et voici qu'il ne répond plus. And here he does not answer anymore. Il a trouvé son amour, lui. He found his love, him. Pourquoi maintenant, ne pense-t-il pas à moi? Why now, does not he think of me? Il faut qu'il se mette en route. He must set off. Yvonne le laissera bien partir... Elle ne m'a jamais rien refusé". Yvonne will let him go ... She never refused me anything. Il me montrait un visage où, dans la poussière et la boue, les larmes avaient tracé des sillons sales, un visage de vieux gamin épuisé et battu. |||||||||||||||||grooves||||||||| He showed me a face where, in the dust and the mud, the tears had traced dirty furrows, a face of an old boy exhausted and beaten. Ses yeux étaient cernés de taches de rousseur; son menton, mal rasé; ses cheveux trop longs traînaient sur son col sale. |||circled||||||chin||||||||||| His eyes were freckled; his chin, unshaven; his hair was too long dragging on his dirty collar. Les mains dans les poches, il grelottait. ||||||shivered Hands in his pockets, he was shivering. Ce n'était plus ce royal enfant en guenilles des années passées. |||||||rags||| It was no longer that royal child in rags of the past years. De coeur, sans doute, il était plus enfant que jamais: impérieux, fantasque et tout de suite désespéré. ||||||||||imperious|fantastic|||||desperate Of heart, no doubt, he was more child than ever: imperious, whimsical and immediately desperate. Mais cet enfantillage était pénible à supporter chez ce garçon déjà légèrement vieilli... Naguère, il y avait en lui tant d'orgueilleuse jeunesse que toute folie au monde lui paraissait permise. ||childishness||||||||||||||||||proud||||||||| But this childishness was painful to endure in this boy already slightly aged ... Formerly, there was in him so proud youth that any madness in the world seemed permissible to him. A présent, on était d'abord tenté de le plaindre pour n'avoir pas réussi sa vie; puis de lui reprocher ce rôle absurde de jeune héros romantique où je le voyais s'entêter... Et enfin je pensais malgré moi que notre beau Frantz aux belles amours avait dû se mettre à voler pour vivre, tout comme son compagnon Ganache... Tant d'orgueil avait abouti à cela! ||||||||pity||||||||||||||||||||||persist||||||||our|||||||||||||||||||||||| Now, at first, we were tempted to pity him for not having succeeded in his life; then to reproach him for this absurd role of a young romantic hero where I saw him stubborn ... And finally I thought in spite of myself that our beautiful Frantz with the beautiful loves had to start to fly to live, just like his companion Ganache .. So much pride had resulted in that! "Si je vous promets, dis-je enfin, après avoir réfléchi, que dans quelques jours Meaulnes se mettra en campagne pour vous, rien que pour vous?... "If I promise you," I said finally, after thinking, "that in a few days Meaulnes will set out for you, just for you? Il réussira, n'est-ce pas? |||this| He will succeed, will not he? Vous en êtes sûr? Are you sure? Me demanda-t-il en claquant des dents. He asked me, snapping his teeth. Je le pense. I think so. Tout devient possible avec lui! Everything becomes possible with him! Et comment le saurai-je? |how||will know| And how will I know? Qui me le dira? Who will tell me? Vous reviendrez ici dans un an exactement, à cette même heure: vous trouverez la jeune fille que vous aimez". You will come back here in exactly one year, at this same time: you will find the girl you love ". Et, en disant ceci, je pensais non pas troubler les nouveaux époux, mais m'enquérir auprès de la tante Moinel et faire diligence moi-même pour trouver la jeune fille. |||||||||||||inquire||||||||||||||| And, in saying this, I thought not to trouble the new couple, but to inquire of Aunt Moinel and diligently look for the girl. Le bohémien me regardait dans les yeux avec une volonté de confiance vraiment admirable. The gypsy looked me in the eyes with a will of confidence really admirable. Quinze ans, il avait encore et tout de même quinze ans!--l'âge que nous avions à Sainte-Agathe, le soir du balayage des classes, quand nous fîmes tous les trois ce terrible serment enfantin. Fifteen|||||||||||||||||||||sweeping|||||did||||||| Fifteen years old, he was still fifteen years old! -The age we had at St. Agatha, on the evening of the class sweep, when we all made this terrible childish oath. Le désespoir le reprit lorsqu'il fut obligé de dire: "Eh bien, nous allons partir". Despair took hold of him when he was forced to say, "Well, we're going to go." Il regarda, certainement avec un grand serrement de coeur, tous ces bois d'alentour qu'il allait de nouveau quitter. ||||||||||||around||||| He looked, certainly with a great pang of heart, at all those surrounding woods that he was about to leave again. "Nous serons dans trois jours, dit-il, sur les routes d'Allemagne. "We will be on the roads of Germany in three days," he said. Nous avons laissé nos voitures au loin. We left our cars off. Et depuis trente heures, nous marchions sans arrêt. |since||hours||were walking|| And for thirty hours we had been walking nonstop. Nous pensions arriver à temps pour emmener Meaulnes avant le mariage et chercher avec lui ma fiancée, comme il a cherché le Domaine des Sablonnières". We thought we would arrive in time to take Meaulnes before the wedding and look for my fiancée with him, as he looked for the Domaine des Sablonnières ". Puis, repris par sa terrible puérilité: "Appelez votre Delouche, dit-il en s'en allant, parce que si je le rencontrais ce serait affreux". |||||childishness||||||||||||||||| Then, taken up again by his terrible childishness: "Call your Delouche," he said as he went away, "because if I met him it would be awful." Peu à peu, entre les sapins, je vis disparaître sa silhouette grise. Little by little, between the pines, I saw his gray silhouette disappear. J'appelai Jasmin et nous allâmes reprendre notre faction. I called||||went|||faction I called Jasmin and we went back to our faction. Mais presque aussitôt, nous aperçûmes, là-bas, Augustin qui fermait les volets de la maison et nous fûmes frappés par l'étrangeté de son allure. |||||||||||||||||were|||||| But almost immediately we saw Augustine over there closing the shutters of the house and we were struck by the strangeness of his appearance.