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Cinq semaines en ballon de Jules Verne, CHAPITRE XXXVI

CHAPITRE XXXVI

Un rassemblement à l'horizon.—Une troupe d'arabes.—La poursuite.—C'est lui !—Chute de cheval.—L'Arabe étranglé.—Une balle de Kennedy.—Manœuvre.—Enlèvement au vol.—Joe sauvé.

Depuis que Kennedy avait repris son poste d'observation sur le devant de la nacelle, il ne cessait d'observer l'horizon avec une grande attention.

Au bout de quelque temps, il se retourna vers le docteur et dit :

« Si je ne me trompe, voici là-bas une troupe en mouvement, hommes ou animaux ; il est encore impossible de les distinguer.

En tout cas, ils s'agitent violemment, car ils soulèvent un nuage de poussière.

—Ne serait-ce pas encore un vent contraire, dit Samuel, une trombe qui viendrait nous repousser au nord ?

» Il se leva pour examiner l'horizon. « Je ne crois pas, Samuel, répondit Kennedy ; c'est un troupeau de gazelles ou de bœufs sauvages.

—Peut-être, Dick ; mais ce rassemblement est au moins à neuf ou dix milles de nous, et pour mon compte, même avec la lunette, je n'y puis rien reconnaître.

—En tout cas, je ne le perdrai pas de vue ; il y a là quelque chose d'extraordinaire qui m'intrigue ; on dirait parfois comme une man uvre de cavalerie.

Eh ! je ne me trompe pas ! ce sont bien des cavaliers ! regarde ! » Le docteur observa avec attention le groupe indiqué. « Je crois que tu as raison, dit-il, c'est un détachement d'Arabes ou de Tibbous ; ils s'enfuient dans la même direction que nous ; mais nous avons plus de vitesse et nous les gagnons facilement.

Dans une demi-heure, nous serons à portée de voir et de juger ce qu'il faudra faire. » Kennedy avait repris sa lunette et lorgnait attentivement. La masse des cavaliers se faisait plus visible ; quelques-uns d'entre eux s'isolaient.

« c'est évidemment, reprit Kennedy, une manœuvre ou une chasse.

—On dirait que ces gens-là poursuivent quelque chose.

Je voudrais bien savoir ce qui en est.

—Patience, Dick.

Dans peu de temps nous les rattraperons et nous les dépasserons même, s'ils continuent de suivre cette route ; nous marchons avec une rapidité de vingt milles à l'heure, et il n'y a pas de chevaux qui puissent soutenir un pareil train. » Kennedy reprit son observation, et, quelques minutes après, il dit : « Ce sont des Arabes lancés à toute vitesse.

Je les distingue parfaitement. Ils sont une cinquantaine. Je vois leurs burnous qui se gonflent contre le vent. C'est un exercice de cavalerie ; leur chef les précède à cent pas, et ils se précipitent sur ses traces.

—Quels qu'ils soient, Dick, ils ne sont pas à redouter, et, si cela est nécessaire, je m'élèverai.

—Attends !

attends encore, Samuel !

—C'est singulier, ajouta Dick après un nouvel examen, il y a quelque chose dont je ne me rends pas compte ; à leurs efforts et à l'irrégularité de leur ligne, ces Arabes ont plutôt l'air de poursuivre que de suivre.

—En es-tu certain, Dick,

—Evidemment.

Je ne me trompe pas ! C'est une chasse, mais une chasse à l'homme ! Ce n'est point un chef qui les précède, mais un fugitif.

—Un fugitif !

dit Samuel avec émotion.

—Oui !

—Ne le perdons pas de vue et attendons.

» Trois ou quatre milles furent promptement gagnés sur ces cavaliers qui filaient cependant avec une prodigieuse vélocité. « Samuel !

Samuel ! s'écria Kennedy d'une voix tremblante.

—Qu'as-tu, Dick ?

—Est-ce une hallucination ?

est-ce possible ?

—Que veux-tu dire ?

—Attends.

Et le chasseur essuya rapidement les verres de la lunette et se prit à regarder.

« Eh bien ?

fit le docteur.

—C'est lui, Samuel !

—Lui !

» s'écria ce dernier.

« Lui » disait tout !

Il n'y avait pas besoin de le nommer !

« C'est lui à cheval !

à cent pas à peine de ses ennemis ! i1 fuit !

—C'est bien Joe!

dit le docteur en palissant.

—Il ne peut nous voir dans sa fuite !

—Il nous verra, répondit Fergusson en abaissant la flamme de son chalumeau.

—Mais comment ?

—Dans cinq minutes nous serons à cinquante pieds du sol ; dans quinze, nous serons au-dessus de lui.

—Il faut le prévenir par un coup de fusil !

—Non !

il ne peut revenir sur ses pas, il est coupé.

—Que faire alors ?

—Attendre.

—Attendre !

Et ces Arabes ?

—Nous les atteindrons !

Nous les dépasserons ! Nous ne sommes pas éloignés de deux milles, et pourvu que le cheval de Joe tienne encore

—Grand Dieu !

fit Kennedy.

—Qu'y-a-t-il ?

» Kennedy avait poussé un cri de désespoir en voyant Joe précipité à terre. Son cheval, évidemment rendu, épuisé, venait de s'abattre.

« Il nous a vus, s'écria le docteur ; en se relevant il nous a fait signe !

—Mais les Arabes vont l'atteindre !

qu'attend-il ! Ah ! le courageux garçon ! Hourra ! » fit le chasseur qui ne se contenait plus.

Joe, immédiatement relevé après sa chute, à l'instant où l'un des plus rapides cavaliers se précipitait sur lui, bondissait comme une panthère, l'évitait par un écart, se jetait en croupe, saisissait l'Arabe à la gorge, de ses mains nerveuses, de ses doigts de fer, il l'étranglait, le renversait sur le sable, et continuait sa course effrayante.

Un immense cri des Arabes s'éleva dans l'air ; mais, tout entiers à leur poursuite, ils n'avaient pas vu le Victoria à cinq cents pas derrière eux, et à trente pieds du sol à peine ; eux-mêmes, ils n'étaient pas à vingt longueurs de cheval du fugitif.

L'un d'eux se rapprocha sensiblement de Joe, et il allait le percer de sa lance, quand Kennedy, l' il fixe, la main ferme, l'arrêta net d'une balle et le précipita à terre.

Joe ne se retourna pas même au bruit.

Une partie de la troupe suspendit sa course, et tomba la face dans la poussière à la vue du Victoria ; l'autre continua sa poursuite.

« Mais que fait Joe ?

s'écria Kennedy, il ne s'arrête pas !

—Il fait mieux que cela, Dick ; je l'ai compris !

il se maintient dans la direction de l'aérostat. Il compte sur notre intelligence ! Ah ! le brave garçon ! Nous l'enlèverons à la barbe de ces Arabes ! Nous ne sommes plus qu'à deux cents pas.

—Que faut-il faire ?

demanda Kennedy.

—Laisse ton fusil de côté.

—Voilà, fit le chasseur en déposant son arme.

—Peux-tu soutenir dans les bras cent cinquante livres de lest ?

—Plus encore.

—Non, cela suffira.

» Et des sacs de sable furent empilés par le docteur entre les bras de Kennedy. « Tiens-toi à l'arrière de la nacelle, et sois prêt à jeter ce lest d'un seul coup.

Mais, sur ta vie ! ne le fais pas avant mon ordre !

—Sois tranquille !

—Sans cela, nous manquerions Joe, et il serait perdu !

—Compte sur moi !

» Le Victoria dominait presque alors la troupe des cavaliers qui s'élançaient bride abattue sur les pas de Joe Le docteur, à l'avant de la nacelle, tenait l'échelle déployée, prêt à la lancer au moment voulu. Joe avait maintenu sa distance entre ses poursuivants et lui, cinquante pieds environ. Le Victoria les dépassa.

« Attention !

dit Samuel à Kennedy.

—Je suis prêt.

—Joe !

garde à toi ! » cria le docteur de sa voix retentissante en jetant l'échelle, dont les premiers échelons soulevèrent la poussière du sol.

A l'appel du docteur, Joe, sans arrêter son cheval, s'était retourné ; l'échelle arriva près de lui, et au moment où il s'y accrochait

« Jette, cria le docteur à Kennedy.

—C'est fait »

Et le Victoria , délesté d'un poids supérieur à celui de Joe, s'éleva à cent cinquante pieds dans les airs.

Joe se cramponna fortement à l'échelle pendant les vastes oscillations qu'elle eut à décrire ; puis faisant un geste indescriptible aux Arabes, et grimpant avec l'agilité d'un clown, il arriva jusqu'à ses compagnons qui le reçurent dans leurs bras.

Les Arabes poussèrent un cri de surprise et de rage.

Le fugitif venait de leur être enlevé au vol, et le Victoria s'éloignait rapidement.

« Mon maître !

Monsieur Dick ! » avait dit Joe.

Et succombant à l'émotion, à la fatigue, il s'était évanoui, pendant que Kennedy, presque en délire, s'écriait :

« Sauvé !

sauvé !

—Parbleu !

» fit le docteur, qui avait repris sa tranquille impassibilité.

Joe était presque nu ; ses bras ensanglantés, son corps couvert de meurtrissures, tout cela disait ses souffrances.

Le docteur pansa ses blessures et le coucha sous la tente.

Joe revint bientôt de son évanouissement, et demanda un verre d'eau-de-vie, que le docteur ne crut pas devoir lui refuser, Joe n'étant pas un homme à traiter comme tout le monde.

Après avoir bu, il serra la main de ses deux compagnons et se déclara prêt à raconter son histoire.

Mais on ne lui permit pas de parler, et le brave garçon retomba dans un profond sommeil, dont il paraissait avoir grand besoin.

Le Victoria prenait alors une ligne oblique vers l'ouest.

Sous les efforts d'un vent excessif, il revit la lisière du désert épineux, au-dessus des palmiers courbés ou arrachés par la tempête ; et après avoir fourni une marche de près de deux cents milles depuis l'enlèvement de Joe, il dépassa vers le soir le dixième degré de longitude.

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CHAPITRE XXXVI CHAPTER XXXVI ROZDZIAŁ XXXVI CAPÍTULO XXXVI 第 XXXVI 章

Un rassemblement à l'horizon.—Une troupe d'arabes.—La poursuite.—C'est lui !—Chute de cheval.—L'Arabe étranglé.—Une balle de Kennedy.—Manœuvre.—Enlèvement au vol.—Joe sauvé. |||||||||||||||strangled||||||Kidnapping|||| A gathering on the horizon.—A troop of Arabs.—The pursuit.—It's him!—Fall from his horse.—The strangled Arab.—Kennedy's bullet.—Maneuver.—Kidnapping.— Joe saved.

Depuis que Kennedy avait repris son poste d'observation sur le devant de la nacelle, il ne cessait d'observer l'horizon avec une grande attention. Since Kennedy had resumed his observation post at the front of the nacelle, he had been watching the horizon with great attention.

Au bout de quelque temps, il se retourna vers le docteur et dit : After a while he turned to the doctor and said:

« Si je ne me trompe, voici là-bas une troupe en mouvement, hommes ou animaux ; il est encore impossible de les distinguer. “If I am not mistaken, here is a troop on the move, men or animals; it is still impossible to distinguish them.

En tout cas, ils s'agitent violemment, car ils soulèvent un nuage de poussière. ||||||||||||dust In any case, they are agitated violently, because they raise a cloud of dust.

—Ne serait-ce pas encore un vent contraire, dit Samuel, une trombe qui viendrait nous repousser au nord ? |||||||||||trombone||||push|| "Wouldn't that be a headwind again," said Samuel, "a tornado which would push us north?"

» Il se leva pour examiner l'horizon. He got up to examine the horizon. « Je ne crois pas, Samuel, répondit Kennedy ; c'est un troupeau de gazelles ou de bœufs sauvages. "I don't think so, Samuel," replied Kennedy; it is a herd of gazelles or wild oxen.

—Peut-être, Dick ; mais ce rassemblement est au moins à neuf ou dix milles de nous, et pour mon compte, même avec la lunette, je n'y puis rien reconnaître. “Maybe, Dick; but this gathering is at least nine or ten miles from us, and on my account, even with the telescope, I can recognize nothing there.

—En tout cas, je ne le perdrai pas de vue ; il y a là quelque chose d'extraordinaire qui m'intrigue ; on dirait parfois comme une man uvre de cavalerie. “In any case, I will not lose sight of him; there is something extraordinary there that intrigues me; it sometimes looks like a cavalry maneuver.

Eh ! je ne me trompe pas ! ce sont bien des cavaliers ! they are horsemen! regarde ! » Le docteur observa avec attention le groupe indiqué. « Je crois que tu as raison, dit-il, c'est un détachement d'Arabes ou de Tibbous ; ils s'enfuient dans la même direction que nous ; mais nous avons plus de vitesse et nous les gagnons facilement. “I think you're right,” he said, “it's a detachment of Arabs or Tibbous; they flee in the same direction as us; but we have more speed and we win them easily.

Dans une demi-heure, nous serons à portée de voir et de juger ce qu'il faudra faire. In half an hour, we will be within range of seeing and judging what needs to be done. » Kennedy avait repris sa lunette et lorgnait attentivement. ||||||was peering| Kennedy had picked up his glasses and was eyeing intently. La masse des cavaliers se faisait plus visible ; quelques-uns d'entre eux s'isolaient. The mass of horsemen became more visible; some of them isolated themselves.

« c'est évidemment, reprit Kennedy, une manœuvre ou une chasse.

—On dirait que ces gens-là poursuivent quelque chose.

Je voudrais bien savoir ce qui en est.

—Patience, Dick.

Dans peu de temps nous les rattraperons et nous les dépasserons même, s'ils continuent de suivre cette route ; nous marchons avec une rapidité de vingt milles à l'heure, et il n'y a pas de chevaux qui puissent soutenir un pareil train. In a short time we will catch up with them and we will even overtake them, if they continue to follow this road; we walk at a speed of twenty miles an hour, and there are no horses that can support such a train. » Kennedy reprit son observation, et, quelques minutes après, il dit : « Ce sont des Arabes lancés à toute vitesse.

Je les distingue parfaitement. Ils sont une cinquantaine. They are fifty. Je vois leurs burnous qui se gonflent contre le vent. |||burnoose|||inflate||| I see their burnous swelling against the wind. C'est un exercice de cavalerie ; leur chef les précède à cent pas, et ils se précipitent sur ses traces. It is a cavalry exercise; their chief precedes them a hundred paces, and they rush in his tracks.

—Quels qu'ils soient, Dick, ils ne sont pas à redouter, et, si cela est nécessaire, je m'élèverai. ||||||||||||||||will rise "Whatever they are, Dick, they are not to be feared, and, if necessary, I will rise."

—Attends !

attends encore, Samuel !

—C'est singulier, ajouta Dick après un nouvel examen, il y a quelque chose dont je ne me rends pas compte ; à leurs efforts et à l'irrégularité de leur ligne, ces Arabes ont plutôt l'air de poursuivre que de suivre. "It is singular," added Dick after a new examination, "there is something which I do not realize; to their efforts and to the irregularity of their line, these Arabs seem rather to pursue than to follow.

—En es-tu certain, Dick, "Are you sure, Dick,

—Evidemment.

Je ne me trompe pas ! I'm not wrong ! C'est une chasse, mais une chasse à l'homme ! It's a hunt, but a manhunt! Ce n'est point un chef qui les précède, mais un fugitif. It is not a chief who precedes them, but a fugitive.

—Un fugitif !

dit Samuel avec émotion. said Samuel with emotion.

—Oui ! -Yes !

—Ne le perdons pas de vue et attendons. “Let's not lose sight of it and wait.

» Trois ou quatre milles furent promptement gagnés sur ces cavaliers qui filaient cependant avec une prodigieuse vélocité. |||||||||||were fleeing||||| Three or four miles were quickly won over these riders, who nevertheless spun with prodigious speed. « Samuel !

Samuel ! s'écria Kennedy d'une voix tremblante.

—Qu'as-tu, Dick ?

—Est-ce une hallucination ?

est-ce possible ?

—Que veux-tu dire ?

—Attends.

Et le chasseur essuya rapidement les verres de la lunette et se prit à regarder. |||||||||scope||||| And the hunter quickly wiped the lenses of the telescope and began to look.

« Eh bien ?

fit le docteur.

—C'est lui, Samuel !

—Lui !

» s'écria ce dernier.

« Lui » disait tout !

Il n'y avait pas besoin de le nommer ! There was no need to name it!

« C'est lui à cheval ! |||horse "It's him on horseback!"

à cent pas à peine de ses ennemis ! barely a hundred paces from his enemies! i1 fuit ! barely a hundred paces from his enemies!

—C'est bien Joe!

dit le docteur en palissant. ||||palliating said the doctor, turning pale.

—Il ne peut nous voir dans sa fuite ! "He cannot see us in his flight!"

—Il nous verra, répondit Fergusson en abaissant la flamme de son chalumeau. ||will see||||||||| "He can't see us in his flight!"

—Mais comment ? "He will see us," replied Fergusson, lowering the flame of his torch.

—Dans cinq minutes nous serons à cinquante pieds du sol ; dans quinze, nous serons au-dessus de lui. |||||||||||||||above|| -But how ?

—Il faut le prévenir par un coup de fusil ! “In five minutes we will be fifty feet from the ground; in fifteen, we will be above him.

—Non ! "You have to prevent it with a gunshot!"

il ne peut revenir sur ses pas, il est coupé. he cannot retrace his steps, he is cut off.

—Que faire alors ? he cannot retrace his steps, he is cut off.

—Attendre.

—Attendre !

Et ces Arabes ?

—Nous les atteindrons ! "We will reach them!"

Nous les dépasserons ! “We will reach them! Nous ne sommes pas éloignés de deux milles, et pourvu que le cheval de Joe tienne encore We will exceed them!

—Grand Dieu ! We are not two miles apart, and as long as Joe's horse still stands

fit Kennedy.

—Qu'y-a-t-il ? -What is it ?

» Kennedy avait poussé un cri de désespoir en voyant Joe précipité à terre. ||||||||||precipitated|| Kennedy cried out in despair when he saw Joe thrown to the ground. Son cheval, évidemment rendu, épuisé, venait de s'abattre. ||||exhausted|||collapse His horse, evidently rendered, exhausted, had just fallen down.

« Il nous a vus, s'écria le docteur ; en se relevant il nous a fait signe ! "He saw us," cried the doctor; on getting up he motioned to us!

—Mais les Arabes vont l'atteindre ! ||||reach it "He saw us," cried the doctor; when he got up he signaled to us!

qu'attend-il ! "But the Arabs will reach it!" Ah ! what is he waiting for! le courageux garçon ! Hourra ! Hooray! » fit le chasseur qui ne se contenait plus. said the hunter, who was no longer containing himself.

Joe, immédiatement relevé après sa chute, à l'instant où l'un des plus rapides cavaliers se précipitait sur lui, bondissait comme une panthère, l'évitait par un écart, se jetait en croupe, saisissait l'Arabe à la gorge, de ses mains nerveuses, de ses doigts de fer, il l'étranglait, le renversait sur le sable, et continuait sa course effrayante. |||||||||||||||||||||||||leap||||croup|seized|||||||||||||||was strangling|||||||||| Said the hunter, who no longer contained himself.

Un immense cri des Arabes s'éleva dans l'air ; mais, tout entiers à leur poursuite, ils n'avaient pas vu le  Victoria à cinq cents pas derrière eux, et à trente pieds du sol à peine ; eux-mêmes, ils n'étaient pas à vingt longueurs de cheval du fugitif. An immense cry from the Arabs rose in the air; but, fully in pursuit, they had not seen the Victoria five hundred paces behind them, and barely thirty feet from the ground; themselves, they were not twenty horse lengths from the fugitive.

L'un d'eux se rapprocha sensiblement de Joe, et il allait le percer de sa lance, quand Kennedy, l' il fixe, la main ferme, l'arrêta net d'une balle et le précipita à terre. One of them approached appreciably Joe, and he was about to pierce him with his spear, when Kennedy, he was staring at him, his hand steady, stopped him dead with a bullet and threw him to the ground.

Joe ne se retourna pas même au bruit. One of them approached Joe appreciably, and he was about to pierce him with his spear, when Kennedy, staring at him, firm hand, stopped him net with a bullet and hurled him to the ground.

Une partie de la troupe suspendit sa course, et tomba la face dans la poussière à la vue du  Victoria ; l'autre continua sa poursuite. Joe didn't even turn around at the noise.

« Mais que fait Joe ? Part of the troop suspended its course, and fell face in the dust at the sight of the Victoria; the other continued his pursuit.

s'écria Kennedy, il ne s'arrête pas ! exclaimed Kennedy, he does not stop!

—Il fait mieux que cela, Dick ; je l'ai compris ! “He does better than that, Dick; I understood it !

il se maintient dans la direction de l'aérostat. it remains in the direction of the aerostat. Il compte sur notre intelligence ! He relies on our intelligence! Ah ! le brave garçon ! Nous l'enlèverons à la barbe de ces Arabes ! We will take it from the beards of these Arabs! Nous ne sommes plus qu'à deux cents pas. We are only two hundred paces away.

—Que faut-il faire ? We will remove it from the beards of these Arabs!

demanda Kennedy. We are only two hundred paces away.

—Laisse ton fusil de côté. ||rifle|| “Leave your rifle aside.

—Voilà, fit le chasseur en déposant son arme. "Here," said the hunter, laying down his weapon.

—Peux-tu soutenir dans les bras cent cinquante livres de lest ? "Can you support a hundred and fifty pounds of ballast in your arms?"

—Plus encore. -Moreover.

—Non, cela suffira. “No, that will be enough.

» Et des sacs de sable furent empilés par le docteur entre les bras de Kennedy. And sandbags were piled by the doctor between Kennedy's arms. « Tiens-toi à l'arrière de la nacelle, et sois prêt à jeter ce lest d'un seul coup. "Stand to the back of the basket, and be ready to throw that ballast down in one fell swoop."

Mais, sur ta vie ! But, on your life! ne le fais pas avant mon ordre ! don't do it before my order!

—Sois tranquille ! -Be quiet !

—Sans cela, nous manquerions Joe, et il serait perdu ! |||would miss||||| don't do it before my order!

—Compte sur moi ! -Count on me !

» Le  Victoria dominait presque alors la troupe des cavaliers qui s'élançaient bride abattue sur les pas de Joe Le docteur, à l'avant de la nacelle, tenait l'échelle déployée, prêt à la lancer au moment voulu. |||||||||||reins|dropped||||||||||||||the ladder|||||||| "Without that, we would miss Joe, and he would be lost!" Joe avait maintenu sa distance entre ses poursuivants et lui, cinquante pieds environ. Joe had kept his distance between him and his pursuers, about fifty feet. Le  Victoria les dépassa. The Victoria almost then dominated the troop of horsemen who rushed sling down in the footsteps of Joe The doctor, at the front of the nacelle, held the deployed ladder, ready to launch it at the right time.

« Attention ! Joe had kept his distance between him and his pursuers, about fifty feet.

dit Samuel à Kennedy.

—Je suis prêt.

—Joe !

garde à toi ! take care! » cria le docteur de sa voix retentissante en jetant l'échelle, dont les premiers échelons soulevèrent la poussière du sol. ||||||resounding||||||||||dust||

A l'appel du docteur, Joe, sans arrêter son cheval, s'était retourné ; l'échelle arriva près de lui, et au moment où il s'y accrochait

« Jette, cria le docteur à Kennedy.

—C'est fait »

Et le  Victoria , délesté d'un poids supérieur à celui de Joe, s'éleva à cent cinquante pieds dans les airs. |||unloaded|||||||||||||||

Joe se cramponna fortement à l'échelle pendant les vastes oscillations qu'elle eut à décrire ; puis faisant un geste indescriptible aux Arabes, et grimpant avec l'agilité d'un clown, il arriva jusqu'à ses compagnons qui le reçurent dans leurs bras. ||clung||||||||||||||||||||||||clown||||||||received||| Joe clung tightly to the ladder during the vast oscillations she had to describe; then making an indescribable gesture to the Arabs, and climbing with the agility of a clown, he reached his companions, who received him in their arms.

Les Arabes poussèrent un cri de surprise et de rage. The Arabs uttered a cry of surprise and rage.

Le fugitif venait de leur être enlevé au vol, et le  Victoria s'éloignait rapidement. ||||||||||||was distancing| Joe clung tightly to the scale during the vast oscillations she had to describe; then making an indescribable gesture to the Arabs, and climbing with the agility of a clown, he reached his companions who received him in their arms.

« Mon maître ! The Arabs uttered a cry of surprise and rage.

Monsieur Dick ! The fugitive had just been taken from them in flight, and the Victoria was quickly moving away. » avait dit Joe.

Et succombant à l'émotion, à la fatigue, il s'était évanoui, pendant que Kennedy, presque en délire, s'écriait : |succumbing||||||||fainted||||||| And succumbing to emotion, to fatigue, he had fainted, while Kennedy, almost delirious, exclaimed:

« Sauvé ! " Safe !

sauvé !

—Parbleu ! Good heavens —Parbleu!

» fit le docteur, qui avait repris sa tranquille impassibilité. said the doctor, who had resumed his quiet impassivity.

Joe était presque nu ; ses bras ensanglantés, son corps couvert de meurtrissures, tout cela disait ses souffrances. |||naked||||||||bruises||||| Joe was almost naked; his bloody arms, his body covered with bruises, all this spoke of his suffering.

Le docteur pansa ses blessures et le coucha sous la tente. The doctor dressed his wounds and put him to bed in the tent.

Joe revint bientôt de son évanouissement, et demanda un verre d'eau-de-vie, que le docteur ne crut pas devoir lui refuser, Joe n'étant pas un homme à traiter comme tout le monde. Joe soon recovered from his fainting spell, and asked for a glass of brandy, which the doctor did not think he should refuse him, Joe not being a man to be treated like everyone else.

Après avoir bu, il serra la main de ses deux compagnons et se déclara prêt à raconter son histoire. After drinking, he shook hands with his two companions and declared himself ready to tell his story.

Mais on ne lui permit pas de parler, et le brave garçon retomba dans un profond sommeil, dont il paraissait avoir grand besoin. Joe soon returned from his fainting, and asked for a glass of brandy, which the doctor did not think he should refuse, Joe not being a man to be treated like everyone else.

Le  Victoria prenait alors une ligne oblique vers l'ouest. After drinking, he shook hands with his two companions and declared himself ready to tell his story.

Sous les efforts d'un vent excessif, il revit la lisière du désert épineux, au-dessus des palmiers courbés ou arrachés par la tempête ; et après avoir fourni une marche de près de deux cents milles depuis l'enlèvement de Joe, il dépassa vers le soir le dixième degré de longitude. |||||||||border||||||||curved||||||||||||||||||||||||||||||| But he was not allowed to speak, and the good boy fell back into a deep sleep, which he seemed to be in great need of.