AVOIR LA COTE 2009-11-08
Il a la cote Gégé ! Drôle d'expression, assez familière ; ce n'est pas du français très surveillé. Ce n'est pas une formule qu'on ne trouverait pas ça dans un discours officiel. Et pourtant la formule est fréquente et facile à comprendre.
Mais, Farida Benchetrit nous écrit de Mostaganem pour nous demander des précisions. Est-ce parce qu'on parle beaucoup en ce moment des sondages de popularité qui rassurent ou inquiètent les hommes politiques ? Peu importe ! Le sens général est clair : si Gégé a la cote, cela signifie qu'en ce moment, on en pense du bien, on l'apprécie, on l'aime. Et s'il n'a pas la cote, c'est qu'on s'en méfie, qu'on n'en pense pas de bien.
Mais justement, il est important de savoir que c'est en ce moment. Car si on a la cote, on n'est pas sûr de la garder. Il n'est pas sûr non plus qu'on l'avait avant. La cote, c'est quelque chose qui monte et qui descend. C'est une estimation – c'est-à-dire, combien ça vaut à votre avis – mais cette estimation est changeante. La cote est donc une valeur estimée. On parle de la cote des valeurs en bourse ; un jour, elles sont en hausse, le lendemain en baisse, le surlendemain, elles peuvent être en chute libre : c'est variable.
Alors l'expression est étrange : avoir la cote : On pourrait dire plutôt avoir une cote élevée, mais quand on ne précise pas, on sait que la cote est bonne. On parle parfois de cote d'amour, pour un élève que son professeur aime bien, par exemple, le chouchou. Et la cote d'amour, c'est quelque chose qui ne dépend pas vraiment du travail ou des résultats, mais d'une sympathie personnelle, qui ne s'explique pas.
Retrouvez Les mots de la semaine dans les journaux en français facile du week-end. Chaque semaine, Yvan Amar répond aux questions d'un auditeur.