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Les mots de l'actualité (2009), CHERCHEUR   2009-02-17

CHERCHEUR 2009-02-17

Crise à l'université, malaise devant les réformes envisagées, interrogations sur le monde scientifique en France… voilà un milieu qui traverse une période un peu troublée ! Les chercheurs ne se sentent pas bien aimés, et les universitaires non plus. Mais c'est à ce mot de « chercheur » que j'aimerais que l'on s'intéresse aujourd'hui. Qu'est-ce qu'un chercheur ? Eh bien, ce terme – dans son sens contemporain – désigne celui ou celle qui se consacre à la recherche scientifique. C'est celui qui cherche à faire avancer la science. Cela paraît bien solennel, mais il s'agit bien de tous ceux qui sont liés à ce type d'investigations. Est-ce que ça concerne tous les domaines ? Oui, mais pas forcément toutes les structures. En effet, le mot de « chercheur » est davantage lié, me semble-t-il, au service public. Bien entendu, il y a dans l'industrie privée des gens dont le métier consiste à inventer, à trouver de nouvelles solutions. On peut par exemple penser au monde de l'automobile. Mais va-t-on appeler ces gens « chercheurs » ? Rarement. On va plutôt privilégier le mot « ingénieur », même si le travail de ces personnes consiste bien à faire de la recherche.

Le mot « chercheur » est, lui, lié au service public, à l'institution qui organise la « recherche scientifique » – une expression qui qualifie aujourd'hui cette activité. Il n'est pas mal choisi, d'ailleurs, et il fait droit à la noble incertitude qui s'attache à ce genre de travail. On explore, on essaie de découvrir, mais on n'est jamais sûr de trouver quelque chose, on cherche sans garantie. Est-ce qu'on trouvera ? On verra bien !

Cela dit, l'existence d'un mot unique, pouvant convenir quelle que soit la discipline, montre bien qu'on considère l'activité scientifique comme relativement unifiée. Les compétences ne sont pas les mêmes, mais on a malgré tout des points communs, que l'on soit historien, chimiste ou géologue. Le mot « chercheur » reste donc abstrait, puisqu'il ne précise pas le domaine de la recherche. Et si l'on parle de quelqu'un qui a consacré sa vie à cette activité, surtout s'il est devenu célèbre, on dira volontiers qu'il est mathématicien, ou astronome, mais pas chercheur. On ne dira pas que Claude Lévi-Strauss est un chercheur, mais que c'est un anthropologue. Mais c'est aussi parce que le mot « chercheur » désigne un statut social, un métier, plus qu'une activité. Le mot essaie de faire rentrer dans le rang, dans une normalité sociologique, des gens qui ont longtemps été considérés comme des excentriques ou des illuminés : les savants ! Si ce sont des fonctionnaires avec un traitement, un avenir, une carrière, une retraite, c'est un peu différent et on les cadre beaucoup mieux. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


CHERCHEUR   2009-02-17 FORSCHER 2009-02-17 RESEARCHER 2009-02-17 INVESTIGADOR 2009-02-17 RICERCATORE 2009-02-17 ONDERZOEKER 2009-02-17 BADACZ 2009-02-17 INVESTIGADOR 2009-02-17 研究员 2009-02-17 研究员 2009-02-17

Crise à l'université, malaise devant les réformes envisagées, interrogations sur le monde scientifique en France… voilà un milieu qui traverse une période un peu troublée ! Les chercheurs ne se sentent pas bien aimés, et les universitaires non plus. Mais c'est à ce mot de « chercheur » que j'aimerais que l'on s'intéresse aujourd'hui. Qu'est-ce qu'un chercheur ? Eh bien, ce terme – dans son sens contemporain – désigne celui ou celle qui se consacre à la recherche scientifique. C'est celui qui cherche à faire avancer la science. Cela paraît bien solennel, mais il s'agit bien de tous ceux qui sont liés à ce type d'investigations. Est-ce que ça concerne tous les domaines ? Oui, mais pas forcément toutes les structures. En effet, le mot de « chercheur » est davantage lié, me semble-t-il, au service public. Bien entendu, il y a dans l'industrie privée des gens dont le métier consiste à inventer, à trouver de nouvelles solutions. On peut par exemple penser au monde de l'automobile. Mais va-t-on appeler ces gens « chercheurs » ? Rarement. On va plutôt privilégier le mot « ingénieur », même si le travail de ces personnes consiste bien à faire de la recherche.

Le mot « chercheur » est, lui, lié au service public, à l'institution qui organise la « recherche scientifique » – une expression qui qualifie aujourd'hui cette activité. Il n'est pas mal choisi, d'ailleurs, et il fait droit à la noble incertitude qui s'attache à ce genre de travail. On explore, on essaie de découvrir, mais on n'est jamais sûr de trouver quelque chose, on cherche sans garantie. Est-ce qu'on trouvera ? On verra bien !

Cela dit, l'existence d'un mot unique, pouvant convenir quelle que soit la discipline, montre bien qu'on considère l'activité scientifique comme relativement unifiée. Les compétences ne sont pas les mêmes, mais on a malgré tout des points communs, que l'on soit historien, chimiste ou géologue. Le mot « chercheur » reste donc abstrait, puisqu'il ne précise pas le domaine de la recherche. Et si l'on parle de quelqu'un qui a consacré sa vie à cette activité, surtout s'il est devenu célèbre, on dira volontiers qu'il est mathématicien, ou astronome, mais pas chercheur. On ne dira pas que Claude Lévi-Strauss est un chercheur, mais que c'est un anthropologue. Mais c'est aussi parce que le mot « chercheur » désigne un statut social, un métier, plus qu'une activité. Le mot essaie de faire rentrer dans le rang, dans une normalité sociologique, des gens qui ont longtemps été considérés comme des excentriques ou des illuminés : les savants ! Si ce sont des fonctionnaires avec un traitement, un avenir, une carrière, une retraite, c'est un peu différent et on les cadre beaucoup mieux. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/