CLIMATO-SCEPTIQUE 2009-12-11
La conférence de Copenhague apporte-t-elle de nouveaux mots au moulin de l'actualité ? Certainement ! Mais pas toujours ceux qu'on imaginait. Bien entendu le mot de climat et tous ceux qui sont de la même famille sont très employés, vue l'inquiétude importante liée au réchauffement climatique. Mais, il est tout naturel que ce bruissement fasse naître un bruissement contradictoire.
Plus on parle de réchauffement climatique, plus se font entendre les climato-sceptiques. Drôle de mot, qui n'est pas franchement marqué par une opinion ! Ceux qui se soucient du réchauffement de la planète peuvent parler avec exaspération de ce climato-scepticisme. Mais ceux qui sont excédés par la conférence de Copenhague se réclament aussi de ce climato-scepticisme. Le mot ne sert donc ni d'étendard, ni d'insulte – en tout cas pas systématiquement. Et son sens est assez simple à comprendre, mais on risque de se lancer sur une mauvaise piste en le décomposant.
En effet le climato-sceptique n'est pas celui qui doute de la réalité du climat. Il sait bien que les climats existent, qu'il y en a plusieurs à la surface du globe, qu'il ne fait pas le même temps à Copenhague et à Athènes. Simplement le climato-sceptique ne pense pas que le réchauffement général de la planète, auquel on assiste actuellement, soit la conséquence de l'activité humaine, de son industrialisation et de la pollution qui résulte de cette industrialisation.
Le climato-sceptique pense que l'homme serait bien prétentieux en pensant qu'il peut modifier les grands équilibres planétaires. Ces changements n'ont rien à voir avec nous, et par conséquent inutile de changer grand-chose à notre façon de vivre sur notre planète. On comprend que cela fasse bondir les écologistes. On sait que le sceptique est celui qui doute, qui n'est pas convaincu.
Le mot s'emploie souvent dans des créations qui naissent de l'actualité ; on pense bien sûr aux eurosceptiques qui maintenant font partie du paysage politique. Cela désigne non pas ceux qui doutent de l'existence du continent Europe, mais de ceux qui doutent du bien-fondé d'une politique européenne : c'est l'Europe politique qui est en cause. De même c'est l'écologie politique qui est mise en cause par les climato-sceptiques.
Mais ces climato-sceptiques sont parfois appelés négateurs. J'ai encore lu ce mot étrange dans plusieurs journaux datés d'hier. Et là, le mot est franchement péjoratif. C'est ainsi qu'on désigne ceux qui nient la réalité des changements climatiques et la responsabilité humaine dans ces changements. Il ne s'agit plus d'opposer une opinion à une autre, mais de suggérer que les climato-sceptiques nient l'évidence, et sont dans le déni des données scientifiques établies. Et si le mot est si fort c'est que bien sûr il évoque non seulement négateur, mais négationniste et négationnisme.
Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/