CONCORDE 2009-03-02
Il y a quarante ans, le 2 mars 1969, Concorde volait pour la première fois. C'est donc un anniversaire pour cet avion légendaire, qui a commencé une carrière commerciale en janvier 1976, et dont le projet date du début des années 1960. Il a été célèbre pour ses performances. Il volait à plus de Mach 2, c'est-à-dire plus du double de la vitesse du son. En effet, c'est la façon très codée de donner la vitesse d'un avion rapide. Mach est le nom d'un physicien allemand. Il désigne aussi la vitesse de propagation du son. Et on a pris l'habitude d'exprimer la vitesse d'un avion de façon très particulière. S'il atteint la vitesse du son, on dit qu'il vole à Mach 1. S'il vole deux fois plus vite, il vole à Mach 2. Et un avion dont la vitesse est supérieure à Mach est appelé supersonique, au-dessus du son, plus vite que le son.
Mais, bien entendu, ce qui frappe le plus dans cet anniversaire, c'est le nom de l'avion : Concorde . Il est le fruit d'une collaboration franco-anglaise, puisqu'il fut fabriqué par les compagnies Sud-Aviation et British Aircraft Corporation, qui devinrent l'Aérospatiale et British Aerospace. Un nom très symbolique pour exprimer cette coopération technique entre deux pays, un genre d'entente cordiale, en fait. Le nom avait été prononcé par De Gaulle dès 1963, et il avait dans un premier temps semblé faire l'unanimité. Et pourtant, les polémiques vinrent vite, du fait que Concorde , avec un « e » final, était un mot français mais pas anglais. En anglais, on dit « Concord », sans « e ». L'orthographe à la française était-elle donc une façon d'exprimer une primauté de la France dans ce domaine ? L'affaire finit par se régler grâce à des Anglais conciliants. Concorde a donc fonctionné comme un nom propre assez particulier. Souvent, on l'utilise sans l'article. On parle de Concorde. Mais on parle aussi fréquemment du Concorde, et dans la conversation courante, on disait bien plus spontanément « j'ai pris le Concorde ». En effet, qui dit nom propre ne dit pas forcément absence d'article, au contraire. On dit « le Charles de Gaulle » pour parler du porte-avions. Ça évite les équivoques – on sait qu'on ne parle pas du général, mais du bateau. L'article est donc obligatoire quand le nom de l'engin fait référence à un personnage. Quand il ne s'agit pas d'un personnage réel, l'absence d'article est possible. On dit Soyouz , Apollo .
Alors, pourquoi ce mot ? Pour rappeler qu'on s'entend bien. Il dérive de Concordia , qui fut une déesse latine, évoquant bien sûr la bonne entente. D'ailleurs, ce nom propre est formé à partir de racines existantes. « Cordia » renvoie au cœur, c'est-à-dire au sentiment. « Con », qui vient de cum, indique l'union, dans les deux sens du mot : relation entre deux éléments, et même bonne relation entre ces deux éléments. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/