CONTREFAÇON 2009-11-11
La contrefaçon intéresse les bandits : « la prise de risques s'avère moindre et les peines de prison bien plus modestes que dans un dossier stupéfiants » précise un magistrat dans le Monde daté d'aujourd'hui, alors que les profits sont immenses. Et ce journal publie un article qui explique comment l'école de management de Nantes tâche de sensibiliser ses étudiants à ce type de délits. Il donne également une lites des principaux produits contrefaits : cigarettes, médicaments, textiles, produits alimentaires.
Alors une contrefaçon est-ce une copie ? Est-ce une imitation ? Un faux ? Ces trois mots ne sont pas exactement synonymes, et ils ne s'emploient pas dans les mêmes circonstances.
On sait que le terme façon désigne entre autre un mode de fabrication : c'est la manière de faire, le type d'exécution. Cela permet de comprendre le sens de contrefaçon.
Une contrefaçon est donc un objet contrefait, c'est-à-dire faits non pas par leur créateur, ou par ceux qui ont habilités à les fabriquer, mais par d'autres. Une contrefaçon Lacoste par exemple, est une chemise qui ne sort pas des ateliers possédés par les établissements Lacoste, mais qui ressemble à s'y méprendre à une vraie : elle a la même couleur, le petit crocodile qui est l'emblème de la marque, la même forme. Mais ce n'est pas une vraie Lacoste.
L'objet est le produit d'une pratique illégale qui va léser la marque d'origine. Il présente une fausse signature, ensuite c'est un vol de création, dans la mesure où un modèle original est reproduit de façon délictueuse. Enfin, il arrive souvent que l'objet ne soit pas aussi bien fabriqué que ce qu'il imite : le coton de la chemise est moins bon, elle est moins bien coupée, le stylo fuit, la cigarette ne contient pas que du tabac, le médicament est inactif ou parfois nocif ! On le voit les inconvénients sont importants.
Un objet contrefait est donc un faux. Mais le mot faux est la plupart du temps employé dans d'autres usages. D'abord la contrefaçon est une pratique en série, alors que ce qu'on appelle un faux est en général référé à un objet individuel, souvent unique. Pour un tableau par exemple. Si j'essaie de vous vendre la jeune fille au turban , célèbre toile de Wermeer, mais que le tableau que je tâche de négocier n'a pas été peint par le maître, c'est un faux : il imite la toile originale. Mais attention ! Il y a des faux qui n'ont pas été copiés sur un original précis.
Je peux m'extasier devant une toile de Van Gogh, qui n'est pas vraiment de lui, et qui ne copie aucune toile du maître. Il y a un champ de blé, dont la composition, les tons, le thème, les formes sont typiques de Van Gogh, qui ont été inventés par le faussaire. Ca a été peint à la manière de Van Gogh, et on essaie de le faire passer pour une peinture qui appartient à l'œuvre de ce peintre.
Quant au mot copie il est encore différent. Et en général, la copie est légale, elle ne ment pas sur ses origines. Et parfois même elle appartient au possesseur de l'original. Par exemple il arrive parfois que les bijoux qui sont montrés dans les vitrines des bijoutiers soient des copies. Pour diminuer les risques en cas de vol, notamment.
Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/