CULTURE 2009-02-03
On fête aujourd'hui les 50 ans du ministère de la Culture, en France. Il y a 50 ans qu'André Malraux était nommé à ce poste dans cette Ve République naissante, impulsée par le général de Gaulle. Un demi-siècle plus tard, cette institution a laissé des traces dans notre vocabulaire, et a accompagné le très important développement du mot « culture ». Certains de ces mots sont encore très actuels, d'autres marqués par le passé. Les MJC, par exemple, plus personne n'en parle, elles n'existent pratiquement plus sous cette dénomination. Les MJC, c'étaient les Maisons des jeunes et de la culture, qui se sont multipliées dans les années 60 et 70 pour servir de relais à une politique de culture populaire. Musique, théâtre, arts plastiques, cinéma, images, conférences et débats, les MJC ont accueilli tous ces genres de manifestations.
Pourtant, il est vrai que les associer à des préoccupations de jeunesse était un peu réduire leur ambition, mais on ne sait jamais trop où caser la politique en direction des jeunes. Jeunesse et culture, jeunesse et sport, on tâtonne. En tout cas, aujourd'hui, on parle davantage de Maison de la Culture sans mentionner les jeunes : ils ont vieilli. Et hors de France, on parle abondamment de centres culturels.
Ce mot de « culture », en se répandant, a pu changer d'usage et multiplier ses significations. C'est vers le XVIe siècle que ce terme prend une signification intellectuelle, qu'avait d'ailleurs déjà le mot cultura en latin. Il s'agit, nous dit le dictionnaire, du développement des facultés intellectuelles par des exercices appropriés. Et donc, un homme cultivé est celui qui a accumulé des connaissances et des expériences dans les domaines littéraires ou artistiques. Il a beaucoup lu, vu, entendu. Mais on peut penser que c'est à la portée de beaucoup de gens, ça n'a rien d'exceptionnel. Alors parfois, on entend une autre expression : « c'est un homme de culture ». Ah, c'est tout de suite autre chose : c'est un home d'une grande culture, d'une profonde culture, comme si l'on voulait redonner un sens très fort à une expression un peu banale. C'est presque un superlatif, mais un superlatif à l'allure discrète, à l'élégance très distinguée, pas tapageuse. Cela montre aussi qu'on sait reconnaître la vraie culture, la profonde culture chez cet « homme de culture ». Cela valorise donc celui qui emploie l'expression autant que celui dont on parle. Mais cela s'explique aussi parce que le mot « culture » s'est tellement répandu, qu'il s'est appliqué à beaucoup de choses différentes. En effet, le terme renvoie à la pratique et à l'expérience des arts, mais il désigne aussi une façon de vivre. C'est la pointe intellectuelle et artistique de ce que recouvre le mot « civilisation ». Et le sens du mot va souvent au-delà. On peut dire que le thé à 5 heures fait partie de la culture britannique. Ou que le Brésil et le Cameroun ont une vraie culture du football. Le mot recouvre donc presque ce qu'on appelait auparavant les mœurs. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/