EVACUATION 2009-12-05
Moussa Dadis Camara a été évacué depuis Guinée vers le Maroc. Et d'ailleurs une première proposition d'évacuation vers le Sénégal a été abandonnée. Ce qui fait que ce nom « évacuation » et ce verbe « évacuer » sont les mots de la semaine.
Que veulent-ils dire exactement ? D'abord leur utilisation indique que Moussa Dadis Camara n'est pas parti de son propre chef, ou en tout cas, grâce à ses propres forces. Même s'il a donné son avis, on n'a pas dit qu'il était parti, qu'il avait quitté la Guinée pour se faire soigner au Maroc. L'usage du mot « évacuer » le met dans une position toute passive : il a été emmené, il a été transporté. Ce qui semble indiquer qu'il était dans l'incapacité de le faire sans aide, et ce qui donne une idée de la gravité de son état au moment où a eu lieu ce transfert.
On dit fréquemment, à la suite d'un accident ou d'un attentat, que les blessés ont été évacués, c'est-à-dire emportés dans un endroit où on pourra mieux s'occuper d'eux. Civières, brancards : les images évoquées par ce mot renforcent bien cette idée. Le verbe « évacuer » a d'abord un sens très concret. On évacue l'eau d'une piscine par exemple c'est-à-dire qu'on vide la piscine. Vider et évacuer appartiennent à la même famille. Mais au figuré, on parle d'évacuer un lieu dangereux. Par exemple, on fait partir les populations d'un quartier où il y a un risque d'explosion par exemple. C'est-à-dire qu'on vide le lieu de ses habitants. Et presque de force : on oblige les gens à partir.
Enfin le mot est utilisé de façon bien plus abstraite quand on dit qu'on évacue une question. C'est-à-dire qu'on n'y pense plus, qu'on l'ignore, qu'on fait comme si elle n'existait pas. Ou bien si on évacue sa tension, ou sa peur, c'est que petit à petit on se détend et qu'on reprend confiance.
Retrouvez Les mots de la semaine dans les journaux en français facile du week-end. Chaque semaine, Yvan Amar répond aux questions d'un auditeur.