PASSER UN CAP 2009-12-06
Le déroulement de la coupe du monde de football a-t-il passé un cap depuis le tirage au sort de vendredi dernier ? C'est en tout cas ce qu'on a dit dans la presse et c'est probablement ce qui fait que Chander Serunan, qui nous écrit de l'île Maurice nous demande pourquoi on a employé cette expression et ce qu'elle signifie.
Bien sûr, il y a d'abord un jeu de mot. Dire que la coupe du monde passe un cap, c'est faire un clin d'œil à l'endroit où a eu lieu ce tirage au sort : la ville du Cap en Afrique du Sud. Mais on peut se souvenir aussi que l'expression passer un cap est fréquente. Elle veut dire franchir une étape. Et on a souvent l'idée qu'on a vaincu une difficulté, qu'on l'a surmontée, qu'on a passé une épreuve : « cet élève a un peu de mal, mais s'il arrive à franchir le cap de la seconde tout ira sûrement mieux ».
On entend dire aussi que le baccalauréat, c'est un cap à passer. Au sens propre, un cap est une pointe de terre qui s'avance dans la mer. Et au large de certains caps on dit que la mer est particulièrement dangereuse, que les tempêtes sont souvent terribles – le Cap Horn est peut-être le plus connu de ceux-là. Alors, si on arrive à doubler le cap comme on dit, c'est-à-dire à le contourner, à passer de l'autre côté, on a une chance de retrouver une mer plus calme, et un nouvel épisode peut commencer.
On utilise aussi la formule quand on compte quelque chose et qu'on atteint un chiffre rond. On passe le cap de la quarantaine quand on arrive à quarante ans. Ou bien c'est une entreprise qui passe le cap des cent mille euros de chiffres d'affaires. Mais c'est toujours en montant, en progressant qu'on emploie ce mot. On dit par exemple que l'once d'or a passé le cap des mille dollars en 2009. Mais si une valeur descend, on dira qu'elle est passée sous la barre des mille euros. L'expression est différente.
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