QUALIFICATION 2009-11-18
La bataille pour la coupe du monde de football commence à faire rage, et de nombreux pays se battent pour décrocher, comme on dit, leur ticket d'entrée. Qui sera qualifié, qui ne le sera pas pour entrer dans cette grande bataille ? On comprend bien ce que sont ces qualifications : des épreuves qui donnent le droit de continuer, d'en disputer de nouvelles, et donc de progresser dans cette compétition.
Les équipes naviguent donc entre qualification et élimination. Quand elles l'emportent, on dit qu'elles sont qualifiées pour la phase suivante. Et souvent, on emploie le verbe au pronominal : on se qualifie, « je me suis qualifié » a le même sens que « j'ai été qualifié ». Mais la forme active est bien plus gratifiante. On a fait ce qu'il fallait ! Et de temps en temps, on entend une abréviation familière, les « qualifs » ! On a passé les « qualifs ». Ça ne veut pas dire qu'on veut être calife à la place du calife. Même si de temps en temps, c'est un jeu de mots qu'on peut entendre.
Mais les premiers emplois sont bien différents : être qualifié, c'est avoir la qualification requise pour faire quelque chose. Alors est-ce que la qualification, c'est la qualité ? Justement pas. Les qualifications s'acquièrent, alors les qualités sont souvent considérées comme innées, ou en tout cas moins travaillées culturellement. Comme si la qualification était un développement d'une qualité qu'on cultive, qu'on fait prospérer.
De la façon la plus générale, une qualification est la reconnaissance d'une formation ou d'une expérience : « Je vous aurais bien confié cette responsabilité, mais vous n'êtes pas assez qualifié ! » Et souvent être qualifié, c'est allier un diplôme, c'est-à-dire une formation reconnue, avec un certain savoir-faire, une manière de savoir utiliser, mettre en pratique ce qu'on a appris ou déjà testé. N'importe quelle formation est-elle couramment appelée qualification ? Peut-être pas. Si quelqu'un sort de l'ENA, s'il a un diplôme d'ingénieur, on peut dire qu'il est qualifié, mais il l'est peut-être un peu pour qu'on utilise ce mot.
Et parfois d'ailleurs, on parle de gens qui sont surqualifiés ou sous-qualifiés. Qu'est-ce que ça veut dire ? Un expert comptable qui est gardien de parking, est-ce qu'on va dire qu'il est surqualifié ? Souvent, on l'entend. Et souvent, ce sont des situations qu'on trouve dans des contextes d'immigration, où les gens prennent le travail qu'on leur propose. Est-ce qu'il est vraiment surqualifié notre expert comptable ? Pas vraiment, parce que le travail qu'il exécute n'a rien à voir avec sa formation. Mais c'est quand même une expression qu'on entend parfois.
Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/