RATTRAPÉ PAR LA JUSTICE 2009-11-01
Jacques Chirac rattrapé par la justice ! Ces derniers jours, on a lu et entendu cette formule un peu partout dans la presse. Et justement, Mamadou Diarra nous demande ce que ça veut dire exactement. Cela ne veut pas dire que Jacques Chirac a été condamné. Pas du tout. Cela signifie simplement que la justice s'intéresse à lui. Il a été mis en examen, renvoyé devant un tribunal.
Alors, pourquoi dit-on que la justice le rattrape ? Parce que, pendant longtemps, la justice n'a pas pu s'intéresser à lui justement. Parce qu'il échappait au contrôle de la justice à cause de sa position politique : il était président de la République. Donc, il bénéficiait de ce qu'on appelle une immunité présidentielle. C'est-à-dire que, comme il était président, on ne pouvait pas le mettre en examen, il était, pour ainsi dire, intouchable.
En effet, on considère qu'un président ne peut être traduit en justice. Cela nuirait à son image, à sa réputation, à l'intérieur du pays comme à l'extérieur. Et il aurait peut être du mal à continuer à assurer sa fonction avec la même autorité. D'autre part, on pourrait le mettre en examen uniquement pour le déstabiliser, pour rendre sa fonction plus fragile. L'immunité, c'est donc cette protection, cette interdiction de l'accuser.
Mais à la fin de son mandat, c'est-à-dire quand il cesse d'être président, un homme politique redevient un citoyen comme les autres. Cela ne signifie pas que la justice rattrape le temps perdu, mais que la machine judiciaire se met en marche après tout un moment d'immobilité.
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