STRUCTURALISME 2009-11-05
Avec la mort de Claude Lévi-Strauss, on a l'impression que c'est tout le XXe siècle qui meurt une deuxième fois, toute une période sur laquelle la page se tourne définitivement. Ce grand intellectuel français, philosophe et écrivain, ethnologue, anthropologue et musicologue a été l'un de ceux qui ont plus illustré le structuralisme. Ainsi, le mot est devenu extrêmement à la mode, surtout dans les années 70, et même si maintenant il est un peu en perte de vitesse ; moins en vogue qu'auparavant, il reste très présent dans le vocabulaire.
Mais qu'est-ce donc ? Ce n'est pas une science, ni une discipline. C'est bien ça qui est original ! Mais c'est une approche, une méthode, qui peut s'utiliser dans plusieurs domaines.
En fait ce n'est pas Lévi-Strauss qui a utilisé le mot le premier dans ce sens. Et elle ne vient pas de l'analyse des peuples mais au départ de celle de la langue. Le structuralisme est né en linguistique, dans les années 30, quand on a commencé à étudier une langue comme un système. Il s'agit donc de trouver les formes de l'expression de la langue, d'analyser les rapports des éléments les uns avec les autres, de comprendre le fonctionnement des structures, qui est peut-être le même quand les éléments changent.
Cela permet d'ailleurs de comparer les objets entre eux, les langues entre-elles, puisque le structuralisme s'est d'abord illustré en linguistique. Mais éventuellement, c'est une méthode qui nous guide pour voir ce qu'il y a de commun entre des systèmes tout à fait différents les uns des autres. C'est ainsi que Lévi-Strauss écrit « les structures élémentaires de la parenté ». Étudier dans un système, dans une société, l'organisation de la parentèle, peut-être mieux comprendre l'organisation de parentés différentes dans d'autres sociétés. Peut-être aussi comprendre s'il y a des éléments qu'on retrouve partout, quelles qu'en soient les formes.
Alors, on a souvent reproché au structuralisme d'être une approche froide, sans chair, qui s'intéressait aux formes en oubliant les contenus. Et cette opinion s'est d'autant plus répandue que le nom structuralisme ou l'adjectif structuraliste ont largement débordé le vocabulaire des sciences humaines. Les mots ont été utilisés dans la langue courante, et de manière assez vague.
Le terme est devenu comme un symbole des pratiques en sciences sociales au XXe siècle. Par exemple en histoire, lorsqu'on s'est mis à étudier non seulement les événements et la vie des puissants, mais les mentalités et les façons de vivre de tout le monde : comment s'habillait-on à telle époque, et quelle était la signification de ces codes vestimentaires. Alors, on a dit que c'était parfois une approche structuraliste, de façon un petit peu hâtive. Mais en même temps, le structuralisme évoque quelque chose de rigoureux, et qui essaie d'être scientifique.
Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/