Journal en français facile 01/06/2020 20h00 GMT
#Français de l'actualité Merci d'écouter RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Julien Coquelle-Roëhm : L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile avec à la Une : - la colère qui se répand partout dans le monde. Une semaine après la mort d'un Afro-Américain lors de son arrestation par des policiers aux États-Unis, les Américains manifestaient dans des dizaines de villes ce week-end. Ce lundi, des milliers de personnes étaient réunies en Irlande.
- ce n'est pas encore le retour à la normale, mais les mesures de restriction prises contre le coronavirus commencent à être levées dans plusieurs pays. En Inde les commerces rouvrent, mais les frontières terrestres ferment autour de New Delhi. En France, les bars et les restaurants vont pouvoir rouvrir demain.
- et puis en Italie, plus de 200 000 travailleurs illégaux vont être régularisés dans les mois à venir. L'un des objectifs c'est de faire face à la pénurie de main d'œuvre causée par l'épidémie. JCR : Des milliers de manifestants à Auckland en Nouvelle-Zélande, des foules à Toronto, Vancouver et Montréal au Canada, 300 personnes à genoux dans la rue à Bordeaux en France… Les hommages et les manifestations contre le racisme se multiplient désormais partout dans le monde, une semaine après la mort de George Floyd. Cet Afro-Américain de 46 ans tué lors de son arrestation par des policiers blancs à Minneapolis aux États-Unis. À Dublin en Irlande, quelque 5 000 personnes étaient devant l'ambassade américaine aujourd'hui pour une manifestation de soutien au mouvement Black Lives Matter, ce qui en français veut dire « les vies des noirs comptent ». Notre correspondante Émeline Vin a suivi leur cortège.
Voix qui porte malgré sa petite taille, Amanda Adé scande le nom de George Floyd. « Je suis là, car on veut la justice. On est en 2020 ! C'est partout pareil. Vous trouverez toujours des gens racistes, des gens qui vont vous discriminer à cause de votre couleur de peau. Mais cette manif, ça montre que notre pays est sur la bonne voie. » À la tête de la marche, plusieurs centaines de mètres de long, Chris Kaps, organisateur. Sur les pancartes en carton : « le silence est coupable » ou « un futur pour les enfants noirs ». Holly Joe Clarke s'est voulue humble. « J'ai écrit : “je comprends que je ne pourrai jamais comprendre, mais je vous soutiens.” Je n'ai jamais et je ne ferai jamais l'expérience du racisme à cause de ma couleur de peau. Je suis privilégiée, je suis blanche. Mais même si toutes les vies comptent, elles ne pourront pas toutes compter tant que les vies des noirs ne comptent pas. » À l'arrivée du cortège, les manifestants ont observé une minute de silence, genou au sol et poing levé contre le racisme. Émeline Vin, Dublin, RFI.
JCR : Et du côté des États-Unis, des dizaines d'autres villes se sont réveillées ce lundi d'un week-end de colère. Dans les rues autour de la Maison Blanche à Washington on pouvait voir des vitrines brisées, des poubelles incendiées et des graffitis sur les murs. Le couvre-feu dans la capitale est maintenu ce soir. Donald Trump appelait hier après-midi les gouverneurs des États-Unis à faire preuve de fermeté et à déployer la Garde Nationale dans les rues. Le président qualifie les manifestants d'anarchiste. Les Nations Unies appellent les autorités américaines à la retenue et à enquêter sur les violences policières.
Les États-Unis qui créent aussi la polémique à l'internationale depuis que Donald Trump a annoncé la semaine dernière qu'il rompait les liens entre son pays et l'Organisation mondiale de la Santé. Le président américain accuse l'OMS d'avoir été trop complaisante avec la Chine dans les premiers mois de la pandémie de coronavirus. Les États-Unis étaient jusqu'ici la première source de financement de l'agence. L'OMS souhaite que cette collaboration se poursuive disait tout à l'heure son patron Tedros Gebreyesus. De son côté la Chine dénonce, je cite, « l'égoïsme des Américains, leur fuite des responsabilités et le travail de sape de la coopération internationale contre le virus. La pandémie qui continue tout autour du monde, elle a fait plus de 373 000 morts sur la planète, mais certains pays commencent tout de même à retrouver une vie quasiment normale. L'inde a entamé ce matin une nouvelle phase de déconfinement. Les usines et presque tous les commerces peuvent rouvrir normalement et les couvre-feux nocturnes sont réduits. Mais dans le même temps, le gouvernement de New Delhi, effrayé par l'augmentation du nombre d'infections dans cette région, vient de décider de fermer ses frontières terrestres pour une semaine. Une mesure décriée par les commerçants qui ont besoin de circuler à travers la banlieue. Sébastien Farcis.
New Delhi est un état fédéré à part entière. Et les nombreuses villes de sa banlieue se trouvent dans des régions différentes. En temps normal, cela a peu d'importance pour les 30 millions d'habitants de cette mégalopole, qui traversent ces frontières quotidiennement pour aller travailler. Mais depuis le début de la pandémie, chaque gouvernement régional se plaint du nombre de cas de Covid-19 importés de son voisinage. À New Delhi, le nombre de cas augmente de 13 % par jour, et les autorités craignent que la reprise actuelle de l'activité n'entraine une explosion du nombre de ces infections importées. Le gouvernement décide donc de fermer ses frontières routières pour une semaine, sauf pour les services essentiels. Une mesure dénoncée par Praveen Khandelwal, secrétaire général de la confédération des commerçants indiens. Beaucoup de commerçants ont leurs magasins à New Delhi, mais vivent en banlieue, à Noïda ou Ghaziabad. Et inversement, beaucoup de travailleurs vivent à New Delhi, mais travaillent dans des bureaux en banlieue. Pour le commerce, les autorités doivent donc prendre toute la région de Delhi comme une unité. Fermer les frontières entre Delhi et sa banlieue va à l'encontre de la volonté du gouvernement de relancer l'activité. L'entrée dans la capitale est encore autorisée par avion et par train, car le flux est limité et l'état de santé des voyageurs relativement contrôlé avant leur embarquement. JCR : Du côté de l'Europe, le Royaume-Uni rouvre certaines écoles. Les Pays-Bas ont rouvert aujourd'hui leurs restaurants, les Norvégiens et les Finlandais ont retrouvé leurs bars et c'est demain mardi que la France entre dans la deuxième phase de son déconfinement. Qu'est-ce qui change concrètement ? Déjà Alexis Bédu, il y aura là aussi de nombreuses réouvertures.
De quoi envisager un retour à la vie je cite « presque normale ». Pour reprendre les mots du Premier ministre Édouard Philippe. Tout le pays est en zone verte hormis l'île de France, Mayotte et la Guyane qui sont en zone orange. Dans cette zone verte, les écoles, collèges et lycées vont tous rouvrir. Mais tous les élèves ne pourront pas y retourner. Les cours se dérouleront avec des groupes rétrécis, le retour en classe s'effectuera donc de manière progressive. En zone verte, les bars et restaurants, les salles de spectacles, les piscines, les musées et les plages pourront également tous rouvrir. Distanciation physique sera de rigueur. Pas plus de 10 personnes par table dans les restaurants par exemple, et au moins un mètre entre chaque client. En zone orange les règles demeurent plus strictes. Restaurants pourront servir leurs clients uniquement en terrasse. Personnes à l'intérieur. Les piscines et les salles de spectacle restent fermées jusqu'au 22 juin. Une autre mesure qui concerne tous les Français, quelle que soit la zone. La limite de déplacement à plus de 100 kilomètres sera levée ce mardi.
JCR : Alexis Bédu. Et puis avant de nous quitter, partons en Italie où des centaines de milliers de travailleurs en situation illégale vont être régularisés à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 15 juillet. Pas de quoi régulariser les 600 000 migrants clandestins que compte le pays. Il s'agira d'immigrés sans papiers et d'Italiens travaillant dans les secteurs de l'agriculture et de l'aide à la personne. À Rome, les précisions de notre correspondante Anne le Nir.
Selon les estimations du ministère de l'Intérieur, environ 220 000 personnes pourront être régularisées. Les immigrés pouvant prouver qu'ils ont déjà travaillé dans le secteur agricole ou celui de l'aide à domicile obtiendront le droit à la Sécurité sociale et un permis de séjour de six mois. Celui-ci sera renouvelable en fonction de la durée du contrat de travail. Les Italiens travaillant jusqu'à présent sans être déclarés obtiendront un contrat de travail en bonne et due forme. Les employeurs qui régulariseront leurs employés devront verser à l'Institut National de Prévoyance Sociale une somme forfaitaire de 500 euros par salarié. Puis, dans un second temps, une autre somme forfaitaire, pour les années de charges sociales non versées. Somme qui n'est pas encore définie. L'objectif de cette régularisation, qui serait la plus massive depuis celle de 2002, est triple. Faire face à la pénurie de main-d'œuvre due à la pandémie de coronavirus, lutter contre l'infiltration des mafias dans l'agriculture et mieux contrôler la situation sanitaire. Anne Le Nir Rome RFI.
JCR : Et c'est ainsi que se termine ce Journal en français facile, merci de l'avoir suivi. Vous pouvez le réécouter et le lire sur le site de RFI Savoirs. On s'y retrouve quand vous voulez.