Journal en français facile 15/07/2020 20h00 GMT
Vous écoutez RFI il est 22h, ici, à Paris, 20h en TU.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile.
- À la une ce soir, le grand oral de Jean Castex. Le Premier ministre français a prononcé son discours de politique générale, douze jours après avoir été nommé par le président Emmanuel Macron. Et Jean Catex entend réconcilier les Français, alors que la défiance à l'égard des politiques reste très forte. - La flambée des cas de coronavirus aux États-Unis. Le pays le plus lourdement touché par la pandémie. Dans ce Journal en français facile, nous serons en Arizona où notre envoyé spécial est allé à la rencontre d'un médecin épuisé. - Une victoire pour Apple, un revers pour la Commission européenne. La justice européenne annule une décision de Bruxelles, décision d'obliger le géant américain à payer 13 milliards d'euros. - Et puis le calendrier de la Coupe du monde 2022 dévoilé. Cela veut dire qu'il a été présenté. La compétition débutera à la fin du mois de novembre 2022 au Qatar.
Soyez les bienvenus.
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RA : C'est une tradition en France, après avoir été nommé par le président de la République, le Premier ministre présente devant l'Assemblée nationale son discours de politique générale. C'est donc ce qu'a fait Jean Castex, aujourd'hui, 12 jours après sa prise de fonction. Un discours d'une heure devant les députés. Ce qu'il fallait retenir de ce discours avec Anne Soetemondt. L'ambition affichée par Jean Castex est claire : réconcilier la France. Les Frances rurales, périphériques, des banlieues, et la France qui réussit. Pour cela, une méthode : la concertation et la décentralisation qui va connaitre une nouvelle étape. « Il nous faut réarmer les territoires », a insisté le Premier ministre. Bref, une méthode nouvelle revendiquée pour lutter d'abord -et c'est la priorité numéro un du gouvernement pour les 18 prochains mois- contre le chômage avec un plan de relance chiffré à 100 milliards d'euros. Mobilisation pour l'emploi des jeunes avec des repas à un euro pour les boursiers. Pour l'industrie, « cette crise a révélé notre dépendance et notre trop grande absence des secteurs stratégiques », assume Jean Castex. Pour la santé et pour le climat, « je crois à la croissance écologique, pas à la décroissance verte », a lancé le Premier ministre qui consacrera 20 des 100 milliards d‘euros du plan de relance à la transition écologique. Un discours de politique général soumis à un vote de confiance voté par 345 députés, soit une majorité large, mais c'est tout de même 25 voix de moins qu'Édouard Philippe en 2017. RA : Anne Soetemondt.
Et les réactions politiques sont nombreuses après ce discours. Le parti présidentiel exprime sa satisfaction. Tandis que l'opposition critique, face à l'ambition affichée de réconcilier les Français, Jean-Luc Mélenchon chef de file de la France Insoumise, déclare : « Nous ne pouvons y croire. Nous ne pouvons avoir confiance ».
La pandémie de coronavirus maintenant. Le reconfinement encore, c'est-à-dire à nouveau les habitants qui sont contraints de rester chez eux pour stopper la progression du virus. C'est une réalité en Inde depuis hier dans la région de Bangalore, demain jeudi c'est l'État du Bihar, toujours en Inde, qui sera à son tour reconfiné. Même dispositif dans le nord-est de l'Espagne, dans la ville de Lérida et les communes environnantes depuis ce mercredi. Et puis des mesures de restriction face au virus : à Hong Kong ainsi les bars sont à nouveau fermés, cette même décision qui avait été prise lundi par la Californie.
Les Etats-Unis, justement, pays le plus touché par la pandémie et où plusieurs États enregistrent des records de contaminations. C'est le cas de l'Arizona. Notre envoyé spécial Éric de Salve s'est rendu dans la capitale de cet État, à Phoenix, où il a rencontré un médecin épuisé et en colère. Reportage.
Dans un râle d'épuisement devant son hôpital de Phoenix, le docteur Akhtar ne cache plus sa colère. Tous les jours, cet urgentiste soigne les malades les plus graves du Covid dans son unité de réanimation saturée, aux premières loges pour observer l'explosion du coronavirus en Arizona. Tout cela aurait pu être évité, dit-il. Car au début de la pandémie l'Arizona faisait figure de bon élève. Tout a basculé en mai quand le gouverneur républicain a lancé le déconfinement. Trop tôt selon Murtaza Akhtar du Valleywise Medical Center de Phoenix : « Après avoir décrété le confinement, dès que les chiffres ont commencé à être bons, le gouverneur a lancé le déconfinement sans attendre d'avoir toutes les données. C'est ça le problème. Et quand le gouverneur a annoncé que c'était le moment de rouvrir l'économie, tout le monde s'est dit ok, c'est bon maintenant ! » Actuellement en Arizona un test sur quatre est positif au Covid-19. C'est le taux le plus élevé de tous les États-Unis. Si les cas de Covid augmentent c'est uniquement parce que les tests augmentent affirme en boucle Donald Trump. Pas si simple répond le Dr Akhtar : « Le chiffre qui compte vraiment c'est le pourcentage de tests qui reviennent positifs. Chez nous cette fraction est si élevée que nous sommes sûrs que le virus est largement répandu. Ça veut probablement dire qu'il y a dix fois plus de cas que ceux que nous avons diagnostiqué. » Et pour sortir l'Arizona de cette spirale, le docteur Akhtar demande aux autorités de rendre au plus vite le port du masque obligatoire. Ce que refuse toujours le gouverneur. Éric de Salve, Phoenix, RFI.
RA : Et puis dans la course au vaccin contre le coronavirus, les États-Unis marquent des points. L'entreprise Moderna a en effet annoncé qu'elle allait lancer dans les prochains jours la phase finale de ses essais cliniques. Il s'agit de la phase trois, et elle devrait durer deux ans. La mise sur le marché n'est donc pas prévue de sitôt. Il est 20h06 en temps universel.
Un géant du numérique qui a remporté une bataille importante aujourd'hui, c'est Apple. L'entreprise américaine devait verser 13 milliards d'euros auprès de l'Irlande, ainsi en avait décidé la Commission européenne en août 2016. La raison à l'époque, selon Bruxelles, c'est qu'Apple avait bénéficié de conditions fiscales avantageuses de la part du gouvernement irlandais. Mais cette décision a été annulée aujourd'hui par la justice européenne. Et c'est un sérieux revers pour la Commission européenne. Explications à Bruxelles de Pierre Benazet.
Pour la Commission européenne, c'est un grave revers, pour sa commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, c'est un véritable camouflet. Elle mène depuis six ans une croisade contre les multinationales accusées d'abuser de leur position dominante et s'attaque de front à la compétition fiscale que se livrent les États de l'Union européenne pour les attirer sur leur sol. Margrethe Vestager tient à justifier la décision prise il y a quatre ans et rappelant que, par exemple en 2011, la base imposable d'Apple avait été fixée à cinquante millions d'euros alors que la marque à la pomme avait enregistré seize milliards d'euros de bénéfices en Europe. Le Commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni, estime que ce n'est pas une seule décision qui va entamer la résolution de la Commission, mais lui qui est particulièrement chargé des efforts pour un compromis mondial en vue de la taxation du numérique ne va pas voir sa tâche facilitée. C'est en revanche une grande victoire pour Paschal Donohoe, président depuis peu de l'Eurogroupe : comme ministre irlandais des Finances, il avait bataillé contre l'obligation de récupérer ces treize milliards d'euros d'arriérés d'impôts de peur de voir les autres multinationales fuir l'île. Pierre Bénazet, Bruxelles, RFI.
RA : Et ce soir la réaction du ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire affirme que « la France continuera à se battre pour une taxation accrue du numérique », c'est l'un de ses engagements, que les géants comme Apple qui génèrent d'énormes revenus payent davantage de taxes. Autre géant du numérique, le chinois Huawei, accusé d'espionnage par Washington. Hier, on en parlait dans le Journal en français facile, le Royaume-Uni annonçait l'exclusion de Huawei de son réseau 5G (l'internet 5ème génération), cela a provoqué la colère de la Chine. Aujourd'hui, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, accroît la pression sur Pékin en annonçant de nouvelles sanctions contre Huawei, mais il n'en a pas précisé le détail. Enfin en sport, football, on connait depuis aujourd'hui le calendrier de la Coupe du monde 2022 qui va se dérouler au Qatar. C'est une première étape avant le tirage au sort prévu en mars 2022. Le Mondial se déroulera du 21 novembre au 18 décembre. Et la programmation promet d'être dense Christophe Diremszian. (Transcription manquante)
RA : Christophe Diremszian du service des sports de RFI. C'est ainsi que s'achève le Journal en français facile. Merci de l'avoir écouté. Il est 22h10 à Paris, deux heures de moins en temps universel.