Migration : le monde en mouvement
Quitter son pays pour un autre,
atteindre de nouveaux continents,
traverser les océans…
depuis qu'il sait se tenir sur ses deux jambes,
l'homme a toujours bougé, migré.
Et aujourd'hui ?
Qui sont ces humains qui quittent leur pays ?
Combien sont-ils ?
Un chiffre ?
Entre 1900 et 1910, les migrants représentaient 5,4% de la population mondiale,
contre seulement 3,5% aujourd'hui.
Pas de quoi parler d'explosion migratoire ou de menace, donc.
Tiens, tiens…
et qu'est-ce que ça peut bien changer
à la face du monde, ça ?
Les migrations, c'est pas nouveau !
Au 19ème, avec l'industrialisation et l'apparition des transports modernes,
elles représentent la même proportion qu'aujourd'hui : 3,5%.
Les pays d'où on part le plus sont alors ceux d'Europe,
du Moyen-Orient, l'Inde, la Chine, la Russie et le Japon.
Entre 1900 et 1910, ces mouvements de populations connaissent
un vrai boom avec la mondialisation industrielle.
Puis les flux se stabilisent.
Aujourd'hui, on continue de quitter sa maison pour les mêmes raisons :
Par choix, par intérêt ou pour une vie plus agréable.
C'est la migration volontaire.
Ou par nécessité.
Pour fuir une famine, une guerre, des persécutions
ou des conditions de vie devenues intenables.
C'est la migration contrainte.
Avec la mondialisation, ces migrations
se sont étendues à tous les pays.
Illisible, non ?!
En faisant un peu de ménage,
on y voit plus clair.
Si on s'intéresse à l'origine des migrants,
l'Asie arrive loin en tête.
Suivie de l'Europe.
L'Afrique étant le continent depuis lequel on migre le moins
après l'Océanie.
Et les migrations à l'intérieur d'un même continent
sont plus nombreuses que celles
qui vont d'un continent à l'autre.
Aujourd'hui, ces migrations font l'objet de vives critiques.
Pourtant, elles présentent des avantages,
pour les pays d'accueil,
comme pour les pays d'origine.
Un exemple ?
Le Sénégal.
Sa localisation et sa relative stabilité
en font un vrai carrefour.
C'est une terre d'immigration,
qui accueille les populations de pays voisins
comme la Guinée, le Mali, la Gambie ou la Guinée-Bissau.
A elles seules,
elles représentent 66 % des étrangers du pays.
C'est également une terre d'émigration,
dont on part pour rejoindre des pays industrialisés
d'Europe et d'Amérique du Nord,
mais que l'on quitte aussi
pour les pays de l'Ouest africain et d'Afrique du Nord.
Une fois loin, ils continuent d'aider les familles qui sont restées.
Leurs transferts de fonds constituent ainsi
13,5 % du PIB national.
Quant aux populations qui s'installent au Sénégal,
elles contribuent également au développement et à la vitalité du pays,
en assurant un brassage culturel
et en participant aux activités commerciales et productives.
La migration est un phénomène banal
qui accompagne l'évolution du monde.
Ici, elle prend part
au développement des pays qui accueillent,
et de ceux que l'on quitte.
Là, elle compense le vieillissement
d'une population en perte de vitesse.
Et partout,
elle enrichit les civilisations.
Comme elle l'a toujours fait.