L'AFFAIRE FILLON - 5 minutes pour décrypter - YouTube
Salut, c'est Hugo et aujourd'hui on va parler de l'affaire Fillon.
Je dis l'affaire Fillon, mais en réalité on devrait plutôt parler des affaires Fillon, les révélations ces derniers jours étant nombreuses.
Alors qu'est-ce qui est reproché à François Fillon ? Quelle est sa défense et que va-t-il se passer désormais ?
Alors que Fillon semble déterminé à mener sa campagne.
C'est ce que l'on va essayer de voir aujourd'hui.
Tout commence par une révélation du Canard Enchaîné le 25 janvier, il y a près d'un mois maintenant.
Ce que révèle le journal satirique c'est que la femme de François Fillon, Pénélope Fillon
a été rémunérée entre 1998 et 2007 en tant qu'attachée parlementaire de François Fillon ou de son suppléant Marc Jouleau.
François Fillon a donc employé son épouse comme assistante parlementaire lorsqu'il est député pour une rémunération totale atteignant les 900 000 euros.
Et là, déjà, vous vous demandez probablement ce qu'est un assistant parlementaire ?
Un assistant parlementaire, parfois aussi appelé collaborateur parlementaire
c'est tout simplement quelqu'un qui est employé par un député ou un sénateur pour l'assister dans son travail quotidien
et sa rémunération est donc prise en charge par l'État.
François Fillon avait-il le droit d'embaucher sa femme en tant qu'assistante parlementaire ? Eh bien en théorie oui, c'est parfaitement légal d'employer un proche
mais à deux conditions : que la rémunération ne dépasse pas un certain plafond et que ce ne soit pas un emploi fictif.
À l'Assemblée Nationale, ce plafond pour un membre de la famille d'un député est fixé à 4700 euros par mois.
Et selon le Canard Enchaîné, ce plafond a été respecté.
Alors, vous vous demandez sûrement ce qui est reproché à François Fillon.
Eh bien, beaucoup doutent du fait que Pénélope Fillon ait réellement travaillé pour son mari et laissent donc penser à un emploi fictif.
Là où ça se complique et c'est là dessus justement que la justice enquête, c'est que ce n'est pas simple de prouver la réalité ou non du travail de Pénélope Fillon.
En effet, Fillon a avancé le fait que sa femme corrigeait ses discours, le représentait dans des manifestations ou des associations,
lui remontait des informations sur, je cite : " les demandes des gens et les évolutions de la société"
Bref, des tâches qui sont plutôt difficiles à prouver.
Le problème c'est que la défense de François Fillon a été contradictoire à plusieurs reprises.
Lors de ses déclarations le 26 janvier, le 6 février, puis le soir du 6 février sur son site internet,
il a mentionné à chaque fois des dates différentes pour le début du travail de Pénélope Fillon.
Bref, une imprécision jugée étrange par beaucoup.
Surtout, les déclarations de Pénélope Fillon il y a quelques années sont en contradiction totale avec les propos de François Fillon.
Dans une interview, en 2007 au journal britannique "The Telegraph", elle affirmait, je cite : "n'avoir jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre."
Ça c'est pour l'affaire autour du travail supposé de Pénélope Fillon à l'Assemblée Nationale, mais ce n'est pas tout.
En effet, une autre affaire concerne Pénélope Fillon et "La Revue des deux Mondes", une revue mensuelle de débats.
Et bien, selon le "Canard Enchaîné", la "Revue des deux Mondes" aurait employé Pénélope Fillon entre mai 2012 et décembre 2013
pour un montant de 5 000 € par mois, soit 100 000 € sur la période.
Or, selon Marianne, Pénélope Fillon n'aurait rédigé que deux notes de lecture en 2 ans.
Pire encore, Michel Crépu, le directeur de la "Revue des deux Mondes" à l'époque
affirme avoir découvert l'existence du poste de Pénélope Fillon au moment des révélations, il y a quelques jours.
Bref, là aussi les soupçons d'emploi fictif sont nombreux.
La troisième affaire qui touche Fillon, c'est l'emploi de deux de ses enfants.
Le problème, comme l'ont repéré de nombreux médias,
c'est que les deux enfants en question n'étaient encore qu'étudiants lorsqu'ils étaient employés par François Fillon.
Ces révélations, logiquement, elles frappent de plein fouet le paysage politique et déstabilisent fortement François Fillon.
Ce qu'il faut bien voir, c'est que François Fillon avait fait de son honnêteté un atout majeur durant la campagne de la primaire à droite
face à des candidats comme Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, qui a déjà été condamné en 2004.
Fillon misait sur l'image d'un candidat honnête et intègre, image qui s'est effondrée en quelques jours.
Concernant sa défense, Fillon s'est récemment excusé, mais a affirmé qu'il n'avait rien fait d'illégal.
Surtout, lui et ses proches ont mené une forte offensive contre les médias et ce qu'il appelle le "tribunal médiatique"
mais aussi contre la justice, qu'ils accusent d'endosser un rôle qui n'est pas le sien, en vertu du principe de séparation des pouvoirs notamment.
Alors, où en est la justice ?
Elle a bien ouvert une enquête, menée par le parquet national financier,
visant à déterminer si oui ou non les emplois que j'évoquais juste à l'instant sont des emplois fictifs.
Aujourd'hui, aucune preuve du travail de Pénélope Fillon à l'Assemblée n'a été trouvée,
ne serait-ce qu'un badge, une messagerie ou des notes.
Vendredi, le parquet national financier a ouvert une information judiciaire,
c'est-à-dire que l'enquête se voit prolongée afin d'identifier davantage d'éléments.
De son côté, François Fillon joue la montre et espère qu'au vu du calendrier,
il sera le seul candidat possible des Républicains, alors que le premier tour approche à grands pas.
Les derniers sondages, si il faut évidemment rester prudent,
ont probablement conforté François Fillon dans son souhait de poursuivre sa campagne
alors qu'un accord entre l'UDI et les Républicains s'apprêterait à être validé.
En tout cas, si ça vous a plu, n'hésitez pas à mettre un maximum de pouces bleus sur cette vidéo,
vraiment, ça nous encourage beaucoup,
à vous abonner si ce n'est pas encore le cas, à partager la chaîne à vos proches,
et nous on se dit, à très vite.