Journal en français facile 02/10/2021 20h00 GMT
22h ici à Paris, 2h de moins en temps universel.
Loic Bussières : Bonsoir et bienvenue dans votre Journal en français facile. Sébastien Duhamel est à mes côtés pour vous le présenter ce soir. Bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Loic, bonsoir à tous.
LB : À la une : des militaires dans les stations-services britanniques. C'est la réponse du gouvernement aux pénuries de carburant qui frappent le Royaume-Uni. L'armée sera chargée de l'approvisionnement.
SD : Aux États-Unis, le plan d'investissement dans les infrastructures de Joe Biden reporté à une date ultérieure. En cause : les divisions au sein du camp démocrate. On y revient dans un instant.
LB : Et puis la « nuit blanche », 20e du nom. Une nouvelle édition du rendez-vous de l'art contemporain à Paris quelque peu gâché par la pluie. C'est ce que nous dira notre envoyée spéciale Muriel Maalouf.
-----
SD : Tout d'abord la situation au Royaume-Uni et cette pénurie, ce manque de carburant qui se poursuit.
LB : La semaine dernière, on a vu dans le pays de longues file d'attente -et beaucoup de nervosité de la part des automobilistes- devant les stations-service. À partir de lundi, c'est donc l'armée britannique qui devra se charger de l'approvisionnement de ces stations dont bon nombre reste toujours à sec. Anieshka Koumor.
200 militaires, dont 100 conducteurs, seront déployés après une courte formation de deux jours. Ils seront mobilisés afin de livrer les points de distribution en carburant dans tout le Royaume-Uni. Selon les distributeurs plus de 2 000 pompes à essence restent toujours hors service. Il s'agit de fournir un soutien temporaire au secteur. Le gouvernement du Premier ministre, Boris Johnson, cherche à atténuer la pression sur les stations-service et à soulager les chaînes d'approvisionnement. La situation s'explique par un manque criant de chauffeurs routiers que le gouvernement impute à la pandémie du Covid, refusant d'y voir des conséquences du Brexit. Le divorce d'avec l'UE a fermé les portes du Royaume-Uni aux nombreux travailleurs européens, notamment des camionneurs polonais. Londres a promis de délivrer 10 500 visas temporaires aux chauffeurs étrangers et aux employés des abattoirs de volailles. Mais certains d'entre eux refusent de rentrer car ils jugent trop courte la durée de résidence accordée.
SD : À la une également, le plan d'investissement dans les infrastructures voulu par Joe Biden reporté sine die, c'est à dire à une date indéfinie.
LB : Ce plan de 1 200 milliards de dollars doit financer la constructions d'équipements comme les ponts mais aussi les transports ou encore l'internet à haut débit. Problème : les divisions au sein du parti démocrate entre progressiste et centriste ont eu raison de ce plan même si le président américain se dit sûr que ses projets de réformes seront adoptés à l'avenir. Joe Biden, qui a toujours été présenté comme un modéré, un centriste, semble cette fois-ci avoir pris fait et cause pour les progressistes. Romain Lemaresquier.
Joe Biden l'a annoncé ce vendredi : « Peu importe quand, peu importe si c'est dans six minutes, dans six jours ou dans six semaines, nous y arriverons ». Le président américain n'a pas capitulé ce vendredi après l'annonce du report du vote prévu sur son plan d'investissement dans les infrastructures, mais en adoptant cette position, il donne en quelque sorte raison aux membres de l'aile progressiste du parti démocrate. Ces derniers réclament des garanties sur un autre plan jugé primordial, celui qui concerne les aides sociales et environnementales. Son montant était fixé au départ à 3.500 milliards de dollars. Mais les progressistes craignent qu'après avoir donné leur feu vert au plan sur les infrastructures, celui sur les aides sociales et environnementales ne soit drastiquement réduit, d'où le report du vote prévu ce vendredi, de peur qu'il ne se solde par un échec. Si Joe Biden semble avoir embrassé la cause de l'aile progressiste, il va désormais devoir faire preuve de persuasion pour trouver un compromis avec les centristes. Ces derniers contestent les hausses d'impôts sur les riches et les multinationales qui doivent financer le plan sociale et environnementale. Joe Biden va tenter de jouer la synthèse entre les deux. Un exercice périlleux mais indispensable pour s'assurer du vote de son camp sachant que le parti démocrate ne dispose d'aucune marge au Sénat.
LB : Toujours concernant les États-Unis, ce chiffre : 700 000. C'est le nombre de victimes du Covid-19 dans le pays selon le comptage de l'université Johns Hopkins. C'est l'équivalent de la population de la capitale Washington. Ce qui fait des États-Unis le pays qui a officiellement le plus lourd bilan lié au coronavirus.
SD : Les élections municipales en Géorgie. Elles prennent la forme d'un referendum, c'est à dire d'un vote pour ou contre le gouvernement.
LB : Elles interviennent en tous cas dans un contexte particulier. En l'occurrence au lendemain de l'arrestation à son retour d'exil de l'ancien président Mikheïl Saakachvili. La principale figure de l'opposition. Une arrestation qui a accentué les enjeux du scrutin, perçu, vous le disiez, comme un test pour le parti Rêve géorgien, de plus en plus impopulaire. Même s'il revendique la victoire ce soir, les résultats officiels ne sont toutefois pas encore connus.
SD : On votait également aujourd'hui au Qatar et c'est historique, pour le pays qui n'avait jamais connu d'élections législatives.
LB : Le vote ne devrait toutefois pas changer les équilibres en place. Les partis politiques y restant interdits laissant le pouvoir dans les mains de la famille régnante. Le vote doit désigner 30 des 45 membres de la Choura, conseil au rôle surtout consultatif.
SD : Et puis lui, annonce son retrait de la vie politique. Rodrigo Duterte ne briguera pas de nouveau mandat à la tête des Philippines.
LB : Il quittera donc le pouvoir en juin prochain. Les observateurs s'attendaient à ce qu'il présente sa candidature à la vice-présidence, puisqu'il il est interdit aux Philippines d'enchaîner deux mandats consécutifs. Sa fille Sara est actuellement la mieux placée dans les sondages pour lui succéder.
SD : L'actualité de ce samedi dans le monde c'est aussi ce cri d'alarme des responsables de la communauté arabe israélienne contre les violences dans leurs villes.
LB : Elles ont fait une centaine de morts depuis le début de l'année et l'ambiance d'insécurité y est totale. Avec des attaques, le plus souvent à l'arme automatiques perpétrées souvent en plein jour, sans que la police intervienne. Les responsables de la communauté, qui représente environ 2 millions de personnes, exigent plus d'efficacité de la police pour rétablir l'ordre dans leurs localités. RFI Jérusalem, Michel Paul.
Il s'appelait Meharan Mugrabi, un père de famille de 42 ans. Il a été abattu à coups de pistolet à Haïfa, après avoir été renversé par une voiture. Cela s'est passé à quelques dizaines de mètres seulement de la station de police dans la ville basse. Il est la centième victime au sein de la communauté arabe israélienne depuis le début de l'année. Règlements de compte entre familles rivales, trafic de drogue ou d'armes mais aussi assassinats pour préserver l'honneur de la famille, la violence est de mise dans les rues des localités arabes israéliennes. Les élus arabes israéliens accusent la police de laisser faire ces actes de violences sans réagir. Depuis longtemps, ils exigent la saisie des nombreuses armes automatiques qui circulent dans les villages arabes. Certains demandent même que le Shin Bet, le service de sécurité intérieure aux méthodes musclées prenne la relève de la police. C'est une véritable plaie, a reconnu le premier ministre israélien Naftali Bennett qui promet d'agir. Une promesse qui avait déjà été faite par plusieurs des gouvernements précédents.
SD : On referme ce journal avec la 20e édition ce soir de la Nuit Blanche, à Paris.
LB : Avec toujours le même mot d'ordre, le temps d'une nuit le public est convié à des créations contemporaines gratuites sous toutes les formes. Notamment celle d'une danse connectée, signée du chorégraphe Mourad Merzouki. Avec toutefois cette année un invité de dernière minute, et qui gâche un peu la fête. Cet invité, c'est la pluie, Muriel Maalouf. Vous suivez cette nuit blanche et notamment cette danse connectée que vous allez nous expliquer.
La pluie a perturbé effectivement le démarrage de la Nuit Blanche qui devait se tenir en plein air sur le parvis de l'Hôtel de Ville . Et Les danseurs se sont finalement rapatrié dans la salle des fêtes de la Mairie du 13e avec une poignée de privilégiés loin de l'objectif initial de la foule attendue. Toutefois le programme a été maintenu. Le spectacle élaboré par le chorégraphe Mourad Mezouki a démarré avec ce qu'il a appelé la danse connectée. Des écrans à Paris et dans 13 villes aux alentours ont ainsi connecté autant de publics qui ont dansé en même temps sous sa direction. Si les corps ont envahi de nouveau l'espace public, la pandémie aura appris aussi à se servir des outils numériques pour abolir les frontières. Ensuite le public s'est assis pour regarder un spectacle avec des danseurs professionnels cette fois accompagnés par un orchestre en live. Un orchestre qui a interprété de grands airs classiques de Tchïkovski à Saint Saens alors que les danseurs mêlaient les danses contemporaines , hip hop et classique. Mourad Merzouki aime bousculer les frontières et le fait avec brio. Il a ainsi signé une belle ouverture pour cette Nuit Blanche malgré les perturbations dues au mauvais temps.
