Journal en français facile 19/05/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir tout le monde.
RA : À la Une ce soir : la diplomatie à l'épreuve face à la crise de Gaza. Alors que le bilan dépasse les 230 morts. Le président américain Joe Biden hausse le ton vis-à-vis du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
SB : La fermeté de l'Europe face à la situation à Ceuta. Ce territoire espagnol situé au nord du Maroc et confronté ces derniers jours à un afflux de plusieurs milliers de migrants. « Personne ne peut intimider l'Union européenne », affirme Bruxelles dans une allusion à la responsabilité du Maroc.
RA : Et puis, à la fin de cette édition direction le Stade de France où se déroule actuellement la finale de la Coupe de France de football, c'est la fin de la première période. Et le Paris Saint-Germain mène face à Monaco 1 but à 0.
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SB : Les violences continuent dans la bande de Gaza et pour le moment la communauté internationale ne trouve pas la solution.
RA : Plus de 230 morts dans les échanges de tirs entre le Hamas à Gaza et les forces israéliennes. En grande majorité des Palestiniens. Le sujet commence à tendre les relations internationales, ainsi ce sujet est au cœur d'une première crise entre la France et les États-Unis depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. La France qui porte un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU appelant à la fin des violences. La réponse de Washington a été sèche. Les États-Unis « ne soutiendront pas des actions qui sapent les efforts en faveur d'une désescalade », c'est-à-dire qui ne vont pas vers une désescalade. L'initiative française est donc jugée très négativement par les États-Unis, qui préfèrent discuter directement avec leur allié israélien. Le président Joe Biden a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et il a durci le ton. Précisions à Washington de l'envoyée spéciale permanente de RFI, Anne Corpet.
« Le président a fait savoir au Premier ministre qu'il attendait aujourd'hui une désescalade significative sur la voie d'un cessez-le-feu », peut-on lire dans le communiqué de la Maison Blanche. C'est la première fois depuis le début des bombardements à Gaza que les Américains font publiquement état de pressions sur Benjamin Netanyahu. La voie privilégiée jusqu'à présent était celle d'une action diplomatique en coulisses. L'administration américaine estimait contre-productif d'exposer ses appels à la tempérance et se contentait de répéter qu'elle soutenait le droit d'Israël à se défendre contre les attaques du Hamas. Mais confronté à une pression internationale de plus en plus accrue, et à la colère de la gauche du parti démocrate qui dénonce la complicité de la Maison Blanche avec les actions de guerre d'Israël, Joe Biden fait savoir qu'il a haussé le ton. La Maison Blanche assure que les conversations du président américain avec le Premier ministre israélien ont toujours été très franches et très directes. Anne Corpet, Washington, RFI.
RA : Autre déclaration à retenir aujourd'hui, celle du Premier ministre israélien qui semble n'écarter aucune hypothèse, il n'exclut pas de devoir « venir à bout » du Hamas. « Il n'y a que deux possibilités de les affronter, soit vous en venez à bout -et c'est toujours une possibilité-, soit vous les dissuadez et nous sommes actuellement engagés dans une dissuasion ferme », a déclaré Benjamin Netanyahu à des ambassadeurs à Tel Aviv.
SB : L'Europe hausse le ton concernant la situation à Ceuta.
RA : « Personne ne peut intimider l'Union européenne », c'est-à-dire faire peur à l'Union européenne, c'est ce qu'a déclaré le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas. L'allusion au Maroc est claire. La plupart des 8 000 migrants qui sont arrivés en début de semaine à Ceuta, provenaient du Maroc. Pour rappel, Ceuta se trouve au nord du Maroc, mais appartient à l'Espagne, d'où la colère de Madrid. Sur les 8 000 personnes entrées illégalement, 5 600 ont été renvoyées au Maroc. Mais ils sont encore nombreux à errer dans les rues de Ceuta. C'est un reportage de notre envoyée spéciale Diane Cambon.
Vêtu de jogging et avec pour seul bagage un sac en plastique avec quelques vivres dedans, des milliers de Marocains mineurs déambulent toujours dans les rues de cette petite enclave espagnole de Ceuta. Parmi ces migrants, quelque 1 500 jeunes adultes qui n'ont pas été rapatriés sur-le-champ au Maroc. Ils espèrent rejoindre l'Europe. C'est le cas d'Amin, un algérien de 23 ans : « J'ai démarré depuis l'Algérie, et je veux aller chez Macron. Je vais demander mon salaire, celui de mon père, celui de ma mère, car l'Algérie c'est de la merde. Il n'y a plus de vie, tu gagnes peu d'argent. Tu peux pas vivre là-bas. Moi, j'ai le niveau bac, j'ai travaillé dans les cinq étoiles et je suis barman, j'ai mon diplôme alcool. Je vais chercher l'avenir, je suis en Espagne. » Comme la majorité des migrants, Amin a attendu cette occasion en or pour franchir la frontière sans devoir esquiver la police marocaine : « J'ai traversé le Maroc, j'étais au Maroc depuis deux ans, inchallah on va traverser. ». Après cette crise migratoire sans précédent, la frontière marocaine est de nouveau hermétique. Diane Cambon à Ceuta pour RFI.
SB : L'un des leaders de l'ancienne guérilla des Farc aurait été tué au Venezuela.
RA : Les Farc, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, responsables de nombreux assassinats de civils pendant le conflit armé en Colombie. La mort de Jesus Santrich n'est pas encore confirmée par Bogota, mais elle circule depuis hier dans les médias du pays. Marie Normand, les autorités disent enquêter pour vérifier cette information.
Pour l'instant, c'est toujours le conditionnel qui est utilisé par le ministre colombien de la Défense. Jesus Santrich « serait mort » avec d'autres personnes que le ministre qualifie de « délinquants » lors « d'affrontements au Venezuela ». C'est dans ce pays qu'ont trouvé refuge de nombreux dissidents des Farc, qui n'ont pas accepté le processus de paix signé en 2016. À l'image de Jesus Santrich, l'un des anciens leaders de la rébellion armée, qui avait repris les armes après avoir participé à la négociation de ces accords. Pour la revue Semana, qui cite des « sources vénézuéliennes haut placées », pas de conditionnel. L'ancien guérillero aux éternelles lunettes noires est mort. La question est plutôt de savoir qui l'a tué. La dissidence des Farc avance, dans un communiqué, que Jesus Santrich a été victime lundi d'une embuscade tendue par un commando de l'armée colombienne. Semana n'exclut pas toutefois qu'il ait trouvé la mort dans des affrontements entre groupes armés rivaux. Des groupes qui se disputent le contrôle d'un territoire devenu un carrefour stratégique du narcotrafic en Amérique du Sud.
RA : Marie Normand.
SB : En France, grand rassemblement de policiers ce mercredi à Paris.
RA : 35 000 personnes selon les organisateurs étaient réunies devant l'Assemblée nationale. Rassemblement décidé deux semaines après le meurtre d'Éric Masson, un policier tué lors d'une intervention sur un trafic de drogue à Avignon dans le sud de la France. La profession dénonce une violence croissante. Parmi les manifestants, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dont l'annonce de la venue avait été critiqué fortement par l'opposition.
SB : Et puis, également en France, le retour des terrasses.
RA : Elles font partie du savoir vivre à la française, terrasses de bar ou de restaurants ont rouvert ce matin, inaugurées notamment par le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Jean Castex qui ont bu un café ce matin non loin de l'Élysée. Réouverture également des cinémas, des musées, des commerces. Nouvelle phase du déconfinement qui intervient dans un contexte de recul croissant de la pandémie de Covid-19.
SB : Enfin du football ce soir : la finale de la Coupe de France a lieu actuellement.
RA : Et elle oppose le Paris Saint-Germain vainqueur de cinq des six dernières éditions, à l'AS Monaco. On retrouve en direct du Stade de France Antoine Grognet. Antoine, c'est la mi-temps et le Paris Saint-Germain mène 1-0.
(Transcription manquante)
RA : Merci Antoine Grognet en direct du Stade de France.