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Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, Tome 1, 9. Le soir des fiançailles

9. Le soir des fiançailles

Villefort, comme nous l'avons dit, avait repris le chemin de la place du Grand-Cours, et en rentrant dans la maison de Mme de Saint-Méran, il trouva les convives qu'il avait laissés à table passés au salon en prenant le café.

Renée l'attendait avec une impatience qui était partagée par tout le reste de la société. Aussi fut-il accueilli par une exclamation générale:

«Eh bien, trancheur de têtes, soutien de l'État, Brutus royaliste! s'écria l'un, qu'y a-t-il? voyons!

—Eh bien, sommes-nous menacés d'un nouveau régime de la Terreur? demanda l'autre.

—L'ogre de Corse serait-il sorti de sa caverne? demanda un troisième.

—Madame la marquise, dit Villefort s'approchant de sa future belle-mère, je viens vous prier de m'excuser si je suis forcé de vous quitter ainsi.... Monsieur le marquis, pourrais-je avoir l'honneur de vous dire deux mots en particulier?

—Ah! mais c'est donc réellement grave? demanda la marquise, en remarquant le nuage qui obscurcissait le front de Villefort.

—Si grave que je suis forcé de prendre congé de vous pour quelques jours; ainsi, continua-t-il en se tournant vers Renée, voyez s'il faut que la chose soit grave.

—Vous partez, monsieur? s'écria Renée, incapable de cacher l'émotion que lui causait cette nouvelle inattendue.

—Hélas! oui, mademoiselle, répondit Villefort: il le faut.

—Et où allez-vous donc? demanda la marquise.

—C'est le secret de la justice, madame; cependant si quelqu'un d'ici a des commissions pour Paris, j'ai un de mes amis qui partira ce soir et qui s'en chargera avec plaisir.»

Tout le monde se regarda.

«Vous m'avez demandé un moment d'entretien? dit le marquis.

—Oui, passons dans votre cabinet, s'il vous plaît.»

Le marquis prit le bras de Villefort et sortit avec lui.

«Eh bien, demanda celui-ci en arrivant dans son cabinet, que se passe-t-il donc? parlez.

—Des choses que je crois de la plus haute gravité, et qui nécessitent mon départ à l'instant même pour Paris. Maintenant, marquis, excusez l'indiscrète brutalité de la question, avez-vous des rentes sur l'État?

—Toute ma fortune est en inscriptions; six à sept cent mille francs à peu près.

—Eh bien, vendez, marquis, vendez, ou vous êtes ruiné.

—Mais, comment voulez-vous que je vende d'ici?

—Vous avez un agent de change, n'est-ce pas?

—Oui.

—Donnez-moi une lettre pour lui, et qu'il vende sans perdre une minute, sans perdre une seconde; peut-être même arriverai-je trop tard.

—Diable! dit le marquis, ne perdons pas de temps.»

Et il se mit à table et écrivit une lettre à son agent de change, dans laquelle il lui ordonnait de vendre à tout prix.

«Maintenant que j'ai cette lettre, dit Villefort en la serrant soigneusement dans son portefeuille, il m'en faut une autre.

—Pour qui?

—Pour le roi.

—Pour le roi?

—Oui.

—Mais je n'ose prendre sur moi d'écrire ainsi à Sa Majesté.

—Aussi, n'est-ce point à vous que je la demande, mais je vous charge de la demander à M. de Salvieux. Il faut qu'il me donne une lettre à l'aide de laquelle Je puisse pénétrer près de Sa Majesté, sans être soumis à toutes les formalités de demande d'audience, qui peuvent me faire perdre un temps précieux.

—Mais n'avez-vous pas le garde des Sceaux, qui a ses grandes entrées aux Tuileries, et par l'intermédiaire duquel vous pouvez jour et nuit parvenir jusqu'au roi?

—Oui, sans doute, mais il est inutile que je partage avec un autre le mérite de la nouvelle que je porte. Comprenez-vous? le garde des Sceaux me reléguerait tout naturellement au second rang et m'enlèverait tout le bénéfice de la chose. Je ne vous dis qu'une chose, marquis: ma carrière est assurée si j'arrive le premier aux Tuileries, car j'aurai rendu au roi un service qu'il ne lui sera pas permis d'oublier.

—En ce cas, mon cher, allez faire vos paquets; moi, j'appelle de Salvieux, et je lui fais écrire la lettre qui doit vous servir de laissez-passer.

—Bien, ne perdez pas de temps, car dans un quart d'heure il faut que je sois en chaise de poste.

—Faites arrêter votre voiture devant la porte.

—Sans aucun doute; vous m'excuserez auprès de la marquise, n'est-ce pas? auprès de Mlle de Saint-Méran, que je quitte, dans un pareil jour, avec un bien profond regret.

—Vous les trouverez toutes deux dans mon cabinet, et vous pourrez leur faire vos adieux.

—Merci cent fois; occupez-vous de ma lettre.»

Le marquis sonna; un laquais parut.

«Dites au comte de Salvieux que je l'attends.... Allez, maintenant, continua le marquis s'adressant à Villefort.

—Bon, je ne fais qu'aller et venir.»

Et Villefort sortit tout courant; mais à la porte il songea qu'un substitut du procureur du roi qui serait vu marchant à pas précipités risquerait de troubler le repos de toute une ville; il reprit donc son allure ordinaire, qui était toute magistrale.

À sa porte, il aperçut dans l'ombre comme un blanc fantôme qui l'attendait debout et immobile.

C'était la belle fille catalane, qui, n'ayant pas de nouvelles d'Edmond, s'était échappée à la nuit tombante du Pharo pour venir savoir elle-même la cause de l'arrestation de son amant.

À l'approche de Villefort, elle se détacha de la muraille contre laquelle elle était appuyée et vint lui barrer le chemin.

Dantès avait parlé au substitut de sa fiancée, et Mercédès n'eut point besoin de se nommer pour que Villefort la reconnût. Il fut surpris de la beauté et de la dignité de cette femme, et lorsqu'elle lui demanda ce qu'était devenu son amant, il lui sembla que c'était lui l'accusé, et que c'était elle le juge.

«L'homme dont vous parlez, dit brusquement Villefort, est un grand coupable, et je ne puis rien faire pour lui, mademoiselle.»

Mercédès laissa échapper un sanglot, et, comme Villefort essayait de passer outre, elle l'arrêta une seconde fois.

«Mais où est-il du moins, demanda-t-elle, que je puisse m'informer s'il est mort ou vivant?

—Je ne sais, il ne m'appartient plus», répondit Villefort.

Et, gêné par ce regard fin et cette suppliante attitude, il repoussa Mercédès et rentra, refermant vivement la porte, comme pour laisser dehors cette douleur qu'on lui apportait.

Mais la douleur ne se laisse pas repousser ainsi. Comme le trait mortel dont parle Virgile, l'homme blessé l'emporte avec lui. Villefort rentra, referma la porte, mais arrivé dans son salon les jambes lui manquèrent à son tour; il poussa un soupir qui ressemblait à un sanglot, et se laissa tomber dans un fauteuil.

Alors, au fond de ce cœur malade naquit le premier germe d'un ulcère mortel. Cet homme qu'il sacrifiait à son ambition, cet innocent qui payait pour son père coupable, lui apparut pâle et menaçant, donnant la main à sa fiancée, pâle comme lui, et traînant après lui le remords, non pas celui qui fait bondir le malade comme les furieux de la fatalité antique, mais ce tintement sourd et douloureux qui, à de certains moments, frappe sur le cœur et le meurtrit au souvenir d'une action passée, meurtrissure dont les lancinantes douleurs creusent un mal qui va s'approfondissant jusqu'à la mort.

Alors il y eut dans l'âme de cet homme encore un instant d'hésitation. Déjà plusieurs fois il avait requis, et cela sans autre émotion que celle de la lutte du juge avec l'accusé, la peine de mort contre les prévenus; et ces prévenus, exécutés grâce à son éloquence foudroyante qui avait entraîné ou les juges ou le jury, n'avaient pas même laissé un nuage sur son front, car ces prévenus étaient coupables, ou du moins Villefort les croyait tels.

Mais, cette fois, c'était bien autre chose: cette peine de la prison perpétuelle, il venait de l'appliquer à un innocent, un innocent qui allait être heureux, et dont il détruisait non seulement la liberté, mais le bonheur: cette fois, il n'était plus juge, il était bourreau.

En songeant à cela, il sentait ce battement sourd que nous avons décrit, et qui lui était inconnu jusqu'alors, retentissant au fond de son cœur et emplissant sa poitrine de vagues appréhensions. C'est ainsi que, par une violente souffrance instinctive, est averti le blessé, qui jamais n'approchera sans trembler le doigt de sa blessure ouverte et saignante avant que sa blessure soit fermée.

Mais la blessure qu'avait reçue Villefort était de celles qui ne se ferment pas, ou qui ne se ferment que pour se rouvrir plus sanglantes et plus douloureuses qu'auparavant.

Si, dans ce moment, la douce voix de Renée eût retenti à son oreille pour lui demander grâce; si la belle Mercédès fût entrée et lui eût dit: «Au nom du Dieu qui nous regarde et qui nous juge, rendez-moi mon fiancé», oui, ce front à moitié plié sous la nécessité s'y fût courbé tout à fait, et de ses mains glacées eût sans doute, au risque de tout ce qui pouvait en résulter pour lui, signé l'ordre de mettre en liberté Dantès; mais aucune voix ne murmura dans le silence, et la porte ne s'ouvrit que pour donner entrée au valet de chambre de Villefort, qui vint lui dire que les chevaux de poste étaient attelés à la calèche de voyage.

Villefort se leva, ou plutôt bondit, comme un homme qui triomphe d'une lutte intérieure, courut à son secrétaire, versa dans ses poches tout l'or qui se trouvait dans un des tiroirs, tourna un instant effaré dans la chambre, la main sur son front, et articulant des paroles sans suite; puis enfin, sentant que son valet de chambre venait de lui poser son manteau sur les épaules, il sortit, s'élança en voiture, et ordonna d'une voix brève de toucher rue du Grand-Cours, chez M. de Saint-Méran.

Le malheureux Dantès était condamné.

Comme l'avait promis M. de Saint-Méran, Villefort trouva la marquise et Renée dans le cabinet. En apercevant Renée, le jeune homme tressaillit; car il crut qu'elle allait lui demander de nouveau la liberté de Dantès. Mais, hélas! il faut le dire à la honte de notre égoïsme, la belle jeune fille n'était préoccupée que d'une chose: du départ de Villefort.

Elle aimait Villefort, Villefort allait partir au moment de devenir son mari. Villefort ne pouvait dire quand il reviendrait, et Renée, au lieu de plaindre Dantès, maudit l'homme qui, par son crime, la séparait de son amant.

Que devait donc dire Mercédès!

La pauvre Mercédès avait retrouvé, au coin de la rue de la Loge, Fernand, qui l'avait suivie; elle était rentrée aux Catalans, et mourante, désespérée, elle s'était jetée sur son lit. Devant ce lit, Fernand s'était mis à genoux, et pressant sa main glacée, que Mercédès ne songeait pas à retirer, il la couvrait de baisers brûlants que Mercédès ne sentait même pas.

Elle passa la nuit ainsi. La lampe s'éteignit quand il n'y eut plus d'huile: elle ne vit pas plus l'obscurité qu'elle n'avait vu la lumière, et le jour revint sans qu'elle vît le jour.

La douleur avait mis devant ses yeux un bandeau qui ne lui laissait voir qu'Edmond.

«Ah! vous êtes là! dit-elle enfin, en se retournant du côté de Fernand.

—Depuis hier je ne vous ai pas quittée», répondit Fernand avec un soupir douloureux.

M. Morrel ne s'était pas tenu pour battu: il avait appris qu'à la suite de son interrogatoire Dantès avait été conduit à la prison; il avait alors couru chez tous ses amis, il s'était présenté chez les personnes de Marseille qui pouvaient avoir de l'influence, mais déjà le bruit s'était répandu que le jeune homme avait été arrêté comme agent bonapartiste, et comme, à cette époque, les plus hasardeux regardaient comme un rêve insensé toute tentative de Napoléon pour remonter sur le trône, il n'avait trouvé partout que froideur, crainte ou refus, et il était rentré chez lui désespéré, mais avouant cependant que la position était grave et que personne n'y pouvait rien.

De son côté, Caderousse était fort inquiet et fort tourmenté: au lieu de sortir comme l'avait fait M. Morrel, au lieu d'essayer quelque chose en faveur de Dantès, pour lequel d'ailleurs il ne pouvait rien, il s'était enfermé avec deux bouteilles de vin de cassis, et avait essayé de noyer son inquiétude dans l'ivresse. Mais, dans l'état d'esprit où il se trouvait, c'était trop peu de deux bouteilles pour éteindre son jugement; il était donc demeuré, trop ivre pour aller chercher d'autre vin, pas assez ivre pour que l'ivresse eût éteint ses souvenirs, accoudé en face de ses deux bouteilles vides sur une table boiteuse, et voyant danser, au reflet de sa chandelle à la longue mèche, tous ces spectres, qu'Hoffmann a semés sur ses manuscrits humides de punch, comme une poussière noire et fantastique.

Danglars, seul, n'était ni tourmenté ni inquiet; Danglars même était joyeux, car il s'était vengé d'un ennemi et avait assuré, à bord du Pharaon , sa place qu'il craignait de perdre; Danglars était un de ces hommes de calcul qui naissent avec une plume derrière l'oreille et un encrier à la place du cœur; tout était pour lui dans ce monde soustraction ou multiplication, et un chiffre lui paraissait bien plus précieux qu'un homme, quand ce chiffre pouvait augmenter le total que cet homme pouvait diminuer.

Danglars s'était donc couché à son heure ordinaire et dormait tranquillement.

Villefort, après avoir reçu la lettre de M. de Salvieux, embrassé Renée sur les deux joues, baisé la main de Mme de Saint-Méran, et serré celle du marquis, courait la poste sur la route d'Aix.

Le père Dantès se mourait de douleur et d'inquiétude.

Quant à Edmond, nous savons ce qu'il était devenu.

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9. Le soir des fiançailles |||engagement 9. am Abend der Verlobung 9. The evening of the engagement 9. De avond van de verloving 9. A noite do noivado 9. Вечір заручин

Villefort, comme nous l’avons dit, avait repris le chemin de la place du Grand-Cours, et en rentrant dans la maison de Mme de Saint-Méran, il trouva les convives qu’il avait laissés à table passés au salon en prenant le café. Villefort||we|had|said|had|resumed||path||the|square|of the|Large|Course|and|in|reenter|in|the||of|||Saint||he|found||guests|that he||left|at|table|passed||salon|in|taking|the|coffee |||||||||||||||||||||||||||||gasten|||||||||||| Villefort, as we have said, had resumed the road to the Place du Grand-Cours, and on returning to the house of Madame de Saint-Meran, he found the guests whom he had left at the table, passed to the salon, taking coffee. Villefort, como já dissemos, tinha regressado à Place du Grand-Cours e, ao entrar em casa de Mme. de Saint-Méran, encontrou os convidados que tinha deixado à mesa sentados na sala de estar a tomar café. Вилефор, как мы уже говорили, возобновил путь до площади Гран-Кур, и, вернувшись в дом г-жи Де Сен-Меран, он обнаружил, что гости, которых он оставил за столом, перевели в салон кофе.

Renée l’attendait avec une impatience qui était partagée par tout le reste de la société. Renée|was waiting|with|an|impatience|that||shared|by|all||remains|of|the| Renee was waiting for her with impatience that was shared by all the rest of society. Aussi fut-il accueilli par une exclamation générale: Also|was|it|welcomed|by|an|exclamation|general So he was greeted with a general exclamation:

«Eh bien, trancheur de têtes, soutien de l’État, Brutus royaliste! |well|slicer||heads|support|of||Brutus|royalist ||skärare||||||| "Well, head cutter, state support, Royalist Brutus! «Ну, голова, государственная поддержка, роялист Брут! s’écria l’un, qu’y a-t-il? exclaimed|one|there||| cried one, what is it? voyons! let's see let's see!

—Eh bien, sommes-nous menacés d’un nouveau régime de la Terreur? ||are|we|threatened|of a|new|regime|of|the|Terror ||||bedreigd door|||||| “Well, are we threatened with a new regime of Terror? demanda l’autre. asked|the other asked the other.

—L’ogre de Corse serait-il sorti de sa caverne? The ogre|of|Corsica|would|it|left|of||cave -The gogo of Corsica would he come out of his cave? demanda un troisième. requests|a|third asked a third.

—Madame la marquise, dit Villefort s’approchant de sa future belle-mère, je viens vous prier de m’excuser si je suis forcé de vous quitter ainsi.... Monsieur le marquis, pourrais-je avoir l’honneur de vous dire deux mots en particulier? Madam|the|marquise|said||approaching|to|its|future|||I|come|you|pray|to|excuse me|if|I|am|forced|||leave|thus|Sir|the|marquis|could|I|have|the honor||||two|words|in|particular "Madame la Marquise," said Villefort, approaching his future mother-in-law, "I come to beg you to excuse me if I am forced to leave you like that .... Monsieur le Marquis, may I have the honor of you to say two words in particular?

—Ah! Ah “Ah! mais c’est donc réellement grave? |it's||really|serious but is it really serious? demanda la marquise, en remarquant le nuage qui obscurcissait le front de Villefort. demanded||marquise|in|noticing|the|cloud|that|obscured||forehead|of| ||||||||verduisterde|||| asked the Marquise, noting the cloud which obscured Villefort's forehead.

—Si grave que je suis forcé de prendre congé de vous pour quelques jours; ainsi, continua-t-il en se tournant vers Renée, voyez s’il faut que la chose soit grave. If|serious|||am|forced|to|take|leave|||to|a few|days|thus|||it||oneself|turning|towards|Renée||if it|must||the|thing|be|serious ||||||||||||||||||||||||||||||heel ernstig “So serious that I am forced to take leave of you for a few days; so, he continued, turning to Renée, see if it has to be serious.

—Vous partez, monsieur? You|are leaving|sir "Are you leaving, sir?" s’écria Renée, incapable de cacher l’émotion que lui causait cette nouvelle inattendue. exclaimed||unable|of|hide|the emotion||him|caused|this|news|unexpected exclaimed Renee, unable to conceal the emotion caused by this unexpected news.

—Hélas! Alas -Alas! oui, mademoiselle, répondit Villefort: il le faut. ||replied||it|it|must yes, mademoiselle, replied Villefort: it must be.

—Et où allez-vous donc? And|||| "And where are you going?" demanda la marquise. asked the Marchioness.

—C’est le secret de la justice, madame; cependant si quelqu’un d’ici a des commissions pour Paris, j’ai un de mes amis qui partira ce soir et qui s’en chargera avec plaisir.» ||secret|||||however|||from here|||commissions|||||||||will leave|||||it|will handle||pleasure "It is the secret of justice, madame; however, if someone here has commissions for Paris, I have one of my friends who will leave tonight and will gladly take care of it. "

Tout le monde se regarda. ||||look Everyone looked at each other.

«Vous m’avez demandé un moment d’entretien? |have you||||of conversation "Did you ask me for an interview?" «Ты попросил меня на минутку обслуживания? dit le marquis. said|the|marquis said the marquis.

—Oui, passons dans votre cabinet, s’il vous plaît.» |let's go||your|office||| “Yes, let's go to your study, please.”

Le marquis prit le bras de Villefort et sortit avec lui. The|marquis|took||arm||||went out|with|him The marquis took Villefort's arm and went out with him.

«Eh bien, demanda celui-ci en arrivant dans son cabinet, que se passe-t-il donc? |well|asked|||in|||his|office|||||| "Well," asked the latter, arriving in his study, "what is going on? parlez. speak speak.

—Des choses que je crois de la plus haute gravité, et qui nécessitent mon départ à l’instant même pour Paris. Some|things|that||believe|of|the|more||gravity||that|require||departure||the moment||to| "Things I believe of the highest gravity, and which require my departure at once for Paris. Maintenant, marquis, excusez l’indiscrète brutalité de la question, avez-vous des rentes sur l’État? |||||||||||rentes|| Now|marquis|excuse|the indiscreet|brutality|of||question|have|you|some|income|on|the state |||||||||||statliga inkomster|| Now, marquis, excuse the indiscreet brutality of the question, do you have any rents on the state?

—Toute ma fortune est en inscriptions; six à sept cent mille francs à peu près. All|my|fortune||in|inscriptions|six|in||hundred|thousand|francs|||about (with 'à peu près') |||||insättningar||||||||| “All my fortune is in registrations; roughly six to seven hundred thousand francs.

—Eh bien, vendez, marquis, vendez, ou vous êtes ruiné. ||sell|marquis|sell|or|you|are|ruined ||||verkoop|||| -Well, sell, marquis, sell, or you're ruined.

—Mais, comment voulez-vous que je vende d’ici? But||||||sell|from here "But how do you want me to sell from here?"

—Vous avez un agent de change, n’est-ce pas? |have|||of|change|is not|it| "You have a stockbroker, do not you?

—Oui. Yes -Yes.

—Donnez-moi une lettre pour lui, et qu’il vende sans perdre une minute, sans perdre une seconde; peut-être même arriverai-je trop tard. |||letter||him|and|that he|sells|without|lose|a|minute|without|lose||second|||even|will arrive|I||too late "Give me a letter for him, and let him sell without losing a minute, without wasting a second; maybe I'll even be too late.

—Diable! Devil dit le marquis, ne perdons pas de temps.» |the|||let's not waste any time||of| said the marquis, let's not waste time. "

Et il se mit à table et écrivit une lettre à son agent de change, dans laquelle il lui ordonnait de vendre à tout prix. |he||began|to|||wrote|||to||agent|||in|which|he|him|ordered|of|sell|to|any|price And he sat down and wrote a letter to his stockbroker, in which he ordered him to sell at all costs.

«Maintenant que j’ai cette lettre, dit Villefort en la serrant soigneusement dans son portefeuille, il m’en faut une autre. Now|that|I have||letter|said|Villefort||the|clutching|carefully|in|his|wallet|it|me|need|an|another "Now that I have this letter," said Villefort, squeezing it carefully in his wallet, "I need another.

—Pour qui? For| -For who?

—Pour le roi. |the| “For the king.

—Pour le roi? For|the| “For the king?

—Oui.

—Mais je n’ose prendre sur moi d’écrire ainsi à Sa Majesté. But|I|dare|take|upon|my|to write|thus|to|| "But I dare not take it upon myself to write thus to His Majesty.

—Aussi, n’est-ce point à vous que je la demande, mais je vous charge de la demander à M. de Salvieux. Also|isn't||point|||that|||requests|but||you||of||ask|to||of|Salvieux "Also, is it not of you that I am asking it, but I charge you to ask it of M. de Salvieux?" Il faut qu’il me donne une lettre à l’aide de laquelle Je puisse pénétrer près de Sa Majesté, sans être soumis à toutes les formalités de demande d’audience, qui peuvent me faire perdre un temps précieux. |must||||a||to|the help|of|which|I|can|penetrate|near||His|Majesty||be|subjected|to|all|the||of|demand|of audience|that|can|||lose|a|time|precious ||||||||||||kan binnengaan||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||underkastad||||||||||||||| He must give me a letter by which I can enter near His Majesty, without being subjected to all the formalities for requesting a hearing, which may cause me to lose valuable time.

—Mais n’avez-vous pas le garde des Sceaux, qui a ses grandes entrées aux Tuileries, et par l’intermédiaire duquel vous pouvez jour et nuit parvenir jusqu’au roi? But||you|not|the|guard||Sceaux|||||audiences||Tuileries|and||the intermediary|whom||can|access|and|night|reach|to the|king |||||||justitieministern||||||||||||||||||| "But do not you have the Keeper of the Seals, who has his great entrances to the Tuileries, and through which you can reach the king day and night? «Но разве у вас нет Хранителя печатей, который имеет свои великие входы в Тюильри и через которые вы можете добраться до царя днем и ночью?

—Oui, sans doute, mais il est inutile que je partage avec un autre le mérite de la nouvelle que je porte. Yes||||it|is|unnecessary|||share|||||merit|||||| |utan|tvivel|||||||||||||||||| "Yes, no doubt, but it is useless for me to share with another the merit of the news I am carrying. Comprenez-vous? Do you understand? le garde des Sceaux me reléguerait tout naturellement au second rang et m’enlèverait tout le bénéfice de la chose. |guards|||me|would demote||naturally|to the|second|rank||would take away (with 'me')|all|the|benefit|of|the|thing |||||zou degraderen tot||||||||||voordeel||| the Keeper of the Seals would naturally relegate me to the second rank, and take away all the benefit of the thing. Je ne vous dis qu’une chose, marquis: ma carrière est assurée si j’arrive le premier aux Tuileries, car j’aurai rendu au roi un service qu’il ne lui sera pas permis d’oublier. I|will not|you|say|that a|thing|marquis|my||is|ensured|if||the|||Tuileries||I will have|rendered||king||||will not|||not|permitted|to forget I am only telling you one thing, Marquis: my career is guaranteed if I am the first to arrive at the Tuileries, for I will have rendered the King a service that he will not be allowed to forget.

—En ce cas, mon cher, allez faire vos paquets; moi, j’appelle de Salvieux, et je lui fais écrire la lettre qui doit vous servir de laissez-passer. In|this|case||dear|go|make|your|packages|me|I call|of|Salvieux|and|I||make|write|the||that|must|you|serve|of|permit| "In that case, my dear, go and pack your packages; I call de Salvieux, and I have him write the letter which should serve as your pass.

—Bien, ne perdez pas de temps, car dans un quart d’heure il faut que je sois en chaise de poste. |do not|lose|not||time|||a|quarter|of an hour||must|that|I|be|in|carriage|of|post office |||||||||||||||||postvagn|| “Well, don't waste time, because in a quarter of an hour I must be in a post chair.

—Faites arrêter votre voiture devant la porte. Make|stop||car|in front||door “Have your car stop at the door.

—Sans aucun doute; vous m’excuserez auprès de la marquise, n’est-ce pas? Without|no|doubt|you|will excuse me|with|of||marquise||this|not -Without a doubt; you will excuse me to the Marquise, will you? auprès de Mlle de Saint-Méran, que je quitte, dans un pareil jour, avec un bien profond regret. with|of||of|||that||leave|in|a|such|day||a|well|deep|regret |||||||||||||||||diepe spijt with Mlle. de Saint-Meran, whom I leave on such a day with profound regret.

—Vous les trouverez toutes deux dans mon cabinet, et vous pourrez leur faire vos adieux. |||||||cabinet||||them|||farewells "You will find them both in my closet, and you may say good-bye to them.

—Merci cent fois; occupez-vous de ma lettre.» |hundred|||||| -Thank you a hundred times; take care of my letter. "

Le marquis sonna; un laquais parut. ||||valet| ||rang||footman|appeared ||||valet|visade sig The marquis rang; a lackey appeared.

«Dites au comte de Salvieux que je l’attends.... Allez, maintenant, continua le marquis s’adressant à Villefort. ||count|||||I await||||||addressing|| "Tell the Comte de Salvieux that I am waiting for him. Go now," continued the marquis, addressing Villefort.

—Bon, je ne fais qu’aller et venir.» |I|do not||go|and|come "Okay, I'm just coming and going."

Et Villefort sortit tout courant; mais à la porte il songea qu’un substitut du procureur du roi qui serait vu marchant à pas précipités risquerait de troubler le repos de toute une ville; il reprit donc son allure ordinaire, qui était toute magistrale. ||||hurrying||||||thought||||prosecutor||||would be|seen|walking|||precipitated|would risk||||rest|||||||||stride|||||majestic ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||myndig And Villefort went out all the way; but at the door he thought that a substitute for the king's attorney, who would be seen walking with precipitous steps, might disturb the repose of a whole city; he resumed his usual pace, which was all masterful.

À sa porte, il aperçut dans l’ombre comme un blanc fantôme qui l’attendait debout et immobile. |at his|||caught|in|the shadow||||ghost|||standing|| ||||zag||||||||||| At his door, he saw in the shadows like a white ghost waiting for him standing motionless.

C’était la belle fille catalane, qui, n’ayant pas de nouvelles d’Edmond, s’était échappée à la nuit tombante du Pharo pour venir savoir elle-même la cause de l’arrestation de son amant. ||||Catalan||not having||||||escaped||||falling|||||||||||the arrest||| ||||||geen hebbend|||||||||||||||||||||||| It was the Catalan girl, who, having no news of Edmond, had escaped the nightfall of the Pharo to come and know for herself the cause of the arrest of her lover.

À l’approche de Villefort, elle se détacha de la muraille contre laquelle elle était appuyée et vint lui barrer le chemin. ||||||detached|||wall|||||leaned||came||bar|| ||||||||||||||||||blockera|| As Villefort approached, she detached herself from the wall against which she was leaning and came to bar her path.

Dantès avait parlé au substitut de sa fiancée, et Mercédès n’eut point besoin de se nommer pour que Villefort la reconnût. |||to the|substitute||his||||had|||||name|||||recognized Dantès had spoken to his fiancee's substitute, and Mercédès did not need to name himself for Villefort to recognize her. Il fut surpris de la beauté et de la dignité de cette femme, et lorsqu’elle lui demanda ce qu’était devenu son amant, il lui sembla que c’était lui l’accusé, et que c’était elle le juge. |was||||beauty|||||||||when she||||was|become||||him|||||the accused||||||judge He was surprised at the beauty and dignity of this woman, and when she asked him what had become of her lover, it seemed to him that he was the accused, and that she was the judge.

«L’homme dont vous parlez, dit brusquement Villefort, est un grand coupable, et je ne puis rien faire pour lui, mademoiselle.» |whom||||abruptly|||||guilty|||can (with 'pouvoir')|can||||| "The man you speak of," said Villefort abruptly, "is a great culprit, and I can do nothing for him, mademoiselle."

Mercédès laissa échapper un sanglot, et, comme Villefort essayait de passer outre, elle l’arrêta une seconde fois. Mercedes||escaped||sob||||tried|||over||stopped||| ||||snik, snikbui, snikken|||||||verder gaan||||| ||||snyftning|||||||||||| Mercedes let out a sob, and, as Villefort tried to get over it, she stopped him a second time.

«Mais où est-il du moins, demanda-t-elle, que je puisse m’informer s’il est mort ou vivant? ||is|||||||||can (subjunctive)|inform me|||||living "But where is it at least," she asked, "that I can inquire whether he is dead or alive?

—Je ne sais, il ne m’appartient plus», répondit Villefort. |||||belongs to me|||Villefort "I don't know, it no longer belongs to me," replied Villefort.

Et, gêné par ce regard fin et cette suppliante attitude, il repoussa Mercédès et rentra, refermant vivement la porte, comme pour laisser dehors cette douleur qu’on lui apportait. |embarrassed|||look||||supplicating|||pushed|||went back|closing|||||||outside||pain|||brought And, embarrassed by this fine look and this supplicating attitude, he pushed back Mercedes and came back, closing the door quickly, as if to let out the pain that was brought to him.

Mais la douleur ne se laisse pas repousser ainsi. |||||||repel| But the pain can not be pushed back like that. Comme le trait mortel dont parle Virgile, l’homme blessé l’emporte avec lui. ||trait|mortal|with which||Virgil||wounded|carries it|| |||dödlig|||Virgile||||| Wie der tödliche Strich, von dem Vergil spricht, nimmt der verletzte Mensch ihn mit sich. Like the mortal trait of which Virgil speaks, the wounded man carries it with him. Как смертельная черта, о которой говорит Вирджил, раненый несет ее с собой. Villefort rentra, referma la porte, mais arrivé dans son salon les jambes lui manquèrent à son tour; il poussa un soupir qui ressemblait à un sanglot, et se laissa tomber dans un fauteuil. |entered||||||||||legs||failed|||||sighed||sigh||resembled|||sob||||fall|||armchair ||||||||||||||||||||zucht|||||||||||| Villefort ging zurück und schloss die Tür, aber als er in seinem Salon ankam, versagten ihm die Beine. Villefort returned, closed the door, but having arrived in his salon, his legs failed him; he sighed like a sob, and dropped into an armchair.

Alors, au fond de ce cœur malade naquit le premier germe d’un ulcère mortel. Then|in the|bottom||||sick|was born|||germ||ulcer|mortal ||||||||||frö||sår| Dann entstand in der Tiefe dieses kranken Herzens der erste Keim eines tödlichen Geschwürs. Then, in the depths of this sick heart, the first germ of a deadly ulcer was born. Cet homme qu’il sacrifiait à son ambition, cet innocent qui payait pour son père coupable, lui apparut pâle et menaçant, donnant la main à sa fiancée, pâle comme lui, et traînant après lui le remords, non pas celui qui fait bondir le malade comme les furieux de la fatalité antique, mais ce tintement sourd et douloureux qui, à de certains moments, frappe sur le cœur et le meurtrit au souvenir d’une action passée, meurtrissure dont les lancinantes douleurs creusent un mal qui va s’approfondissant jusqu’à la mort. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||sondement douloureux|||||||||||||||||||||meurtrit|||douleurs lancinantes|||||||||| This|man|that he|sacrificed|||ambition||||paid||||guilty||appeared|pale||threatening|giving||||||||||dragging|after|||remorse|||that|that|does|recoil|the|sick|as|the|furious|of|the|fatality|||this|tinkling|dull|and|painful|who|to||some|moments|strikes|with|the|||the|injures|to|memory|of a|action|past|bruise|that|the|agonizing|pains|deepen|||||deepening|until|| ||||||||onschuldige|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||||||||||traînant||||||||||||||||||||||klang|||||||||||||||meurtrit - sårar||||||sår|||värkande smärtor||gräver|||||||| This man whom he sacrificed to his ambition, that innocent man who paid for his guilty father, appeared to him pale and menacing, giving his bride's hand, pale as he was, and dragging remorse after him, not the one who made the as sick as the fury of ancient fatality, but that dull and painful clanging which, at certain moments, strikes the heart and bruises it at the memory of a past action, a bruising of which the throbbing pains dig up an evil which is going to deepen until death.

Alors il y eut dans l’âme de cet homme encore un instant d’hésitation. |||was||the soul|||||||hesitation Then there was in the soul of this man another moment of hesitation. Тогда в душе этого человека был еще один момент нерешительности. Déjà plusieurs fois il avait requis, et cela sans autre émotion que celle de la lutte du juge avec l’accusé, la peine de mort contre les prévenus; et ces prévenus, exécutés grâce à son éloquence foudroyante qui avait entraîné ou les juges ou le jury, n’avaient pas même laissé un nuage sur son front, car ces prévenus étaient coupables, ou du moins Villefort les croyait tels. |several||||required||||||||||struggle||judge|||||||||accused|||accused|executed|thanks||||devastating|||influenced|||judges|||jury|had not|||||cloud||||||accused|were|guilty||of the|less||the|believed|such |||||||||||||||||||||||||||||||||||blixtrande retorik|||drivit||||||||||||||||||||||||||| Several times he had demanded, without any other emotion than that of the judge's struggle with the accused, the death sentence against the accused; and these defendants, executed thanks to his lightning eloquence which had led either the judges or the jury, had not even left a cloud on his forehead, for these defendants were guilty, or at least Villefort believed them such. Несколько раз он требовал, без каких-либо других эмоций, кроме чувства борьбы судьи с обвиняемыми, смертного приговора против обвиняемого; и эти обвиняемые, казненные благодаря его молниеносному красноречию, которое привело либо к судьям, либо к присяжным, даже не оставили облаков на лбу, поскольку эти обвиняемые были виновны, или, по крайней мере, Вильфор считал их такими.

Mais, cette fois, c’était bien autre chose: cette peine de la prison perpétuelle, il venait de l’appliquer à un innocent, un innocent qui allait être heureux, et dont il détruisait non seulement la liberté, mais le bonheur: cette fois, il n’était plus juge, il était bourreau. But|this|time||||||pain||||perpetual||was||apply|||||||||||whose||destroyed|||||||happiness||||||judge|||executioner But this time, it was quite another thing: this sentence of life imprisonment, he had just applied to an innocent, an innocent who was going to be happy, and whose freedom he was destroying not only, but his happiness: this times he was no longer a judge, he was an executioner.

En songeant à cela, il sentait ce battement sourd que nous avons décrit, et qui lui était inconnu jusqu’alors, retentissant au fond de son cœur et emplissant sa poitrine de vagues appréhensions. ||||||||||||||||||||||||||emplissant||||| |thinking||||||beating|dull|||have||||him||unknown|until then|resounding|in|bottom|of|his|||filling|its|chest|of|waves|apprehensions |||||||dunkande hjärtslag||||||||||||dånande|||||||||||| Thinking of this, he felt that muffled beat that we have described, which was unknown to him until then, resounding in his heart and filling his chest with vague apprehensions. Размышляя об этом, он чувствовал тот приглушенный удар, который мы описали и который до сих пор был ему неизвестен, звучащий в глубине его сердца и наполняющий его грудь смутными опасениями. C’est ainsi que, par une violente souffrance instinctive, est averti le blessé, qui jamais n’approchera sans trembler le doigt de sa blessure ouverte et saignante avant que sa blessure soit fermée. |||by|an||suffering|instinctive|is|warned||injured|||will approach|without|tremble||finger|||wound|||bleeding|before|that|its|wound|is|closed Thus, by a violent instinctive suffering, the wounded person is warned, who will never approach without trembling the finger of his wound open and bleeding before his wound is closed. Таким образом, из-за сильного инстинктивного страдания раненого предупреждают, который никогда не приблизится, не дрогнув пальцем раны и не истекая кровью, пока рана не будет закрыта.

Mais la blessure qu’avait reçue Villefort était de celles qui ne se ferment pas, ou qui ne se ferment que pour se rouvrir plus sanglantes et plus douloureuses qu’auparavant. But||injury||received||||those||||heal||||||heal||||reopen||bloody|||painful|than before ||||||||||||||||||||||opnieuw openen|||||| But the wound that Villefort had received was one of those that do not close, or that close only to open up again more bloody and more painful than before.

Si, dans ce moment, la douce voix de Renée eût retenti à son oreille pour lui demander grâce; si la belle Mercédès fût entrée et lui eût dit: «Au nom du Dieu qui nous regarde et qui nous juge, rendez-moi mon fiancé», oui, ce front à moitié plié sous la nécessité s’y fût courbé tout à fait, et de ses mains glacées eût sans doute, au risque de tout ce qui pouvait en résulter pour lui, signé l’ordre de mettre en liberté Dantès; mais aucune voix ne murmura dans le silence, et la porte ne s’ouvrit que pour donner entrée au valet de chambre de Villefort, qui vint lui dire que les chevaux de poste étaient attelés à la calèche de voyage. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||harnachés|||voiture de voyage|| |||||sweet||||had|resounded||||||||||||would (with 'eût')|entered|||would have|||name|||||||||judges|grant|||fiancé|||||half|bent|||||would|bent||||||||glacées |had|without||to the|risk|||||||result|||signed|||set|||||no|||murmured||||||||||||||valet||||||came|||||horses||post office|were|harnessed|||carriage|| ||||||||||återljuda||||||||||||||||||||||||||||||||||||||böjd||||||||||||||frusna||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||var|hästarna var spända|||kalesch|| If, at that moment, Renee's sweet voice should have sounded in his ear to beg for mercy; if the beautiful Mercedes had come in and told her: "In the name of the God who looks at us and judges us, turn me in my fiance", yes, that forehead, half folded under the necessity, had bent itself completely, and with his icy hands would, without any doubt, at the risk of all that might result for him, sign the order to release Dantes; but no voice murmured in silence, and the door opened only to admit Villefort's valet de chambre, who came to tell him that the post-horses were hitched to the carriage. Если в этот момент сладкий голос Рене должен был прозвучать в его ухе, чтобы просить пощады; если бы красивый Мерседес вошел и сказал ей: «Во имя Бога, который смотрит на нас и судит нас, верни мне мою невесту», да, этот лоб, наполовину сложенный при необходимости, согнулся совсем, и его ледяные руки, без сомнения, рискуют всем, что может для него привести, подписать приказ об освобождении Дантеса; но ни один голос не прошептал в тишине, и дверь открылась только для того, чтобы впустить камердинера Вильфорта, который пришел сказать ему, что пост-лошадей прицепили к карете.

Villefort se leva, ou plutôt bondit, comme un homme qui triomphe d’une lutte intérieure, courut à son secrétaire, versa dans ses poches tout l’or qui se trouvait dans un des tiroirs, tourna un instant effaré dans la chambre, la main sur son front, et articulant des paroles sans suite; puis enfin, sentant que son valet de chambre venait de lui poser son manteau sur les épaules, il sortit, s’élança en voiture, et ordonna d’une voix brève de toucher rue du Grand-Cours, chez M. de Saint-Méran. Villefort||took||rather|bounded|||||triumph||struggle|internal|ran||||poured|||pockets||the gold|||||||drawers|turned|||dismayed||||||||||articulating|of the||without|incoherent|then|finally|feeling|||valet|||came||||his|coat|||shoulders|||rushed||car||ordered|||brief|||||||at|||| |||||hoppade|||||||||||||||||||||||||||||förskräckt|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Villefort rose, or rather jumped, like a man who triumphs over an internal struggle, ran to his secretary, poured into his pockets all the gold that was in one of the drawers, turned for a moment in the room, on his forehead, and articulating words without continuation; then finally, feeling that his valet had just put his coat on his shoulders, he went out, rushed in a carriage, and ordered in a short voice to touch rue du Grand-Cours, at the house of M. de Saint-Meran .

Le malheureux Dantès était condamné. |unhappy|||condemned The unfortunate Dantes was condemned.

Comme l’avait promis M. de Saint-Méran, Villefort trouva la marquise et Renée dans le cabinet. |||||||||||||in||cabinet As M. de Saint-Meran had promised, Villefort found the Marquise and Renee in the cabinet. En apercevant Renée, le jeune homme tressaillit; car il crut qu’elle allait lui demander de nouveau la liberté de Dantès. |noticing|||||started with surprise|||thought|||||||||| |||||||||trottnade|||||||||| On seeing Renée, the young man started; for he thought she was going to ask him again for Dantes' freedom. Mais, hélas! |alas But unfortunately! il faut le dire à la honte de notre égoïsme, la belle jeune fille n’était préoccupée que d’une chose: du départ de Villefort. |must|it||||shame|||selfishness||||||preoccupied||||||| it must be said to the shame of our selfishness, the beautiful girl was only concerned about one thing: the departure of Villefort.

Elle aimait Villefort, Villefort allait partir au moment de devenir son mari. ||||was going||||||| She loved Villefort, Villefort was going to leave when she became her husband. Villefort ne pouvait dire quand il reviendrait, et Renée, au lieu de plaindre Dantès, maudit l’homme qui, par son crime, la séparait de son amant. ||could||||would return||||place||pity||cursed|||||||separated|from|| |||||||||||||||||||||skilde||| Villefort could not tell when he would come back, and Renee, instead of pitying Dantes, cursed the man who, by his crime, separated her from her lover.

Que devait donc dire Mercédès! |must|therefore||Mercedes What then should Mercédès say!

La pauvre Mercédès avait retrouvé, au coin de la rue de la Loge, Fernand, qui l’avait suivie; elle était rentrée aux Catalans, et mourante, désespérée, elle s’était jetée sur son lit. |poor|||reunited||corner||||||Loge|||||||returned|||and|dying|desperate||had settled|thrown|on|her|had returned |||||||||||||||||||||||dödande||||||| Poor Mercedes had found, at the corner of the Rue de la Loge, Fernand, who had followed her; she had returned to the Catalans, and, dying, desperate, she had thrown herself on her bed. Devant ce lit, Fernand s’était mis à genoux, et pressant sa main glacée, que Mercédès ne songeait pas à retirer, il la couvrait de baisers brûlants que Mercédès ne sentait même pas. Before|||||put||knees||pressing|||icy||||was thinking|||remove|||covered||kisses|burning|||||| ||||||||||||||||||||||täckte||kyssar||||||| In front of this bed, Fernand had knelt down, and pressing his cold hand, which Mercedes did not think of withdrawing, he covered it with burning kisses that Mercedes did not even feel.

Elle passa la nuit ainsi. She spent the night like this. La lampe s’éteignit quand il n’y eut plus d’huile: elle ne vit pas plus l’obscurité qu’elle n’avait vu la lumière, et le jour revint sans qu’elle vît le jour. |lamp|went out||||had||of oil|||saw||||||saw||||||returned|||saw|| The lamp went out when there was no more oil: it saw the darkness no more than it had seen the light, and the day returned without it seeing the light of day.

La douleur avait mis devant ses yeux un bandeau qui ne lui laissait voir qu’Edmond. |||placed|in front||||bandage|||||see| ||||||||||||lät|| The pain had put a blindfold before his eyes that only let him see Edmond.

«Ah! vous êtes là! you are there! dit-elle enfin, en se retournant du côté de Fernand. |||||turning||side|| she said at last, turning to Fernand's side.

—Depuis hier je ne vous ai pas quittée», répondit Fernand avec un soupir douloureux. Since||||||||||||sigh|painful "Since yesterday I have not left you," answered Fernand with a sigh.

M. Morrel ne s’était pas tenu pour battu: il avait appris qu’à la suite de son interrogatoire Dantès avait été conduit à la prison; il avait alors couru chez tous ses amis, il s’était présenté chez les personnes de Marseille qui pouvaient avoir de l’influence, mais déjà le bruit s’était répandu que le jeune homme avait été arrêté comme agent bonapartiste, et comme, à cette époque, les plus hasardeux regardaient comme un rêve insensé toute tentative de Napoléon pour remonter sur le trône, il n’avait trouvé partout que froideur, crainte ou refus, et il était rentré chez lui désespéré, mais avouant cependant que la position était grave et que personne n’y pouvait rien. |Morrel||had||held||defeated|||learned|||after||||||||||||||run|with||||||presented|with|||||||have||||||rumor||spread||||||||||||||this||||risky|were looking|||dream|insane||attempt||||remonter|||||||everywhere||coolness|fear||refus||||returned|with||desperate||admitting|however||||||||||could| |||||stått emot||slagen|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||erkännande|||||||||||| Mr. Morrel had not been beaten; he had learned that, after his interrogation, Dantes had been taken to prison; he had then run to all his friends, he had introduced himself to the people of Marseilles who could have influence, but already the rumor had spread that the young man had been arrested as a Bonapartist agent, and as, at at that time, the most risky regarded as a foolish dream any attempt by Napoleon to return to the throne, he had found everywhere coldness, fear or refusal, and he had returned home desperate, but admitting however that the position was serious and that nobody could do anything about it. М. Моррель не был избит, он узнал, что после допроса Дантеса посадили в тюрьму; он тогда побежал ко всем своим друзьям, он познакомился с людьми Марселя, которые могли иметь влияние, но уже распространился слух о том, что молодого человека арестовали в качестве агента бонапартистов, и, поскольку В то время самым рискованным считался глупым мечтом о попытке Наполеона вернуться на трон, он повсюду чувствовал холод, страх или отказ, и он вернулся домой в отчаяние, но признал, однако, что положение было серьезным и что никто ничего не мог с этим поделать.

De son côté, Caderousse était fort inquiet et fort tourmenté: au lieu de sortir comme l’avait fait M. Morrel, au lieu d’essayer quelque chose en faveur de Dantès, pour lequel d’ailleurs il ne pouvait rien, il s’était enfermé avec deux bouteilles de vin de cassis, et avait essayé de noyer son inquiétude dans l’ivresse. ||side|Caderousse||||||tormented||place|||||||||place|||||||||whom|moreover||||||had||||bottles||wine||cassis|||||drown||||the intoxication ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||svartvinbär|||||dränka|||| For his part, Caderousse was very anxious and tormented; instead of going out, as M. Morrel had done, instead of trying something in favor of Dantes, for which, moreover, he could do nothing. was locked up with two bottles of blackcurrant wine, and had tried to drown his anxiety in drunkenness. Mais, dans l’état d’esprit où il se trouvait, c’était trop peu de deux bouteilles pour éteindre son jugement; il était donc demeuré, trop ivre pour aller chercher d’autre vin, pas assez ivre pour que l’ivresse eût éteint ses souvenirs, accoudé en face de ses deux bouteilles vides sur une table boiteuse, et voyant danser, au reflet de sa chandelle à la longue mèche, tous ces spectres, qu’Hoffmann a semés sur ses manuscrits humides de punch, comme une poussière noire et fantastique. |||of mind|||||||||two|bottles||extinguish||judgment||||remained||drunk||||||||drunk||that|the intoxication|would|extinguish||memories|leaning|in|||||bottles|empty|on|||rickety|and|seeing|dance|in|reflection|of||candle|to||long|wick|all|these|spectres|Hoffmann|has|sown||his|manuscripts|damp|of|punch|like||dust|black|and|fantastic |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||lutande|||||||||||||||||||ljus|||||||||||||||||||damm||| But in the state of mind in which he was, it was too little of two bottles to extinguish his judgment; he had remained, too drunk to fetch any other wine, not drunk enough for the drunkenness to extinguish his memories, leaning against his two empty bottles on a lame table, and seeing dancing, with the reflection of his candle in the long run, all these specters, which Hoffmann sowed on his wet manuscripts of punch, like a black and fantastic dust. Но в том состоянии, в котором он находился, двух бутылок было слишком мало, чтобы погасить его суждение; он остался, слишком пьяный, чтобы пойти за другим вином, не настолько, чтобы пьянство погасило его воспоминания, прислонившись к своим двум пустым бутылкам на хромом столе и увидев танец с отражением своей свечи в конце концов, все эти призраки, которые Гофман сеял на своих влажных рукописных ударах, как черная и фантастическая пыль.

Danglars, seul, n’était ni tourmenté ni inquiet; Danglars même était joyeux, car il s’était vengé d’un ennemi et avait assuré, à bord du  Pharaon , sa place qu’il craignait de perdre; Danglars était un de ces hommes de calcul qui naissent avec une plume derrière l’oreille et un encrier à la place du cœur; tout était pour lui dans ce monde soustraction ou multiplication, et un chiffre lui paraissait bien plus précieux qu’un homme, quand ce chiffre pouvait augmenter le total que cet homme pouvait diminuer. |alone|was not|nor|tormented||||||joyful||||avenged|||||||||||||feared||||||||||||are born|||pen|behind||||inkwell||||||||||in|it||subtraction||multiplication|||figure||seemed|||precious|that||||figure||increase||||||could|diminish |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||föds||||||||bläckhorn|||||||||||||subtraktion|||||||||||||||||||||||| Danglars, alone, was neither tormented nor anxious; Danglars himself was happy, for he had avenged himself on an enemy, and assured him on board Pharaoh his place, which he feared to lose; Danglars was one of those men of calculation who are born with a feather behind the ear and an inkwell instead of the heart; everything was for him in this subtraction or multiplication world, and a figure seemed to him much more precious than a man, when this figure could increase the total that this man could diminish.

Danglars s’était donc couché à son heure ordinaire et dormait tranquillement. Danglars|||gone to bed||||||was sleeping| Danglars had therefore gone to bed at his usual time and was sleeping peacefully.

Villefort, après avoir reçu la lettre de M. de Salvieux, embrassé Renée sur les deux joues, baisé la main de Mme de Saint-Méran, et serré celle du marquis, courait la poste sur la route d’Aix. ||have|received|||||||embraced|||||cheeks|kissed|the||||||||shaken|that||marquis|was running||post office|||road|of Aix ||||||||||kysste||||||kyssat|||||||||||||||||||till Aix Villefort, after having received M. de Salvieux's letter, kissed Renee on both cheeks, kissed Madame de Saint-Meran's hand, and pressed the marquis's hand, ran the post on the road to Aix.

Le père Dantès se mourait de douleur et d’inquiétude. ||||was dying||||of worry Father Dantes was dying of pain and anxiety.

Quant à Edmond, nous savons ce qu’il était devenu. As for||||knew||||become As for Edmond, we know what he had become.