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Bram Stoker - Dracula, Part (40)

Part (40)

Je me levai et m'inclinai, et il s'approcha de moi; un homme de corpulence moyenne, solidement bâti, avec les épaules en retrait sur un buste large et profond, et un cou fermement planté dans le tronc, comme la tête sur le cou. Le maintien de la tête désigne immédiatement un homme de savoir et de pouvoir; la tête est noble, bien proportionnée, avec un crâne large à l'arrière des oreilles. Le visage, rasé de près, montre un menton dur et carré, une grande bouche résolue et mobile, un nez d'une taille respectable, plutôt droit, mais avec des narines petites et sensibles, qui semblent s'agrandir lorsque les épais sourcils broussailleux se froncent et que la bouche se serre. Le front est large et beau, presque droit à sa naissance, puis fuyant par deux bosses parallèles, un front formé de telle façon que ses cheveux roux ne peuvent en aucun cas tomber sur lui, mais tombent naturellement en arrière ou sur les côtés. Il a de grands yeux d'un bleu sombre, très écartés, tour à tour vifs, tendres ou fermes, selon le cours de ses pensées. Il me dit : « Mrs Harker, je présume ? » Je m'inclinai pour acquiescer. « Vous étiez bien Mina Murray ? » Encore une fois, j'acquiescai. « C'est Mina Murray que je suis venu voir, l'amie de cette pauvre petite Lucy Westenra. Madame Mina, je viens de la part des morts. » •Sir, dis-je, vous ne pourriez avoir de meilleures recommandations auprès de moi que d'avoir été un ami et un protecteur de Lucy Westenra. » Et je lui tendis ma main. Il la prit et dit tendrement : « Oh, Madame Mina, je savais que je pouvais compter sur la bonté de l'amie de cette pauvre et pure jeune fille, mais je ne savais pas à quel point. » Il finit son discours par une révérence courtoise. Je lui demandai la raison de sa visite, si bien qu'il entra dans le vif du sujet : « J'ai lu vos lettres à Miss Lucy. Pardonnez-moi, mais je me devais de commencer mon enquête quelque part, et il n'y avait personne à qui poser des questions. Je sais que vous étiez auprès d'elle à Whitby. Elle a tenu, de loin en loin, un journal - n'ayez pas l'air surpris, Madame Mina - elle ne l'a commencé qu'après votre départ, en s'inspirant de votre exemple - et dans ce journal elle fait référence à une crise de somnambulisme au sujet de laquelle elle écrit que vous l'avez sauvée. C'est donc mû par une grande perplexité que je suis venu à vous, afin de vous demander si vous seriez assez bonne pour me dire tout ce dont vous pouvez vous souvenir à ce sujet. « « Oui, je crois pouvoir, Docteur Van Helsing, tout vous raconter à ce propos. » « Ah, alors cela signifie que vous avez une bonne mémoire des faits, des détails ? Ce n'est pas toujours le cas des jeunes femmes. » « Non, docteur, mais j'ai tout consigné par écrit. Je peux vous montrer, si vous le voulez. » « Oh, Madame Mina, je vous en serais très reconnaissant, vous me feriez un grand honneur. » Je ne résistai pas à la tentation de me moquer un peu de lui - je crois qu'il s'agit d'un reste de la saveur de la pomme originelle, qui reste dans nos bouches - et lui tendis donc les notes sténographiques. Il s'en saisit avec un salut reconnaissant, et dit : « Puis-je le lire ? » « SI vous le souhaitez », répondis-je aussi ingénument que possible. Il l'ouvrit, et pendant un instant son visage se défit. Puis il se leva, et s'inclina. « Oh, intelligente femme ! dit-il. Je savais depuis longtemps que M. Jonathan était un homme extrêmement prévoyant, mais, regardez, sa femme se révèle être son meilleur atout. Me feriez-vous l'honneur de m'aider à le lire ? Hélas, je ne connais pas la sténographie. » A cet instant ma petite plaisanterie était terminée, et j'en avais presque honte; aussi je pris la copie dactylographiée de mon panier à ouvrage et la lui tendis. « Pardonnez-moi, dis-je. Je n'ai pas pu m'en empêcher; mais je m'étais dit que vous veniez certainement me poser de questions au sujet de Lucy, et comme vous n'avez sans doute pas le temps d'attendre - je sais que votre temps doit être précieux - j'ai pris la précaution de le taper à la machine pour vous. » Il le prit et ses yeux scintillèrent. « Vous êtes si bonne », dit-il. « Puis-je le lire maintenant ? J'aurai sans doute des questions à vous poser quand j'aurai terminé ma lecture. » « J'insiste, dis-je, pour que vous le lisiez pendant que je commande le déjeuner, et alors vous pourrez me poser des questions tout en mangeant. » Il s'inclina et s'installa dans une chaise, afin d'avoir la lumière dans son dos, et s'absorba dans sa lecture, pendant que j'allais donner mes instructions pour le repas, dans le but principal de ne pas le déranger. Quand je revins, je le trouvai en train de faire les cent pas dans la pièce, son visage tout flambant d'excitation. Il se rua vers moi et prit mes deux mains dans les siennes. « Oh Madame Mina », dit-il. « Comment puis-je vous témoigner ma reconnaissance ? Ce papier est un rayon de soleil. Il m'ouvre une porte. Je suis étourdi, je suis ébloui de tant de lumière, malgré des nuages qui roulent derrière la lumière sans cesse. Mais cela, vous ne pouvez pas le comprendre. Oh, mais je vous suis infiniment reconnaissant, intelligente femme. Madame - il dit cela avec beaucoup de solennité - si jamais Abraham Van Helsing peut faire quelque chose pour vous ou pour les vôtres, j'espère que vous me le ferez savoir. Cela me sera un plaisir et un délice de vous servir en tant qu'ami; mais tout ce que j'ai appris, toutes mes compétences, seront utilisés pour vous et ceux que vous aimez. Il y a des ténèbres dans la vie, et il y a des lumières; vous êtes l'une des lumières. Vous aurez une vie heureuse et bonne, et votre mari sera béni à travers vous. » « Mais, docteur, voici des louanges très excessives - vous ne me connaissez pas ! » « Je ne vous connais pas ! Moi, qui suis vieux, et qui ai étudié les hommes et les femmes durant toute ma vie; moi, qui ai fait du cerveau, et de tout ce qui lui appartient, et de tout ce qui en découle, ma spécialité ! Moi qui ai lu votre journal que vous aviez si bien retranscrit à mon intention, et qui respire la vérité à chaque ligne… Moi, qui ai lu votre si douce lettre à Lucy, dans laquelle vous racontiez votre mariage et votre foi, je ne vous connais pas ! Oh, Madame Mina, les femmes bonnes dévoilent toute leur vie, à chaque jour, à chaque heure, à chaque minute, afin que les anges puissent la lire - et nous, hommes de

science, nous avons en quelque sorte les yeux des anges. Votre mari est d'une noble nature, et c'est également votre cas, car vous avez la foi, et la foi ne peut se trouver dans une nature méchante. Et votre mari - parlez-moi de lui. Va-t-il tout à fait bien ? Est-ce que sa fièvre est totalement tombée, est-il fort et plein de courage ? « Je vis là une ouverture pour parler de Jonathan, et je dis : « Il était presque rétabli, mais il a été bouleversé par la mort de Mister Hawkins. » Il m'interrompit : « Oh oui, je sais, je sais, j'ai lu vos deux dernières lettres ». Je continuai : « Je crois que c'est cela qui l'a perturbé, car quand nous étions en ville jeudi dernier, il a eu une sorte de crise. » « Une crise, si peu de temps après une fièvre cérébrale ! Cela n'est pas bon. De quelle sorte de crise s'agissait-il ? » « Il a cru voir quelqu'un qui lui rappelait quelque chose de terrible, cette chose justement qui l'a conduit à sa fièvre cérébrale. » Et alors, je me suis sentie submergée par tout cela - la compassion pour Jonathan, l'horreur de ce qu'il avait vécu, le mystère terrifiant de son journal, et la peur qui s'est abattue sur moi depuis, tout a fondu sur moi comme un tourbillon. J'ai dû me montrer hystérique, car je me suis jetée à genoux et l'ai entouré de mes bras, en le suppliant de soigner mon mari. Il me prit les mains et me releva, me fit asseoir sur le sofa, et s'assit à côté de moi ; et, tout en tenant ma main, il me dit avec une infinie gentillesse : « Mon existence est stérile et solitaire, et si chargée de travail que je n'ai guère eu le temps de cultiver des amitiés; mais depuis que j'ai été convoqué ici par mon ami John Seward, j'ai rencontré tant d'excellentes personnes et tant de noblesse que je ressens plus que jamais - et elle ne fait que croître avec l'âge - la solitude de ma vie. Croyez-moi, je viens ici plein de respect pour vous, et vous m'avez donné l'espoir - pas l'espoir d'aboutir dans mes recherches, mais l'espoir qu'il reste des femmes bonnes pour rendre la vie heureuse - des femmes bonnes, dont la vie et la vérité seront des leçons merveilleuses pour les enfants à naître. Je suis heureux, heureux, de pouvoir vous être utile, car si la souffrance qui afflige votre mari se trouve justement dans mon rayon d'études et d'expériences, je vous jure que je ferai, avec joie, TOUT ce qu'il m'est possible de faire pour rendre sa vie forte et virile, et la vôtre, heureuse. Maintenant vous devez déjeuner. Vous êtes surmenée et peut-être hyper-anxieuse. Votre époux Jonathan n'aimerait pas vous voir si pâle, et le contrarier dans son amour ne lui ferait pas de bien. Aussi, pour son bien, vous devez manger et sourire. Vous m'avez tout dit à propos de Lucy, aussi nous n'en parlerons plus, de peur de vous affliger. Je resterai à Exeter cette nuit, car je veux bien réfléchir à tout ce que vous m'avez communiqué, et quand j'aurai médité suffisamment, je vous poserai mes questions, si vous me le permettez. Et vous me direz également ce qu'il en est du trouble de Jonathan, mais pas encore. Pour le moment, vous devez manger. Après, vous me direz tout. Après le repas, quand nous revînmes au salon, il me dit : « Et maintenant, racontez-moi ce qui est arrivé à Jonathan. » Quand il s'agit de parler à ce grand érudit, je commençai à craindre qu'il ne me prît pour une pauvre idiote, et Jonathan, pour un fou - ce journal est tellement étrange - et j'hésitai à me lancer. Mais il était si attentionné et si bon, de plus, il avait promis de m'aider, et je lui faisais confiance, aussi je lui dis :

« Docteur Van Helsing, ce que j'ai à vous dire est si troublant que vous ne devez pas vous moquer de moi, ni de mon mari. J'ai été, depuis hier, dans une sorte de fièvre du doute; vous devez être indulgent, et ne pas me juger stupide pour avoir cru ne serait-ce que la moitié de certaines de ces choses très étranges. » Il me rassura par ses manières autant que par ses mots quand il dit : « Oh, ma chère, si vous saviez à quel point l'affaire qui m'amène ici est étrange, ce serait à vous de rire. J'ai appris à ne pas mépriser les croyances de quiconque, quelque étranges qu'elles puissent paraître. J'ai essayé de conserver un esprit ouvert; et ce n'est pas grâce aux choses ordinaires de la vie, mais aux choses étranges, extraordinaires, aux choses qui vous font douter de votre propre santé mentale. » « Merci, merci mille fois ! Vous m'avez ôté un fardeau de l'esprit. Si vous le voulez bien, je vais vous donner quelque chose à lire. C'est long, mais je l'ai dactylographié entièrement. Cela vous expliquera mon trouble et celui de Jonathan. Il s'agit de la copie de son journal de voyage, où il a consigné tout ce qui est arrivé. Je n'ose rien vous en dire; vous le lirez vous même et vous jugerez par vous-même. Alors, quand nous nous reverrons, peut-être, vous serez assez bon pour me donner votre avis.

Part (40) Anteil (40) Part (40) Część (40) Parte (40)

Je me levai et m'inclinai, et il s'approcha de moi; un homme de corpulence moyenne, solidement bâti, avec les épaules en retrait sur un buste large et profond, et un cou fermement planté dans le tronc, comme la tête sur le cou. |||||||||||||||||||shoulders|||||||||||||||||||||| I rose and bowed, and he approached me; a man of medium build, solidly built, with shoulders set back on a broad, deep chest, and a neck firmly planted in the trunk, like the head on the neck. Mi alzai, mi inchinai e lui si avvicinò: un uomo di media corporatura, solido, con le spalle arretrate su un petto ampio e profondo, e il collo ben piantato nel tronco, come la testa sul collo. Le maintien de la tête désigne immédiatement un homme de savoir et de pouvoir; la tête est noble, bien proportionnée, avec un crâne large à l'arrière des oreilles. The posture of the head immediately indicates a man of knowledge and power; the head is noble, well-proportioned, with a broad skull behind the ears. La postura della testa indica immediatamente un uomo di conoscenza e potere; la testa è nobile, ben proporzionata, con un cranio largo dietro le orecchie. Le visage, rasé de près, montre un menton dur et carré, une grande bouche résolue et mobile, un nez d'une taille respectable, plutôt droit, mais avec des narines petites et sensibles, qui semblent s'agrandir lorsque les épais sourcils broussailleux se froncent et que la bouche se serre. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||thick|||||||||| The face, clean-shaven, shows a hard, square chin, a large, resolute and mobile mouth, a respectably sized nose, rather straight, but with small, sensitive nostrils, which seem to enlarge when the thick bushy eyebrows frown and the mouth tightens. Il viso è rasato, con un mento duro e squadrato, una bocca grande, decisa e mobile, e un naso di dimensioni rispettabili, piuttosto dritto, ma con narici piccole e sensibili che sembrano crescere quando le sopracciglia folte e cespugliose si aggrottano e la bocca si stringe. Le front est large et beau, presque droit à sa naissance, puis fuyant par deux bosses parallèles, un front formé de telle façon que ses cheveux roux ne peuvent en aucun cas tomber sur lui, mais tombent naturellement en arrière ou sur les côtés. ||||||||||||receding||||||||||||||||||||||||||||||| The forehead is broad and beautiful, almost straight at its birth, then receding by two parallel bumps, a forehead shaped in such a way that its red hair can in no way fall over it, but falls naturally back or to the sides. La fronte è ampia e bella, quasi dritta alla nascita, poi arretrata da due protuberanze parallele, una fronte modellata in modo tale che i capelli rossi non possono mai ricadere su di essa, ma cadono naturalmente all'indietro o ai lati. Il a de grands yeux d'un bleu sombre, très écartés, tour à tour vifs, tendres ou fermes, selon le cours de ses pensées. His large, dark-blue eyes are wide-set, alternately lively, tender or firm, depending on his train of thought. Ha grandi occhi blu scuro, distanziati, alternativamente vivaci, teneri o fermi, a seconda del corso dei suoi pensieri. Il me dit : « Mrs Harker, je présume ? » Je m'inclinai pour acquiescer. |||acquiesce « Vous étiez bien Mina Murray ? "You were Mina Murray, weren't you? "Lei era Mina Murray, non è vero? » Encore une fois, j'acquiescai. |||I acquiesced « C'est Mina Murray que je suis venu voir, l'amie de cette pauvre petite Lucy Westenra. Madame Mina, je viens de la part des morts. Madame Mina, I come from the dead. » •Sir, dis-je, vous ne pourriez avoir de meilleures recommandations auprès de moi que d'avoir été un ami et un protecteur de Lucy Westenra. » Et je lui tendis ma main. Il la prit et dit tendrement : « Oh, Madame Mina, je savais que je pouvais compter sur la bonté de l'amie de cette pauvre et pure jeune fille, mais je ne savais pas à quel point. |||||||||||||||||kindness||||||||||||||||| » Il finit son discours par une révérence courtoise. |||speech|||| Je lui demandai la raison de sa visite, si bien qu'il entra dans le vif du sujet : « J'ai lu vos lettres à Miss Lucy. I asked him the reason for his visit, so he got to the heart of the matter: "I've read your letters to Miss Lucy. Pardonnez-moi, mais je me devais de commencer mon enquête quelque part, et il n'y avait personne à qui poser des questions. Forgive me, but I had to start my investigation somewhere, and there was no one to ask. Je sais que vous étiez auprès d'elle à Whitby. I know you were with her in Whitby. Elle a tenu, de loin en loin, un journal - n'ayez pas l'air surpris, Madame Mina - elle ne l'a commencé qu'après votre départ, en s'inspirant de votre exemple - et dans ce journal elle fait référence à une crise de somnambulisme au sujet de laquelle elle écrit que vous l'avez sauvée. She has kept a diary from time to time - don't look surprised, Madame Mina - she only started it after you left, inspired by your example - and in it she refers to a sleepwalking attack about which she writes that you saved her. C'est donc mû par une grande perplexité que je suis venu à vous, afin de vous demander si vous seriez assez bonne pour me dire tout ce dont vous pouvez vous souvenir à ce sujet. ||driven (with 'par')|||||||||||||||||||||||||||||||| So it's with great perplexity that I've come to you, to ask if you'd be good enough to tell me all you can remember about it. « « Oui, je crois pouvoir, Docteur Van Helsing, tout vous raconter à ce propos. » « Ah, alors cela signifie que vous avez une bonne mémoire des faits, des détails ? "Ah, so that means you have a good memory for facts, details? Ce n'est pas toujours le cas des jeunes femmes. » « Non, docteur, mais j'ai tout consigné par écrit. |||||recorded|| "No, Doctor, but I've written it all down. Je peux vous montrer, si vous le voulez. » « Oh, Madame Mina, je vous en serais très reconnaissant, vous me feriez un grand honneur. » Je ne résistai pas à la tentation de me moquer un peu de lui - je crois qu'il s'agit d'un reste de la saveur de la pomme originelle, qui reste dans nos bouches - et lui tendis donc les notes sténographiques. "I couldn't resist the temptation to poke a little fun at him - I think it's a remnant of the original apple flavor that remains in our mouths - and so handed him the shorthand notes. Il s'en saisit avec un salut reconnaissant, et dit : « Puis-je le lire ? He seized it with a grateful bow, and said, "May I read it? » « SI vous le souhaitez », répondis-je aussi ingénument que possible. |||||||ingenuously|| Il l'ouvrit, et pendant un instant son visage se défit. He opened it, and for a moment his face fell. Puis il se leva, et s'inclina. « Oh, intelligente femme ! dit-il. Je savais depuis longtemps que M. Jonathan était un homme extrêmement prévoyant, mais, regardez, sa femme se révèle être son meilleur atout. I've known for a long time that Mr. Jonathan was an extremely far-sighted man, but, look, his wife is proving to be his best asset. Me feriez-vous l'honneur de m'aider à le lire ? Hélas, je ne connais pas la sténographie. » A cet instant ma petite plaisanterie était terminée, et j'en avais presque honte; aussi je pris la copie dactylographiée de mon panier à ouvrage et la lui tendis. « Pardonnez-moi, dis-je. Je n'ai pas pu m'en empêcher; mais je m'étais dit que vous veniez certainement me poser de questions au sujet de Lucy, et comme vous n'avez sans doute pas le temps d'attendre - je sais que votre temps doit être précieux - j'ai pris la précaution de le taper à la machine pour vous. |||||prevent|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| I couldn't help myself; but I figured you were bound to come asking about Lucy, and as you probably don't have time to wait - I know your time must be precious - I took the precaution of typing it out for you. » Il le prit et ses yeux scintillèrent. ||||||sparkled "He took it and his eyes sparkled. « Vous êtes si bonne », dit-il. « Puis-je le lire maintenant ? J'aurai sans doute des questions à vous poser quand j'aurai terminé ma lecture. I will|||||||||||| » « J'insiste, dis-je, pour que vous le lisiez pendant que je commande le déjeuner, et alors vous pourrez me poser des questions tout en mangeant. » Il s'inclina et s'installa dans une chaise, afin d'avoir la lumière dans son dos, et s'absorba dans sa lecture, pendant que j'allais donner mes instructions pour le repas, dans le but principal de ne pas le déranger. "He bowed and settled into a chair, so as to have the light at his back, and absorbed himself in his reading, while I went to give my instructions for the meal, with the main aim of not disturbing him. Quand je revins, je le trouvai en train de faire les cent pas dans la pièce, son visage tout flambant d'excitation. When I returned, I found him pacing the room, his face ablaze with excitement. Il se rua vers moi et prit mes deux mains dans les siennes. ||rushed|||||||||| « Oh Madame Mina », dit-il. « Comment puis-je vous témoigner ma reconnaissance ? "How can I repay you? Ce papier est un rayon de soleil. Il m'ouvre une porte. Je suis étourdi, je suis ébloui de tant de lumière, malgré des nuages qui roulent derrière la lumière sans cesse. ||dizzy|||dazzled|||||||||||||| I'm stunned, dazzled by so much light, despite the clouds rolling in behind the light all the time. Mais cela, vous ne pouvez pas le comprendre. Oh, mais je vous suis infiniment reconnaissant, intelligente femme. Madame - il dit cela avec beaucoup de solennité - si jamais Abraham Van Helsing peut faire quelque chose pour vous ou pour les vôtres, j'espère que vous me le ferez savoir. Cela me sera un plaisir et un délice de vous servir en tant qu'ami; mais tout ce que j'ai appris, toutes mes compétences, seront utilisés pour vous et ceux que vous aimez. |||||||delight||||||as a friend|||||||||||||||||| It will be a pleasure and a delight to serve you as a friend; but everything I've learned, all my skills, will be used for you and your loved ones. Il y a des ténèbres dans la vie, et il y a des lumières; vous êtes l'une des lumières. There is darkness in life, and there are lights; you are one of the lights. Vous aurez une vie heureuse et bonne, et votre mari sera béni à travers vous. |||||||||||blessed||| » « Mais, docteur, voici des louanges très excessives - vous ne me connaissez pas ! » « Je ne vous connais pas ! Moi, qui suis vieux, et qui ai étudié les hommes et les femmes durant toute ma vie; moi, qui ai fait du cerveau, et de tout ce qui lui appartient, et de tout ce qui en découle, ma spécialité ! I, who am old, and have studied men and women all my life; I, who have made the brain, and all that belongs to it, and all that flows from it, my specialty! Moi qui ai lu votre journal que vous aviez si bien retranscrit à mon intention, et qui respire la vérité à chaque ligne… Moi, qui ai lu votre si douce lettre à Lucy, dans laquelle vous racontiez votre mariage et votre foi, je ne vous connais pas ! Oh, Madame Mina, les femmes bonnes dévoilent toute leur vie, à chaque jour, à chaque heure, à chaque minute, afin que les anges puissent la lire - et nous, hommes de ||||||reveal||||||||||||||||||||||| Oh, Madam Mina, good women reveal their whole lives, every day, every hour, every minute, so that the angels can read it - and we men of

science, nous avons en quelque sorte les yeux des anges. Votre mari est d'une noble nature, et c'est également votre cas, car vous avez la foi, et la foi ne peut se trouver dans une nature méchante. |||||||||||||||faith|||||||||||wicked Your husband is of a noble nature, and so are you, for you have faith, and faith cannot be found in a wicked nature. Et votre mari - parlez-moi de lui. And your husband - tell me about him. E suo marito - mi parli di lui. Va-t-il tout à fait bien ? Is he all right? Sta completamente bene? Est-ce que sa fièvre est totalement tombée, est-il fort et plein de courage ? Is his fever completely gone, is he strong and full of courage? « Je vis là une ouverture pour parler de Jonathan, et je dis : « Il était presque rétabli, mais il a été bouleversé par la mort de Mister Hawkins. |||||||||||||||recovered||||||||||| "I saw an opening there to talk about Jonathan, and said, "He was almost recovered, but he was upset by Mister Hawkins' death. » Il m'interrompit : « Oh oui, je sais, je sais, j'ai lu vos deux dernières lettres ». Je continuai : « Je crois que c'est cela qui l'a perturbé, car quand nous étions en ville jeudi dernier, il a eu une sorte de crise. I continued: "I think that's what upset him, because when we were in town last Thursday, he had some kind of fit. » « Une crise, si peu de temps après une fièvre cérébrale ! "A seizure, so soon after a brain fever! Cela n'est pas bon. De quelle sorte de crise s'agissait-il ? » « Il a cru voir quelqu'un qui lui rappelait quelque chose de terrible, cette chose justement qui l'a conduit à sa fièvre cérébrale. "He thought he saw someone who reminded him of something terrible, the very thing that led to his brain fever. » Et alors, je me suis sentie submergée par tout cela - la compassion pour Jonathan, l'horreur de ce qu'il avait vécu, le mystère terrifiant de son journal, et la peur qui s'est abattue sur moi depuis, tout a fondu sur moi comme un tourbillon. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||whirlwind "And then I felt overwhelmed by it all - the compassion for Jonathan, the horror of what he'd been through, the terrifying mystery of his diary, and the fear that's been bearing down on me ever since, all melted over me like a whirlwind. J'ai dû me montrer hystérique, car je me suis jetée à genoux et l'ai entouré de mes bras, en le suppliant de soigner mon mari. I must have been hysterical, because I threw myself on my knees and wrapped my arms around him, begging him to treat my husband. Il me prit les mains et me releva, me fit asseoir sur le sofa, et s'assit à côté de moi ; et, tout en tenant ma main, il me dit avec une infinie gentillesse : « Mon existence est stérile et solitaire, et si chargée de travail que je n'ai guère eu le temps de cultiver des amitiés; mais depuis que j'ai été convoqué ici par mon ami John Seward, j'ai rencontré tant d'excellentes personnes et tant de noblesse que je ressens plus que jamais - et elle ne fait que croître avec l'âge - la solitude de ma vie. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||feel|||||||||||||||| He took my hands and lifted me up, sat me down on the sofa, and sat beside me; and, as he held my hand, he said with infinite kindness, "My existence is barren and lonely, and so full of work that I have had little time to cultivate friendships; but since I was summoned here by my friend John Seward, I have met so many excellent people and so much nobility that I feel more than ever - and it only grows with age - the loneliness of my life. Croyez-moi, je viens ici plein de respect pour vous, et vous m'avez donné l'espoir - pas l'espoir d'aboutir dans mes recherches, mais l'espoir qu'il reste des femmes bonnes pour rendre la vie heureuse - des femmes bonnes, dont la vie et la vérité seront des leçons merveilleuses pour les enfants à naître. |||||||||||||||||to succeed||||||||||||||||||||||||||||||||| Believe me, I come here full of respect for you, and you've given me hope - not hope that I'll succeed in my research, but hope that there are good women left to make life happy - good women, whose lives and truths will be wonderful lessons for unborn children. Je suis heureux, heureux, de pouvoir vous être utile, car si la souffrance qui afflige votre mari se trouve justement dans mon rayon d'études et d'expériences, je vous jure que je ferai, avec joie, TOUT ce qu'il m'est possible de faire pour rendre sa vie forte et virile, et la vôtre, heureuse. I am happy, happy, to be of service to you, for if the suffering that afflicts your husband happens to be within my range of study and experience, I swear to you that I will gladly do EVERYTHING I can to make his life strong and virile, and yours, happy. Maintenant vous devez déjeuner. Vous êtes surmenée et peut-être hyper-anxieuse. ||overworked||||| You're overworked and perhaps hyper-anxious. Votre époux Jonathan n'aimerait pas vous voir si pâle, et le contrarier dans son amour ne lui ferait pas de bien. Your husband Jonathan wouldn't like to see you so pale, and upsetting him in his love wouldn't do him any good. Aussi, pour son bien, vous devez manger et sourire. Vous m'avez tout dit à propos de Lucy, aussi nous n'en parlerons plus, de peur de vous affliger. |||||||||||||||||afflict You've told me all about Lucy, so we won't talk about it anymore, lest we distress you. Je resterai à Exeter cette nuit, car je veux bien réfléchir à tout ce que vous m'avez communiqué, et quand j'aurai médité suffisamment, je vous poserai mes questions, si vous me le permettez. I'll be staying at Exeter tonight, as I want to think over everything you've communicated to me, and when I've meditated enough, I'll ask you my questions, if you'll allow me. Et vous me direz également ce qu'il en est du trouble de Jonathan, mais pas encore. And you'll also tell me about Jonathan's disorder, but not yet. Pour le moment, vous devez manger. Après, vous me direz tout. Après le repas, quand nous revînmes au salon, il me dit : « Et maintenant, racontez-moi ce qui est arrivé à Jonathan. |||||returned||||||||||||||| » Quand il s'agit de parler à ce grand érudit, je commençai à craindre qu'il ne me prît pour une pauvre idiote, et Jonathan, pour un fou - ce journal est tellement étrange - et j'hésitai à me lancer. "When it came to talking to this great scholar, I began to fear that he'd take me for a poor fool, and Jonathan, for a madman - this newspaper is so strange - and I hesitated to take the plunge. Mais il était si attentionné et si bon, de plus, il avait promis de m'aider, et je lui faisais confiance, aussi je lui dis :

« Docteur Van Helsing, ce que j'ai à vous dire est si troublant que vous ne devez pas vous moquer de moi, ni de mon mari. "Dr. Van Helsing, what I have to tell you is so disturbing that you mustn't make fun of me or my husband. J'ai été, depuis hier, dans une sorte de fièvre du doute; vous devez être indulgent, et ne pas me juger stupide pour avoir cru ne serait-ce que la moitié de certaines de ces choses très étranges. I have been, since yesterday, in a sort of fever of doubt; you must be indulgent, and not judge me stupid for believing even half of some of these very strange things. » Il me rassura par ses manières autant que par ses mots quand il dit : « Oh, ma chère, si vous saviez à quel point l'affaire qui m'amène ici est étrange, ce serait à vous de rire. "He reassured me with his manner as much as his words when he said, "Oh, my dear, if you knew how strange the business that brings me here is, it would be for you to laugh. J'ai appris à ne pas mépriser les croyances de quiconque, quelque étranges qu'elles puissent paraître. |||||despise||||||||| I've learned not to despise anyone's beliefs, no matter how strange they may seem. J'ai essayé de conserver un esprit ouvert; et ce n'est pas grâce aux choses ordinaires de la vie, mais aux choses étranges, extraordinaires, aux choses qui vous font douter de votre propre santé mentale. I've tried to keep an open mind; and it's not because of the ordinary things in life, but the strange, extraordinary things, the things that make you doubt your own sanity. » « Merci, merci mille fois ! Vous m'avez ôté un fardeau de l'esprit. ||taken||burden|| Si vous le voulez bien, je vais vous donner quelque chose à lire. If you don't mind, I'll give you something to read. C'est long, mais je l'ai dactylographié entièrement. |||||typed| Cela vous expliquera mon trouble et celui de Jonathan. Il s'agit de la copie de son journal de voyage, où il a consigné tout ce qui est arrivé. This is a copy of his travel diary, in which he recorded everything that happened. Je n'ose rien vous en dire; vous le lirez vous même et vous jugerez par vous-même. |dare||||||||||||will judge||| I don't dare tell you anything about it; you can read it yourself and judge for yourself. Alors, quand nous nous reverrons, peut-être, vous serez assez bon pour me donner votre avis. So, when we meet again, perhaps you'll be good enough to give me your opinion.