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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, X. — Extra-dry ? (2)

X. — Extra-dry ? (2)

Toutes les dépêches envoyées à son patron et renvoyées par ledit patron seront lues par ledit domestique et, au besoin, interceptées.

Jeudi. — Monte-Carlo. Ces trois messieurs fouillent les hôtels.

Vendredi. — Excursions rapides à la Turbie, au Cap d'Ail, au Cap Martin. M. Daubrecq me téléphone. Il juge plus prudent d'expédier ces messieurs en Italie. Leur fais donc adresser, par le domestique de l'hôtel Franklin, une dépêche leur donnant rendez-vous à San-Remo. Samedi. — San-Remo, quai de la gare. Moyennant dix francs j'emprunte la casquette du portier de l'ambassadeur's Palace. Arrivée de ces trois messieurs. On s'aborde. Leur explique de la part d'une voyageuse, Mme Mergy, qu'on va jusqu'à Gênes, Hôtel Continental. Hésitation de ces messieurs. M. Nicole veut descendre. On le retient. Le train démarre. Bonne chance, messieurs. Une heure après, je reprends un train pour la France et m'arrête à Nice, où j'attends les ordres nouveaux. Le sieur Jacob ferma son carnet et conclut :

— C'est tout. La journée d'aujourd'hui ne sera inscrite que ce soir. — Vous pouvez l'inscrire dès maintenant, monsieur Jacob. « Midi. — M. Daubrecq m'envoie à la Compagnie des wagons-lits. Je retiens deux sleepings pour Paris, au train de deux heures quarante-huit, et les envoie à M. Daubrecq par un express. Ensuite, je prends le train de midi cinquante-huit pour Vintimille, station frontière où je passe la journée dans la gare, à surveiller tous les voyageurs entrant en France. Si MM. Nicole, Grognard et Le Ballu avaient l'idée de quitter l'Italie, de revenir par Nice et de retourner à Paris, j'ai ordre de télégraphier à la Préfecture de Police que le sieur Arsène Lupin et deux de ses complices sont dans le train numéro X. Tout en parlant, Daubrecq avait conduit le sieur Jacob jusqu'à la porte. Il la referma sur lui, tourna la clef, poussa le verrou, et, s'approchant de Clarisse, il lui dit : — Maintenant, écoute-moi, Clarisse…

Cette fois elle ne protesta point. Que faire contre un tel ennemi, si puissant, si ingénieux, qui prévoyait jusqu'aux moindres détails et qui se jouait de ses adversaires avec tant de désinvolture ? Si elle avait encore pu espérer dans l'intervention de Lupin, le pouvait-elle à cette heure qu'il errait en Italie à la poursuite de fantômes ? Elle comprenait enfin pourquoi trois télégrammes envoyés par elle à l'hôtel Franklin étaient restés sans réponse. Daubrecq était là, dans l'ombre, qui veillait, qui faisait le vide autour d'elle, qui la séparait de ses compagnons de lutte, qui l'amenait peu à peu, prisonnière et vaincue, entre les quatre murs de cette chambre. Elle sentit sa faiblesse. Elle était à la merci du monstre. Il fallait se taire et se résigner.

Il répéta, avec une joie mauvaise :

— Écoute-moi, Clarisse. Écoute les paroles irrémédiables que je vais prononcer. Écoute-les bien. Il est midi. Or, c'est à deux heures quarante-huit que part le dernier train, tu entends, ce dernier train qui peut me conduire à Paris demain lundi, à temps pour que je sauve ton fils. Les trains de luxe sont complets. Donc, c'est à deux heures quarante-huit qu'il faut que je parte… Dois-je partir ? — Oui.

— Nos sleepings sont retenus. Tu m'accompagnes ? — Oui.

— Tu connais les conditions de mon intervention ?

— Oui !

— Tu acceptes ?

— Oui.

— Tu seras ma femme ?

— Oui.

Ah ! ces réponses horribles, La malheureuse les fit dans une sorte de torpeur affreuse, en refusant même de comprendre à quoi elle s'engageait. Qu'il partît d'abord, qu'il écartât de Gilbert la machine sanglante dont la vision la hantait jour et nuit… Et puis, et puis, il arriverait ce qui devrait arriver… Il éclata de rire.

— Ah ! coquine, c'est bientôt dit… Tu es prête à tout promettre, hein ? L'essentiel, c'est de sauver Gilbert, n'est-ce pas ? Après, quand le naïf Daubrecq offrira sa bague de fiançailles, bernique, on se fichera de lui. Allons, voyons, assez de paroles vagues. Pas de promesses qu'on ne tient pas… des faits, des faits immédiats. Et, nettement, assis tout près d'elle, il articula : — Moi, voici ce que je propose… ce qui doit être… ce qui sera… Je demanderai, ou plutôt, j'exigerai, non pas encore la grâce de Gilbert, mais un délai, un sursis à l'exécution, un sursis de trois ou quatre semaines. On inventera n'importe quel prétexte, ça ne me regarde pas. Et quand Mme Mergy sera devenue Mme Daubrecq, alors seulement, je réclamerai la grâce, c'est-à-dire la substitution de peine. Et sois tranquille, on me l'accordera. — J'accepte… J'accepte… balbutia-t-elle. Il rit de nouveau.

— Oui, tu acceptes, parce que cela se passera dans un mois… et d'ici là tu comptes bien trouver quelque ruse, un secours quelconque… M. Arsène Lupin… — Je jure sur la tête de mon fils…

— La tête de ton fils !… Mais, ma pauvre petite, tu te damnerais pour qu'elle ne tombe pas… — Ah ! oui, murmura-t-elle en frissonnant, je vendrais mon âme avec joie !

Il se glissa contre elle et, la voix basse :

— Clarisse, ce n'est pas ton âme que je te demande… C'est autre chose… Voilà plus de vingt ans que toute ma vie tourne autour de ce désir. Tu es la seule femme que j'aie aimée… Déteste-moi… Exècre-moi, ça m'est indifférent… mais ne me repousse pas… Attendre ? attendre encore un mois ?… non, Clarisse, il y a trop d'années que j'attends… Il osa lui toucher la main. Clarisse eut un tel geste de dégoût qu'il fut pris de rage et s'écria : — Ah ! je te jure Dieu, la belle, que le bourreau n'y mettra pas tant de formes, quand il empoignera ton fils… Et tu fais des manières ! Mais pense donc, cela se passera dans quarante heures ! Quarante heures, pas davantage. Et tu hésites… et tu as des scrupules, alors qu'il s'agit de ton fils ! Allons, voyons, pas de pleurnicheries, pas de sentimentalité stupide… Regarde les choses bien en face. D'après ton serment, tu es ma femme, tu es ma fiancée, dès maintenant… Clarisse, Clarisse, donne-moi tes lèvres… Elle le repoussait à peine, le bras tendu, mais défaillante. Et, avec un cynisme où se révélait sa nature abominable, Daubrecq, entremêlant les paroles cruelles et les mots de passion, continuait :

— Sauve ton fils… pense au dernier matin, à la toilette funèbre, à la chemise qu'on échancre, aux cheveux que l'on coupe… Clarisse, Clarisse, je le sauverai… Sois-en sûre… toute ma vie t'appartiendra… Clarisse. Elle ne résistait plus. C'était fini. Les lèvres de l'homme immonde allaient toucher les siennes, et il fallait qu'il en fût ainsi, et rien ne pouvait faire que cela ne fût pas. C'était son devoir d'obéir aux ordres du destin. Elle le savait depuis longtemps. Elle comprit, et, en elle-même, les yeux fermés pour ne pas voir l'ignoble face qui se haussait vers la sienne, elle répétait : « Mon fils… mon pauvre fils… » Quelques secondes s'écoulèrent, dix, vingt peut-être. Daubrecq ne bougeait plus. Daubrecq ne parlait plus. Et elle s'étonna de ce grand silence et de cet apaisement subit. Au dernier instant, le monstre avait-il quelque remords ?

Elle leva les paupières.

Le spectacle qui s'offrit à elle la frappa de stupeur. Au lieu de la face grimaçante qu'elle s'attendait à voir, elle aperçut un visage immobile, méconnaissable, tordu par une expression d'épouvante extrême, et dont les yeux, invisibles sous le double obstacle des lunettes, semblaient regarder plus haut qu'elle, plus haut que le fauteuil où elle était prostrée. Clarisse se détourna. Deux canons de revolver, braqués sur Daubrecq, émergeaient à droite un peu au-dessus du fauteuil. Elle ne vit que cela, ces deux revolvers énormes et redoutables, que serraient deux poings crispés. Elle ne vit que cela, et aussi la figure de Daubrecq que la peur décolorait peu à peu, jusqu'à la rendre livide. Et, presque en même temps, derrière lui, quelqu'un se glissa, qui surgit brutalement, lui jeta l'un de ses bras autour du cou, le renversa avec une violence incroyable et lui appliqua sur le visage un masque d'ouate et d'étoffe. Une odeur soudaine de chloroforme se dégagea.

Clarisse avait reconnu M. Nicole.

— À moi, Grognard ! cria-t-il. À moi, Le Ballu ! Lâchez vos revolvers, je le tiens ! Ce n'est plus qu'une loque… Attache-le ! Daubrecq, en effet, se repliait sur lui-même et tombait à genoux comme un pantin désarticulé. Sous l'action du chloroforme, la brute formidable s'effondrait, inoffensive et ridicule. Grognard et Le Ballu le roulèrent dans une des couvertures du lit et le ficelèrent solidement.

— Ça y est ! ça y est ! clama Lupin en se relevant d'un bond. Et, par un retour de joie brusque, il se mit à danser une gigue désordonnée au milieu de la pièce, une gigue où il y avait du cancan et des contorsions de matchiche, et des pirouettes de derviche tourneur, et des acrobaties de clown, et des zigzags d'ivrogne. Et il annonçait, comme des numéros de music-hall :

— La danse du prisonnier… Le chahut du captif… Fantaisie sur le cadavre d'un représentant du peuple !… La polka du chloroforme !… Le double boston des lunettes vaincues !… Ollé ! ollé !… le fandango du maître chanteur !… Et puis la danse de l'ours !… Et puis la tyrolienne ! Laïtou, laïtou, la, la !… Allons, enfants de la patrie !… Zimboumboum, Zimboumboum…

Toute sa nature de gavroche, tous ses instincts d'allégresse, étouffés depuis si longtemps par l'anxiété et par les défaites successives, tout cela faisait irruption, éclatait en accès de rire, en sursaut de verve, en un besoin pittoresque d'exubérance et de tumulte enfantin. Il esquissa un dernier entrechat, tourna autour de la chambre en faisant la roue, et finalement se planta debout, les deux poings sur les hanches, et un pied sur le corps inerte de Daubrecq.

— Tableau allégorique ! annonça-t-il. L'archange de la Vertu écrasant l'hydre du Vice ! Et c'était d'autant plus comique que Lupin apparaissait sous les espèces de M. Nicole, avec son masque et ses vêtements de répétiteur étriqué, compassé, et comme gêné dans ses entournures. Un triste sourire éclaira le visage de Mme Mergy, son premier sourire depuis des mois et des mois. Mais, tout de suite, reprise par la réalité, elle implora :

— Je vous en supplie… pensons à Gilbert.

Il courut à elle, la saisit à deux bras et, dans un mouvement spontané, si ingénu qu'elle ne pouvait qu'en rire, il lui appliqua sur les joues deux baisers sonores. — Tiens, la dame, voilà le baiser d'un honnête homme. Au lieu de Daubrecq, c'est moi qui t'embrasse… Un mot de plus et je recommence, et puis je te tutoie… Fâche-toi si tu veux… Ah ! ce que je suis content…

Il mit un genou à terre devant elle, et, respectueusement :

— Je vous demande pardon, madame, la crise est finie.

Et, se relevant, de nouveau narquois, il continua, tandis que Clarisse se demandait où il voulait en venir :

— Madame désire la grâce de son fils, peut-être ? Adjugé ! Madame, j'ai l'honneur de vous accorder la grâce de votre fils, la commutation de sa peine en celle des travaux forcés à perpétuité et, comme dénouement, son évasion prochaine. C'est convenu, hein, Grognard ? Convenu, Le Ballu ? On s'embarque pour Nouméa avant le gosse, et on prépare tout. Ah ! respectable Daubrecq, nous t'en devons une fière chandelle ! et c'est bien mal te récompenser. Mais aussi avoue que tu en prenais par trop à ton aise. Comment ! traiter ce bon monsieur Lupin de collégien, de pauvre hère, et cela pendant qu'il écoute à la porte ! le traiter d'illustre fantoche ! Dis donc, il me semble que l'illustre fantoche n'a pas mal manœuvré, et que tu n'en mènes pas très large, représentant du peuple… Non ! mais quelle binette ! Quoi ? Qu'est-ce que tu demandes ? Une pastille de Vichy ? Non ? Une dernière pipe peut-être ! Voilà, voilà !

Il prit une des pipes sur la cheminée, s'inclina vers le captif, écarta son masque, et entre ses dents introduisit le bout d'ambre. — Aspire, mon vieux, aspire. Vrai, ce que tu as une drôle de tête, avec ton tampon sur le nez et ton brûle-gueule au bec. Allons, aspire, crebleu, mais j'oubliais de la bourrer, ta pipe ! Où est ton tabac ? Ton maryland préféré ?… Ah ! voici…

Il saisit sur la cheminée un paquet jaune, non entamé, dont il déchira la bande.

— Le tabac de monsieur !

X. — Extra-dry ? (2) X. - Extra-dry? (2) X. - Extra-dry ? (2) X. - Экстра-сухой ? (2)

Toutes les dépêches envoyées à son patron et renvoyées par ledit patron seront lues par ledit domestique et, au besoin, interceptées. ||||||||reenviadas||dicho||||||||||interceptadas All messages sent to his boss and forwarded by said boss will be read by said servant and, if necessary, intercepted.

Jeudi. Thursday. — Monte-Carlo. - Monte-Carlo. Ces trois messieurs fouillent les hôtels. These three gentlemen are searching the hotels.

Vendredi. Friday. — Excursions rapides à la Turbie, au Cap d'Ail, au Cap Martin. ||||La Turbie|||del Ajo||Cabo| - Quick excursions to La Turbie, Cap d'Ail, Cap Martin. M. Daubrecq me téléphone. Il juge plus prudent d'expédier ces messieurs en Italie. He thought it prudent to send these gentlemen to Italy. Leur fais donc adresser, par le domestique de l'hôtel Franklin, une dépêche leur donnant rendez-vous à San-Remo. |||||||||||telegrama|||||||San Remo Therefore have them sent a message by the hotel Franklin's servant to meet them in San-Remo. Samedi. Saturday. — San-Remo, quai de la gare. - San-Remo, railway quay. Moyennant dix francs j'emprunte la casquette du portier de l'ambassadeur's Palace. |||||gorra del portero||||del embajador|Palacio del embajador For ten francs I borrow the doorman's cap of the ambassador's Palace. Arrivée de ces trois messieurs. Arrival of these three gentlemen. On s'aborde. |Nos saludamos. They greet each other. Nos acercamos. Leur explique de la part d'une voyageuse, Mme Mergy, qu'on va jusqu'à Gênes, Hôtel Continental. |||||||||que vamos a|||Génova|| She explains on behalf of a traveler, Mrs. Mergy, that they are going as far as Genoa, Hotel Continental. Les explico en nombre de una viajera, la Sra. Mergy, que vamos hasta Génova, Hotel Continental. Hésitation de ces messieurs. Hesitation from these gentlemen. Hesitación de estos caballeros. M. Nicole veut descendre. Mr. Nicole wants to get off. On le retient. We remember it. Le train démarre. ||El tren arranca. The train starts. Bonne chance, messieurs. Good luck, gentlemen. Une heure après, je reprends un train pour la France et m'arrête à Nice, où j'attends les ordres nouveaux. An hour later, I take a train back to France and stop in Nice, where I wait for new orders. Le sieur Jacob ferma son carnet et conclut : Mr. Jacob closed his notebook and concluded:

— C'est tout. — That's all. La journée d'aujourd'hui ne sera inscrite que ce soir. Today's schedule will only be entered tonight. — Vous pouvez l'inscrire dès maintenant, monsieur Jacob. ||inscribirlo|||| - You can enter it now, Mr. Jacob. « Midi. " Noon. — M. Daubrecq m'envoie à la Compagnie des wagons-lits. - Mr. Daubrecq is sending me to the Compagnie des wagons-lits. Je retiens deux sleepings pour Paris, au train de deux heures quarante-huit, et les envoie à M. Daubrecq par un express. |||camas literas|||||||||||||||||| I reserve two sleeping cars for Paris on the two forty-eight train and send them to Mr. Daubrecq by express. Ensuite, je prends le train de midi cinquante-huit pour Vintimille, station frontière où je passe la journée dans la gare, à surveiller tous les voyageurs entrant en France. ||||||||||Ventimiglia|||||||||||||||||| Then, I take the twelve fifty-eight train to Vintimille, a border station where I spend the day in the station, watching all the travelers entering France. Si MM. Nicole, Grognard et Le Ballu avaient l'idée de quitter l'Italie, de revenir par Nice et de retourner à Paris, j'ai ordre de télégraphier à la Préfecture de Police que le sieur Arsène Lupin et deux de ses complices sont dans le train numéro X. Nicole, Grognard and Le Ballu had the idea of leaving Italy, coming back through Nice and returning to Paris. I was ordered to telegraph the Police Prefecture that Mr. Arsène Lupin and two of his accomplices are on train number X. Tout en parlant, Daubrecq avait conduit le sieur Jacob jusqu'à la porte. While talking, Daubrecq had led Mr. Jacob to the door. Il la referma sur lui, tourna la clef, poussa le verrou, et, s'approchant de Clarisse, il lui dit : He closed it behind him, turned the key, slid the bolt, and, approaching Clarisse, he said: — Maintenant, écoute-moi, Clarisse… — Now, listen to me, Clarisse…

Cette fois elle ne protesta point. This time she did not protest. Que faire contre un tel ennemi, si puissant, si ingénieux, qui prévoyait jusqu'aux moindres détails et qui se jouait de ses adversaires avec tant de désinvolture ? What to do against such an enemy, so powerful, so ingenious, who anticipated even the slightest details and who played with his opponents with such nonchalance? Si elle avait encore pu espérer dans l'intervention de Lupin, le pouvait-elle à cette heure qu'il errait en Italie à la poursuite de fantômes ? If she could still hope for Lupin's intervention, could she at this hour when he was wandering in Italy in pursuit of ghosts? Elle comprenait enfin pourquoi trois télégrammes envoyés par elle à l'hôtel Franklin étaient restés sans réponse. She finally understood why three telegrams sent by her to the Hotel Franklin had remained unanswered. Daubrecq était là, dans l'ombre, qui veillait, qui faisait le vide autour d'elle, qui la séparait de ses compagnons de lutte, qui l'amenait peu à peu, prisonnière et vaincue, entre les quatre murs de cette chambre. ||||||||||||||||||||||la llevaba||||||||||||| Daubrecq was there, in the shadows, watching, clearing the space around her, separating her from her fellow fighters, gradually leading her, as a prisoner and defeated, between the four walls of this room. Elle sentit sa faiblesse. She felt her weakness. Elle était à la merci du monstre. She was at the mercy of the monster. Il fallait se taire et se résigner. She had to keep quiet and resign herself.

Il répéta, avec une joie mauvaise : He repeated, with a malicious joy:

— Écoute-moi, Clarisse. - Listen to me, Clarisse. Écoute les paroles irrémédiables que je vais prononcer. Listen to the irredeemable words that I am about to speak. Écoute-les bien. Il est midi. Or, c'est à deux heures quarante-huit que part le dernier train, tu entends, ce dernier train qui peut me conduire à Paris demain lundi, à temps pour que je sauve ton fils. Now, it's at two forty-eight that the last train leaves, do you hear, this last train that can take me to Paris tomorrow Monday, in time for me to save your son. Les trains de luxe sont complets. |||||completos The luxury trains are fully booked. Donc, c'est à deux heures quarante-huit qu'il faut que je parte… Dois-je partir ? So, it's at two forty-eight that I have to leave… Should I leave? — Oui. - Yes.

— Nos sleepings sont retenus. - Our sleeping bags are reserved. Tu m'accompagnes ? |¿Me acompañas? Are you coming with me? — Oui. - Yes.

— Tu connais les conditions de mon intervention ?

— Oui !

— Tu acceptes ?

— Oui.

— Tu seras ma femme ?

— Oui.

Ah ! ces réponses horribles, La malheureuse les fit dans une sorte de torpeur affreuse, en refusant même de comprendre à quoi elle s'engageait. |||||||||||||||||||||se comprometía a these horrible responses, The unfortunate woman made them in a kind of horrible stupor, even refusing to understand what she was getting into. Qu'il partît d'abord, qu'il écartât de Gilbert la machine sanglante dont la vision la hantait jour et nuit… Et puis, et puis, il arriverait ce qui devrait arriver… |partiera|||apartara||||||||||atormentaba||||||||||||| Let him leave first, let him remove from Gilbert the bloody machine that haunted her day and night... And then, and then, what should happen would happen... Il éclata de rire. He burst out laughing.

— Ah ! coquine, c'est bientôt dit… Tu es prête à tout promettre, hein ? Mischievous, that's an understatement... You're ready to promise anything, huh? L'essentiel, c'est de sauver Gilbert, n'est-ce pas ? The important thing is to save Gilbert, isn't it? Après, quand le naïf Daubrecq offrira sa bague de fiançailles, bernique, on se fichera de lui. ||||||||||barnacle||||| |||||||anillo de compromiso||anillo de compromiso|nada de nada|||se burlará|| Then, when the naive Daubrecq offers his engagement ring, well, we'll laugh at him. Después, cuando el ingenuo Daubrecq ofrezca su anillo de compromiso, ¡ni modo, nos reiremos de él. Allons, voyons, assez de paroles vagues. Come on, enough vague words. Vamos, vamos, suficiente con las palabras vagas. Pas de promesses qu'on ne tient pas… des faits, des faits immédiats. No promises that we don't keep...facts, immediate facts. No hay promesas que no se cumplan... hechos, hechos inmediatos. Et, nettement, assis tout près d'elle, il articula : And clearly, sitting close to her, he articulated: — Moi, voici ce que je propose… ce qui doit être… ce qui sera… Je demanderai, ou plutôt, j'exigerai, non pas encore la grâce de Gilbert, mais un délai, un sursis à l'exécution, un sursis de trois ou quatre semaines. |||||||||||||||||I will require||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||exigiré||||||||||plazo||aplazamiento de ejecución||||||||| - Me, here is what I propose... what must be... what will be... I will ask, or rather, demand, not yet Gilbert's pardon, but a delay, a stay of execution, a stay of three or four weeks. On inventera n'importe quel prétexte, ça ne me regarde pas. |inventaremos|||||||| We'll invent any pretext, it's none of my business. Et quand Mme Mergy sera devenue Mme Daubrecq, alors seulement, je réclamerai la grâce, c'est-à-dire la substitution de peine. ||||||||||||||||||sustitución de pena|| And when Mrs. Mergy has become Mrs. Daubrecq, then only will I request clemency, that is to say, the substitution of the penalty. Et sois tranquille, on me l'accordera. |||||me lo concederán And rest assured, it will be granted to me. — J'accepte… J'accepte… balbutia-t-elle. "I accept... I accept..." she mumbled. Il rit de nouveau.

— Oui, tu acceptes, parce que cela se passera dans un mois… et d'ici là tu comptes bien trouver quelque ruse, un secours quelconque… M. Arsène Lupin… — Yes, you agree, because it will happen in a month... and by then you plan to find some trick, some help... Mr. Arsène Lupin... — Je jure sur la tête de mon fils… — I swear on the head of my son...

— La tête de ton fils !… Mais, ma pauvre petite, tu te damnerais pour qu'elle ne tombe pas… |||||||||||condenarías||||| — The head of your son!... But, my poor dear, you would damn yourself to prevent it from falling... — Ah ! oui, murmura-t-elle en frissonnant, je vendrais mon âme avec joie ! yes, she murmured shivering, I would gladly sell my soul!

Il se glissa contre elle et, la voix basse : He slid against her, his voice low:

— Clarisse, ce n'est pas ton âme que je te demande… C'est autre chose… Voilà plus de vingt ans que toute ma vie tourne autour de ce désir. - Clarisse, I'm not asking for your soul... It's something else... For over twenty years, my whole life has revolved around this desire. Tu es la seule femme que j'aie aimée… Déteste-moi… Exècre-moi, ça m'est indifférent… mais ne me repousse pas… Attendre ? ||||||||||Aborrece|||||||||| You are the only woman I have ever loved... Hate me... Despise me, I don't care... but don't push me away... Wait? attendre encore un mois ?… non, Clarisse, il y a trop d'années que j'attends… wait another month?... no, Clarisse, I have been waiting for too many years... Il osa lui toucher la main. He dared to touch her hand. Clarisse eut un tel geste de dégoût qu'il fut pris de rage et s'écria : Clarisse made such a gesture of disgust that he was seized with rage and exclaimed: — Ah ! — Ah! je te jure Dieu, la belle, que le bourreau n'y mettra pas tant de formes, quand il empoignera ton fils… Et tu fais des manières ! ||||||||executioner|won't||||||||||||||| |||||||||||||||||agarrará||||||| I swear to God, woman, that the executioner will not be so delicate when he grabs your son... And yet you are making a fuss! Mais pense donc, cela se passera dans quarante heures ! But just think, it's going to happen in forty hours! Quarante heures, pas davantage. Forty hours, no more. Et tu hésites… et tu as des scrupules, alors qu'il s'agit de ton fils ! And you hesitate... and you have scruples, when it's about your son! Allons, voyons, pas de pleurnicheries, pas de sentimentalité stupide… Regarde les choses bien en face. ||||whining|||||||||| ||||lloriqueos|||||||||| Come on, let's see, no whining, no stupid sentimentality... Look at things straight in the face. D'après ton serment, tu es ma femme, tu es ma fiancée, dès maintenant… Clarisse, Clarisse, donne-moi tes lèvres… According to your oath, you are my wife, you are my fiancée, from now on... Clarisse, Clarisse, give me your lips... Elle le repoussait à peine, le bras tendu, mais défaillante. She was barely pushing him away, her arm outstretched, but faint. Et, avec un cynisme où se révélait sa nature abominable, Daubrecq, entremêlant les paroles cruelles et les mots de passion, continuait : |||||||||||entremezclando||||||||| And, with a cynicism revealing his abominable nature, Daubrecq, intertwining cruel words and words of passion, continued:

— Sauve ton fils… pense au dernier matin, à la toilette funèbre, à la chemise qu'on échancre, aux cheveux que l'on coupe… Clarisse, Clarisse, je le sauverai… Sois-en sûre… toute ma vie t'appartiendra… Clarisse. |||||||||||||||truncate|||||||||||||||||| |||||||||||||||se recorta|||||corta||||||||||||te pertenecerá| - Rette deinen Sohn ... denke an den letzten Morgen, an die Beerdigungstoilette, an das Hemd, das ausgebreitet wird, an die Haare, die abgeschnitten werden ... Clarisse, Clarisse, ich werde ihn retten ... Sei dir sicher ... mein ganzes Leben wird dir gehören ... Clarisse. - Save your son... think of the last morning, the funeral toilette, the shirt being torn, the hair being cut... Clarisse, Clarisse, I'll save him... Be sure of it... my whole life will belong to you... Clarisse. — Salva a tu hijo… piensa en la última mañana, en el aseo fúnebre, en la camisa que se abre, en el cabello que se corta… Clarisse, Clarisse, lo salvaré… Tenlo por seguro… toda mi vida te pertenecerá… Clarisse. Elle ne résistait plus. She no longer resisted. Ya no resistía. C'était fini. It was over. Había terminado. Les lèvres de l'homme immonde allaient toucher les siennes, et il fallait qu'il en fût ainsi, et rien ne pouvait faire que cela ne fût pas. The filthy man's lips were about to touch hers, and it had to be this way, and nothing could prevent it from happening. C'était son devoir d'obéir aux ordres du destin. It was her duty to obey the orders of destiny. Elle le savait depuis longtemps. She had known it for a long time. Elle comprit, et, en elle-même, les yeux fermés pour ne pas voir l'ignoble face qui se haussait vers la sienne, elle répétait : « Mon fils… mon pauvre fils… » |||||||||||||la innoble||||se alzaba|||||||||| She understood, and, with her eyes closed so as not to see the vile face rising towards hers, she repeated to herself: "My son... my poor son..." Quelques secondes s'écoulèrent, dix, vingt peut-être. A few seconds passed, ten, twenty maybe. Daubrecq ne bougeait plus. Daubrecq was no longer moving. Daubrecq ne parlait plus. Daubrecq was no longer speaking. Et elle s'étonna de ce grand silence et de cet apaisement subit. ||||||||||calma repentina| And she was astonished by this great silence and sudden calm. Au dernier instant, le monstre avait-il quelque remords ? At the last moment, did the monster have some remorse?

Elle leva les paupières. She lifted her eyelids.

Le spectacle qui s'offrit à elle la frappa de stupeur. The sight that met her eyes struck her with astonishment. Au lieu de la face grimaçante qu'elle s'attendait à voir, elle aperçut un visage immobile, méconnaissable, tordu par une expression d'épouvante extrême, et dont les yeux, invisibles sous le double obstacle des lunettes, semblaient regarder plus haut qu'elle, plus haut que le fauteuil où elle était prostrée. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||postrada Instead of the grimacing face she expected to see, she saw an immobile, unrecognizable face twisted by an expression of extreme horror, and the eyes, invisible behind the double barrier of glasses, seemed to be looking higher than her, higher than the armchair where she was prostrated. Clarisse se détourna. Clarisse turned away. Deux canons de revolver, braqués sur Daubrecq, émergeaient à droite un peu au-dessus du fauteuil. ||||apuntados||||||||||| Two revolver barrels, aimed at Daubrecq, emerged on the right a little above the armchair. Elle ne vit que cela, ces deux revolvers énormes et redoutables, que serraient deux poings crispés. She only saw that, these two huge and dreadful revolvers, held tightly by two clenched fists. Elle ne vit que cela, et aussi la figure de Daubrecq que la peur décolorait peu à peu, jusqu'à la rendre livide. ||||||||||||||descoloraba||||||| She only saw that, and also the face of Daubrecq, which fear was gradually draining of color, until it became livid. Et, presque en même temps, derrière lui, quelqu'un se glissa, qui surgit brutalement, lui jeta l'un de ses bras autour du cou, le renversa avec une violence incroyable et lui appliqua sur le visage un masque d'ouate et d'étoffe. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||of cotton|| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||de algodón|| And, almost at the same time, behind him, someone slipped in, who suddenly emerged, threw one of his arms around his neck, violently knocked him down, and applied a mask of cotton and cloth to his face. Une odeur soudaine de chloroforme se dégagea. ||||cloroformo|| A sudden smell of chloroform filled the air.

Clarisse avait reconnu M. Nicole. Clarisse had recognized Mr. Nicole.

— À moi, Grognard ! "To me, Grognard!" cria-t-il. À moi, Le Ballu ! Lâchez vos revolvers, je le tiens ! Ce n'est plus qu'une loque… Attache-le ! ||||trapo humano|| He's just a rag now... Tie him up! Daubrecq, en effet, se repliait sur lui-même et tombait à genoux comme un pantin désarticulé. ||||||||||||||puppet| ||||se replegaba||||||||||muñeco desarticulado|desmadejado Daubrecq, indeed, was folding in on himself and falling to his knees like a disarticulated puppet. Sous l'action du chloroforme, la brute formidable s'effondrait, inoffensive et ridicule. |||||||se derrumbaba||| Under the influence of chloroform, the formidable brute was collapsing, harmless and ridiculous. Grognard et Le Ballu le roulèrent dans une des couvertures du lit et le ficelèrent solidement. ||||||||||||||ataron firmemente| Grognard and Le Ballu rolled him in one of the bed covers and tied him securely.

— Ça y est ! It's done! ça y est ! it's done! clama Lupin en se relevant d'un bond. exclaimed Lupin, leaping to his feet. Et, par un retour de joie brusque, il se mit à danser une gigue désordonnée au milieu de la pièce, une gigue où il y avait du cancan et des contorsions de matchiche, et des pirouettes de derviche tourneur, et des acrobaties de clown, et des zigzags d'ivrogne. ||||||||||||||||||||||||||||||||matchiche||||||||||||||| |||||||||||||jiga desordenada|||||||||||||||||||baile brasileño|||piruetas de derviche|||derviche giróvago|Y||||payaso|||| And, with a sudden burst of joy, he started dancing a disorderly jig in the middle of the room, a jig that included elements of cancan, matchiche contortions, dervish spinning pirouettes, clown acrobatics, and the zigzags of a drunkard. Y, de repente, por un retorno brusco de alegría, comenzó a bailar una giga desordenada en medio de la habitación, una giga con cancan y contorsiones de matchiche, piruetas de derviche giratorio, acrobacias de payaso y zigzags de borracho. Et il annonçait, comme des numéros de music-hall : And he announced, like music hall acts: Y anunciaba, como números de music-hall:

— La danse du prisonnier… Le chahut du captif… Fantaisie sur le cadavre d'un représentant du peuple !… La polka du chloroforme !… Le double boston des lunettes vaincues !… Ollé ! |||||hubbub||||||||||||||||||||| |||||Alboroto|||||||||||||||||||||¡Olé! - The prisoner's dance... The captive's horseplay... Fantasy on the corpse of a representative of the people!.. The chloroform polka!.. The double boston of defeated spectacles!.. Ollé! — ¡El baile del prisionero... El alboroto del cautivo... Fantasía sobre el cadáver de un representante del pueblo!... ¡La polca del cloroformo!... ¡El doble boston de las gafas vencidas!... ¡Ollé! ollé !… le fandango du maître chanteur !… Et puis la danse de l'ours !… Et puis la tyrolienne ! ||fandango|||||||||||||tirolesa Hello!... the fandango of the singer!... And then the bear dance!... And then the yodel! Laïtou, laïtou, la, la !… Allons, enfants de la patrie !… Zimboumboum, Zimboumboum… Laïtou|||||||||Zimboumboum| Laïtou, laïtou, la, la!... Let's go, children of the fatherland!... Zimboumboum, Zimboumboum...

Toute sa nature de gavroche, tous ses instincts d'allégresse, étouffés depuis si longtemps par l'anxiété et par les défaites successives, tout cela faisait irruption, éclatait en accès de rire, en sursaut de verve, en un besoin pittoresque d'exubérance et de tumulte enfantin. ||||urchin||||of joy||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||gamberro||||de alegría|sofocados|||||||||||||||||||||||brío|||||de exuberancia||||infantil Seine ganze Gavroche-Natur, alle seine Instinkte der Fröhlichkeit, die so lange durch die Angst und die aufeinanderfolgenden Niederlagen erstickt worden waren, all das brach hervor, brach in Lachanfälle aus, in ein Aufbäumen der Verve, in ein malerisches Bedürfnis nach Überschwang und kindlichem Tumult. His whole nature of a street urchin, all his instincts of joy, stifled for so long by anxiety and successive defeats, all of this burst forth, exploded in fits of laughter, in outbursts of verve, in a picturesque need for exuberance and childish tumult. Il esquissa un dernier entrechat, tourna autour de la chambre en faisant la roue, et finalement se planta debout, les deux poings sur les hanches, et un pied sur le corps inerte de Daubrecq. |esbozó|||salto entrecruzado||||||||||||||||||||caderas||||||||| He sketched a final dance step, spun around the room on one foot, and finally stood upright, with his hands on his hips and one foot on Daubrecq's lifeless body.

— Tableau allégorique ! |Cuadro alegórico - Allegorical painting! annonça-t-il. he announced. L'archange de la Vertu écrasant l'hydre du Vice ! El arcángel||||aplastando|La hidra|| The Archangel of Virtue crushing the Hydra of Vice! Et c'était d'autant plus comique que Lupin apparaissait sous les espèces de M. Nicole, avec son masque et ses vêtements de répétiteur étriqué, compassé, et comme gêné dans ses entournures. |||||||||||||||||||||tutor|tight|stiff||||||cuffs ||||||||||||||||máscara|||||profesor particular|estrecho|Estirado|||Incómodo|||costuras ajustadas And it was even more comical because Lupin appeared in the form of Mr. Nicole, with his mask and his tightly fitting, stiff, and constrained clothes, as if uncomfortable in his own skin. Y fue aún más cómico porque Lupin apareció en la forma de M. Nicole, con su máscara y su ropa de tutor apretada, compuesta, y como incómoda en sus contornos. Un triste sourire éclaira le visage de Mme Mergy, son premier sourire depuis des mois et des mois. A sad smile lit up Mrs. Mergy's face, her first smile in months and months. Una triste sonrisa iluminó el rostro de la Sra. Mergy, su primera sonrisa en meses y meses. Mais, tout de suite, reprise par la réalité, elle implora : But, immediately, brought back to reality, she implored: Pero, inmediatamente, volviendo a la realidad, imploró:

— Je vous en supplie… pensons à Gilbert. - Please... let's think about Gilbert.

Il courut à elle, la saisit à deux bras et, dans un mouvement spontané, si ingénu qu'elle ne pouvait qu'en rire, il lui appliqua sur les joues deux baisers sonores. He ran to her, seized her with both arms and, in a spontaneous gesture, so ingenuous that she could only laugh at it, he planted two loud kisses on her cheeks. — Tiens, la dame, voilà le baiser d'un honnête homme. — Well, madam, here is the kiss of an honest man. Au lieu de Daubrecq, c'est moi qui t'embrasse… Un mot de plus et je recommence, et puis je te tutoie… Fâche-toi si tu veux… Ah ! Instead of Daubrecq, it's me who is kissing you... One more word and I'll start again, and then I'll use your first name... Get angry if you want... Ah! ce que je suis content… how happy I am...

Il mit un genou à terre devant elle, et, respectueusement : He kneeled in front of her, respectfully:

— Je vous demande pardon, madame, la crise est finie. - I apologize, madam, the crisis is over.

Et, se relevant, de nouveau narquois, il continua, tandis que Clarisse se demandait où il voulait en venir : And, standing up again, mocking once more, he continued, while Clarisse wondered where he was going with this:

— Madame désire la grâce de son fils, peut-être ? — Madame désire la grâce de son fils, peut-être ? Adjugé ! Adjugé ! Madame, j'ai l'honneur de vous accorder la grâce de votre fils, la commutation de sa peine en celle des travaux forcés à perpétuité et, comme dénouement, son évasion prochaine. Madam, I have the honor to grant you the grace of your son, the commutation of his sentence to forced labor for life, and, as a result, his imminent escape. C'est convenu, hein, Grognard ? It's agreed, right, Grognard? Convenu, Le Ballu ? Agreed, Le Ballu? On s'embarque pour Nouméa avant le gosse, et on prépare tout. |||Noumea|||niño|||| We are leaving for Nouméa before the kid, and we're preparing everything. Ah ! Ah! respectable Daubrecq, nous t'en devons une fière chandelle ! Respectable Daubrecq, we owe you a big favor! et c'est bien mal te récompenser. and it is a poor way to reward you. Mais aussi avoue que tu en prenais par trop à ton aise. But admit that you were taking too many liberties. Comment ! What! traiter ce bon monsieur Lupin de collégien, de pauvre hère, et cela pendant qu'il écoute à la porte ! ||||||estudiante de secundaria|||pobre diablo|||||||| to treat this good Mr. Lupin as a schoolboy, a poor wretch, and all this while he is listening at the door! le traiter d'illustre fantoche ! ||ilustre| to call him an illustrious puppet! Dis donc, il me semble que l'illustre fantoche n'a pas mal manœuvré, et que tu n'en mènes pas très large, représentant du peuple… Non ! ||||||||||||||||te va bien||||||| Hey, it seems to me that the illustrious puppet did not maneuver badly, and that you are not faring very well, representative of the people... No! mais quelle binette ! ||face ||¡qué carita! but what a face! Quoi ? What? Qu'est-ce que tu demandes ? What are you asking? Une pastille de Vichy ? A Vichy lozenge? Non ? Une dernière pipe peut-être ! Voilà, voilà !

Il prit une des pipes sur la cheminée, s'inclina vers le captif, écarta son masque, et entre ses dents introduisit le bout d'ambre. He took one of the pipes from the mantelpiece, leaned towards the captive, removed his mask, and inserted the amber tip between his teeth. — Aspire, mon vieux, aspire. "Inhale, my old friend, inhale." Vrai, ce que tu as une drôle de tête, avec ton tampon sur le nez et ton brûle-gueule au bec. ||||||||||your|||||||burn||| "True, you do have a funny face, with your patch on your nose and your pipe in your mouth." Allons, aspire, crebleu, mais j'oubliais de la bourrer, ta pipe ! |||||||llenar|| Come on, suck it up, damn it, but I forgot to fill your pipe! Où est ton tabac ? Where is your tobacco? Ton maryland préféré ?… Ah ! Your favorite Maryland?... Ah! voici… Here...

Il saisit sur la cheminée un paquet jaune, non entamé, dont il déchira la bande. |||||||||sin abrir||||| He grabbed a yellow, unopened package from the mantelpiece and tore off the strip.

— Le tabac de monsieur ! - Mister's tobacco!