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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, XIII. — La dernière bataille. (1)

XIII. — La dernière bataille. (1)

En regagnant son cabinet, Prasville reconnut dans la salle d'attente, assis sur une banquette, le sieur Nicole, avec son dos voûté, son air souffreteux, son parapluie de cotonnade, son chapeau bossué et son unique gant. — C'est bien lui, se dit Prasville, qui avait craint un instant que Lupin ne lui eût dépêché un autre sieur Nicole. Et s'il vient en personne, c'est qu'il ne se doute nullement qu'il est démasqué. Et, pour la troisième fois, il prononça :

— Tout de même, quel culot !

Il referma la porte de son cabinet et fit venir son secrétaire.

— Monsieur Lartigue, je vais recevoir ici un personnage assez dangereux et qui, selon toute probabilité, ne devra sortir de mon cabinet que le cabriolet aux mains. Aussitôt qu'on l'aura introduit, veuillez prendre toutes les dispositions nécessaires, avertir une douzaine d'inspecteurs, et les poster dans l'antichambre et dans votre bureau. La consigne est formelle : au premier coup de sonnette, vous entrez tous, le revolver au poing, et vous entourez le personnage. C'est compris ? — Oui, monsieur le secrétaire général.

— Surtout, pas d'hésitation. Une entrée brusque, en masse, et le browning au poing. « À la dure », n'est-ce pas ? Faites venir le sieur Nicole, je vous prie.

Dès qu'il fut seul, Prasville, à l'aide de quelques papiers, cacha le bouton de la sonnette électrique disposé sur son bureau et plaça derrière un rempart de livres deux revolvers de dimensions respectables. — Maintenant, se dit-il, jouons serré. S'il a la liste, prenons-la. S'il ne l'a pas, prenons-le. Et, si c'est possible, prenons-les tous les deux. Lupin et la liste des vingt-sept, dans la même journée, et surtout après le scandale de ce matin, voilà qui me mettrait singulièrement en lumière.

On frappait. Il cria :

— Entrez !

Et, se levant :

— Entrez donc, monsieur Nicole.

M. Nicole s'aventura dans la pièce d'un pas timide, s'installa sur l'extrême bord de la chaise qu'on lui désignait, et articula : — Je viens reprendre… notre conversation d'hier… Vous excuserez mon retard, monsieur. — Une seconde, dit Prasville. Vous permettez ?

Il se dirigea vivement vers l'antichambre et, apercevant son secrétaire : — J'oubliais, monsieur Lartigue. Qu'on inspecte les couloirs et les escaliers… au cas où il y aurait des complices. Il revint, s'installa bien à son aise, comme pour une longue conversation à laquelle on s'intéresse fort, et il commença : — Vous disiez donc, monsieur Nicole ?

— Je disais, monsieur le secrétaire général, que je m'excusais de vous avoir fait attendre hier soir. Divers empêchements m'ont retenu. Mme Mergy d'abord… — Oui, Mme Mergy que vous avez dû reconduire.

— En effet, et que j'ai dû soigner. Vous comprenez son désespoir, à la malheureuse… Son fils Gilbert, si près de la mort !… Et quelle mort ! À cette heure-là, nous ne pouvions plus compter que sur un miracle… impossible… Moi-même je me résignais à l'inévitable… N'est-ce pas ? quand le sort s'acharne après vous, on finit par se décourager. — Mais, remarqua Prasville, il m'avait semblé que votre dessein, en me quittant, était d'arracher à Daubrecq son secret coûte que coûte. — Certes. Mais Daubrecq n'était pas à Paris. — Ah !

— Non. Je le faisais voyager en automobile.

— Vous avez donc une automobile, monsieur Nicole ?

— À l'occasion, oui. Une vieille machine démodée, un vulgaire tacot. Il voyageait donc en automobile, ou plutôt sur le toit d'une automobile, au fond de la malle où je l'avais enfermé. Et l'automobile, hélas ! ne pouvait arriver qu'après l'exécution. Alors…

Prasville observa M. Nicole d'un air stupéfait, et, s'il avait pu conserver le moindre doute sur l'identité réelle du personnage, cette façon d'agir envers Daubrecq le lui eût enlevé. Bigre ! enfermer quelqu'un dans une malle et le jucher sur le haut d'une automobile !… Lupin seul se permettait ces fantaisies, et Lupin seul les confessait avec ce flegme ingénu ! — Alors, dit Prasville, qu'avez-vous décidé ? — J'ai cherché un autre moyen. — Lequel ?

— Mais, monsieur le secrétaire général, il me semble que vous le savez aussi bien que moi.

— Comment ?

— Dame ! n'assistiez-vous pas à l'exécution ? — Oui.

— En ce cas, vous avez vu Vaucheray et le bourreau frappés tous les deux, l'un mortellement, l'autre, d'une blessure légère. Et vous devez bien penser…

— Ah !

fit Prasville, ahuri, vous avouez… C'est vous qui avez tiré… ce matin ? — Voyons, monsieur le secrétaire général, réfléchissez. Pouvais-je choisir ? La liste des vingt-sept, examinée par vous, était fausse. Daubrecq, qui possédait la véritable, n'arrivait que quelques heures après l'exécution. Il ne me restait donc qu'un moyen de sauver Gilbert et d'obtenir sa grâce : c'était de retarder cette exécution de quelques heures. — Évidemment…

— N'est-ce pas ? En abattant cette brute infâme, ce criminel endurci qui s'appelait Vaucheray, puis en blessant le bourreau, je semais le désordre et la panique. Je rendais matériellement et moralement impossible l'exécution de Gilbert, et je gagnais les quelques heures qui m'étaient indispensables. — Évidemment… répéta Prasville.

Et Lupin reprit :

— N'est-ce pas ? Cela nous donne à tous, au gouvernement, au chef de l'État, et à moi, le temps de réfléchir et de voir un peu clair dans cette question. Non, mais songez à cela, l'exécution d'un innocent ! la tête d'un innocent qui tombe ! Pouvais-je permettre une telle abomination ? Non, à aucun prix. Il fallait agir. J'ai agi. Qu'en pensez-vous, monsieur le secrétaire général ? Prasville pensait bien des choses, et surtout que le sieur Nicole faisait preuve, comme on dit, d'un toupet infernal, d'un tel toupet qu'il y avait lieu de se demander si vraiment on devait confondre Nicole avec Lupin, et Lupin avec Nicole. — Je pense, monsieur Nicole, que, pour tuer, à la distance de cent cinquante pas, un individu que l'on veut tuer, et pour blesser un autre individu que l'on ne veut que blesser, il faut être rudement adroit. — J'ai quelque entraînement, dit M. Nicole d'un air modeste. — Et je pense aussi que votre plan ne peut être que le fruit d'une longue préparation. — Mais pas du tout ! C'est ce qui vous trompe ! Il fut absolument spontané ! Si mon domestique, ou plutôt si le domestique de l'ami qui m'a prêté son appartement de la place Clichy ne m'avait pas réveillé de force pour me dire qu'il avait servi autrefois comme garçon de magasin dans cette petite maison du boulevard Arago, que les locataires étaient peu nombreux, et qu'il y avait peut-être quelque chose à tenter, à l'heure actuelle ce pauvre Gilbert aurait la tête coupée… et Mme Mergy serait morte, tout probablement. — Ah !… Vous croyez ?…

— J'en suis sûr. Et c'est pourquoi j'ai sauté sur l'idée de ce fidèle domestique. Ah !

seulement, vous m'avez bien gêné, monsieur le secrétaire général ! — Moi ?

— Mais oui ! Voilà-t-il que vous aviez eu la précaution biscornue de poster douze hommes à la porte de ma maison ? Il m'a fallu remonter les cinq étages de l'escalier de service, et m'en aller par le couloir des domestiques et par la maison voisine. Fatigue inutile !

— Désolé, monsieur Nicole. Une autre fois…

— C'est comme ce matin, à huit heures, lorsque j'attendais l'auto qui m'amenait Daubrecq dans sa malle, j'ai dû faire le pied de grue sur la place de Clichy pour que cette auto ne s'arrêtât point devant la porte de mon domicile, et pour que vos agents n'intervinssent pas dans mes petites affaires. Sans quoi, de nouveau, Gilbert et Clarisse Mergy étaient perdus.

— Mais, dit Prasville, ces événements… douloureux ne sont, il me semble, que retardés d'un jour, de deux, de trois tout au plus. Pour les conjurer définitivement, il faudrait…

— La liste véritable, n'est-ce pas ? — Justement et vous ne l'avez peut-être pas… — Je l'ai. — La liste authentique ?

— La liste authentique, irréfutablement authentique.

— Avec la croix de Lorraine ?

— Avec la croix de Lorraine.

Prasville se tut. Une émotion violente l'étreignait, maintenant que le duel s'engageait avec cet adversaire dont il connaissait l'effrayante supériorité, et il frissonnait à l'idée qu'Arsène Lupin, le formidable Arsène Lupin, était en face de lui, calme, paisible, poursuivant son but avec autant de sang-froid que s'il eût eu entre les mains toutes les armes, et qu'il se fût trouvé devant un ennemi désarmé. N'osant encore l'attaquer de front, presque intimidé, Prasville dit : — Ainsi, Daubrecq vous l'a livrée ? — Daubrecq ne livre rien. Je l'ai prise. — De force, par conséquent ?

— Mon Dieu, non, dit M. Nicole en riant. Ah !

certes, j'étais résolu à tout, et lorsque ce bon Daubrecq fut exhumé par mes soins de la malle où il voyageait en grande vitesse, avec, comme alimentation, quelques gouttes de chloroforme, j'avais préparé la chose pour que la danse commençât sur l'heure. Oh ! pas d'inutiles tortures… Pas de vaines souffrances… Non… La mort simplement… La pointe d'une longue aiguille qu'on place sur la poitrine, à l'endroit du cœur, et que l'on enfonce peu à peu, doucement, gentiment. Pas autre chose… Mais cette pointe, c'était Mme Mergy qui l'aurait dirigée… Vous comprenez… une mère, c'est impitoyable… une mère dont le fils va mourir !… « Parle, Daubrecq, ou j'enfonce… Tu ne veux pas parler ? Alors, je gagne un millimètre… et puis un autre encore… » Et le cœur du patient s'arrête de battre, ce cœur qui sent l'approche de l'aiguille… Et puis un millimètre encore… et puis un autre encore… Ah ! je vous jure Dieu qu'il eût parlé, le bandit ! Et, penchés sur lui, nous attendions son réveil en frémissant d'impatience, tellement nous avions hâte… Vous voyez ça d'ici, monsieur le secrétaire général ? Le bandit couché sur un divan, bien garrotté, la poitrine nue, et faisant des efforts pour se dégager des fumées de chloroforme qui l'étourdissent. Il respire plus vite… il souffle… Il reprend conscience… Ses lèvres s'agitent… Déjà Clarisse Mergy murmure : « — C'est moi… c'est moi, Clarisse… tu veux répondre, misérable ? Elle a posé son doigt sur la poitrine de Daubrecq, à la place où le cœur remue comme une petite bête cachée sous la peau. Mais elle me dit :

« — Ses yeux… ses yeux… je ne les vois pas sous les lunettes… Je veux les voir… »

Et moi aussi, je veux les voir, ces yeux que j'ignore… Je veux voir leur angoisse et je veux lire en eux, avant même d'entendre une parole, le secret qui jaillira du fond de l'être épouvanté. Je veux voir. Je suis avide de voir. Déjà l'acte que je vais accomplir me surexcite. Il me semble que, quand j'aurai vu, le voile se déchirera. Je saurai. C'est un pressentiment. C'est l'intuition profonde de la vérité qui me bouleverse. Le lorgnon n'est plus là, mais les grosses lunettes opaques y sont encore. Et je les arrache brusquement. Et, brusquement, secoué par une vision déconcertante, ébloui par la clarté soudaine qui me frappe, et riant, mais riant à me décrocher la mâchoire, d'un coup de pouce, hop là ! je lui fais sauter l'œil gauche ! M. Nicole riait vraiment, et, comme il le disait, à s'en décrocher la mâchoire. Et ce n'était plus le timide petit pion de province onctueux et sournois, mais un gaillard bien d'aplomb, qui avait déclamé et mimé toute la scène avec une fougue impressionnante et qui, maintenant, riait d'un rire strident que Prasville ne pouvait écouter sans malaise. — Hop là ! Saute, marquis ! Hors de la niche, Azor ! Deux yeux, pourquoi faire ? C'est un de trop. Hop là ! Non, mais, Clarisse, regardez celui-là qui roule sur le tapis. Attention, œil de Daubrecq ! Gare à la salamandre !

M. Nicole, qui s'était levé et qui simulait une chasse à travers la pièce, se rassit, sortit un objet de sa poche, le fit rouler dans le creux de sa main, comme une bille, le fit sauter en l'air comme une balle, le remit en son gousset et déclara froidement : — L'œil gauche de Daubrecq. Prasville était abasourdi. Où voulait donc en venir son étrange visiteur ? et que signifiait toute cette histoire ? Très pâle, il prononça :

— Expliquez-vous ?

— Mais c'est tout expliqué, il me semble. Et c'est tellement conforme à la réalité des choses ! tellement conforme à toutes les hypothèses que je faisais malgré moi, depuis quelque temps, et qui m'auraient conduit fatalement au but si ce satané Daubrecq ne m'en avait détourné si habilement.

XIII. — La dernière bataille. (1) XIII. - The last battle (1)

En regagnant son cabinet, Prasville reconnut dans la salle d'attente, assis sur une banquette, le sieur Nicole, avec son dos voûté, son air souffreteux, son parapluie de cotonnade, son chapeau bossué et son unique gant. |||||||||||||banco acolchado|||||||||||||||||abollado||||guante único Upon returning to his office, Prasville recognized in the waiting room, seated on a bench, Mr. Nicole, with his hunched back, his ailing appearance, his cotton umbrella, his dented hat, and his single glove. — C'est bien lui, se dit Prasville, qui avait craint un instant que Lupin ne lui eût dépêché un autre sieur Nicole. "It is indeed him," thought Prasville, who had feared for a moment that Lupin had sent another Mr. Nicole. Et s'il vient en personne, c'est qu'il ne se doute nullement qu'il est démasqué. And if he comes in person, it is because he has no idea that he has been unmasked. Et, pour la troisième fois, il prononça : And, for the third time, he said:

— Tout de même, quel culot ! ||||nerve Aun así|||| - Anyway, what nerve!

Il referma la porte de son cabinet et fit venir son secrétaire. He closed the door of his office and called for his secretary.

— Monsieur Lartigue, je vais recevoir ici un personnage assez dangereux et qui, selon toute probabilité, ne devra sortir de mon cabinet que le cabriolet aux mains. |||||||||||||||||||||||cabriolet|| — Mr. Lartigue, I am going to receive here a rather dangerous character who, in all probability, should not leave my office except in the hands of the cabriolet. Aussitôt qu'on l'aura introduit, veuillez prendre toutes les dispositions nécessaires, avertir une douzaine d'inspecteurs, et les poster dans l'antichambre et dans votre bureau. ||||por favor|||||||||inspectores||||||||| As soon as he is brought in, please make all necessary arrangements, notify a dozen inspectors, and post them in the waiting room and in your office. La consigne est formelle : au premier coup de sonnette, vous entrez tous, le revolver au poing, et vous entourez le personnage. ||||||||||||||||||rodean a|| The instructions are clear: at the first ring of the bell, you all enter, revolver in hand, and surround the character. C'est compris ? — Oui, monsieur le secrétaire général.

— Surtout, pas d'hésitation. — Above all, no hesitation. Une entrée brusque, en masse, et le browning au poing. |||||||pistola automática|| A sudden entry, en masse, with the browning in hand. « À la dure », n'est-ce pas ? "In a tough way", isn't it? Faites venir le sieur Nicole, je vous prie. Bring Mr. Nicole, please.

Dès qu'il fut seul, Prasville, à l'aide de quelques papiers, cacha le bouton de la sonnette électrique disposé sur son bureau et plaça derrière un rempart de livres deux revolvers de dimensions respectables. As soon as he was alone, Prasville, with the help of some papers, hid the button of the electric bell arranged on his desk and placed behind a wall of books two respectable-sized revolvers. — Maintenant, se dit-il, jouons serré. "Now," he said to himself, "let's play it tight." S'il a la liste, prenons-la. If he has the list, let's take it. S'il ne l'a pas, prenons-le. If he doesn't have it, let's take it. Et, si c'est possible, prenons-les tous les deux. And, if possible, let's take both of them. Lupin et la liste des vingt-sept, dans la même journée, et surtout après le scandale de ce matin, voilà qui me mettrait singulièrement en lumière. Lupin and the list of twenty-seven, in the same day, and especially after the scandal this morning, that would put me remarkably in the spotlight.

On frappait. There was a knock. Il cria : He shouted:

— Entrez !

Et, se levant :

— Entrez donc, monsieur Nicole.

M. Nicole s'aventura dans la pièce d'un pas timide, s'installa sur l'extrême bord de la chaise qu'on lui désignait, et articula : Mr. Nicole ventured into the room with a timid step, sat on the edge of the chair pointed out to her, and said: — Je viens reprendre… notre conversation d'hier… Vous excuserez mon retard, monsieur. |||||||disculparán||| - I have come to resume... our conversation from yesterday... Please excuse my lateness, sir. — Une seconde, dit Prasville. - One moment, said Prasville. Vous permettez ?

Il se dirigea vivement vers l'antichambre et, apercevant son secrétaire : He quickly headed towards the antechamber and, spotting his secretary: — J'oubliais, monsieur Lartigue. - I forgot, Mr. Lartigue. Qu'on inspecte les couloirs et les escaliers… au cas où il y aurait des complices. |inspeccionen||pasillos||||||||||| Let's inspect the corridors and stairs... just in case there are any accomplices. Il revint, s'installa bien à son aise, comme pour une longue conversation à laquelle on s'intéresse fort, et il commença : He returned, settled in comfortably, as if for a long conversation that he was very interested in, and he began: — Vous disiez donc, monsieur Nicole ? - So, you were saying, Mr. Nicole?

— Je disais, monsieur le secrétaire général, que je m'excusais de vous avoir fait attendre hier soir. ||||||||me disculpaba||||||| - I was saying, Mr. Secretary General, that I apologize for making you wait last night. Divers empêchements m'ont retenu. |Diversos impedimentos|| Various impediments held me back. Mme Mergy d'abord… Mme Mergy first... — Oui, Mme Mergy que vous avez dû reconduire. - Yes, Mme Mergy whom you must have escorted back.

— En effet, et que j'ai dû soigner. ||||||cuidar de — Indeed, and I had to take care of him. Vous comprenez son désespoir, à la malheureuse… Son fils Gilbert, si près de la mort !… Et quelle mort ! You understand her despair, the poor woman… Her son Gilbert, so close to death!… And what a death! À cette heure-là, nous ne pouvions plus compter que sur un miracle… impossible… Moi-même je me résignais à l'inévitable… N'est-ce pas ? ||||||||||||||||||me resignaba||||| At that time, we could only hope for a miracle… impossible… Even I was resigning myself to the inevitable… Isn't that so? quand le sort s'acharne après vous, on finit par se décourager. |the||||||||| |||ensaña||||||| When fate keeps turning against you, you eventually become discouraged. — Mais, remarqua Prasville, il m'avait semblé que votre dessein, en me quittant, était d'arracher à Daubrecq son secret coûte que coûte. — But, remarked Prasville, it seemed to me that your intention, when you left me, was to wrest Daubrecq's secret from him at all costs. — Certes. — Indeed. Mais Daubrecq n'était pas à Paris. But Daubrecq was not in Paris. — Ah !

— Non. Je le faisais voyager en automobile. I used to take him on trips by car.

— Vous avez donc une automobile, monsieur Nicole ? - Do you have a car, Mr. Nicole?

— À l'occasion, oui. - Occasionally, yes. Une vieille machine démodée, un vulgaire tacot. ||||||clunker ||||un||Cacharro viejo Il voyageait donc en automobile, ou plutôt sur le toit d'une automobile, au fond de la malle où je l'avais enfermé. |||in||||||||||||||||| He was traveling by car, or rather on the roof of a car, in the trunk where I had locked him in. Et l'automobile, hélas ! And the car, alas! ne pouvait arriver qu'après l'exécution. could only arrive after the execution. Alors…

Prasville observa M. Nicole d'un air stupéfait, et, s'il avait pu conserver le moindre doute sur l'identité réelle du personnage, cette façon d'agir envers Daubrecq le lui eût enlevé. Prasville observed Mr. Nicole with a stunned look, and if he had harbored any doubts about the real identity of the character, this way of behaving towards Daubrecq would have dispelled them. Bigre ! Well! enfermer quelqu'un dans une malle et le jucher sur le haut d'une automobile !… Lupin seul se permettait ces fantaisies, et Lupin seul les confessait avec ce flegme ingénu ! |||||||perch|||||||||||||||||||| |||||||colocar sobre||||||||||||||||confesaba|||| to lock someone in a trunk and perch them on top of a car!... Only Lupin allowed himself these fantasies, and only Lupin confessed them with such naive composure! — Alors, dit Prasville, qu'avez-vous décidé ? — J'ai cherché un autre moyen. — I looked for another way. — Lequel ? — Which one?

— Mais, monsieur le secrétaire général, il me semble que vous le savez aussi bien que moi. — But, Mr. Secretary-General, it seems to me that you know it as well as I do.

— Comment ?

— Dame ! — Well! n'assistiez-vous pas à l'exécution ? ¿no asistieron?|||| did you not attend the execution? ¿No estabas presenciando la ejecución? — Oui. — Yes. — Sí.

— En ce cas, vous avez vu Vaucheray et le bourreau frappés tous les deux, l'un mortellement, l'autre, d'une blessure légère. — In this case, you saw Vaucheray and the executioner both struck, one mortally, the other with a slight wound. — En ese caso, viste a Vaucheray y al verdugo golpeados a ambos, uno mortalmente, el otro con una herida leve. Et vous devez bien penser… And you must surely think…

— Ah ! — Ah!

fit Prasville, ahuri, vous avouez… C'est vous qui avez tiré… ce matin ? ||atónito||||||||| — Voyons, monsieur le secrétaire général, réfléchissez. — Come on, Mr. Secretary-General, think. Pouvais-je choisir ? Could I choose? La liste des vingt-sept, examinée par vous, était fausse. The list of twenty-seven, examined by you, was wrong. Daubrecq, qui possédait la véritable, n'arrivait que quelques heures après l'exécution. Il ne me restait donc qu'un moyen de sauver Gilbert et d'obtenir sa grâce : c'était de retarder cette exécution de quelques heures. So I only had one way left to save Gilbert and obtain his pardon: to delay this execution by a few hours. — Évidemment… - Of course...

— N'est-ce pas ? - Isn't that right? En abattant cette brute infâme, ce criminel endurci qui s'appelait Vaucheray, puis en blessant le bourreau, je semais le désordre et la panique. |||||||endurecido||||||hiriendo||||sembraba||||| By killing this infamous brute, this hardened criminal named Vaucheray, and then by injuring the executioner, I sowed disorder and panic. Je rendais matériellement et moralement impossible l'exécution de Gilbert, et je gagnais les quelques heures qui m'étaient indispensables. |||||||||||ganaba|||||| I made the execution of Gilbert materially and morally impossible, and I gained the few hours that were essential to me. — Évidemment… répéta Prasville. "Of course..." Prasville repeated.

Et Lupin reprit :

— N'est-ce pas ? — Isn't that right? Cela nous donne à tous, au gouvernement, au chef de l'État, et à moi, le temps de réfléchir et de voir un peu clair dans cette question. It gives all of us, the government, the head of state, and myself, time to reflect and see clearly on this issue. Non, mais songez à cela, l'exécution d'un innocent ! No, but think about it, the execution of an innocent person! la tête d'un innocent qui tombe ! the head of an innocent falling! Pouvais-je permettre une telle abomination ? Could I allow such an abomination? Non, à aucun prix. No, at any cost. Il fallait agir. J'ai agi. Qu'en pensez-vous, monsieur le secrétaire général ? What do you think, Mr. Secretary-General? Prasville pensait bien des choses, et surtout que le sieur Nicole faisait preuve, comme on dit, d'un toupet infernal, d'un tel toupet qu'il y avait lieu de se demander si vraiment on devait confondre Nicole avec Lupin, et Lupin avec Nicole. |||||||||||||||||nerve||||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||Descaro infernal||||||||||||||||||||||| Prasville thought many things, especially that Mr. Nicole showed, as they say, an infernal cheek, such a cheek that one could wonder if Nicole should really be confused with Lupin, and Lupin with Nicole. — Je pense, monsieur Nicole, que, pour tuer, à la distance de cent cinquante pas, un individu que l'on veut tuer, et pour blesser un autre individu que l'on ne veut que blesser, il faut être rudement adroit. "I think, Mr. Nicole, that to kill a person at a distance of a hundred and fifty paces, whom one wants to kill, and to wound another person whom one only wants to wound, one must be extremely skillful." — J'ai quelque entraînement, dit M. Nicole d'un air modeste. — I have some training, Mr. Nicole said modestly. — Et je pense aussi que votre plan ne peut être que le fruit d'une longue préparation. — And I also think that your plan can only be the result of long preparation. — Mais pas du tout ! — Not at all! C'est ce qui vous trompe ! Il fut absolument spontané ! Si mon domestique, ou plutôt si le domestique de l'ami qui m'a prêté son appartement de la place Clichy ne m'avait pas réveillé de force pour me dire qu'il avait servi autrefois comme garçon de magasin dans cette petite maison du boulevard Arago, que les locataires étaient peu nombreux, et qu'il y avait peut-être quelque chose à tenter, à l'heure actuelle ce pauvre Gilbert aurait la tête coupée… et Mme Mergy serait morte, tout probablement. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||Inquilinos|||||||||||||||||||||||||||||| If my servant, or rather the servant of the friend who loaned me his apartment on Place Clichy, had not forcibly woken me up to tell me that he had worked as a shop assistant in that small house on Boulevard Arago, that the tenants were few, and that there might be something worth trying, at this moment poor Gilbert would have his head cut off... and Mrs. Mergy would likely be dead. — Ah !… Vous croyez ?… — Ah!... You think so?...

— J'en suis sûr. — I am sure. Et c'est pourquoi j'ai sauté sur l'idée de ce fidèle domestique. And that's why I jumped on the idea of this faithful servant. Ah ! Ah!

seulement, vous m'avez bien gêné, monsieur le secrétaire général ! only, you have inconvenienced me, Mr. Secretary General! — Moi ?

— Mais oui ! Voilà-t-il que vous aviez eu la précaution biscornue de poster douze hommes à la porte de ma maison ? |||||||||retorcida|||||||||| So you had the odd precaution of posting twelve men at the door of my house? Il m'a fallu remonter les cinq étages de l'escalier de service, et m'en aller par le couloir des domestiques et par la maison voisine. I had to go up the five flights of the service staircase, and leave through the servants' corridor and the neighboring house. Fatigue inutile ! Useless fatigue!

— Désolé, monsieur Nicole. Une autre fois…

— C'est comme ce matin, à huit heures, lorsque j'attendais l'auto qui m'amenait Daubrecq dans sa malle, j'ai dû faire le pied de grue sur la place de Clichy pour que cette auto ne s'arrêtât point devant la porte de mon domicile, et pour que vos agents n'intervinssent pas dans mes petites affaires. |||||||||||me llevaba a||||maletero||||||||||||||||||se detuviera|||||||||||||intervinieran||||| — It's like this morning, at eight o'clock, when I was waiting for the car that was bringing Daubrecq in his trunk, I had to stand guard in Place de Clichy so that the car wouldn't stop in front of my door, and so that your agents wouldn't interfere in my little affairs. Sans quoi, de nouveau, Gilbert et Clarisse Mergy étaient perdus. Otherwise, once again, Gilbert and Clarisse Mergy were lost.

— Mais, dit Prasville, ces événements… douloureux ne sont, il me semble, que retardés d'un jour, de deux, de trois tout au plus. — But, said Prasville, these... painful events seem to only be delayed by a day, two days, three at most. Pour les conjurer définitivement, il faudrait… To banish them definitively, it would be necessary...

— La liste véritable, n'est-ce pas ? - The real list, isn't it? — Justement et vous ne l'avez peut-être pas… - Exactly, and you may not have it... — Je l'ai. — La liste authentique ?

— La liste authentique, irréfutablement authentique. |||irrefutablemente| The authentic list, irrefutably authentic.

— Avec la croix de Lorraine ? With the cross of Lorraine?

— Avec la croix de Lorraine. With the cross of Lorraine.

Prasville se tut. Prasville fell silent. Une émotion violente l'étreignait, maintenant que le duel s'engageait avec cet adversaire dont il connaissait l'effrayante supériorité, et il frissonnait à l'idée qu'Arsène Lupin, le formidable Arsène Lupin, était en face de lui, calme, paisible, poursuivant son but avec autant de sang-froid que s'il eût eu entre les mains toutes les armes, et qu'il se fût trouvé devant un ennemi désarmé. |||lo embargaba||||||||||||Aterradora||||temblaba|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| A violent emotion gripped him, now that the duel was beginning with this adversary whose terrifying superiority he knew, and he shuddered at the thought that Arsène Lupin, the formidable Arsène Lupin, was facing him, calm, peaceful, pursuing his goal with as much composure as if he had all the weapons in his hands and he was facing an unarmed enemy. Una emoción violenta lo agobiaba, ahora que el duelo comenzaba con este adversario cuya superioridad aterradora conocía, y temblaba ante la idea de que Arsène Lupin, el formidable Arsène Lupin, estaba frente a él, tranquilo, sereno, persiguiendo su objetivo con la misma sangre fría que si tuviera todas las armas en sus manos y se encontrara ante un enemigo desarmado. N'osant encore l'attaquer de front, presque intimidé, Prasville dit : Not daring to attack him head-on yet, almost intimidated, Prasville said: Sin atreverse aún a atacarlo de frente, casi intimidado, Prasville dijo: — Ainsi, Daubrecq vous l'a livrée ? — So, Daubrecq gave it to you? — Entonces, ¿Daubrecq te la entregó? — Daubrecq ne livre rien. — Daubrecq gives nothing. Je l'ai prise. I took it. — De force, par conséquent ? — By force, therefore?

— Mon Dieu, non, dit M. Nicole en riant. — My God, no, said Mr. Nicole, laughing. Ah ! Ah!

certes, j'étais résolu à tout, et lorsque ce bon Daubrecq fut exhumé par mes soins de la malle où il voyageait en grande vitesse, avec, comme alimentation, quelques gouttes de chloroforme, j'avais préparé la chose pour que la danse commençât sur l'heure. |||||||||||exhumado|||||la cosa||||viajaba|||||||||||||||||||comenzara|| Indeed, I was determined to do everything, and when this good Daubrecq was exhumed by me from the trunk where he was traveling at great speed, with, as sustenance, a few drops of chloroform, I had prepared things so that the dance would start right away. Oh ! Oh! pas d'inutiles tortures… Pas de vaines souffrances… Non… La mort simplement… La pointe d'une longue aiguille qu'on place sur la poitrine, à l'endroit du cœur, et que l'on enfonce peu à peu, doucement, gentiment. |||||||||||||||aguja larga|||||||||||||clava poco a poco|||||Suavemente no unnecessary torture... No pointless suffering... No... Just death... The tip of a long needle placed on the chest, at the location of the heart, and slowly, gently pushed in. Pas autre chose… Mais cette pointe, c'était Mme Mergy qui l'aurait dirigée… Vous comprenez… une mère, c'est impitoyable… une mère dont le fils va mourir !… « Parle, Daubrecq, ou j'enfonce… Tu ne veux pas parler ? Nothing else... But it was Mrs. Mergy who would have guided that tip... You understand... a mother, she is merciless... a mother whose son is going to die!... 'Speak, Daubrecq, or I will push... You don't want to talk?' Alors, je gagne un millimètre… et puis un autre encore… » Et le cœur du patient s'arrête de battre, ce cœur qui sent l'approche de l'aiguille… Et puis un millimètre encore… et puis un autre encore… Ah ! ||||milímetro||||||||||||||||||||||||milímetro||||||| So, I gain a millimeter... and then another one...” And the patient's heart stops beating, this heart that feels the needle nearing... And then another millimeter... and then another one... Ah! je vous jure Dieu qu'il eût parlé, le bandit ! I swear to God he would have talked, the bandit! Et, penchés sur lui, nous attendions son réveil en frémissant d'impatience, tellement nous avions hâte… Vous voyez ça d'ici, monsieur le secrétaire général ? |||||esperábamos||||||||||||||||| And, leaning over him, we waited for his awakening with trembling impatience, so eager were we... Can you picture it from here, Mr. Secretary General? Le bandit couché sur un divan, bien garrotté, la poitrine nue, et faisant des efforts pour se dégager des fumées de chloroforme qui l'étourdissent. |||||||atado firmemente||||||||||liberarse de||||||lo aturden The bandit lying on a couch, securely bound, his bare chest, and struggling to free himself from the chloroform fumes that are dizzying him. Il respire plus vite… il souffle… Il reprend conscience… Ses lèvres s'agitent… Déjà Clarisse Mergy murmure : He breathes faster... he sighs... He regains consciousness... His lips move... Already Clarisse Mergy murmurs: « — C'est moi… c'est moi, Clarisse… tu veux répondre, misérable ? "— It's me... it's me, Clarisse... do you want to answer, wretch?" Elle a posé son doigt sur la poitrine de Daubrecq, à la place où le cœur remue comme une petite bête cachée sous la peau. She placed her finger on Daubrecq's chest, where the heart beats like a little animal hidden under the skin. Mais elle me dit : But she tells me:

« — Ses yeux… ses yeux… je ne les vois pas sous les lunettes… Je veux les voir… » “— His eyes... his eyes... I can't see them through the glasses... I want to see them...”

Et moi aussi, je veux les voir, ces yeux que j'ignore… Je veux voir leur angoisse et je veux lire en eux, avant même d'entendre une parole, le secret qui jaillira du fond de l'être épouvanté. ||||||||||||||||||||||||||||||brotará||||| And I too, I want to see them, those eyes that I don't know... I want to see their anguish and I want to read in them, even before hearing a word, the secret that will spring from the depths of the terrified being. Je veux voir. I want to see. Je suis avide de voir. I am eagerly looking forward to seeing. Déjà l'acte que je vais accomplir me surexcite. |||||||me entusiasma mucho Already, the act I am about to accomplish excites me. Il me semble que, quand j'aurai vu, le voile se déchirera. ||||||||||se rasgará It seems to me that, when I have seen, the veil will tear. Je saurai. C'est un pressentiment. C'est l'intuition profonde de la vérité qui me bouleverse. ||||||||conmueve It is the deep intuition of truth that overwhelms me. Le lorgnon n'est plus là, mais les grosses lunettes opaques y sont encore. |monóculo||||||||||| The monocle is no longer there, but the large opaque glasses are still there. Et je les arrache brusquement. |||los arranco bruscamente| And I quickly tear them off. Et, brusquement, secoué par une vision déconcertante, ébloui par la clarté soudaine qui me frappe, et riant, mais riant à me décrocher la mâchoire, d'un coup de pouce, hop là ! ||||||desconcertante|deslumbrado por|||||||||||||||||||||| And suddenly, shaken by a disconcerting vision, blinded by the sudden clarity that strikes me, and laughing, but laughing so hard that my jaw drops, with a flick of the wrist, there! je lui fais sauter l'œil gauche ! I make his left eye pop out! M. Nicole riait vraiment, et, comme il le disait, à s'en décrocher la mâchoire. |||||||||||||jaw Mr. Nicole was really laughing, and, as he said, so hard that his jaw dropped. Et ce n'était plus le timide petit pion de province onctueux et sournois, mais un gaillard bien d'aplomb, qui avait déclamé et mimé toute la scène avec une fougue impressionnante et qui, maintenant, riait d'un rire strident que Prasville ne pouvait écouter sans malaise. |||||||peón de escuela|||untuoso||astuto||||||||declamado||interpretado||||||ímpetu impresionante|||||||||||||||Incomodidad And he was no longer the shy and sly little provincial pawn, but a confident man, who had declaimed and mimed the entire scene with impressive enthusiasm, and who, now, was laughing with a strident laughter that Prasville couldn't listen to without discomfort. — Hop là ! — Hop there! Saute, marquis ! Jump, marquis! Hors de la niche, Azor ! ||||¡Fuera de la caseta, Azor! Outside the kennel, Azor! Deux yeux, pourquoi faire ? Two eyes, what for? C'est un de trop. One is too many. Hop là ! Non, mais, Clarisse, regardez celui-là qui roule sur le tapis. No, but, Clarisse, look at that one rolling on the carpet. Attention, œil de Daubrecq ! Beware, Daubrecq's eye! Gare à la salamandre ! Station||| Cuidado con|||¡Cuidado con la salamandra! Watch out for the salamander!

M. Nicole, qui s'était levé et qui simulait une chasse à travers la pièce, se rassit, sortit un objet de sa poche, le fit rouler dans le creux de sa main, comme une bille, le fit sauter en l'air comme une balle, le remit en son gousset et déclara froidement : ||que|||||simulaba||||||||se sentó||||||||||||||||como una pelota|un|canica||||||||pelota|||||bolsillo del chaleco||| Mr. Nicole, who had gotten up and was simulating a hunt across the room, sat back down, took an object out of his pocket, rolled it in the palm of his hand like a marble, tossed it in the air like a ball, put it back in his pocket, and declared coldly: — L'œil gauche de Daubrecq. — Daubrecq's left eye. Prasville était abasourdi. ||Prasville estaba atónito. Prasville was dumbfounded. Où voulait donc en venir son étrange visiteur ? Where was his strange visitor trying to get at? et que signifiait toute cette histoire ? and what did all this story mean? Très pâle, il prononça : Very pale, he said:

— Expliquez-vous ?

— Mais c'est tout expliqué, il me semble. — But it's all explained, it seems to me. Et c'est tellement conforme à la réalité des choses ! And it is so consistent with the reality of things! tellement conforme à toutes les hypothèses que je faisais malgré moi, depuis quelque temps, et qui m'auraient conduit fatalement au but si ce satané Daubrecq ne m'en avait détourné si habilement. ||||||||||||||||||||||||||||desviado de|| so consistent with all the assumptions I had been making despite myself, for some time, and which would have inevitably led me to my goal if that damned Daubrecq hadn't cleverly diverted me from it.