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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, XIII. — La dernière bataille. (2)

XIII. — La dernière bataille. (2)

Eh oui, réfléchissez… suivez la marque de mes suppositions : « Puisqu'on ne découvre la liste nulle part en dehors de Daubrecq, me disais-je, c'est que cette liste ne se trouve pas en dehors de Daubrecq. Et puisqu'on ne la découvre point dans les vêtements qu'il porte, c'est qu'elle se trouve cachée plus profondément encore, en lui-même, pour parler plus clairement, à même sa chair… sous sa peau. — Dans son œil peut-être ? fit Prasville en plaisantant.

— Dans son œil, monsieur le secrétaire général, vous avez dit le mot juste.

— Quoi ?

— Dans son œil, je le répète. Et c'est une vérité qui aurait dû logiquement me venir à l'esprit, au lieu de m'être révélée par le hasard. Et voici pourquoi. Daubrecq, sachant que Clarisse Mergy avait surpris une lettre de lui par laquelle il demandait à un fabricant anglais « d'évider le cristal à l'intérieur de façon à laisser un vide qu'il fût impossible de soupçonner », Daubrecq devait, par prudence, détourner les recherches. Et c'est ainsi qu'il fit faire, sur un modèle fourni, un bouchon de cristal « évidé à l'intérieur ». Et c'est après ce bouchon de cristal que vous et moi nous courons depuis des mois, et c'est ce bouchon de cristal que j'ai déniché au fond d'un paquet de tabac… alors qu'il fallait… — Alors qu'il fallait… ? questionna Prasville intrigué.

M. Nicole pouffa de rire.

— Alors qu'il fallait tout simplement s'en prendre à l'œil de Daubrecq, à cet œil « évidé à l'intérieur de façon à former une cachette invisible et impénétrable », à cet œil que voici. Et M. Nicole, sortant de nouveau l'objet de sa poche, en frappa la table à diverses reprises, ce qui produisit le bruit d'un corps dur. Prasville, confondu, murmura :

— Un œil de verre !

— Mon Dieu, oui, s'écria M. Nicole, qui riait de plus belle, un œil de verre ! un vulgaire bouchon de carafe que le brigand s'était introduit dans l'orbite à la place d'un œil mort, un bouchon de carafe, ou, si vous préférez, un bouchon de cristal, mais le véritable, cette fois, qu'il avait truqué, qu'il protégeait derrière le double rempart d'un binocle et de lunettes, et qui contenait et qui contient encore le talisman grâce auquel Daubrecq travaillait en toute sécurité. Prasville baissa la tête et mit la main devant son front pour dissimuler la rougeur de son visage : il possédait presque la liste des vingt-sept. Elle était devant lui, sur la table.

Dominant son trouble, il dit d'un air dégagé : — Elle y est donc encore ?

— Du moins je le suppose, affirma M. Nicole.

— Comment !… vous supposez…

— Je n'ai pas ouvert la cachette. C'est un honneur que je vous réservais, monsieur le secrétaire général. Prasville avança le bras, saisit l'objet et le regarda. C'était un bloc de cristal, imitant la nature à s'y tromper, avec tous les détails du globe, de la prunelle, de la pupille, de la cornée. Tout de suite il vit, par-derrière, une partie mobile qui glissait. Il fit un effort. L'œil était creux. À l'intérieur, il y avait une boulette de papier. Il la déplia, et, rapidement, sans s'attarder à un examen préalable des noms, de l'écriture, ou de la signature, il leva les bras et tourna le papier vers la clarté des fenêtres. — La croix de Lorraine s'y trouve bien ? demanda M. Nicole.

— Elle s'y trouve, répondit Prasville. Cette liste est la liste authentique.

Il hésita quelques secondes, et demeura les bras levés, tout en réfléchissant à ce qu'il allait faire. Puis, il replia le papier, le rentra dans son petit écrin de cristal, et fit disparaître le tout dans sa poche.

M. Nicole, qui le regardait, lui dit :

— Vous êtes convaincu ?

— Absolument.

— Par conséquent, nous sommes d'accord ? — Nous sommes d'accord. Il y eut un silence, durant lequel les deux hommes s'observaient sans en avoir l'air. M. Nicole semblait attendre la suite de la conversation. Prasville qui, à l'abri des livres accumulés sur la table, tenait d'une main son revolver, et de l'autre touchait au bouton de la sonnerie électrique, Prasville sentait avec un âpre plaisir toute la force de sa position. Il était maître de la liste. Il était maître de Lupin !

— S'il bouge, pensait-il, je braque mon revolver sur lui et j'appelle. S'il m'attaque, je tire. À la fin, M. Nicole reprit :

— Puisque nous sommes d'accord, monsieur le secrétaire général, je crois qu'il ne vous reste plus qu'à vous hâter. L'exécution doit avoir lieu demain ? — Demain.

— En ce cas, j'attends ici. — Vous attendez quoi ?

— La réponse de l'Élysée. — Ah ! quelqu'un doit vous apporter cette réponse ? — Oui.

— Et qui donc ?

— Vous, monsieur le secrétaire général.

Prasville hocha la tête.

— Il ne faut pas compter sur moi, monsieur Nicole.

— Vraiment ? fit M. Nicole d'un air étonné. Peut-on savoir la raison ?

— J'ai changé d'avis. — Tout simplement ?

— Tout simplement. J'estime que, au point où en sont les choses, après le scandale de cette nuit, il est impossible de rien tenter en faveur de Gilbert. De plus, une démarche en ce sens à l'Élysée, dans les formes où elle se présente, constitue un véritable chantage, auquel, décidément, je refuse de me prêter. — Libre à vous, monsieur. Ces scrupules, bien que tardifs, puisque vous ne les aviez pas hier, ces scrupules vous honorent. Mais alors, monsieur le secrétaire général, le pacte que nous avons conclu étant déchiré, rendez-moi la liste des vingt-sept.

— Pourquoi faire ?

— Pour m'adresser à un autre intermédiaire que vous. — À quoi bon ? Gilbert est perdu.

— Mais non, mais non. J'estime au contraire qu'après l'incident de cette nuit, son complice étant mort, il est d'autant plus facile d'accorder cette grâce que tout le monde trouvera juste et humaine. Rendez-moi cette liste.

— Non.

— Bigre, monsieur, vous n'avez pas la mémoire longue, ni la conscience bien délicate. Vous ne vous rappelez donc pas vos engagements d'hier ? — Hier, je me suis engagé vis-à-vis d'un monsieur Nicole. — Eh bien ?

— Vous n'êtes pas monsieur Nicole. — En vérité. Et qui suis-je donc ?

— Dois-je vous l'apprendre ? M. Nicole ne répondit pas, mais il se mit à rire tout doucement, comme s'il eût jugé avec satisfaction le tour singulier que prenait l'entretien, et Prasville éprouva une inquiétude confuse en voyant cet accès de gaieté. Il serra la crosse de son arme et se demanda s'il ne devrait pas appeler du secours. M. Nicole poussa sa chaise tout près du bureau, posa ses deux coudes sur les papiers, considéra son interlocuteur bien en face et ricana :

— Ainsi, monsieur Prasville, vous savez qui je suis, et vous avez l'aplomb de jouer ce jeu avec moi ? — J'ai cet aplomb, dit Prasville qui soutint le choc sans broncher. — Ce qui prouve que vous me croyez, moi, Arsène Lupin… prononçons le nom… oui, Arsène Lupin… ce qui prouve que vous me croyez assez idiot, assez poire, pour me livrer ainsi pieds et poings liés ?

— Mon Dieu ! plaisanta Prasville, en tapotant le gousset où il avait enfoui le globe de cristal, je ne vois pas trop ce que vous pouvez faire, monsieur Nicole, maintenant que l'œil de Daubrecq est là, et que, dans l'œil de Daubrecq, se trouve la liste des vingt-sept. — Ce que je peux faire ? répéta M. Nicole avec ironie.

— Eh oui ! le talisman ne vous protégeant plus, vous ne valez plus que ce que peut valoir un homme tout seul qui s'est aventuré au cœur même de la préfecture de police, parmi quelques douzaines de gaillards qui se tiennent derrière chacune de ces portes, et quelques centaines d'autres qui accourront au premier signal. M. Nicole eut un haussement d'épaules et il regarda Prasvile avec beaucoup de pitié. — Savez-vous ce qui arrive, monsieur le secrétaire général ? Eh bien, vous aussi, toute cette histoire vous tourne la tête. Possesseur de la liste, vous voilà subitement, comme état d'âme, au niveau d'un Daubrecq ou d'un Albufex. Il n'est même plus question, dans votre esprit, de la porter à vos chefs afin que soit anéanti ce ferment de honte et de discorde. Non, non… une tentation soudaine vous grise, et, pris de vertige, vous vous dites : « Elle est là, dans ma poche. Avec cela, je suis tout-puissant. Avec cela, c'est la richesse, le pouvoir absolu, sans limites. Si j'en profitais ? Si je laissais mourir Gilbert, et mourir Clarisse Mergy ? Si je faisais coffrer cet imbécile de Lupin ? Si j'empoignais cette occasion unique de fortune ? Il s'inclina vers Prasville, et très doucement, d'un ton de confidence, amical, il lui dit : — Faites pas ça, cher monsieur, faites pas ça.

— Et pourquoi donc ?

— Ce n'est pas votre intérêt, croyez-moi. — En vérité !

— Non.

Ou bien, si vous tenez absolument à le faire, veuillez auparavant consulter les vingt-sept noms de la liste que vous venez de me cambrioler, et méditez un instant sur le nom du troisième personnage.

— Ah ! Et le nom de ce troisième personnage ?

— C'est celui d'un de vos amis. — Lequel ?

— L'ex-député Stanislas Vorenglade. — Et après ? dit Prasville, qui parut perdre un peu de son assurance.

— Après ?

Demandez-vous si, derrière ce Stanislas Vorenglade, une enquête, même sommaire, ne finirait pas par découvrir celui qui partageait avec lui certains petits bénéfices.

— Et qui s'appelle ? — Louis Prasville.

— Qu'est-ce que vous chantez ? balbutia Prasville.

— Je ne chante pas, je parle. Et je dis que, si vous m'avez démasqué, votre masque à vous ne tient plus beaucoup, et que, là-dessous, ce qu'on aperçoit, n'est pas joli, joli. Prasville s'était levé. M. Nicole donna sur la table un violent coup de poing, et s'écria : — Assez de bêtises, monsieur ! Voilà vingt minutes qu'on tourne tous les deux autour du pot. Ça suffit. Concluons maintenant. Et, tout d'abord, lâchez vos pistolets. Si vous vous figurez que ces mécaniques-là me font peur ! Allons, et finissons-en, je suis pressé.

Il mit sa main sur l'épaule de Prasville et scanda : — Si, dans une heure, vous n'êtes pas revenu de la présidence, porteur de quelques lignes affirmant que le décret de grâce est signé… Si, dans une heure dix minutes, moi, Arsène Lupin, je ne sors pas d'ici sain et sauf, entièrement libre, ce soir, quatre journaux de Paris recevront quatre lettres choisies dans la correspondance échangée entre Stanislas Vorenglade et vous, correspondance que Stanislas Vorenglade m'a vendue ce matin. Voici votre chapeau, votre canne et votre pardessus. Filez. J'attends. Il se passa ce fait extraordinaire, et pourtant fort explicable, c'est que Prasville n'émit pas la plus légère protestation et n'entama pas le plus petit commencement de lutte. Il eut la sensation soudaine, profonde, totale, de ce qu'était, dans son ampleur et dans sa toute-puissance, ce personnage qu'on appelait Arsène Lupin. Il ne songea même pas à épiloguer, à prétendre — ce qu'il avait cru jusque-là — que les lettres avaient été détruites par le député Vorenglade, ou bien, en tout cas, que Vorenglade n'oserait pas les livrer, puisque, en agissant ainsi, c'eût été se perdre soi-même. Non.

Il ne souffla pas mot. Il se sentait étreint dans un étau dont aucune force ne pouvait desserrer les branches. Il n'y avait rien à faire qu'à céder. Il céda.

— Dans une heure ici, répéta M. Nicole.

— Dans une heure, dit Prasville, avec une docilité parfaite.

Cependant il précisa :

— Cette correspondance me sera rendue contre la grâce de Gilbert ?

— Non.

— Comment non ? Alors il est inutile…

— Elle vous sera rendue intégralement deux mois après le jour où mes amis et moi aurons fait évader Gilbert — cela grâce à la surveillance très lâche, qui, conformément aux ordres donnés, sera exercée autour de lui.

— C'est tout ? — Non.

Il y a encore deux conditions.

— Lesquelles ?

— 1o La remise immédiate d'un chèque de quarante mille francs. — Quarante mille francs !

— C'est le prix auquel Vorenglade m'a vendu les lettres. En toute justice…

— Après ?

— 2o Votre démission, dans les six mois, du poste que vous occupez.

— Ma démission ! mais pourquoi ?

M. Nicole eut un geste très digne.

— Parce qu'il est immoral qu'un des postes les plus élevés de la préfecture de police soit occupé par un homme dont la conscience n'est pas nette. Faites-vous octroyer une place de député, de ministre, ou de concierge, enfin toute situation que votre réussite vous permettra d'exiger. Mais secrétaire général de la préfecture, non, pas cela. Ça me dégoûte.

Prasville réfléchit un instant.

XIII. — La dernière bataille. (2) XIII. - The last battle (2)

Eh oui, réfléchissez… suivez la marque de mes suppositions : « Puisqu'on ne découvre la liste nulle part en dehors de Daubrecq, me disais-je, c'est que cette liste ne se trouve pas en dehors de Daubrecq. Yes, think about it... follow the trail of my suppositions: 'Since we do not find the list anywhere outside of Daubrecq, I thought to myself, it means that this list is not outside of Daubrecq.' 是的,想一想……按照我的假设标记:“由于在多布雷克以外的任何地方都找不到这份名单,我对自己说,这是因为这份名单不在多布雷克以外。 Et puisqu'on ne la découvre point dans les vêtements qu'il porte, c'est qu'elle se trouve cachée plus profondément encore, en lui-même, pour parler plus clairement, à même sa chair… sous sa peau. And since we do not discover it in the clothes he wears, it means that it is hidden even deeper, within himself, to be clearer, under his skin... within his flesh. — Dans son œil peut-être ? - Maybe in his eye? fit Prasville en plaisantant. |||bromeando Prasville fit jokingly.

— Dans son œil, monsieur le secrétaire général, vous avez dit le mot juste. — In his eye, Mr. Secretary-General, you said the right word.

— Quoi ? — What?

— Dans son œil, je le répète. Et c'est une vérité qui aurait dû logiquement me venir à l'esprit, au lieu de m'être révélée par le hasard. And this is a truth that should logically have come to mind, instead of being revealed to me by chance. Et voici pourquoi. And here's why. Daubrecq, sachant que Clarisse Mergy avait surpris une lettre de lui par laquelle il demandait à un fabricant anglais « d'évider le cristal à l'intérieur de façon à laisser un vide qu'il fût impossible de soupçonner », Daubrecq devait, par prudence, détourner les recherches. |||||||||||||||||||vaciar el cristal|||||||||||||||||||||| Knowing that Clarisse Mergy had discovered a letter from him in which he asked an English manufacturer 'to hollow out the crystal inside so as to leave a void that could not be suspected,' Daubrecq had to, for prudence's sake, divert the investigations. Et c'est ainsi qu'il fit faire, sur un modèle fourni, un bouchon de cristal « évidé à l'intérieur ». And this is how he had a crystal stopper made, based on a supplied model, 'hollowed out inside.' Et c'est après ce bouchon de cristal que vous et moi nous courons depuis des mois, et c'est ce bouchon de cristal que j'ai déniché au fond d'un paquet de tabac… alors qu'il fallait… ||||||||||||||||||||||||encontré||||||||| And it is after this crystal stopper that you and I have been chasing for months, and it is this crystal stopper that I found at the bottom of a tobacco packet... when it was necessary... — Alors qu'il fallait… ? - When it was necessary... ? questionna Prasville intrigué. Prasville was intrigued by the question.

M. Nicole pouffa de rire. Mr. Nicole burst out laughing.

— Alors qu'il fallait tout simplement s'en prendre à l'œil de Daubrecq, à cet œil « évidé à l'intérieur de façon à former une cachette invisible et impénétrable », à cet œil que voici. ||||||||||||||vaciado por dentro|||||||||||||||| "When all that was needed was to attack Daubrecq's eye, this eye 'hollowed out inside so as to form an invisible and impenetrable hiding place,' this eye here. Et M. Nicole, sortant de nouveau l'objet de sa poche, en frappa la table à diverses reprises, ce qui produisit le bruit d'un corps dur. And Mr. Nicole, once again taking the object out of his pocket, struck it on the table several times, producing the noise of a hard object. Prasville, confondu, murmura : Prasville, confused, murmured:

— Un œil de verre ! - A glass eye!

— Mon Dieu, oui, s'écria M. Nicole, qui riait de plus belle, un œil de verre ! — My God, yes, exclaimed Mr. Nicole, who was laughing even more, a glass eye! un vulgaire bouchon de carafe que le brigand s'était introduit dans l'orbite à la place d'un œil mort, un bouchon de carafe, ou, si vous préférez, un bouchon de cristal, mais le véritable, cette fois, qu'il avait truqué, qu'il protégeait derrière le double rempart d'un binocle et de lunettes, et qui contenait et qui contient encore le talisman grâce auquel Daubrecq travaillait en toute sécurité. ||Tapón de cristal|||||Bandido||||||||||||||||||||||||||||||manipulado||||||doble barrera||||||||||||||||||||| a common carafe stopper that the thug had inserted into the socket instead of a dead eye, a carafe stopper, or, if you prefer, a crystal stopper, but the real one this time, that he had rigged, that he protected behind the double rampart of a pince-nez and glasses, and which contained and still contains the talisman thanks to which Daubrecq worked in complete safety. Prasville baissa la tête et mit la main devant son front pour dissimuler la rougeur de son visage : il possédait presque la liste des vingt-sept. Prasville lowered his head and put his hand in front of his forehead to hide the redness of his face: he possessed almost the list of the twenty-seven. Elle était devant lui, sur la table.

Dominant son trouble, il dit d'un air dégagé : With a dominant air, he said nonchalantly: — Elle y est donc encore ? — Is she still there then?

— Du moins je le suppose, affirma M. Nicole. — At least I assume so, Mr. Nicole confirmed.

— Comment !… vous supposez…

— Je n'ai pas ouvert la cachette. C'est un honneur que je vous réservais, monsieur le secrétaire général. Prasville avança le bras, saisit l'objet et le regarda. Prasville reached out his arm, grabbed the object, and looked at it. C'était un bloc de cristal, imitant la nature à s'y tromper, avec tous les détails du globe, de la prunelle, de la pupille, de la cornée. |||||||||||||||||||pupila|||||| It was a crystal block, imitating nature perfectly, with all the details of the globe, the iris, the pupil, and the cornea. Tout de suite il vit, par-derrière, une partie mobile qui glissait. Immediately, he saw a moving part sliding behind it. Il fit un effort. L'œil était creux. The eye was hollow. À l'intérieur, il y avait une boulette de papier. ||||||Bola de papel|| Inside, there was a paper ball. Dentro había una bolita de papel. Il la déplia, et, rapidement, sans s'attarder à un examen préalable des noms, de l'écriture, ou de la signature, il leva les bras et tourna le papier vers la clarté des fenêtres. He unfolded it, and quickly, without lingering over a preliminary examination of the names, the writing, or the signature, he raised his arms and turned the paper toward the light of the windows. Él la desplegó y, rápidamente, sin detenerse a examinar previamente los nombres, la escritura o la firma, levantó los brazos y giró el papel hacia la claridad de las ventanas. — La croix de Lorraine s'y trouve bien ? — Is the Cross of Lorraine there? — ¿Está la cruz de Lorena ahí? demanda M. Nicole. asked Mr. Nicole.

— Elle s'y trouve, répondit Prasville. — It is there, replied Prasville. Cette liste est la liste authentique. This list is the authentic list.

Il hésita quelques secondes, et demeura les bras levés, tout en réfléchissant à ce qu'il allait faire. He hesitated for a few seconds, and remained with his arms raised, while thinking about what he was going to do. Puis, il replia le papier, le rentra dans son petit écrin de cristal, et fit disparaître le tout dans sa poche. ||dobló||||||||estuche de cristal|||||||||| Then, he folded the paper, put it back in its small crystal case, and made everything disappear into his pocket.

M. Nicole, qui le regardait, lui dit :

— Vous êtes convaincu ?

— Absolument.

— Par conséquent, nous sommes d'accord ? — Therefore, we are in agreement? — Nous sommes d'accord. — We are in agreement. Il y eut un silence, durant lequel les deux hommes s'observaient sans en avoir l'air. ||||||||||se observaban discretamente|||| There was a silence during which the two men observed each other without appearing to do so. M. Nicole semblait attendre la suite de la conversation. Mr. Nicole seemed to be waiting for the continuation of the conversation. Prasville qui, à l'abri des livres accumulés sur la table, tenait d'une main son revolver, et de l'autre touchait au bouton de la sonnerie électrique, Prasville sentait avec un âpre plaisir toute la force de sa position. ||||||||||sostenía|||||||||||||timbre eléctrico||||||áspero||||||| Prasville, who, sheltered by the books piled on the table, held his revolver in one hand, and with the other hand touched the button of the electric bell, felt with a bitter pleasure the full strength of his position. Il était maître de la liste. He was in control of the list. Il était maître de Lupin ! He was the master of Lupin!

— S'il bouge, pensait-il, je braque mon revolver sur lui et j'appelle. |se mueve||||apunto con|||||| - If he moves, he thought, I aim my revolver at him and call. S'il m'attaque, je tire. If he attacks me, I shoot. À la fin, M. Nicole reprit : In the end, Mr. Nicole replied:

— Puisque nous sommes d'accord, monsieur le secrétaire général, je crois qu'il ne vous reste plus qu'à vous hâter. — Since we are in agreement, Mr. Secretary General, I believe you only have to hurry. L'exécution doit avoir lieu demain ? The execution is scheduled for tomorrow? — Demain.

— En ce cas, j'attends ici. — Vous attendez quoi ?

— La réponse de l'Élysée. — Ah ! quelqu'un doit vous apporter cette réponse ? — Oui.

— Et qui donc ?

— Vous, monsieur le secrétaire général.

Prasville hocha la tête.

— Il ne faut pas compter sur moi, monsieur Nicole. — You can't count on me, Mr. Nicole.

— Vraiment ? — Really? fit M. Nicole d'un air étonné. Mr. Nicole said, looking surprised. Peut-on savoir la raison ?

— J'ai changé d'avis. ||de opinión — Tout simplement ?

— Tout simplement. — Simply put. J'estime que, au point où en sont les choses, après le scandale de cette nuit, il est impossible de rien tenter en faveur de Gilbert. I believe that, given the current situation, after the scandal of last night, it is impossible to do anything in favor of Gilbert. De plus, une démarche en ce sens à l'Élysée, dans les formes où elle se présente, constitue un véritable chantage, auquel, décidément, je refuse de me prêter. Furthermore, an approach to the Élysée Palace in this manner amounts to genuine blackmail, to which, I decidedly refuse to partake. — Libre à vous, monsieur. — It's up to you, sir. Ces scrupules, bien que tardifs, puisque vous ne les aviez pas hier, ces scrupules vous honorent. |||||||||||||||honran These scruples, although belated, since you did not have them yesterday, do you credit. Mais alors, monsieur le secrétaire général, le pacte que nous avons conclu étant déchiré, rendez-moi la liste des vingt-sept. But then, Mr. Secretary-General, since the pact we made is torn, give me back the list of the twenty-seven.

— Pourquoi faire ? — Why bother?

— Pour m'adresser à un autre intermédiaire que vous. — To speak to another intermediary than you. — À quoi bon ? — What's the point? Gilbert est perdu.

— Mais non, mais non. J'estime au contraire qu'après l'incident de cette nuit, son complice étant mort, il est d'autant plus facile d'accorder cette grâce que tout le monde trouvera juste et humaine. On the contrary, I believe that after the incident last night, with his accomplice dead, it is even easier to grant this pardon, which everyone will find fair and humane. Rendez-moi cette liste. Give me back this list.

— Non. - No.

— Bigre, monsieur, vous n'avez pas la mémoire longue, ni la conscience bien délicate. ||||||||||||delicada — Goodness gracious, sir, you have a short memory and not a very delicate conscience. Vous ne vous rappelez donc pas vos engagements d'hier ? |||||||compromisos| Don't you remember your commitments from yesterday? — Hier, je me suis engagé vis-à-vis d'un monsieur Nicole. — Yesterday, I made a commitment to a Mr. Nicole. — Eh bien ? — Well?

— Vous n'êtes pas monsieur Nicole. — You are not Mr. Nicole. — En vérité. — In truth. Et qui suis-je donc ?

— Dois-je vous l'apprendre ? Shall I teach you about it? M. Nicole ne répondit pas, mais il se mit à rire tout doucement, comme s'il eût jugé avec satisfaction le tour singulier que prenait l'entretien, et Prasville éprouva une inquiétude confuse en voyant cet accès de gaieté. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||alegría Mr. Nicole did not reply, but he started laughing softly, as if he was pleased with the strange turn the conversation was taking, and Prasville felt a vague uneasiness seeing this burst of merriment. Il serra la crosse de son arme et se demanda s'il ne devrait pas appeler du secours. He|||||||||||||||| |||culata del arma||||||||||||| He gripped the handle of his weapon and wondered if he should call for help. M. Nicole poussa sa chaise tout près du bureau, posa ses deux coudes sur les papiers, considéra son interlocuteur bien en face et ricana : |||||||||||||||||||||||se rió burlonamente Mr. Nicole pushed his chair close to the desk, rested his two elbows on the papers, looked his interlocutor straight in the face and chuckled:

— Ainsi, monsieur Prasville, vous savez qui je suis, et vous avez l'aplomb de jouer ce jeu avec moi ? — So, Mr. Prasville, you know who I am, and you have the nerve to play this game with me? — J'ai cet aplomb, dit Prasville qui soutint le choc sans broncher. ||poise||||||||flinch ||seguridad en sí mismo||||||||sin vacilar — I have that nerve, said Prasville, who withstood the shock without flinching. — Ce qui prouve que vous me croyez, moi, Arsène Lupin… prononçons le nom… oui, Arsène Lupin… ce qui prouve que vous me croyez assez idiot, assez poire, pour me livrer ainsi pieds et poings liés ? ||||||||||pronunciemos||||||||||||||||tonto|||||||| — This proves that you believe me, Arsène Lupin... let's say the name... yes, Arsène Lupin... this proves that you believe me stupid enough, enough of a fool, to deliver myself tied hand and foot?

— Mon Dieu ! — My God! plaisanta Prasville, en tapotant le gousset où il avait enfoui le globe de cristal, je ne vois pas trop ce que vous pouvez faire, monsieur Nicole, maintenant que l'œil de Daubrecq est là, et que, dans l'œil de Daubrecq, se trouve la liste des vingt-sept. |||||pocket|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| |||||bolsillo del chaleco|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| joked Prasville, tapping the pocket where he had hidden the crystal globe, I don't see what you can do, Mr. Nicole, now that Daubrecq's eye is here, and that, in Daubrecq's eye, is the list of the twenty-seven. — Ce que je peux faire ? répéta M. Nicole avec ironie.

— Eh oui ! le talisman ne vous protégeant plus, vous ne valez plus que ce que peut valoir un homme tout seul qui s'est aventuré au cœur même de la préfecture de police, parmi quelques douzaines de gaillards qui se tiennent derrière chacune de ces portes, et quelques centaines d'autres qui accourront au premier signal. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||acudirán||| The talisman no longer protecting you, you are now worth no more than a man all alone who has ventured into the very heart of the police headquarters, among a few dozen fellows standing behind each of these doors, and a few hundred others who will rush in at the first signal. M. Nicole eut un haussement d'épaules et il regarda Prasvile avec beaucoup de pitié. ||||encogimiento de hombros|||||Prasvile|||| Mr. Nicole shrugged and looked at Prasvile with a lot of pity. — Savez-vous ce qui arrive, monsieur le secrétaire général ? - Do you know what is happening, Mr. Secretary General? Eh bien, vous aussi, toute cette histoire vous tourne la tête. Well, you too, all this story is turning your head. Possesseur de la liste, vous voilà subitement, comme état d'âme, au niveau d'un Daubrecq ou d'un Albufex. ||||||||||||||||Albufex As the owner of the list, suddenly you find yourself, as a state of mind, at the level of a Daubrecq or an Albufex. Il n'est même plus question, dans votre esprit, de la porter à vos chefs afin que soit anéanti ce ferment de honte et de discorde. In your mind, there is not even any question of bringing it to your leaders so that this seed of shame and discord can be destroyed. Non, non… une tentation soudaine vous grise, et, pris de vertige, vous vous dites : « Elle est là, dans ma poche. No, no... a sudden temptation exhilarates you, and, feeling dizzy, you think to yourself: "It's there, in my pocket." Avec cela, je suis tout-puissant. With this, I am all-powerful. Avec cela, c'est la richesse, le pouvoir absolu, sans limites. With this, it's wealth, absolute power, without limits. Si j'en profitais ? ||¿Si lo aprovechara? What if I took advantage of it? Si je laissais mourir Gilbert, et mourir Clarisse Mergy ? What if I let Gilbert die, and let Clarisse Mergy die? Si je faisais coffrer cet imbécile de Lupin ? |||encarcelar|||| What if I had that idiot Lupin arrested? Si j'empoignais cette occasion unique de fortune ? |aprovechara||||| What if I were to seize this unique opportunity for wealth? Il s'inclina vers Prasville, et très doucement, d'un ton de confidence, amical, il lui dit : He leaned towards Prasville, and very gently, in a tone of friendly, confidential manner, he said to him: — Faites pas ça, cher monsieur, faites pas ça. - Don't do it, dear sir, don't do it.

— Et pourquoi donc ? — And why is that?

— Ce n'est pas votre intérêt, croyez-moi. — It's not in your best interest, believe me. — En vérité ! — Truly!

— Non.

Ou bien, si vous tenez absolument à le faire, veuillez auparavant consulter les vingt-sept noms de la liste que vous venez de me cambrioler, et méditez un instant sur le nom du troisième personnage. ||||||||||||||||||||||||robarme|||||||||| Alternatively, if you absolutely insist on doing so, please first consult the twenty-seven names on the list you have just stolen from me, and meditate for a moment on the name of the third character.

— Ah ! — Ah! Et le nom de ce troisième personnage ? And the name of this third character?

— C'est celui d'un de vos amis. — Lequel ?

— L'ex-député Stanislas Vorenglade. — Et après ? dit Prasville, qui parut perdre un peu de son assurance.

— Après ?

Demandez-vous si, derrière ce Stanislas Vorenglade, une enquête, même sommaire, ne finirait pas par découvrir celui qui partageait avec lui certains petits bénéfices.

— Et qui s'appelle ? — Louis Prasville.

— Qu'est-ce que vous chantez ? ||||cantan balbutia Prasville.

— Je ne chante pas, je parle. Et je dis que, si vous m'avez démasqué, votre masque à vous ne tient plus beaucoup, et que, là-dessous, ce qu'on aperçoit, n'est pas joli, joli. And I say that if you have unmasked me, your own mask is not holding up much longer, and that underneath, what is visible, is not pretty, pretty. Prasville s'était levé. Prasville stood up. M. Nicole donna sur la table un violent coup de poing, et s'écria : Mr. Nicole hit the table with a violent punch and exclaimed: — Assez de bêtises, monsieur ! Enough with the nonsense, sir! Voilà vingt minutes qu'on tourne tous les deux autour du pot. We've been beating around the bush for twenty minutes now. Ça suffit. That's enough. Concluons maintenant. Et, tout d'abord, lâchez vos pistolets. |||suelten|| And first of all, drop your guns. Si vous vous figurez que ces mécaniques-là me font peur ! ||||que|||||| If you think those contraptions scare me! Allons, et finissons-en, je suis pressé. Come on, let's get it over with, I'm in a hurry.

Il mit sa main sur l'épaule de Prasville et scanda : |||||||||marcó el ritmo — Si, dans une heure, vous n'êtes pas revenu de la présidence, porteur de quelques lignes affirmant que le décret de grâce est signé… Si, dans une heure dix minutes, moi, Arsène Lupin, je ne sors pas d'ici sain et sauf, entièrement libre, ce soir, quatre journaux de Paris recevront quatre lettres choisies dans la correspondance échangée entre Stanislas Vorenglade et vous, correspondance que Stanislas Vorenglade m'a vendue ce matin. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||París|recibirán|||||||||||||||||||| - If, in one hour, you have not returned from the presidency, bearing a few lines stating that the decree of pardon has been signed... If, in an hour and ten minutes, I, Arsène Lupin, do not emerge from here safe and sound, completely free, tonight, four newspapers in Paris will receive four letters chosen from the correspondence exchanged between Stanislas Vorenglade and you, correspondence that Stanislas Vorenglade sold to me this morning. Voici votre chapeau, votre canne et votre pardessus. |||||||abrigo Here is your hat, your cane, and your overcoat. Filez. Get going. J'attends. Il se passa ce fait extraordinaire, et pourtant fort explicable, c'est que Prasville n'émit pas la plus légère protestation et n'entama pas le plus petit commencement de lutte. ||||||||||||||||||||didn't initiate||||||| |||||||||||||no expresó|||||||no inició|||más mínima||inicio de lucha|| There occurred this extraordinary fact, yet quite explicable, that Prasville did not emit the slightest protest and did not initiate the smallest beginning of a struggle. Il eut la sensation soudaine, profonde, totale, de ce qu'était, dans son ampleur et dans sa toute-puissance, ce personnage qu'on appelait Arsène Lupin. He had the sudden, deep, total sensation of what, in its magnitude and all-powerfulness, this character called Arsène Lupin was. Il ne songea même pas à épiloguer, à prétendre — ce qu'il avait cru jusque-là — que les lettres avaient été détruites par le député Vorenglade, ou bien, en tout cas, que Vorenglade n'oserait pas les livrer, puisque, en agissant ainsi, c'eût été se perdre soi-même. He did not even think to argue, to claim - what he had believed until then - that the letters had been destroyed by the deputy Vorenglade, or at least that Vorenglade would not dare to deliver them, since, by acting in that way, he would have been destroying himself. Non.

Il ne souffla pas mot. He did not say a word. Il se sentait étreint dans un étau dont aucune force ne pouvait desserrer les branches. ||||||||||||loosen|| |||Atrapado|||torno de banco||||||aflojar||brazos He felt gripped in a vice from which no force could loosen the branches. Il n'y avait rien à faire qu'à céder. There was nothing to do but to yield. Il céda.

— Dans une heure ici, répéta M. Nicole. — In an hour, repeated Mr. Nicole.

— Dans une heure, dit Prasville, avec une docilité parfaite. — In an hour, said Prasville, with perfect docility.

Cependant il précisa : However, he added:

— Cette correspondance me sera rendue contre la grâce de Gilbert ? ||||devuelta||||| — Will I get this correspondence back in exchange for Gilbert's pardon?

— Non. — No.

— Comment non ? — What do you mean, no? Alors il est inutile…

— Elle vous sera rendue intégralement deux mois après le jour où mes amis et moi aurons fait évader Gilbert — cela grâce à la surveillance très lâche, qui, conformément aux ordres donnés, sera exercée autour de lui. — It will be fully returned to you two months after the day when my friends and I will have helped Gilbert escape - thanks to the very loose surveillance, which, in accordance with the orders given, will be carried out around him.

— C'est tout ? — Is that all? — Non. — No.

Il y a encore deux conditions.

— Lesquelles ?

— 1o La remise immédiate d'un chèque de quarante mille francs. ||entrega inmediata||||||| — Quarante mille francs !

— C'est le prix auquel Vorenglade m'a vendu les lettres. En toute justice…

— Après ?

— 2o Votre démission, dans les six mois, du poste que vous occupez. — 2o Your resignation from the position you currently hold within six months.

— Ma démission ! — My resignation! mais pourquoi ? but why?

M. Nicole eut un geste très digne. Mr. Nicole made a very dignified gesture.

— Parce qu'il est immoral qu'un des postes les plus élevés de la préfecture de police soit occupé par un homme dont la conscience n'est pas nette. - Because it is immoral for one of the highest positions in the police prefecture to be held by a man whose conscience is not clear. Faites-vous octroyer une place de député, de ministre, ou de concierge, enfin toute situation que votre réussite vous permettra d'exiger. ||conceder|||||||||||||||||| Get yourself appointed as a deputy, minister, or caretaker, any position that your success will enable you to demand. Mais secrétaire général de la préfecture, non, pas cela. Ça me dégoûte. It disgusts me.

Prasville réfléchit un instant. Prasville takes a moment to think.