L'EXPÉRIENCE DE MILGRAM - La soumission à l'autorité 📏 (3)
c'est ce que dira hannah arendt et qui
d'ailleurs lui vaudra de très nombreux
reproches c'est le fait qu'elle ait dit
que le comportement d' iceman se
rapprochait davantage d'un comportement
bureaucrates que d'un comportement
criminel
autrement dit iceman n'ayant pas été au
contact des conséquences de ses
décisions
il n'a à aucun moment eu le sentiment
d'agir en criminels de guerre
le phénomène qui est à l'oeuvre dans
l'expérience de milgram et dans cette
soumission à l'autorité légitime
c'est un phénomène de délégation de la
responsabilité
et la délégation la responsabilité c'est
lorsqu'on abandonne son autorité morale
au profit d'une autorité qui prend en
charge les conséquences de nos actes
la délégation de la responsabilité c'est
le fait de se dire qu'on est couvert et
donc lorsqu'on agit là d'une certaine
manière ce n'est pas nous qui agissons
c'est l'autorité qui agit à travers nous
et c'est ainsi que la responsabilité se
reportent se dilue et donc en quelque
sorte réduit la pression qu'elle exerce
sur la conscience de l'individu
alors j'ajouterai simplement pour
terminer cette analyse que les résultats
obtenus par milgram ont été contestés
par une philosophe australienne du nom
de gina perry qui a publié un livre en
2013 dans lequel elle accuse milgram
d'avoir manipulé les résultats de son
étude
alors parmi les aspects qu'elle conteste
elle écrit notamment que en réalité ce
ne serait pas 65 % des sujets qui aurait
obéi mais moins de la moitié moins 50%
et ça évidemment ça change la donne en
tout cas symboliquement ce n'est pas la
même chose de dire que la majorité des
individus obéissent à l'autorité que de
dire que c'est en fait moins de la
moitié
parce qu'évidemment si c'est la majorité
des individus qui obéissent on est en
droit de conclure que c'est l'être
humain lui-même qui se soumet à
l'autorité
lorsqu'une majorité d'individus sont
concernés par un phénomène et devient
beaucoup plus facile et beaucoup plus
tentant de généraliser cette majorité à
l'ensemble des individus
la deuxième chose que conteste jean a
péri c'est le fait qu'il y aurait eu
dans la série d'expériences ponts ont
été menées des infractions au protocole
on avait tout à l'heure que face aux
réticences du sujet évalué face aux
réticences du professeur le scientifique
devait prononcer quatre phrases et à
chaque nouvelle phrase l'injonction se
faisait un peu plus pressante
ce que nous dit jean ap rim c'est qu'il
est arrivé que le scientifique aille
jusqu'à demander 26 fois au sujet de
poursuivre l'expérience 26 fois au lieu
des 4 qui était prévu dans le protocole
donc évidemment ça ne remet pas en cause
le fait que le sujet a fini par obéir
mais ça relativise l'idée selon laquelle
il n'en faudrait pas beaucoup pour faire
obéir le sujet encore ça change un petit
peu la donne sur l'idée assez répandue
selon laquelle l'expérience de milgram
démontrerait une sorte de soumission
automatique et aveugle à l'autorité
et enfin le troisième aspect qui est
reproché à 1000 g c'est le fait il y
aurait chez lui dès le début un biais de
confirmation
c'est à dire que milgram n'aurait pas
organisé cette expérience de manière
totalement innocentes mais qu'il avait
déjà une certaine idée du résultat qu'il
souhaitait obtenir autrement dit que
milgram voulait prouver que l'être
humain a tendance à se soumettre à
l'autorité
et ça c'est quelque chose qui sur le
plan de la méthodologie scientifique
pose de très gros problèmes parce
qu'évidemment l'intention du
scientifique qui organise une expérience
de ce type est ça révèle qu'il a un
intérêt à obtenir certains résultats
plutôt que d'autres
autrement dit ça pourrait expliquer en
partie le fait que le pourcentage de
sujets qui obéissent aurait été
augmentée le fait que des infractions
protocole et puis être commises
l'expérience de milgram nous apprend
quelque chose c'est d'abord la
formidable complexité de la conscience
morale humaine
une conscience morale qu'on a souvent
tendance à placer dans des situations
manichéenne
des situations où ce qu'ils
s'opposeraient ce serait le bien contre
le mal
ce serait les gentils contre les
méchants
si le jugement moral à l'égard des
sujets obéissant à l'autorité me paraît
pour le moins malvenue c'est lié au fait
que ça participe de cet oubli général de
cette inconscience général
de notre propre part sombre
de notre propre côté obscur
qui fait qu on s'érige d'autant plus
comme les représentants du bien les
représentants de la bonne conscience
qu'on n'a pas eu à subir l'expérience du
conflit moral
subir l'expérience du conflit moral subi
à l'expérience du dilemme c'est quelque
chose qui nous prémunit contre le
jugement
c'est quelque chose qui nous portent
davantage à essayer de comprendre qu'à
vouloir juger
s'ériger en puzzle des consciences qui
nous indique qu'elle porte nous méritons
la porte de l'approbation ou la porte de
la condamnation
rousseau disait que
l'état social
citoyen obéissent à des lois
ils obéissent aux lois mais n'obéissent
qu'aux lois et c'est parce qu'ils
obéissent aux lois qui n'obéissent pas
aux hommes
en obéissant à une loi
il pas un homme
on obéit à un principe
un principe un personnel
sip
choisir
choisir que nous devons faire les
preuves du déchirement de la conscience
mais la responsabilité
obéir aux hommes c'est obéir à des êtres
corruptible
obéir à des idées
à des valeurs à des principes
et obéir à soi même
c'est choisir sans juger c'est choisir
et assumé je vous remercie
[Musique]