SARTRE - Le regard des autres 📏 (2)
retrouvez dans le champ de perception
d'autrui
vous n'êtes plus une conscience
vous êtes l'objet d'une conscience vous
devenez une conscience a servi à la
conscience d'autrui
dans le regard de l'autre je ne
suis plus une conscience
je suis un élément de son décor
suit un élément de sa conscience
ainsi le regard de l'autre et comme un
enlèvement le regard de l'autre c'est à
la ping
par le simple fait qu'il me regarde
l'autre mme extra de mon monde pour me
placer dans son monde
pour faire de moi un élément de sa
subjectivité
ce sens tout regard fait de moi une
chose
pour regard est une réification tout
regard est une objectivation
tout regard est une réduction de ma
conscience au statut d'objet pour une
autre conscience
alors je sais que ça peut paraître
étrange de considérer les choses de
cette manière là mais si vous êtes
attentifs à ce qui se passe dans votre
interaction avec autrui
vous allez voir que ce que je viens
d'écrire n'est pas du tout aberrant
évidemment quand vous croiser le regard
de quelqu'un vous n'allez pas vous dire
tout ça explicitement
vous pourrez vous dire qu'effectivement
à ce moment là vous êtes l'objet d'une
perception
vous êtes vu du dehors
être vu du dehors c'est être vu comme
une chose
parce que rappelez vous que la seule
partie de vous même à laquelle vous
n'avez pas accès c'est votre dehors
c'est votre extériorité
vous habitez votre corps vous êtes donc
en contact permanent avec votre
intériorité mais votre enveloppe
corporelle et en particulier votre
visage
vos yeux
tout ça ça ne vous est pas accessible
drame de l'altérité c'est que sous un
certain aspect l'autre me connais mieux
que je ne me connais moi-même
nous sommes les seuls à ne pas nous
connaître de l'extérieur
et c'est pourquoi se voir en vidéo ou
entendre sa voix ça provoque toujours
une sensation étrange
la sensation que ce n'est pas nous
c'est pour ça qu'on peut dire que sous
le regard d'autrui la situation nous
échappe
aso nous échappe puisque l'autre dispose
d'un point de vue sur nous mêmes que
nous n'avons pas à nous mêmes ce qui est
quand même le comble de l'ironie
on se regarde dans un miroir on sait que
c'est nous mais on ne se reconnaît pas y
at il quelqu'un qui m'est plus étranger
que cette personne que je perçois dans
le miroir
alors oui je me reconnais
superficiellement je reconnais les
traits de mon visage je reconnais ma
morphologie mais dès lors que je me fixe
dans les yeux je cesse de me reconnaître
alors je deviens celui qui me regardent
c'est à ce moment là que je comprend ce
qui se passe dans ce déplacement de
l'être pour soi à lettres pour autrui
pour autrui c'est à dire ce que je suis
pour les autres
et pour l'autre je suis un objet
quand je croise le regard de l'autre je
vois que je suis vue
je me vois vue
et voyez cette juxtaposition de la voix
active et de la voix passive voir et
être vu c'est ce qui décrit le mieux le
mécanisme de mon rapport au monde
une conscience active je suis mon propre
monde un monde dans lequel peuvent
apparaître d'autres individus qui seront
les objets de ma conscience
mais je suis également et en même temps
l'individu qui apparaît dans le monde
d'autrui
et c'est ce qui fait dire à sartre que
dans la rencontre avec l'autre dans le
regard de l'autre je fais l'expérience
de la réunification
je deviens une simple chose
et donc mon réflexe métaphysique premier
ça va être de me soustraire aux yeux
d'autrui
car autrui fait peser sur moi une
pression d'être
qu'est ce que c'est une pression d'être
et bien c'est tout simplement le désir
d'apparaître d'une certaine manière aux
yeux de l'autre
c'est ce qui fait par exemple que quand
vous allez croiser quelqu'un dans la rue
vous allez vous redressez vous allez
rendre votre démarche plus assurée
vous allez vouloir maîtriser votre image
aux yeux d'autrui
vous allez vouloir maîtriser l'objet que
vous êtes pour la conscience de l'autre
le regard de l'autre est toujours une
pression exercée sur notre conscience
parce que dès lors qu'un regard se pose
sur nous nous sommes en représentation
or dans l'un de ses romans la nausée
sartre nous parle d'un personnage
monsieur fasquelle en écrivant à son
propos quand cet homme est seul il
s'endort
et quand est-ce qu'on s'endort quand on
est fatigués certes mais aussi quand on
est apaisé
quand on est tranquilliser
le regard de l'autre me met dans un état
de non tranquillité
le regard de l'autre me met dans un état
d'inquiétude 2
et c'est pour ça que lorsque sartre
décrit notre relation à autrui
il évoque en termes de surgissement
l'autre c'est celui qui surgit dans mon
monde
pourquoi les gens timides baisse-t-il
les yeux devant les autres
parce qu'ils ne veulent pas rencontrer
le regard qu'ils les examinent comme des
objets
se passe-t-il lorsque quelqu'un vous
dévisage
si d'air comme un objet
il vous considère comme impurs dehors
comme une pure extériorité dans sa
conscience pourrait disposer librement
et la gêne la honte ou la timidité
traduisent le trouble de la conscience
qui sait qu'elle est jugée par une autre
conscience
car dès lors qu'elle est jugée la
conscience cesse d'être une conscience
elle n'est plus considérée comme une
conscience
elle est considérée comme un simple
objet
objet de quoi l'objet du jugement
et en baissant les yeux bandés
dans le regard la personne timide créer
l'illusion de ne plus être observés
comme en fermant les yeux on se donne
l'impression que l'autre ne nous voit
plus
mais en réalité on le fait qu'il y
aurait le spectacle du jugement de
l'autre sur nous mêmes
si ça va être le moment d'entrer dans le
détail de ce processus de réification
qui s'opèrent dans le regard d'autrui
ça va être le moment d'expliquer en quoi
le regard d'autrui me fige
et ainsi
je d'exister
et que la conscience de soi était en
réalité une conscience indirecte de soi
être conscient de soi c'est adopter
temporairement le point de vue d'une
conscience extérieur à soi
autrement dit être conscient de soi
c'est se prendre comme objet de sa
propre conscience
il ya donc dans la conscience de soi un
phénomène de dissociation
nous sommes à la fois sujet et objet de
notre perception
qu'à chaque fois que je me considère à
chaque fois que je me juge c'est
toujours à partir du point de vue
d'autrui
d'autrui n'est que virtuelle
même si cet autrui n'est pas
physiquement là devant moi mais il
n'empêche que je me projette dans un
autrui virtuelle à partir duquel je vais
me considérer
c'est ce qui fait dire à sartre que
l'autre est un médiateur entre moi et
moi
et qu'est ce que nous gagnons en ou
transposant dans la conscience d'autrui
en opérant ce décentrage de nous mêmes
eh bien nous gagnons l'accès à une
dimension de nous qui nous échappe
ses dimensions c'est notre extériorité
le regard est le lieu du jugement car le
regard est le lieu d'une observation
extérieur qui ne peut que réduire notre
être fondamental
et notre être fondamental qu'est ce que
c'est c'est notre subjectivité par
laquelle nous sommes des êtres libres
c'est notre conscience ou si vous
préférez notre monde intérieur celui
auquel je suis seul à avoir accès
et que l'autre parce qu'il est à
lui-même sa propre subjectivité ne peut
que nier
l'autre ne peut que meunier en tant que
conscience
on le disait en préambule de cet épisode
l'essence de l'homme c'est de ne pas
avoir d'essence
sens de l'homme c'est le néant
dans son livre l'être et le néant sartre
considère que l'homme se tient du côté
du néant
l'homme est né en car l'homme et
possibilités
l'homme et potentialités
si l'homme n'est rien c'est parce qu'il
est potentiellement tous
or l'être c'est le contraire de la
liberté
l'être c'est l'attribution
c'est la fixation
c'est l'assignation à une essence
invariante
sartre prend l'exemple du coupe papier
il dit bien que le coupe-papier est
condamné à n'être qu'un coupe papier
il ne peut pas être autre chose
al'inverse l'homme est condamné à être
libre
il est condamné à être ce qu'il choisira
d'être
c'est ça l'irréductibilité de la liberté
humaine
l'un possibilité d'assigner à l'être
humain une essence
l'impossibilité de figer l'être humain
dans une essence
or que fait autrui quand ils me
regardent ils me fige dans une essence
et qu'est ce que ça veut dire de dire
que l'autre me fige dans une essence et
bien ça veut dire que parce que je suis
l'objet de sa conscience
je ne suis plus une conscience pour lui
je ne suis qu'une représentation
je ne suis qu'un avatar une image
je ne suis qu'un pur dehors
une pure extériorité vidé de sa
substance qui est sa conscience
c'est ça qui se produit dans le regard
d'autrui la négation de ma substance
et même si l'autre apprend à me
connaître si l'autre apprend à me
connaître de manière intime intime c'est
à dire intérieur je reste malgré tout
fondamentalement irréductible à la
représentation qui se fera de moi
regard d'autrui c'est le regard qui me
fige dans une essence à laquelle je suis
et réductible
une essence qui quelle qu'elle soit sera
toujours trop étriqué pour ma conscience
sera toujours une dénaturation de ce que
je suis
ce sera toujours une trahison de ce que
je suis
pour illustrer cette idée on va faire
une petite expérience je vais vous
demander de penser à une personne que
vous connaissez
un de vos proches un ami ou un collègue
de travail
maintenant essayer de vous représenter
cette personne visuellement donc là vous
pouvez la voir pouvez voir les traits de
son visage
la couleur de ses cheveux la forme de
son nez de sa bouche
vous avez un point de vue extérieur sur
elle
maintenant je vais vous demander de
penser à ce qui la caractérise
psychologiquement
à son tempérament à sa manière d'être à
ces réactions dans telle ou telle
circonstance
à partir de là je vous demander d'aller
encore un peu plus loin je vais vous
demander d'imaginer que vous êtes à sa
place
imaginez que vous êtes cette personne
imaginez que vous vous trouvez plonger
dans sa conscience vous voyez désormais
le monde à travers ses yeux
ma question est la suivante
et vous maintenant à quoi pensez-vous
maintenant que vit votre
là maintenant
vous n'en savez rien
vous ne saviez
vous est impossible de vivre à travers
la conscience d'autrui
houdan savait rien parce qu'il vous est
impossible de vous approprier la
conscience d'autrui
la conscience d'autrui que vous échappe
fondamentalement et c'est cette
impossibilité de vous transplanté dans
la conscience d'autrui qui explique
l'écart fondamentale et irréductible
qu'il y aura toujours entre votre
conscience et la conscience d'autrui
la conscience d'autrui est un donjon
imprenable
à chaque fois vous allez regarder
l'autre à chaque fois que vous allez
juger l'autre ce n'est pas l'autre que
vous jugez
votre représentation de ce qu'est
l'autre
comprendre et saisir cette conscience
qui est en face de vous il faudrait que
l'autre ne soit plus l'objet de votre
conscience
mais le sujet de votre conscience
pour saisir l'autre il faudrait que vous
soyez l'autre
donc à la question que vit cette
conscience qui se tient là devant moi la
réponse est je n'en sais rien
vous connaissez la personne si vous êtes
capable de deviner ses pensées aux ses
sentiments le fait est que vous ne
pouvez pas aller au-delà de ce dehors
qui se présentent à vous
la réalité c'est que nous sommes
incapables de saisir l'autre dans tous
les mouvements de sa conscience
autrui me juge en permanence et en meuse
gens ils se méprend sur mon compte