Journal en français facile 09 septembre 2018
Adrien Delgrange : RFI 22h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenues à tous dans votre Journal en français facile, je suis accompagné de Medhi Meddeb pou vous le présenter. Bonsoir Medhi.
Medhi Meddeb : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : À la Une de ce dimanche 9 septembre. L'appel au calme de plusieurs dirigeants allemands après la mort d'un jeune homme hier soir dans la rue. Il aurait été tué par de 2 Afghans. En Irak, nous nous intéresserons à la situation dans la ville de Bassora où la population est toujours en colère contre le GVT. Sur le continent africain en Ouganda, il dénonçait la corruption au sein de la police Muhammad Kirumira, lui-même policier a été assassiné. Football : grâce à Kylian Mbappé l'équipe de France mène à l'heure actuelle 1 à zéro contre les Pays-Bas. Voilà pour les titres, bienvenues à tous.
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MM : Commençons ce journal par les résultats des élections législatives en Suède.
AD : Alors ce ne sont pas encore des chiffres définitifs, pour l'instant nous savons que le parti social-démocrate suédois au pouvoir devrait rester le plus grand parti du pays après ces élections d'aujourd'hui il obtiendrait entre 25 et 26 % des voix. Le parti anti-immigration des Démocrates de Suède serait crédité de 16 % à 19 % des suffrages, les conservateurs obtiendraient entre 17 % et 18 %.
MM : Toujours en Europe, en Allemagne à présent.
AD : Deux semaines après les violences dans la ville Chemnitz, des rassemblements organisés par l'extrême droite avaient daégénéré, et bien hier soir dans l'État régional de Saxe, un jeune homme allemand est mort dans une bagarre et deux Afghans sont mises en causes, ils ont été arrêtés. Du coup la situation est tendue dans le pays. Pascal Thibaut nous appelle de Berlin.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans les rues de Köthen à l'appel de groupuscules d'extrême-droite. La manifestation était présentée comme un hommage au jeune Allemand mort samedi soir dans cette petite ville de Saxe-Anhalt après une altercation avec deux réfugiés afghans. Mais le rassemblement avec diverses prises de parole s'est transformé en meeting politique improvisé pour dénoncer la criminalité reprochée aux migrants et la politique d'Angela Merkel. La police était présente en force et les responsables politiques locaux et régionaux avaient lancé des appels au calme craignant des échauffourées comme celles auxquelles on a assisté à Chemnitz ces deux dernières semaines. Une fois de plus, la réaction des mouvements d'extrême-droite sur le Net a été très rapide comme le montre la manifestation organisée 24 heures après les faits. Ces derniers restent encore à éclaircir. Une altercation avait tout d'abord eu lieu entre trois Afghans avant que deux Allemands, deux frères. On sait qu'un des réfugiés est poursuivi par la justice pour coups et blessures. Le frère de la victime est un sympathisant néo-nazi connu des services de police.
MM : Intérressons nous à présent à ce qui se passe à Bassora, ville pétrolière du Sud irakien.
AD : Bassora connait un retour au calme depuis samedi, mais les violences qu'elle a connues cette semaine ont considérablement affaibli le Premier ministre Al Abadi. Les manifestants de Bassora ne veulent pas abandonner leurs revendications. Car leur colère est profonde explique Louloua Al Rachid, chercheur au Carnegie Middle East Center de Beyrouth. Elle est spécialiste de l'Irak et répondait aux questions de Jean-Baptiste Marot à la mi-journée sur RFI.
MM : Deux enfants ont été tués dans de nouveaux bombardements sur la ville d'Idleb.
AD : Le régime de Bachar al Assad et son allié russe ont visé à coup de missiles et de barils d'explosifs dans cette ville située dans le nord-ouest de la Syrie, près de la Turquie. Information rapportée par Observatoire syrien des droits de l'Homme.
MM : En Ouganda, un policier a été assassiné hier soir et aujourd'hui les hommages se multiplient.
AD : Le porte-parole de la police assure que tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver les responsables de l'assassinat, mais certains expriment déjà des doutes. Muhammad Kirumira, dénoncé depuis longtemps la corruption au sein de la police, et il se disait menacé de mort. Anne Cantener.
Muhammad Kirumira s'était attiré le soutien de nombreux Ougandais, non seulement en dénonçant la corruption au sein de la police, mais aussi en arrêtant certains de ses collègues, selon lui, méritaient d'être traduits en justice, ou encore en défendant le droit des médias à accéder aux audiences lors de procès. Muhammad Kirumira était suspendu de ses fonctions depuis le début de l'année, pour différentes raisons comme abus de pouvoir ou torture. Des accusations pour lesquelles il n'a pas été jugé, mais que certains défenseurs de l'Homme ont du mal à prendre au sérieux. Ces derniers mois et ces dernières années, plusieurs responsables de la police ou personnalités publiques ont été assassinées. La police fait l'objet de très nombreuses critiques, à tel point que le président Museveni a limogé en mars le chef de la police. Depuis, la rhétorique a changé, les forces de l'ordre se sont engagées à mettre fin à la torture, mais comme le souligne une ONG américaine, il reste beaucoup à faire pour que la police soit véritablement au service des citoyens en Ouganda. Le président soudanais Omar al Bachir a ordonné dimanche la dissolution du gouvernement, Omar al Bachir justifie cette décision par la nécessité de « régler la situation économique ».
MM : Place tout de suite au mot de l'actu Adrien.
AD : Baby Boom, tel est le mot de l'actu qui a retenu l'attention d'Yvan Amar.
Baby-boom dans la jungle colombienne titre aujourd'hui RFI. Titre étonnant du point de vue de la langue, puisqu'en Colombie on parle surtout l'espagnol, en plus de quelques langues indiennes, et que « baby boom » est évidemment une expression anglaise. Mais pendant plus de cinquante ans, quand les FARC menaient une guérilla qui les opposait au pouvoir, les militantes, les femmes liées à ce mouvement n'avaient pas de droit d'avoir d'enfant. Maintenant que cet interdit est levé, maintenant que cette interdiction n'existe plus, les femmes en âge d'enfanter se rattrapent. Baby-boom donc ? En anglais, ce mot, très expressif, signifie explosion, mais aussi croissance très soudaine et forte. Et c'est ce sens qui est passé en français : on peut parler par exemple d'un boom sur les valeurs boursières. Et on parle de baby-boom quand les naissances sont tout à coup beaucoup plus nombreuses qu'avant. En Europe le mot s'applique particulièrement à la génération qui est née peu après les Seconde Guerre mondiale. On comprend bien que pendant une guerre les gens hésitent à avoir des enfants : la situation n'est pas favorable : les hommes sont souvent au front, et même quand ils n'y sont pas, même avec les permissions, on se doute que ce n'est pas le moment ! Mais juste après une guerre, lorsqu'on a l'impression qu'une longue période de paix s'ouvre, on se laisse aller avec beaucoup plus de confiance et d'optimisme. Il faut ajouter à ça que ce baby-boom de la fin des années 40 et du début des années 50 a succédé à un autre : après la Première Guerre mondiale, dans les années 20, on avait eu le même phénomène. Donc il y avait une grande partie de la population qui avait entre 20 et 30 ans dans les années qui ont suivi 1945. Toutes les conditions semblaient réunies pour qu'on procrée allègrement !