Journal en français facile 14 mai 2017
RFI, 20 h TU 22 h à Paris. Céline Pellarin : C'est le moment du journal en français facile. Bienvenue. Merci d'être en notre compagnie. A mes côtés ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir, Céline, et bonsoir à tous.
CP : Dans cette édition la passation de pouvoir en France. François Hollande a transmis, il a passé ses pouvoirs de chef d'État à Emmanuel Macron. Une longue journée de cérémonies résumées en début de journal.
SB : Dans l'actualité également, l'attaque informatique qui a débuté, commencé vendredi à fait pour l'instant plus de deux cent mille victimes dans cent cinquante pays.
CP : Nous sommes dimanche, Yvan Amar nous décrypte donc l'expression de la semaine. Les ors de la république. Ce sera dans un peu plus de cinq minutes.
SB : L'État français est désormais dirigé par le huitième président de la cinquième République. C'est aussi le plus jeune chef de l'État puisqu'il a trente-neuf ans.
CP : Emmanuel maçon a officiellement été investi ce dimanche. Lors d'une cérémonie très codifiée, pleine de traditions, il a reçu symboliquement à l'Élysée les pouvoirs de diriger le pays. Et cette journée de cérémonie s'est prolongée jusque dans la soirée. Emmanuel maçon a été reçu par la maire de Paris. Retour sur ce dimanche très intense pour le nouveau président français avec le résumé de Leticia Farine.
« Paris c'est le cœur historique, le cœur meurtri et le cœur battant de la France ». Voici ce qu'a déclaré Emmanuel Macron devant Anne Hidalgo et huit cents personnes triées sur le volet rassemblées dans la salle des fêtes de la mairie de Paris. Plus tôt ce matin, la journée d'investiture a débuté par la passation de pouvoir à l'Élysée. Emmanuel Macron a été accueilli par François Hollande et les deux hommes se sont entretenus en privé. Un long tête-à-tête durant lequel François Hollande a transmis à Emmanuel Macron plusieurs secrets d'État, dont les codes de l'arme nucléaire. Après avoir raccompagné son prédécesseur, Emmanuel Macron a été investi dans ses fonctions de président de la République. Il a ensuite reçu les insignes de grand-croix de la Légion d'honneur avant de passer les troupes en revue dans les jardins de l'Élysée. Dans un véhicule militaire, le nouveau chef de l'état a remonté les Champs-Élysées. Sous l'Arc de Triomphe, il a déposé une gerbe et ravivé la flamme de la tombe du Soldat inconnu. Après avoir déjeuné avec ses proches à l'Élysée, Emmanuel Macron a fait un détour imprévu dans un hôpital militaire des Hauts-de-Seine. Il s'est rendu au chevet de blessés de guerre. Un déplacement symbolique qui s'est déroulé loin des caméras.
SB : La journée de demain sera également chargée, Céline, pour le nouveau président français.
CP : Oui Sylvie, il devrait annoncer demain donc lundi, le nom de son Premier ministre. Le secret a bien été gardé jusque-là. Et cette prudence, ce secret c'est un changement après les présidences Sarkozy et Hollande comme l'explique Maurice Szafran, il est éditorialiste à « Challenges », c'est un magazine qui parle d'économie.
C'est le signe qu'il a donné et qui est très important. Je crois qu'il faut être extrêmement prudent. Et plus que prudent parce qu'Emmanuel Macron vient de remettre dans la pratique politique et dans la pratique présidentielle : le secret. Depuis huit jours, il n'y a pas la moindre information crédible, la moindre fuite crédible, sur le nom du prochain, hypothétique Premier ministre. Il n'y a que des hypothèses, que les journalistes, que nous faisons, que font certains commentateurs mais il n'y a eu aucune fuite du côté de Macron, qui a choisi à l'inverse de Sarkozy et François Hollande, le secret. Et personne y compris dans son entourage le plus proche n'est capable de dire aujourd'hui, à la minute on se parle, qui sera le prochain Premier ministre. On parle beaucoup du républicain, maire du Havre, Édouard Philippe, à l'heure où l'on parle, ce ne sont que des supputations.
CP : Maurice Szafran qui était l'invité de Chantal Lorho lors de l'édition spéciale à la mi-journée sur RFI consacré à la passation de pouvoir.
SB : La Chine a un très grand projet commercial : faire renaitre l'antique route de la soie.
CP : Cette route reliait les siècles précédents, l'Europe, l'Asie et l'Afrique, pour les échanges commerciaux et notamment pour le transport de la fameuse soie. Le précieux tissu d'origine chinoise. Et pour qu'elle redémarre cette route, Pékin investit des centaines de milliards d'euros depuis quatre ans. Mais des pays européens ont peur que cette nouvelle route de la soie ne profite qu'aux entreprises chinoises. Alors le président de la Chine Xi Jinping, affirme que son pays prône, il veut une économie ouverte.
L'ouverture est synonyme de progrès alors que l'isolement est synonyme de recul. L'ouverture ressemble au combat d'un papillon qui sort de son cocon. Cela s'accompagne de souffrance, mais cette souffrance crée une nouvelle vie. L'initiative de la route de la soie est ouverte à tous et permettra une croissance économique et un développement équitable. Nous devons, ensemble, créer un environnement qui facilite l'ouverture afin d'établir un système transparent et juste pour le commerce international et les règles d'investissement. Nous sommes prêts à partager nos expériences avec d'autres pays, mais en revanche, nous n'avons aucune intention d'interférer dans les affaires des autres États ni d'exporter notre propre modèle social et de développement. Nous n'imposons notre volonté à aucun autre pays. Ce que nous espérons s'est créé un nouveau modèle de coopération gagnant-gagnant. Notre espoir est de créer une grande famille pour une coexistence harmonieuse.
CP : Le président chinois au micro d'Heike Schmidt.
SB : Depuis vendredi, l'attaque informatique d'une envergure, d'une ampleur exceptionnelle inquiète la communauté internationale.
CP : Plusieurs enquêtes sont en cours, Sylvie. Selon celle d'Interpol, qui est l'organisation des polices internationales, et bien le virus informatique qui bloque les ordinateurs contre une rançon - contre de l'argent - a fait pour l'instant deux cent mille victimes dans cent cinquante pays. Mais ce bilan est encore provisoire, il n'est pas définitif, Francine Quentin.
Au moins deux cent mille usagers de postes informatiques, pour la plupart des entreprises, ont été victimes dans cent cinquante pays de cette attaque d'une ampleur inconnue. Ce bilan rendu public par Europol, l'organisme européen de coopération policière, est encore provisoire, car on s'attend à ce qu'il augmente encore lundi à l'ouverture des bureaux quand les salariés allumeront leur ordinateur. Selon son directeur, Europol mène chaque année des opérations contre environ deux cents cyberattaques mais personne n'avait jamais rien vu de tel. Le virus se diffuse par le biais de documents attachés ou de liens externes. Et pour retrouver l'usage de son ordinateur, la victime est invitée à verser une rançon de trois cents à six cents dollars payables en « bitcoin », la monnaie virtuelle informatique. Pour les spécialistes de la lutte contre la cybercriminalité, on est en présence d'une organisation criminelle très organisée, qui semble avoir mis la main sur un logiciel malveillant initialement développé par la NSA, l'agence américaine de sécurité nationale.
CP : L'expression de la semaine se concentre sur l'actualité de ce dimanche. Emmanuel Macron devient président français : sous les ors de la République. Qu'est-ce que cela veut dire ? Yvan Amar se charge de décrypter cette expression.
La passation de pouvoir entre l'ancien et le nouveau chef de l'État s'est faite « sous les ors de la République ». Voilà une expression qu'on a entendue pas mal aujourd'hui. C'était le jour ou jamais. Parce que ce rituel d'un pouvoir qui passe d'une main à l'autre doit se dérouler avec toute la majesté qui lui convient. Majesté, c'est le mot qui vient spontanément. Un mot qui évoque d'abord les rois. Parce que ce sont eux qu'on appelle majestés, même si l'origine de ce mot n'est pas liée à la monarchie. Mais cela montre bien l'importance d'une idée de continuité de l'État. Et pourtant, la République, elle s'est installée contre la monarchie. Pendant la Révolution française. Mais avec le recul, on voit bien l'importance d'une vie, d'une histoire de la France, sous des régimes différents. Et la République pour cela a besoin de s'imposer, a besoin de ces fastes, de cet apparat qu'on a d'abord connu sous la puissance royale. Alors on parle des « ors de la République ». Étrange expression, parce qu'en principe le mot « or » comme tous les mots qui désigne des matières : plomb, cuivre, argent, et bien ce mot ne se met pas au pluriel. Et là, on dit les ors. Parce qu'on désigne les lieux prestigieux où l'Etat républicain s'installe : le Palais de l'Élysée, ou bien le Sénat, le palais du Luxembourg, l'Assemblée nationale, le Palais Bourbon. En effet, il y a des palais de la République. Personne n'en est propriétaire : ils sont à l'État. Mais c'est là que travaillent ceux qui dirigent le pays, pour le temps de leur élection. Alors pourquoi sous les ors ? Cela évoque d'abord des plafonds aux moulures dorées, ou bien des lustres resplendissants, mais ça évoque aussi tout un mobilier historique, tout un luxe ancien et précieux qui est là pour donner l'éclat nécessaire au pouvoir républicain.
SB : Yvan Amar. Des ors de la République, on passe à l'or des festivals de cinéma. Celui de Cannes célèbre cette année ses soixante-dix ans, et c'est l'occasion, Céline, de s'offrir un beau cadeau.
CP : Oui Sylvie, le Festival de Cannes est une fête du cinéma international qui voit défiler sur le tapis rouge, des stars. C'est un mot anglais pour désigner les célébrités, et qui veut dire « étoile ». Mais d'autres étoiles scintilleront, cette année, brilleront : celle des diamants incrustés sur la récompense suprême. Pour cette soixante-dixième édition, la Palme d'or sera en effet exceptionnellement recouverte d'or et de cent soixante-sept diamants.
Vous écoutez RFI. 20 h 10 temps universel, c'est la fin de ce journal en français facile.