Journal en français facile 26 février 2019
Joris Zylberman : Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir ! Soyez les bienvenus dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !
Sylvie Berruet : Bonsoir Joris, bonsoir à tous !
JZ : À la une, Donald Trump est arrivé à Hanoi pour son deuxième sommet demain avec Kim Jong-un le dirigeant nord-coréen. Ils pourraient discuter d'un accord de paix historique pour mettre fin à la guerre de Corée. À Séoul, les conservateurs s'y opposent fermement.
SB : Au Royaume-Uni, Theresa May laisse le choix au parlement sur le Brexit. Pour la première fois, elle parle d'un report de la date de sortie de son pays de l'Union européenne.
JZ : Et puis nous évoquerons de la condamnation du numéro trois du Vatican. Le cardinal australien Georges Pell a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur mineurs. Un nouveau coup dur pour l'Église catholique.
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SB : Ils sont maintenant tous les deux arrivés à Hanoï.
JZ : Donald Trump s'est posé sur le sol vietnamien aujourd'hui en fin de journée. Avant lui, Kim Jong-un était lui aussi arrivé par le train dans la capitale vietnamienne pour ce deuxième sommet demain entre le président américain et le dirigeant de la Corée du Nord. Au programme, la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, mais aussi un possible accord de paix pour mettre fin à la Guerre de Corée. En effet seul un armistice a été signé en 1953. Techniquement, Corée du Nord, États-Unis et Corée du Sud sont toujours en guerre. En Corée du Sud, le gouvernement y est très favorable, mais les plus conservateurs sont vent debout contre une telle déclaration. Pourquoi cette opposition ? Les explications à Séoul de Frédéric Ojardias.
Plusieurs transfuges nord-coréens crient leur colère et leur inquiétude, sous la statue de l'amiral Yi Sun-shin dans le centre de Séoul. Le réfugié Kim Seong-min appelle Donald Trump à parler des droits humains lors du sommet de Hanoi. [...] Donald Trump, demandez à Kim Jong-un de fermer les camps de prisonniers politiques ! Si jamais Kim et Trump déclarent la fin de la guerre, la Corée du Nord demandera ensuite le départ des troupes américaines de Corée du Sud. Le régime essaiera de faire du Sud un pays communiste. Kim Jong-un veut nous réduire en esclavage nous aussi ! Les manifestants ont ensuite déchiré des portraits de Kim Jong-un. Cho Won-jin est le président du Parti des Patriotes Coréens, organisateur de la manifestation. [...] Une déclaration de fin de la guerre sans abandon des armes nucléaires, c'est un piège de la Corée du Nord. Cela provoquera le départ des troupes américaines. Le président sud-coréen veut nous faire croire que cela constituera la paix, mais c'est faux. Dans un renversement plutôt inattendu, les progressistes sud-coréens, autrefois très opposés à Trump, louent à présent la politique d'engagement du président américain à l'égard de Kim Jong-un. Et ce sont les conservateurs coréens qui partagent le scepticisme des démocrates américains. Frédéric Ojardias, Séoul, RFI.
SB : C'est le plus haut responsable de l'Église catholique condamné dans une affaire de pédophilie.
JZ : Le cardinal australien Georges Pell, numéro trois du Vatican, a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur mineurs. Le verdict a été rendu le 11 décembre dernier par un tribunal australien, mais n'a été rendu public qu'aujourd'hui pour des raisons légales. Les avocats du cardinal ont fait appel. C'est une nouvelle gifle pour l'Église qui vient d'organiser un sommet historique sur la protection des mineurs. Le Saint-Siège a très vite réagi à l'annonce de la justice australienne. À Rome, Eric Sénanque.
Le Saint-Siège a « pris acte » du verdict du tribunal visant le cardinal Pell. « Une nouvelle douloureuse qui, nous en sommes bien conscients, a choqué de très nombreuses personnes, pas seulement en Australie » a commenté le porte-parole du Vatican. Le Saint-Siège qui réaffirme son « respect total à l'égard de la justice australienne » a-t-il précisé. Le Vatican qui au nom de ce respect attend désormais l'issue du procès en appel et souligne que le cardinal australien a le droit de poursuivre sa défense jusqu'au bout. Cette condamnation est en tout cas spectaculaire : George Pell faisait partie du premier cercle des collaborateurs du Pape François, nommé début 2014 préfet du secrétariat à l'économie du Saint-Siège. Il était l'artisan des dernières grandes réformes économiques au Vatican. Après avoir été accusé d'avoir protégé des abus perpétrés par d'autres prêtres sur des mineurs dans les années 70, le haut prélat australien a dû faire face à l'été 2017 à des accusations de pédophilie le visant directement. Le Pape l'a mis alors en congé pour qu'il aille se défendre devant la justice de son pays. Ce mardi on a appris que François avait confirmé des « mesures de précautions » vis-à-vis du cardinal, à savoir l'interdiction d'exercer publiquement son ministère, et bien –sûr d'avoir des contacts avec des mineurs.
JZ : Eric Sénanque, notre correspondant à Rome.
SB : Le Brexit et Theresa May qui veut laisser le choix au Parlement britannique.
JZ : Le choix sur un éventuel report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Date fixée au 29 mars. La Première ministre veut d'abord soumettre le 12 mars un accord de Brexit modifié, puis s'il est rejeté, elle convoquera un vote sur une sortie sans accord. Et si c'est à nouveau rejeté, elle proposera un vote sur un report du Brexit. C'est un changement radical de stratégie. On écoute Theresa May.
Si le parlement, après avoir rejeté le départ avec l'accord négocié avec l'UE, rejette ensuite de quitter l'UE le 29 mars sans accord de retrait et sans cadre futur, le gouvernement présentera le 14 mars une motion sur la question de savoir si le Parlement veut une extension courte et limitée de l'Article 50. Et si la Chambre vote en faveur de cette extension, on demandera à ce qu'elle soit approuvée avec l'UE et nous présenterons la législation nécessaire pour changer la date de sortie en fonction de cette extension. « Permettez-moi d'être claire, je ne veux pas que l'Article 50 soit prolongé. Notre objectif absolu doit être de travailler pour obtenir un accord et partir le 29 mars. Au final, les choix auxquels nous faisons face restent inchangés : partir avec un accord, partir sans accord ou ne pas avoir de Brexit (...) ».
JZ : La Première ministre britannique Theresa May. Des propos recueillis par Annissa Eljabri.
SB : Nouvelle escalade des tensions entre l'Inde et le Pakistan.
JZ : New Delhi a mené une frappe aérienne contre un groupe islamiste basé au Pakistan. Des représailles attendues et promises par l'Inde après l'attentat suicide du 14 février au Cachemire indien. L'attentat avait tué au moins 40 paramilitaires Indiens. Il avait été revendiqué par le groupe islamiste insurgé Jaish-e-Mohammed, établi au Pakistan. De son côté, le gouvernement d'Islamabad a dénoncé une agression intempestive et a promis de répondre à son tour en temps voulu.
SB : En Algérie, il sera candidat envers et contre tout.
JZ : Abdelaziz Bouteflika déposera ce dimanche sa candidature à un cinquième mandat de président, peu importe les manifestations populaires massives contre cette candidature. Aujourd'hui, des milliers d'étudiants se sont mobilisés, en particulier dans l'Université d'Alger, mais aussi dans le centre de la capitale algérienne et dans d'autres villes du pays.
JZ : L'homme d'affaires Alexandre Djourhi extradé vers la France. Une décision du tribunal de Westminster à Londres. Alexandre Djourhi, c'est le personnage central de l'enquête en France sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Convoqué à plusieurs reprises par la justice française, il avait été arrêté en janvier 2018 à l'aéroport londonien d'Heathrow, en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis notamment pour « détournements de fonds publics » et « corruption ». Les précisions de Grégoire Sauvage.
C'est une décision qui devrait ravir les magistrats français qui depuis 2016 réclame l'audition d'Alexandre Djouhri. Les juges en sont persuadés : cet intermédiaire sulfureux familier des réseaux de la droite française est le personnage clé de l'enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Les investigations menées ont permis établir des liens entre ce richissime homme d'affaires franco-algérien et la Libye de Kadhafi. Son nom était notamment apparu lors de la vente suspecte en 2009 d'une villa située sur la Côte d'Azur à un fonds libyen géré par un dignitaire du régime du Guide suprême. Dissimulé derrière plusieurs prêts noms, Alexandre Djouhri est soupçonné d'en avoir été le véritable propriétaire et de l'avoir vendu à un prix surévalué. Une transaction qui aurait pu permettre de camoufler d'éventuels versements occultes. Son audition prochaine par les juges français pourrait donc marquer un tournant dans cette enquête tentaculaire qui vaut à Nicolas Sarkozy une mise examen. Cependant, Alexandre Djouhri a annoncé son intention de faire appel de cette décision d'extradition. Selon lui, il n'a jamais été un fugitif et n'a pas tenté d'échapper à la justice. Ses avocats mettent également en avant ses problèmes cardiaques pour contester la demande des autorités françaises. Grégoire Sauvage.
JZ : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir écouté, et merci à Sylvie Berruet de m'avoir aidé à le présenter. Bonne soirée à tous à l'écoute de RFI !