MAIN TENDUE (POLITIQUE DE LA) 2009-04-19
« La politique de la main tendue » ! C'est l'expression qu'on a entendue ce week-end à propos du sommet des Amériques et de l'attitude de Barack Obama qui essaie de renouer un dialogue assez compromis ces dernières années avec de nombreux pays d'Amérique latine. L'image est très facile à comprendre : on sait bien qu'il s'agit d'un geste amical, qui exprime justement l'intention amicale et montre l'absence d'agressivité. « Arriver la main tendue », signifie en général que non seulement on arrive avec de bonnes intentions, mais qu'on veut le faire savoir, qu'on souligne ses intentions, comme si l'habitude était plutôt à une relation de méfiance. Il s'agit donc autant d'un geste de réconciliation que d'amitié. Se tendre la main est le préliminaire de se serrer la main, mais ce préliminaire est presque plus important. Tendre la main c'est la proposer, mais c'est aussi l'ouvrir. Et symboliquement ça correspond probablement à un geste qui signifie « je n'ai pas d'arme, je viens mains nues ». A l'inverse, la main fermée évoque l'hostilité : c'est le poing fermé qui dit la colère et la détermination à se battre. Ainsi, ces deux images d'ouverture et de fermeture sont elles souvent associées à des attitudes, des façons de se présenter. De même quand on dit « ouvrir les bras à quelqu'un » cela évoque une attitude de bienvenue affectueuse. « Il les a reçus les bras ouverts », voilà qui témoigne d'une hospitalité large. Mais ce n'est pas la même chose qu'« avoir la main tendue » : celui qui a « la main tendue », c'est celui qui arrive, et celui qui « accueille les bras ouverts », c'est celui chez qui on arrive. Retrouvez Les mots de la semaine dans les journaux en français facile du week-end. Chaque semaine, Yvan Amar répond aux questions d'un auditeur.