La folle histoire du Château d'Anne de Bretagne
Mes chers camarades, bien le bonjour !
Aujourd'hui nous sommes à Nantes, en plein coeur de la ville. Une ville chargée d'Histoire
avec un grand H. Qui ne connaît pas le fameux port de Nantes, célèbre pour son rôle actif
durant la traite des noirs ? Qui ne connaît pas les délicieux biscuits Lu, de la marque
du même nom ? C'est d'ici que ça vient !
J'ai pour habitude de dire que l'Histoire se cache à chaque coin de rue si l'on y
regarde bien. C'est assez vrai mais parfois, elle se cache bien. Ce n'est pas le cas
ici... A peine à 5 min à pied de la gare TGV à moins d'avoir des soucis de vues,
il n'est pas très compliqué de se projeter dans le passé quand on voit l'imposant
château des ducs de Bretagne.
Avant de vous parler du château en tant que tel il me paraît important de faire un “petit”
point sur les ducs de Bretagne et donc sur l'Histoire de la Bretagne pour bien comprendre
les enjeux.
Ce que l'on appelle aujourd'hui la Bretagne, on l'appelait jadis l'Armorique, même
si c'était un peu plus grand. En gros, c'est tout le territoire situé entre la
Loire et la Seine. Un bon bout de terre ! Nominoë, un conte Breton, réussit à unir pour la
première fois la Bretagne en 849. S'il est couronné et reconnu souverain de la Bretagne
par le pape Léon IV, il ne peut néanmoins se soustraire officiellement à l'autorité
du roi de Francie Occidentale. Il ne porte donc pas le titre de roi, mais de duc, duc
de Bretagne !
C'est son fils qui portera le titre de roi, donnant naissance au Royaume de Bretagne,
un royaume toujours vassal de la Francie Occidentale qui ne durera pas très longtemps. En effet,
le Xe siècle est une période sombre pour le Bretagne, celle des invasions vikings qui
dévastent ses terres. Certains nobles bretons s'exilent en Grande-Bretagne pour retrouver
leurs forces afin de contre-attaquer des années plus tard. Il faudra de nombreuses batailles
pour que les hommes du nord soit finalement repoussés vers la Normandie en 939 après
la bataille de Trans. Cela non sans mal et c'est d'ailleurs la chute du royaume qui
s'annonce.
Alain Barbetorte, héros de cette libération, choisit de ne pas prendre le titre de roi
mais celui de duc, un chef militaire en somme. Il devient ainsi le premier duc de Bretagne
du nouveau duché du Bretagne, et prête allégeance à Louis IV, roi de Francie occidentale.
Barbetorte s'installe à Nantes, où il fait construire une tour qui est sans doute
la première base du château actuel.
Pour les années à venir, la Bretagne, dont Nantes fait partie, est au coeur des ambitions
stratégiques du Royaume d'Angleterre et du royaume de France. Sa richesse, sa position,
idéale pour contrôler le commerce maritime et fluvial, expliquent donc pourquoi ces deux
puissances se battront pour placer un duc qui leur soit favorable à la tête du duché.
Tandis que l'Angleterre sort son épingle du jeu jusqu'à la fin du XIIe siècle,
le célèbre Jean Sans Terre commet une grave erreur en assassinant en 1203 son rival au
trône d'Angleterre, le jeune Arthur 1er qui était soutenu par le roi de France Philippe Auguste.
Nantes est donc reprise par les français et le nouveau duc Pierre Mauclerc entreprend
des travaux de fortifications autour du château déjà existant. Au départ, ce ne sont que
4 murs avec 4 petites tours aux angles qui se transformeront au fur et à mesure du temps,
c'est ce que l'on appelle le château de “la Tour Neuve”. Pourquoi LA tour Neuve
? Et bien parce qu'en plein milieu de ce château se dressait une magnifique tour philippienne
haute de 16m30. C'est absolument incroyable quand on sait que le Louvre, un lieu fort
de la royauté, possédait aussi une tour philippienne un peu moins grande. Le symbole
est donc fort pour le château de Nantes, il s'agit de montrer que l'on veut imposer
le pouvoir royal et que rien ne pourra se mettre en travers de sa route, ni le pouvoir
des bretons, ni le pouvoir de l'église. Si la paternité de la construction de cette
tour n'est pas totalement sûre, Pierre Mauclerc incorpore néanmoins des faubourgs
à cette nouvelle place forte et la superficie de la ville double presque avec l'évolution
du château.
Le château est construit à la fois pour maintenir son pouvoir sur la ville et pour
se défendre contre l'extérieur. Une construction qui n'est pas sans arrière pensée chez
Pierre Mauclerc, car s'il tient ses engagements auprès de Philippe Auguste, il tente, après
sa mort, de retourner sa veste contre le nouveau roi de France Louis VIII en faisant allégeance
à Henri III, roi d'Angleterre.
D'ailleurs son hardiesse à développer les fortifications, quitte à faire péter
quelques bâtiments appartenant à l'évêque de Nantes, sans son autorisation, lui vaudront
de se faire excommunier. Son surnom, Mauclerc, viendrait d'ailleurs de cet amour vache
qu'il entretenait avec l'église.
En 1237, après plusieurs révoltes, Pierre de Mauclerc cède sa place et l'alliance
française est retrouvé. Pendant près d'un siècle, les ducs de Bretagne font de Nantes
une place forte du pouvoir et développent le château en conséquence : une nouvelle
cour, des habitations et de nouvelles tours.
En 1341, c'est le drame. Jean III de Bretagne meurt sans héritier. En pleine guerre de
cent ans, c'est le début de la guerre de succession de Bretagne. 20 ans plus tard,
la maison Montfort, favorable au roi d'Angleterre, emporte la victoire face à la maison Penthièvre.
Jean IV de Bretagne hérite alors du statut du duc de Bretagne et entreprend des modifications
sur le château, devenu très important d'un point de vue militaire. La Bretagne affirme
à cette époque son autonomie, refusant de se reconnaître comme vassal de la France.
Jean V jouera d'ailleurs beaucoup de sa position entre Angleterre et France pour affirmer
ses positions indépendantistes et jouer sur deux tableaux à la fois.
Pendant des années, le château sert d'habitation mais aussi de lieu ou l'on rend la justice.
Le fameux procès de Gilles de Retz, le compagnon de Jeanne d'Arc, y a lieu en 1440. Il est
accusé d'attentats, de pacte avec le diable, de relation sexuelle avec des enfants des
deux sexes et d'assassinats, au moins 140 d'après l'église, qui lui vaudront d'être
pendu avec ses deux valets puis brûlé.
De cette époque pleine de joie il ne reste que le vieux donjon qui est visible aujourd'hui.
Le château que l'on connaît de nos jours on le doit surtout à François II et à Anne
de Bretagne dont nous parlerons un peu plus tout à l'heure.
François II devient duc de Bretagne en 1458. Comme nombre de ses prédécesseurs, il décide
de maintenir le cap de l'indépendance du duché en se plaçant entre l'Angleterre
et la France. A cette époque, le pouvoir ducal se partageait alors entre Rennes où
ils étaient couronnés, Vannes ou se tenait la justice et Nantes où se situait la cour
des comptes. Il fallait choisir une ville en particulier pour construire un énorme
édifice et en faire la capitale du duché afin de s'affirmer en tant qu'état face
à la France. Nantes est alors la ville la plus riche, forte de 15 000 habitants, et
ses accès par la Loire en font une véritable porte d'entrée vers la Bretagne.
Comme nous l'avons souligné, François II est particulièrement attaché à son duché
et met tout en oeuvre pour lutter contre le royaume de France. En 1465, il rejoint ainsi
la ligue du bien public, une révolte de nobles bretons contre le roi de France Louis XI.
Si cette guerre ne dure que quelques mois, le duc veut modifier le chateau de Nantes
et le transformer en forteresse à partir de 1466 afin d'anticiper les futurs conflits.
Pendant plusieurs années des travaux se mettent en marche.
En 1480, 4 grandes tours se dressent vers l'Ouest et protègent le logis ducal tandis
que le mur d'enceinte se garnit de trois nouvelles tours de défense. L'ensemble
du château est relevé de 3.5m pour éviter les inondations causé par la Loire et faciliter
les déplacement au sein de l'édifice. Ces aménagements ont donc aussi bien pour
objectif de renforcer la défense militaire de la ville que de créer un lieu d'habitat
confortable pour François II.
Les améliorations auraient surement pu continuer d'ailleurs mais la politique indépendantiste
du duc creuse les caisses de l'état et les investissements doivent se concentrer
sur d'autres fortifications car les tensions avec la France sont de plus en plus tendues.
En 1483, Louis XI meurt. Charles VIII, son héritier, est trop jeune pour régner et
c'est donc Anne de Beaujeu, dite Anne de France, qui prend la régence. Dans cette
situation, le royaume de France est fragile, de nombreux seigneurs y voient l'occasion
rêvée de prendre le pouvoir, comme Louis II d'Orléans, qui tente vainement de kidnapper
le jeune roi. François II rejoint alors une coalition de plusieurs souverains en 1485
pour tenter de renverser Anne de France : c'est ce que l'on appelle la guerre folle.
En 1487, Charles VIII lance l'armée royale sur la Bretagne, il parvient jusqu'à Nantes
et tient le siège de la ville. L'artillerie française est puissante, si puissante que
François II quitte la château pour se réfugier dans un hôtel, laissant le soin au duc d'Orléans,
ayant trouvé refuge en Bretagne, de défendre la ville. Un chroniqueur de l'époque raconte
ainsi qu'un boulet éclata dans la chambre du duc alors qu'il n'était plus là.
Coup de bol ! Les fortifications voulues par François II s'avèrent efficace et le soutien
de la population est total contre le roi de France. Pour Charles, c'est un échec, il
rebrousse chemin le 9 août 1487, non sans avoir fait des dégâts considérables sur
le château.
Mais la victoire est de courte durée, l'armée bretonne se fait écraser un an plus tard
à la bataille de Saint Aubin du Cormier et François II meurt dans la foulée.
C'est sa fille de 11 ans, Anne de Bretagne, qui hérite du duché et d'une situation
très inconfortable. Tiraillée entre le royaume de France, toujours hostile, et les manigances
de certains nobles bretons pour la marier afin de créer des alliances, elle fuit vers
Rennes pour épouser par procuration l'archiduc d'autriche, futur empereur, Maximilien.
Le roi de France est furieux, par une telle alliance, Anne de Bretagne offre une place
de choix à ses ennemis. Il déclare la guerre à la Bretagne et Alain d'Albret, un noble
puissant qui s'était vu refuser la main de la jeune duchesse, trahit la Bretagne en
laissant Charles VIII pénétrer dans la ville de Nantes.
Le roi de France poursuit alors sa route vers Rennes afin d'assiéger la ville pour prendre
la duchesse au dépourvu. A la fin de l'année 1491, Anne de Bretagne n'a plus le choix,
elle épouse Charles VIII qui fait annuler son précédent mariage auprès du pape. Contraint,
ce mariage assure néanmoins la paix entre le royaume de France et le duché de Bretagne.
Plus que ça, s'il signe également le début de la fin de l'indépendance de la Bretagne,
ce n'est pas le fait d'Anne de Bretagne, fine stratège. En effet, lorsque le mariage
doit être conclu, Anne, bien que jeune, impose ses conditions. Non seulement elle garde le
gouvernement de la Bretagne mais elle réussit également à faire admettre au roi que si
elle n'a pas d'enfants avec lui, la Bretagne ne lui reviendrait pas et serait cédée à
son plus proche héritier à elle, laissant de fait la France en dehors des affaires de
la Bretagne.
Durant son mariage avec Charles VIII, Anne, reine de France, ne passe pas beaucoup de
temps à Nantes, mais elle prend soin de faire reconstruire la forteresse en renforçant
certaines défenses.
La gloire, pour Charles VIII, est de courte durée. En 1498, voulant assister à un match
de jeu de paume au château d'Amboise, il percute violemment un linteau de porte. Il
décède rapidement, laissant Anne, seule, veuve à 21ans.
Seule ? Pas vraiment. Car Louis XII hérite de la couronne et s'il est déjà marié,
il fait annuler son mariage avec sa femme pour épouser la veuve de Charles VIII. Trois
jours seulement après la mort du défunt roi, la décision est prise. Rapide !
En 1499, Anne de Bretagne se marie donc avec Louis XII dans la chapelle du château de
Nantes. Durant les années qui suivent, elle lance des modifications esthétiques pour
le mettre au goût du jour. Elle agrandit les douves occidentales, elle finit de bâtir
le grand logis, la tour de la Couronne d'Or, rapatrie du mobilier et constitue une bibliothèque
de près de 1500 ouvrages. Bref, elle s'assure que le château puisse recevoir des invités
de marque et être un haut lieu du pouvoir ducal, non sans avoir à l'idée que ce
lieu pourrait être idéal en cas de problème s'il fallait s'y réfugier. Et si elle
met autant de passion dans ce château c'est que son histoire personnelle lui est intimement
lié puisqu'elle est né dans ses murs . Anne est à la fois bretonne et ligérienne, elle
passe beaucoup de temps dans les châteaux de la vallée de la Loire et elle donne à
son château de Nantes des allures de château de la Loire. Elle continue d'ailleurs d'administrer
la Bretagne d'une main de fer. Quand elle est à la cour, elle se rapproche des artistes
et des poètes, elle les défend même, ce qui lui assure une belle renommée.
Bref, Anne est loin d'être né de la dernière pluie et ce n'est pas pour rien qu'elle
reste connue, encore aujourd'hui, pour être une des plus grandes reines de France. Une
reine qui a su s'imposer et faire entendre sa voix même dans les situations les plus critiques.
Elle meurt en 1514 et sa fille Claude se marie à François 1er, c'est donc lui qui hérite
du château. Il y fait construire le “Logis du Roy” dans lequel il signe en 1532 l'union
du duché de Bretagne et du Royaume de France. C'est ainsi la fin de l'indépendance
de la Bretagne, qui conservera tout de même beaucoup de privilèges jusqu'à la révolution.
Cette union, elle est effective à partir de 1547 et à cette époque, le château est
devenu un château royal, permettant au Roi de France et à son épouse de loger lors
de leurs voyages en Bretagne. Henri II et sa femme Catherine de Médicis, y séjourneront
ainsi lors de leurs déplacements.
Lors des guerres de religion au XVIe, le château de Nantes retrouve une fonction militaire.
Philippe Emmanuel de Mercoeur, le gouverneur catholique de Bretagne, s'oppose à Henri
III en 1582 et devient chef de la ligue Bretonne en 1589. Des grands travaux sont prévus dans
le château pour améliorer la défense. On rehausse certaines murailles, on obstrue quelques
portes, on construit deux grands bastions pour se défendre contre l'artillerie…bref,
on y va pas de main morte mais les modifications n'empecheront pas Henri IV de venir à bout
de Mercoeur et de la ligue catholique.
En 1598, Henri IV signe d'ailleurs au château l'édit de Nantes, qui permet de concilier
protestants et catholiques. Oui, ici, dans ce château, dans cette pièce ! Depuis le
temps qu'on m'en parle de l'Edit de Nantes, je vous avoue que ça fait bizarre
de ce dire qu'il y a un peu plus de 400 ans, un autre barbu était installé là à
signer ce qui sera un des textes les plus marquant de l'Histoire de France.
Bref, si le lieu est hautement symbolique pour la liberté de culte et la tolérance
religieuse, il sera tout de même une place forte royale de Louis XIII et du cardinal
de richelieu quand les affrontements avec les protestants reprendront de plus belle
de 1620 à 1629 et des pièces d'artillerie seront mises dans les 4 tours orientés à
l'ouest.
En 1661, Louis XIV y vient pour la convocation des états de Bretagne. Il en profite pour
faire arrêter son ministre des finances Fouquet par D'artagnan. Celui ci avait détourné
des fonds de la couronne et assuré ses arrières en préparant une éventuelle guerre civile.
Fait incroyable, si la peine de mort aurait dû être prononcé, les nombreux amis de
Fouquet, comme La Fontaine, réussiront à convaincre la justice de simplement le bannir.
Plus incroyable encore, Louis XIV, rancunier, usera de son pouvoir pour transformer cette
peine en prison à vie, laissant Fouquet mourir au fond d'une cellule.
Sympa.
En 1670, un grand incendie ravage une partie du château qui est reconstruite par Louis
XIV dans un style plus classique. La partie médiévale disparaît alors peu à peu. Le
château est désormais situé dans un pays en paix, il est délaissé par le pouvoir
royal et perd ses fonctions même s'il est désormais habité par des militaires. Cette
situation s'accentue avec l'installation permanente de la cour à Versailles.
S'il a déjà servi de prison par le passé, le XVIIIe siècle y voit là son usage principal.
Le lieu se dégrade progressivement, on y enferme des protestants notamment. C'est
au milieu du XVIIIe que l'édifice se transforme en arsenal. On y stocke et y fabrique des
armes...c'est pourquoi lors de la révolution de 1789 le peuple s'empresse de le prendre
d'assaut. Cependant le capitaine en place décide de le livrer au peuple pour éviter
un bain de sang et le château évite le même sort que la bastille. Il redevient alors une
prison pour les monarchistes et les prêtres réfractaires qui ne veulent pas se soumettre
à la république. Toutes les traces architecturales liés à la monarchie sont d'ailleurs effacés
pour être remplacés par des devises de la république. Pourtant, aujourd'hui, nous
pouvons encore voir les marques des rois dans la pierre : Louis XII, François 1er, Henri
IV, Louis XIII et Louis XIV.
Certaines de ces traces ont été réintroduites pendant la campagne de restauration du 20ème siècle.
Durant la guerre de Vendée, de la poudre est réquisitionné est stockée dans la tour
des espagnols. Le 25 Mai 1800, un plancher de tour s'effondre : c'est l'explosion.
Une soixantaine de personnes perdent la vie lors de cette tragédie et de nombreux bâtiments
au sein du château sont endommagés et doivent être abattus, comme la fameuse chapelle.
Au milieu du XIXe siècle, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques,
lance un grande campagne de rénovation des monuments. Si la cathédrale Notre Dame de
Paris et la cité de Carcassonne en bénéficient, c'est aussi le cas du château de Nantes,
qui est dès lors classé aux monuments historiques en 1862
A la fin de la première guerre mondiale, les militaires, qui logeaient toujours au
château, le quitte. La ville en hérite donc et décide d'en faire un musée qui sera
ouvert dès 1924. C'est d'ailleurs son premier conservateur, Marc Elder, prix Goncourt
en 1913, qui donne au château le nom qu'on lui connaît aujourd'hui ! Et oui, la première
fois que la mention “château des ducs de Bretagne” apparaît, c'est dans un livre
de Elder, avant ça, c'était tout simplement le château de Nantes, comme pour tous les
châteaux qui portent le nom de la ville où ils sont implantés.
Ce musée des arts décoratifs sera peu à peu remplacé par un musée des arts populaires
régionaux. En 1943, les allemands occupent l'édifice et construisent un blockhaus
dans la cour, toujours visible aujourd'hui. Puis en 1956, le château accueille le musée
de l'Histoire industrielle et maritime de Nantes, qui avait été bombardé pendant
la guerre. Plusieurs musées cohabitent ainsi sous le même toit et progressivement, faute
d'entretien, certaines parties du château sont fermées au public. C'est en 1989 que
sont lancés des grandes campagnes de rénovation dont le but est de se rapprocher de l'aspect
que pouvait avoir le château au XVIIIe siècle.
En 2007, un seul et unique musée voit le jour ici, au château des ducs de Bretagne.
Son objectif ? Revenir sur l'Histoire de la ville depuis la création du château,
depuis près de 8 siècles. On y découvre ainsi l'Histoire du port, de la traite des
noirs, de la construction navale, de l'industrie, des deux guerres mondiales… mais aussi des
expositions comme celle de l'Histoire du Rock, une très belle expo et je ne dis pas
ça parce que je suis un barbu adepte de cette musique… On y trouve aussi une expo sur
les vikings, sujet qui m'intéresse particulièrement, d'autant plus que le château invite en
2018 le groupe Wardruna, dont j'ai déjà parlé dans ma vidéo “Histoire et Metal”,
à venir faire un concert ici même. Bref, ils font des trucs sympa et même si vous
regardez cette vidéo en 2025, je suis sûr que ça sera toujours le cas. En attendant,
le lieu est public donc même sans rentrer dans le musée il vous est tout à fait possible
de vous balader tranquillement dans l'enceinte du château pour vous dégourdir les jambes
après un bon repas.
Si aujourd'hui l'endroit semble paisible, impossible quand on voit ces différents styles
architecturaux de ne pas penser à tout ce que le château a pu traverser. Lieu de pouvoir,
d'habitation, de rétention et de formation militaire, le voici aujourd'hui lieu de
culture et de savoir. Un château au cœur de la ville qui continue de veiller sur sa
population, regardant les hommes et les femmes défiler tandis que la pierre se charge de
nouveau d'une histoire que d'autres raconteront dans des centaines d'années peut-être…
Merci d'avoir suivi cet épisode, j'espère qu'il aura plus à tous les bretons, à
tous les nantais, et à tous les autres ! N'hésitez pas à laisser un pouce bleu si ça vous a
plu et que vous voulez d'autres reportages, à commenter pour nous dire ce que vous en
avez pensé, et à vous abonner pour ne pas louper les prochaines vidéos. Vive la bretagne
et à la prochaine !