Journal en français facile 18/11/2021 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 21h00 à Paris, 23 h à Erbil. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Clémentine, bonsoir à toutes et à tous.
CP : Dans l'actualité, ce premier vol de rapatriement vers le Kurdistan irakien et l'Irak. Plus de 400 personnes ont quitté la Biélorussie, elles étaient prises au piège à la frontière avec la Pologne, depuis 2 semaines.
ZK : Et puis le Venezuela organise une double-élection dimanche : des régionales et des municipales. Mais au sein de la population, ce scrutin suscite peu d'engouement. Les vénézuéliens sont rattrapés par les problèmes du quotidien, comme le manque de carburant.
CP : Dans ce journal également, ce chiffre inquiétant : plus de 100 000 personnes sont mortes d'une overdose, pendant la pandémie de Covid-19, aux États-Unis. Les autorités américaines lancent l'alerte sur l'utilisation d'opiacés. On vous explique tout dans un instant.
ZK : Et puis, cette affaire qui finit plutôt bien en Turquie. Un couple de touristes israéliens a été libéré après une semaine de détention. Ils avaient été arrêtés pour avoir photographié une résidence présidentielle.
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ZK : Un avion parti de Biélorussie a atterri aujourd'hui à Erbil, au Kurdistan irakien. Il doit redécoller pour Bagdad, la capitale irakienne, dans la soirée.
CP : Un avion avec à son bord 431 personnes. Il s'agit d'irakiens volontaires, ils étaient bloqués à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Plusieurs milliers d'autres migrants sont toujours sur place. Leur calvaire dure depuis deux semaines, dans le froid, avec juste assez d'eau et de nourriture pour survivre. Lorsque la Biélorussie a facilité l'entrée de ces migrants sur son territoire, ces familles ont pensé qu'elles pourraient offrir un avenir meilleur à leurs enfants. C'est ce que nous explique Mera Jasm Bakr, chercheur à la fondation Konrad Adenauer.
Pour les familles prendre la décision d'émigrer a soudain été plus facile. Vous prenez simplement un avion pour Damas, Beyrouth ou Dubaï puis vous arrivez à Minsk. Vous êtes très près de l'Allemagne par exemple. Plus besoin de prendre la mer, Vous n'avez plus peur de vous noyer. Donc les gens ont vu la route par la Biélorussie comme une route plus facile pour aller jusqu'en Europe. Mais les gens avaient déjà la détermination et les raisons de partir. Chaque année 10 000 étudiants finissent l'université. Ils ne trouvent pas de travail et finissent par travailler dans un café pour 5 à 8 dollars la journée. Ils ne voient pas de futur économique dans cette région. Une autre raison c'est que les gens ont le sentiment de vivre sans dignité. Il n'y a pas de liberté d'expression, vous pouvez finir en prison sans raison. De manière générale les gens sont désespérés, les jeunes comme les plus âgés.
CP : Des propos recueillis par Oriane Verdier.
ZK : Le Venezuela se prépare à ses élections régionales et municipales.
CP : Le vote aura lieu dimanche et cette fois, l'opposition est de retour. Elle avait boycotté tous les scrutins organisés depuis 2018. L'opposition a donc présenté plusieurs candidats face au régime socialiste du président Nicolas Maduro. Mais beaucoup de vénézuéliens affirment qu'ils ne s'intéressent pas à ce scrutin. Les problèmes du quotidien occupent leurs esprits. Par exemple, l'accès au carburant. Reportage de nos envoyés spéciaux à Caracas, Stefanie Schüler et Bertrand Haeckler.
La file d'attente de voitures s'étend sur plusieurs kilomètres le long d'une voie rapide dans un quartier populaire de Caracas. « Si vous arrivez à 9h du matin vous serez servi le lendemain vers midi. Si je veux faire le plein, ça me prend une journée entière et je dois rester toute la nuit sur place. Le lendemain je ne peux pas travailler parce que je serai trop fatigué. Et il arrive que quand c'est mon tour ils annoncent qu'il n'y a plus d'essence ». Libardo Ocopio est chauffeur de taxi. Ses faibles revenus l'obligent de faire le plein dans les stations-services subventionnés par l'État où le carburant se paye en Bolivars, la monnaie vénézuélienne. Dans ces stations, les automobilistes n'ont le droit qu'à 120 litres par mois. Si ce quota est atteint, ils doivent se tourner vers le deuxième type de stations-services à Caracas : ici pas de files d'attente, l'essence se vend en dollars américains. « Pour faire le plein vous devez avoir 20 à 35 dollars ». Une somme hors de portée pour la majeure partie des familles vénézuéliennes qui ne gagnent pas plus que 10 dollars par mois. « Toutes les stations-services sont contrôlées par l'armée. Mais la présence des militaires est bien plus importante dans les stations-services subventionnées. Là-bas, ce sont les soldats qui décident qui va être servi et avec combien de litres de carburant vous aller repartir ». Ces difficultés ont pour conséquence que Libardo Ocopio ne peut travailler plus que trois jours par semaine, ce qui affecte lourdement la situation économique de sa famille. Stefanie Schüler et Bertrand Haeckler, Caracas, RFI.
ZK : Aux États-Unis, plus de 100 000 personnes sont mortes d'une overdose pendant la pandémie de Covid-19.
CP : Ce nombre couvre la période d'avril 2020 à avril 2021 et les autorités lancent l'alerte. Les opiacés, comme le fentanyl, tuent de plus en plus d'américains. Ces médicaments ont d'abord été prescrits comme des anti-douleurs, par des médecins. Ils sont ensuite devenu une addiction. Explications d'Arim Lippold.
En seulement un an, les opiacés ont tué une personne toutes les 5 minutes. Du jamais vu aux États-Unis. Certes, la pandémie du Covid y est pour quelques chose. Beaucoup d'Américains, en difficulté financière ou par manque d'accès aux soins, se sont tournés vers des produits de synthèse vendus sur internet. Ils sont moins chers mais plus dangereux. Selon les autorités, les overdoses sont surtout liées à l'utilisation d'opiacés qui contiennent du fentanyl, produit illégalement en Chine et acheminés aux États-Unis par des cartels mexicains. Ces derniers font croire aux consommateurs qu'ils achètent des produits homologués. L'agence américaine antidrogue a saisi cette année plus de 14 millions de pilules contrefaites et la tendance est à la hausse. Beaucoup de jeunes Américains les achètent sur les sites comme Snapshat ou Tiktok. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement américain mise sur la prévention et l'accès à la naloxone, un antidote qui empêche de faire une overdose. Les autorités fédérales veulent encourager les États à distribuer ce produit gratuitement dans les prisons et les établissements scolaires. Mais il n'est pas sûr que cela suffise à freiner la consommation de ce que le New york Times appelle « l'opium du peuple ».
CP : Explications signées Arim Lippold !
ZK : Les États-Unis, où la justice s'apprête à innocenter deux hommes.
CP : Muhammad Aziz et Khalil Islam avaient été condamnés pour l'assassinat, en 1965, de Malcom X, icone de la cause des personnes noires. À eux deux, ils ont passé 42 ans dernières les barreaux. Ils ont toujours clamé leur innocence. Cette affaire reste une plaie ouverte de l'histoire des afro-américains dans le pays.
ZK : Sur le terrain de la lutte contre le Covid-19, l'Allemagne va imposer des restrictions aux personnes non-vaccinées. Elles devront notamment limiter leur vie sociale.
CP : Une réunion de crise s'est tenue aujourd'hui en présence de la chancelière sortante, Angela Merkel et des chefs de gouvernement régionaux. Cette rencontre s'est tenue alors que le nombre de nouvelle infections, augmente fortement. Plus de 65 000 nouveaux malades du Covid-19 ont été recensés en 24 heures. C'est du jamais vu dans le pays, depuis le début de la pandémie.
ZK : En France, l'assemblée nationale donne son feu vert au projet de loi « réparation » envers les harkis.
CP : Les « harkis », ce sont ces algériens qui ont combattu pour l'armée française au moment de la guerre d'indépendance de l'Algérie. Ils ont ensuite été abandonnés à leur sort. L'objectif de ce projet de loi est donc de « réparer » les préjudices subis.
ZK : La justice turque vient de libérer un couple d'Israéliens.
CP : Oui, tout est bien qui finit bien pour Mordi et Natali Oknin. Ces deux israéliens étaient détenus en Turquie depuis une semaine. Le couple, en vacances dans le pays, avait pris des photos d'une résidence présidentielle, à Istanbul. Sami Boukhelifa.
Une semaine d'enquête côté turc, une semaine d'intenses efforts diplomatiques côté israélien. Finalement, le couple est libéré ce jeudi matin. Aussitôt relâché, aussitôt rapatrié en Israël, via un vol spécial. La semaine dernière, les vacances de ces deux israéliens, tournent au cauchemar. À Istanbul, ils prennent en photo une résidence du Président Recep Tayyip Erdogan, et l'envoient à leur famille.Le cliché est pris depuis un restaurant, qui surplombe la maison présidentielle. Et c'est justement, un des employés de ce restaurant qui donne l'alerte. Le couple est contrôlé, arrêté, les événements s'enchaînent, sa garde à vue provisoire est finalement prolongée pour une durée de 20 jours. Les autorités israéliennes prennent alors les choses en main. Afin d'éviter d'exacerber les tensions, le gouvernement demande à la famille du couple, et à la classe politique israélienne de faire profil bas. Après une semaine d'intenses tractations, le ministère des Affaires étrangères israélien et le bureau du Premier ministre Naftali Bennett, annoncent conjointement ce jeudi matin, dans un bref communiqué, la libération du couple. Le ton est neutre, diplomatique. L'État hébreu, remercie le président turc et son gouvernement, pour leur coopération.