Le Journal en français facile du vendredi 30 juin 2023
Bonjour à toutes et à tous et ravi de vous retrouver pour une nouvelle édition du Journal en français facile en direct de Paris.
Il est 18 h.
Le Journal en français facile.
Adrien Delgrange
Vendredi 30 juin:
Que faire pour tenter d'arrêter cette spirale de violence en France? Le gouvernement cherche une sortie de crise après une troisième nuit particulièrement violente à travers le pays. Le président Emmanuel Macron dénonce une « instrumentalisation inacceptable de la mort du jeune Nahel ».
A la Une également, cette décision en provenance de New York, le Conseil de sécurité de l'ONU met fin à la mission des Casques bleus au Mali.
Et puis le Brésil, inéligible Jair Bolsonaro, l'ancien président brésilien, ne pourra pas se présenter à une élection pendant huit ans. Décision à l'instant de la justice brésilienne.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
Le président français a quitté précipitamment le Conseil de l'Europe à Bruxelles pour revenir en urgence à Paris à la mi journée et tenter de reprendre la main après trois nuits d'émeutes dans plusieurs villes du pays. Des violences après la mort de Nahel tué il y a trois jours par un policier à Nanterre. Entouré de ses services, le président de la République s'est enfermé plus d'une heure dans la cellule de crise au ministère de l'Intérieur. Julien Chavanne, en sortant de la réunion, le président français a changé de ton.
Fini le temps de la compassion et de l'émotion. L'heure est à la fermeté, au sommet de l'État face aux critiques des oppositions qui le pressent de réagir. Emmanuel Macron a répliqué en attaquant l'instrumentalisation politique de la mort de Nahel.
« Il y a une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent que nous déplorons tous. Alors que la période devrait être au recueillement et au respect. Et donc, face à cela, je condamne avec la plus grande fermeté toutes celles et ceux qui utilisent cette situation et ce moment pour essayer de créer le désordre et d'attaquer nos institutions »
Fermeté aussi contre les jeunes émeutiers qui représentent un tiers des interpellés, selon le gouvernement. Emmanuel Macron lance un appel aux parents.
« C'est la responsabilité des parents de les garder au domicile. Et donc il est important pour la quiétude de tous que la responsabilité parentale puisse pleinement s'exercer. Et j'en appelle au sens de la responsabilité des mères et des pères de famille. La République n'a pas vocation à se substituer à eux »
Le chef de l'État annonce de nouveaux moyens supplémentaires de sécurité sans les détailler. Il demande également aux réseaux sociaux le retrait de contenus et l'identification des utilisateurs liés à ces violences. Mais pas d'état d'urgence, en tout cas pas tout de suite, comme le réclament pourtant la droite et l'extrême droite.
Et puis, depuis toutes ces annonces, la Première ministre Elisabeth Borne annonce le déploiement de véhicules blindés de la gendarmerie pour faire face aux violences éventuelles de la nuit prochaine. Par mesure de sécurité, de nombreux événements sont annulés dans le pays. Par ailleurs, bus et tramways ne circuleront pas à partir de 21 h sur tout le territoire national. Et puis enfin, les obsèques du jeune Nahel tué mardi par un policier, auront lieu demain samedi à Nanterre.
Le Journal en français facile
RFI 12 h 04 à New York.
La MINUSMA peut faire ses bagages. Le Conseil de sécurité de l'ONU arrête sa mission de maintien de la paix des casques bleus au Mali. L'ONU répond à une demande des autorités maliennes. Le retrait est à effet immédiat. La résolution, le texte a été adopté à l'unanimité. Il met un terme à la mission de l'ONU au Mali. Aujourd'hui, et à partir de demain, les Casques bleus cesseront leurs activités pour organiser leur départ d'ici la fin de l'année.
Joe Biden exprime son fort désaccord après une décision de la Cour suprême. La plus haute juridiction du pays invalide une mesure phare du président démocrate, à savoir l'annulation de la dette étudiante. L'administration Biden a annulé environ 430 milliards de prêts, effaçant complètement la dette de 20 millions d'étudiants. La Cour suprême estime que le gouvernement a annulé la dette sans autorisation du Congrès. Et puis cette autre décision qui fait grincer des dents aux États-Unis la fin de la discrimination positive dans les universités américaines. Autrement dit, les juges les plus importants du pays mettent un terme à l'utilisation de critères raciaux à l'entrée de l'université. Depuis hier, la décision de la Cour suprême alimente le débat sur l'accès des minorités aux études supérieures. Bonjour.
Bonjour Adrien, Bonjour à tous.
A l'origine de cette décision se trouve une association regroupant des Américains d'origine asiatique, l'association « Les étudiants pour des admissions équitables »
La plainte remonte à 2014. Les étudiants pour des admissions équitables accusent alors deux universités parmi les plus vieilles du pays de discriminer les étudiants d'origine asiatique. L'association conservatrice avance que les étudiants asiatiques pourraient être beaucoup plus nombreux dans ces universités si le recrutement était fondé que sur leurs performances, leurs résultats scolaires, car ils sont nettement supérieurs à la moyenne pour « les étudiants pour des admissions équitables » c'est donc simple, la discrimination positive favorise les étudiants noirs. Et du coup, ce sont ceux issus d'autres origines qui se retrouvent défavorisés. Autrement dit, ce serait de la discrimination raciale, ce qui est contraire aux lois américaines.
La décision de la Cour suprême Margaux est donc une victoire pour l'association et son président.
Oui, et c'est une personnalité controversée, contestée car à 71 ans, Edward Blum n'a plus rien d'un étudiant. Il s'est engagé depuis 20 ans dans une croisade, une bataille contre la discrimination positive à l'université. Selon ses détracteurs, ses opposants, il aurait même convaincu des étudiants d'origine asiatique que c'est à cause de cette mesure qu'ils ont du mal à intégrer l'université Harvard. Beaucoup lui reprochent de porter un combat personnel plutôt qu'une mission d'intérêt général. Une mission pour le bien de tous.
Margaux Ratayzyk.
Je vous le disais en titre, Jair Bolsonaro est inéligible. L'ancien président brésilien, condamné pour s'être livré à de la désinformation avant sa défaite électorale l'année dernière. Il ne pourra pas se présenter à une élection pendant huit ans. Décision de la justice brésilienne.
RFI À Paris, il va être 18 h 07 l'heure de retrouver le Petit journal de l'environnement. Pauline Gleize nous a rejoint dans ce studio pour le Petit journal de l'environnement. Bonjour Pauline, bonjour Adrien, et nous allons tout d'abord parler de ces forêts qui n'ont jamais été abimées d'une façon quelconque par l'homme. Je vous parle des forêts primaires. Plus de 4 millions d'hectares de ces forêts ont été détruits l'an dernier.
C'est l'équivalent d'un terrain de football d'arbres abattus ou envolés en fumée toutes les cinq secondes. Et c'est 10 % de plus qu'en 2021. Le Brésil est de très loin le pays le plus touché par la destruction des forêts primaires tropicales devant la République démocratique du Congo, également dans le top dix, le Cameroun, le Cameroun où la déforestation s'est accélérée par rapport à la période 2015-2017. C'est aussi le cas du Ghana et de l'Angola.
Vous avez également retenu ce nouveau record pour les émissions de gaz à effet de serre qui émanent du secteur de l'énergie.
Les émissions de CO2 de ce secteur ont augmenté de 0,8 % l'an dernier et l'horizon ne se dégage pas vraiment Adrien. La World Benchmark Alliance observe un dangereux manque de progrès des entreprises du secteur pour réduire de moitié leurs émissions, sans compter celles de leurs clients. Il faudrait qu'elles investissent 600 milliards de dollars d'ici 2030. Et selon le rapport, le compte n'y est pas.
Alors, s'il est important, voire impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il faut aussi penser à la vie sur terre qui se réchauffe pour tester les capacités d'adaptation du corps humain. Une équipe française de 21 aventuriers est allée en expédition dans le désert d'Arabie Saoudite et elle vient de revenir.
Oui, c'est climatonautes, c'est ainsi qu'ils sont surnommés, ont également traversé la jungle guyanaise et affronté les températures glaciales en Laponie, sous surveillance Adrien, avant, pendant et après leur expédition, les volontaires se sont soumis à des séries de tests médicaux. Les données sont en cours d'analyse, mais Christian Clot, le chef de l'expédition, a présenté un premier bilan de cette traversée du désert sous 45 degrés.
« Plus chaud et plus insidieux, on voit moins directement les impacts parce qu'on n'a pas de gelures comme dans le froid. Par contre, cela impacte énormément le système physiologique général, la thermorégulation, et va provoquer potentiellement des dégradations qui vont devenir dangereuses. Par contre, on a un plus un impact visible sur le comportement. On voit que les personnes sont moins aptes à réguler leur temps, leurs émotions - une réaction plus extrême - plus directe. On a moins de filtres dans un milieu chaud, on a une dégradation de nos fonctions cognitives, on va peut être être un peu plus réactif vis à vis des autres »
Christian Clot au micro de Raphaël Moran
Merci beaucoup Pauline Gleize pour toutes ces informations dans le Journal en français facile que vous pouvez retrouver à tout moment sur Internet. A très vite.