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Mind Parachutes, 💪 S’EN SORTIR malgré tout : développer la RÉSILIENCE face aux traumatismes

💪 S'EN SORTIR malgré tout : développer la RÉSILIENCE face aux traumatismes

La vie nous réserve régulièrement des épreuves,

parfois difficiles à dépasser. Avoir grandi dans certains environnements familiaux,

dans lesquels il a été difficile (voir impossible) de disposer d'attachement

sécurisants et développer les ressources émotives et relationnelles qui facilitent la résilience,

rend encore plus compliqué de se confronter et dépasser ces épreuves.

Pourtant, il est toujours possible d'entreprendre des processus de réparation,

de développer sa propre résilience, et de transformer la douleur dans un acte créatif.

C'est ce qu'une longue liste d'artistes et professionnels comme Maria Callas,

Georges Brassens, Tolstoï ou Alfred Adler ont réussi dans leur

vie. Malgré une enfance privée d'affection, malgré des forts traumatismes, ils ont

réussi contre toute atteinte à se transformer de vilains petits canards à des cygnes majestueux.

Mind Parachutes, à chaque idée, des nouveaux horizons

Les vilains petits canards de Boris Cyrulnik

Le livre « Les vilains petits canards », écrit par le psychanalyste et neuropsychiatre Boris

Cyrulnik, est une analyse psychologique de la résilience, de ce qui permet à l'être

humain de continuer un développement sain malgré les chocs et les accidents de la vie.

La résilience, la capacité à dépasser des situations difficiles et anxiogènes,

commence très tôt chez l'enfant. Parfois, le développement de la

personnalité est interrompu par un événement douloureux. Mais un traumatisme est aussi

une occasion pour construire sa force et son caractère, et finalement s'épanouir.

Avant de commencer, je vous invite à m'aider à faire grandir cette belle communauté de

Mind Parachutes en mettant un like à cette vidéo et en laissant un commentaire. En contrepartie,

j'ai décidé de ne pas interrompre la vidéo par des publicités. L'objectif

est d'arriver à 2000 likes pour cette vidéo !!!

Si vous souhaitez vous améliorer, dans votre vie pro et perso, abonnez-vous à Mind Parachutes et

activez les notifications. Chaque semaine, vous découvrirez en quelques minutes l'essentiel des

meilleurs livres de développement personnel. Téléchargez gratuitement la Mind Carte de

cette vidéo en format pdf, et de toutes les vidéos précédentes, en vous inscrivant sur

le site internet mindparachutes.com via le lien en haut à droite de la vidéo.

Il faut deux souffrances pour faire un traumatisme. La première est la souffrance

de l'expérience directe, l'événement douloureux lui-même. Mais pour se transformer en traumatisme,

cet événement a besoin d'une deuxième souffrance, qui a comme origine la

représentation qu'on se fait de cet événement. Cette représentation dépend de notre dialogue

intérieur, de notre histoire personnelle, mais aussi de notre environnement. Les

personnes qui nous entourent se feront aussi une représentation de cet événement,

et vont l'influencer par leur propre histoire, culture et dialogue intérieur.

L'environnement de notre enfance joue un rôle important pour bâtir les ressources personnelles

que nous allons utiliser pour faire face à la vie. Le tempérament de chaque enfant est

le résultat de la génétique, mais aussi de l'environnement dans lequel il va grandir.

Par exemple, l'histoire et la narrative que les adultes ont sur l'enfant,

ainsi que sur leur rôle en tant que parents, va beaucoup influencer les

sentiments et les comportements qu'ils exprimeront vis-à-vis de l'enfant.

Cela va provoquer à son tour une réaction de la part de l'enfant,

qui va à nouveau alimenter la narrative familiale et les comportements des adultes. Dans des milieux

sains, ce système met en œuvre une boucle positive qui permet à l'enfant de bien se développer.

Mais quand les sentiments et la narratives des adultes ne permettent pas de créer un

environnement sécurisant autour de l'enfant, ce processus peut aussi devenir une spirale négative

qui ne permet pas à l'enfant de développer des ressources émotives et relationnelles saines.

La plasticité des apprentissages lors de l'enfance est tellement forte que beaucoup de blessures

et de traces neurologiques sont facilement réversibles, à condition que l'environnement

puisse changer pour le permettre. En effet, c'est souvent le regard

de l'adulte qui peut influencer négativement le développement de l'enfant. Contrairement

à la plasticité de l'enfant, l'adulte aura des apprentissages, des représentations et

ses interactions avec l'enfant beaucoup plus rigides, et qui sont la conséquence de son

histoire personnelle et du cumul de toutes les expériences et les représentations précédentes.

L'influence et le poids de son histoire personnelle commencent dès les premières

interactions avec l'enfant, voir même dès la grossesse. Par exemple, les enfants accouchés avec

une césarienne ont souvent des mouvements lents à cause de l'anesthésie. Les parents, surpris

par cette lenteur, commencent à se construire une représentation d'un enfant calme, passif.

Même quand, au bout de 48 heures, les effets de l'anesthésie seront passés et le bébé est redevenu

vif, les parent persistent souvent à répondre à la représentation qu'ils se sont faits (celle d'un

bébé lent), plutôt qu'à la perception du moment, qui est en contradiction avec la représentation.

C'est aussi grâce au regard et aux commentaires des autres adultes,

qui n'ont pas en mémoire les premiers heures du bébé,

qui permet aux parents de faire évoluer leur perception grâce à des nouveaux points de vue.

Si lors des premières années de vie la personnalité d'un enfant se construit

principalement autour de l'univers des autres, avec l'apprentissage de la parole la résilience

change d'univers. Elle va désormais se construire dans son propre univers,

dans l'histoire que chacun se raconte sur lui-même.

La résilience n'est donc pas une qualité que l'on a ou pas la chance de posséder, ou qui ne

peut se développer qu'au moment de l'enfance. Il s'agit d'un processus que l'on peut entreprendre

même lorsque l'on a vécu un traumatisme. Connaître les éléments qui composent ce

processus permettent de mieux l'engager. Il s'agit de l'acquisition de ressources internes,

la signification que nous donnons aux expérience que nous vivons,

ainsi que l'interaction avec les autres (aussi influencée par leur histoire et leur culture).

Si on a vécu des traumatismes soi-même, ces éléments permettent de mieux gérer la souffrance,

et à la transformer dans quelque chose de positif. Et si on a la responsabilité d'autres enfants,

nous pouvons mieux les accompagner pour réussir les épreuves de la vie.

La résilience porte sur 3 plans : L'acquisition de ressources internes tout au

long de sa vie, en particulier lors de l'enfance, et qui nous permettent de réagir aux difficultés

avec plus ou moins de facilité. Plus nous aurons accumulé des ressources affectives et émotives,

mieux nous réussirons à faire face à des coups durs. Plus nous aurons développé des attachements

sécurisants, dont le principal est constitué par la mère ou par la personne qui assure ce rôle,

plus nous seront confiants dans des situations nouvelles et potentiellement stressantes.

La signification que l'on donne à ces difficultés : la blessure et la douleur

vécues au moment des difficultés se transforment dans la mémoire et la représentation que nous

nous faisons de l'événement vécu. C'est cette signification, plus que l'événement lui-même,

qui peut avoir des effets dévastateurs, et qui génère le traumatisme. Les

sentiments que l'on ressent vis-à-vis d'une expérience ou d'un souvenir sont toujours

provoqués par une représentation. La rencontre avec des affections,

des paroles ou des activités qui permettent de renouer la relation avec les autres,

de rependre le développement de sa personnalité endommagé par le traumatisme.

Ce développement peut s'interrompre à cause d'un événement douloureux. Sans les ressources

nécessaires pour dépasser ces épreuves, certains adultes trouvent des mécanismes

de défenses qui permettent de réduire l'intensité de la douleur dans l'immédiat,

mais qui ne permet pas de résoudre le traumatisme. Un de ces mécanismes est le déni, qui pousse à ne

pas reconnaître, envers les autres mais aussi envers soi-même, la douleur que

nous avons éprouvée, et que nous prouvons toujours. Tant que le problème est ignoré,

tant que nous n'avons pas réussi à lui donner une signification cohérente et une place dans

notre histoire personnelle, il restera non résolu. Et la douleur ressentie ne fait que s'accumuler.

Un autre mécanisme est l'isolement : en s'enfermant sur soi-même,

on essaie de se protéger du risque d'agression des autres, agression que nous avons déjà subie

et qui nous fait beaucoup souffrir. Mais l'isolement des autres nous prive de l'aide

extérieur dont nous pouvons avoir besoin pour reprendre notre processus de développement.

Parfois il suffit d'une seule personne qui nous inspire, qui nous fait sentir aimé ou accepté,

ou qui modifie la signification que nous donnons à notre traumatisme, pour retrouver

l'envie de reprendre notre développement. Un mécanisme est aussi la fuite en avant,

quand un individu évite de rester seul pour se distraire et ne pas ressentir la douleur. Cette

approche aussi n'a de l'effet que dans l'immédiat, sans permettre d'adresser le problème à la racine.

D'autres personnes qui ont vécu des traumatismes tout aussi intenses,

arrivent malgré tout à trouver une manière de continuer à se construire. Elles arrivent à

transformer l'expérience douloureuse qu'elles ont vécue dans une vie pleine, réussie.

Un des moyens est de transformer son récit intérieur non pas comme le récit d'une victime,

mais comme celui d'un héro. L'histoire que notre entourage nous raconte a

aussi un rôle de premier plan dans cette interprétation. Si l'environnement nous

présente l'épreuve que nous avons passé comme une victoire, nous éprouverons de la fierté.

Pour devenir résilient, la difficulté est nécessaire : c'est grâce à elle, à

cette expérience douloureuse, que nous pouvons développer un caractère fort,

une grande capacité à supporter l'effort et la souffrance. Afin d'habiter encore plus le

rôle de l'héros, nous pouvons ressentir aussi le désir de s'occuper et d'aider les autres.

Cette force, qui permet aux résilients de surmonter les épreuves, les rend parfois

trop attentifs aux autres, avec en même temps la peur de recevoir de l'amour.

En se coupant des sources de plaisir et d'amour, et de l'aide des autres,

cette résilience risque de se transformer avec le temps dans une bombe à retardement.

La douleur et l'agressivité cumulées risquent d'exploser à des moments inattendus, sans que

les autres, ni parfois soi-même, aient pu anticiper cette réaction.

La souffrance peut aussi être gérée par la créativité. Il devient alors possible

exprimer l'indicible aux moyens d'une expression artistique. Le traumatisme se transforme alors en

élan créatif. Dans ce cas, une blessure peut même constituer un acte fondateur,

l'instant de la métamorphose de vilain petit canard à un cygne merveilleux.

Tous les enfants utilisent la création par l'écriture,

le dessin ou le mouvement pour maîtriser leur environnement et pour le faire évoluer.

Dans ce sens, l'enfant ou à l'adulte blessé sont contraints à la créativité,

au besoin d'inventer un nouveau monde qui permet de changer celui qui fait souffrir.

Cela ne veut pas dire que tous les créateurs sont contraints à la souffrance.

Le processus de création permet à un individu blessé de transformer

ses blessures dans une œuvre originale, dont il est acteur,

et éventuellement de venir à l'aide des autres. Pour que cette métamorphose du

traumatisme à la création puisse avoir lieu, une relation aux autres est nécessaire.

Tant que cet individu restera isolé, l'événement douloureux restera prisonnier de sa mémoire,

et son histoire personnelle tournera en boucle autour de cet événement.

Par contre, dès que cet individu aura accès à la parole, le crayon ou tout moyen

d'expression de sa créativité, l'attention sera focalisée non pas sur sa souffrance,

mais sur l'objet de création lui même. Cet acte de création permet de maîtriser

la représentation du traumatisme, et de le transformer en cygne.

La métaphore utilisée par Boris Cyrulnik est celle d'un tricot de résilience. Une

blessure et un choc grave laissent une trace sur le maillage du tricot. Il est tout à

fait possible de réparer le maillage autour de cette trace émotionnelle,

même de le rendre encore plus beau et plus fort, mais le processus n'est pas réversible.

Voilà, vous connaissez désormais les éléments fondateurs de la résilience

et du tempérament (les ressources émotives et relationnelles, la narrative personnelle

et la rencontre avec les autres), ainsi que des formes de transformation positive d'une

souffrance dans un caractère fort, qui aide les autres, et qui exprime de la créativité,

d'après le livre « Les vilains petits canards » de Boris Cyrulnik.

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de voir la vidéo dédiée au livre « Le sens de

la vie », de Alfred Adler, ou encore le livre « L'obstacle est le chemin » de Ryan Holiday.

A très vite pour des nouvelles idées !!

💪 S’EN SORTIR malgré tout : développer la RÉSILIENCE face aux traumatismes 💪 DURCHKOMMEN trotz allem: Entwicklung von RESILIENZ gegenüber Traumata 💪 GETTING THROUGH IT all: developing RESILIENCE in the face of trauma 💪 SUPERARLO TODO: desarrollar la RESILIENCIA ante el trauma 💪 SUPERARE TUTTO: sviluppare la RESILIENZA di fronte al trauma 💪 PASSAR por tudo isto: desenvolver a RESILIÊNCIA face ao trauma 💪 Att ta sig igenom allt: att utveckla motståndskraft mot trauma 💪 不顾一切走出去:在面对创伤时培养韧性

La vie nous réserve régulièrement des épreuves,

parfois difficiles à dépasser. Avoir grandi  dans certains environnements familiaux,

dans lesquels il a été difficile (voir  impossible) de disposer d'attachement

sécurisants et développer les ressources émotives  et relationnelles qui facilitent la résilience,

rend encore plus compliqué de se  confronter et dépasser ces épreuves.

Pourtant, il est toujours possible  d'entreprendre des processus de réparation,

de développer sa propre résilience, et de  transformer la douleur dans un acte créatif.

C'est ce qu'une longue liste d'artistes  et professionnels comme Maria Callas,

Georges Brassens, Tolstoï ou  Alfred Adler ont réussi dans leur

vie. Malgré une enfance privée d'affection,  malgré des forts traumatismes, ils ont

réussi contre toute atteinte à se transformer de  vilains petits canards à des cygnes majestueux.

Mind Parachutes, à chaque  idée, des nouveaux horizons

Les vilains petits canards de Boris Cyrulnik

Le livre « Les vilains petits canards », écrit  par le psychanalyste et neuropsychiatre Boris

Cyrulnik, est une analyse psychologique de  la résilience, de ce qui permet à l'être

humain de continuer un développement sain  malgré les chocs et les accidents de la vie.

La résilience, la capacité à dépasser  des situations difficiles et anxiogènes,

commence très tôt chez l'enfant.  Parfois, le développement de la

personnalité est interrompu par un événement  douloureux. Mais un traumatisme est aussi

une occasion pour construire sa force et  son caractère, et finalement s'épanouir.

Avant de commencer, je vous invite à m'aider  à faire grandir cette belle communauté de

Mind Parachutes en mettant un like à cette vidéo  et en laissant un commentaire. En contrepartie,

j'ai décidé de ne pas interrompre la  vidéo par des publicités. L'objectif

est d'arriver à 2000 likes pour cette vidéo !!!

Si vous souhaitez vous améliorer, dans votre vie  pro et perso, abonnez-vous à Mind Parachutes et

activez les notifications. Chaque semaine, vous  découvrirez en quelques minutes l'essentiel des

meilleurs livres de développement personnel. Téléchargez gratuitement la Mind Carte de

cette vidéo en format pdf, et de toutes les  vidéos précédentes, en vous inscrivant sur

le site internet mindparachutes.com via  le lien en haut à droite de la vidéo.

Il faut deux souffrances pour faire un  traumatisme. La première est la souffrance

de l'expérience directe, l'événement douloureux  lui-même. Mais pour se transformer en traumatisme,

cet événement a besoin d'une deuxième  souffrance, qui a comme origine la

représentation qu'on se fait de cet événement. Cette représentation dépend de notre dialogue

intérieur, de notre histoire personnelle,  mais aussi de notre environnement. Les

personnes qui nous entourent se feront  aussi une représentation de cet événement,

et vont l'influencer par leur propre  histoire, culture et dialogue intérieur.

L'environnement de notre enfance joue un rôle  important pour bâtir les ressources personnelles

que nous allons utiliser pour faire face à  la vie. Le tempérament de chaque enfant est

le résultat de la génétique, mais aussi de  l'environnement dans lequel il va grandir.

Par exemple, l'histoire et la narrative  que les adultes ont sur l'enfant,

ainsi que sur leur rôle en tant que  parents, va beaucoup influencer les

sentiments et les comportements qu'ils  exprimeront vis-à-vis de l'enfant.

Cela va provoquer à son tour une  réaction de la part de l'enfant,

qui va à nouveau alimenter la narrative familiale  et les comportements des adultes. Dans des milieux

sains, ce système met en œuvre une boucle positive  qui permet à l'enfant de bien se développer.

Mais quand les sentiments et la narratives  des adultes ne permettent pas de créer un

environnement sécurisant autour de l'enfant, ce  processus peut aussi devenir une spirale négative

qui ne permet pas à l'enfant de développer des  ressources émotives et relationnelles saines.

La plasticité des apprentissages lors de l'enfance  est tellement forte que beaucoup de blessures

et de traces neurologiques sont facilement  réversibles, à condition que l'environnement

puisse changer pour le permettre. En effet, c'est souvent le regard

de l'adulte qui peut influencer négativement  le développement de l'enfant. Contrairement

à la plasticité de l'enfant, l'adulte aura  des apprentissages, des représentations et

ses interactions avec l'enfant beaucoup plus  rigides, et qui sont la conséquence de son

histoire personnelle et du cumul de toutes les  expériences et les représentations précédentes.

L'influence et le poids de son histoire  personnelle commencent dès les premières

interactions avec l'enfant, voir même dès la  grossesse. Par exemple, les enfants accouchés avec

une césarienne ont souvent des mouvements lents  à cause de l'anesthésie. Les parents, surpris

par cette lenteur, commencent à se construire  une représentation d'un enfant calme, passif.

Même quand, au bout de 48 heures, les effets de  l'anesthésie seront passés et le bébé est redevenu

vif, les parent persistent souvent à répondre à  la représentation qu'ils se sont faits (celle d'un

bébé lent), plutôt qu'à la perception du moment,  qui est en contradiction avec la représentation.

C'est aussi grâce au regard et aux  commentaires des autres adultes,

qui n'ont pas en mémoire  les premiers heures du bébé,

qui permet aux parents de faire évoluer leur  perception grâce à des nouveaux points de vue.

Si lors des premières années de vie la  personnalité d'un enfant se construit

principalement autour de l'univers des autres,  avec l'apprentissage de la parole la résilience

change d'univers. Elle va désormais  se construire dans son propre univers,

dans l'histoire que chacun  se raconte sur lui-même.

La résilience n'est donc pas une qualité que  l'on a ou pas la chance de posséder, ou qui ne

peut se développer qu'au moment de l'enfance. Il  s'agit d'un processus que l'on peut entreprendre

même lorsque l'on a vécu un traumatisme. Connaître les éléments qui composent ce

processus permettent de mieux l'engager. Il  s'agit de l'acquisition de ressources internes,

la signification que nous donnons  aux expérience que nous vivons,

ainsi que l'interaction avec les autres (aussi  influencée par leur histoire et leur culture).

Si on a vécu des traumatismes soi-même, ces  éléments permettent de mieux gérer la souffrance,

et à la transformer dans quelque chose de positif.  Et si on a la responsabilité d'autres enfants,

nous pouvons mieux les accompagner  pour réussir les épreuves de la vie.

La résilience porte sur 3 plans : L'acquisition de ressources internes tout au

long de sa vie, en particulier lors de l'enfance,  et qui nous permettent de réagir aux difficultés

avec plus ou moins de facilité. Plus nous aurons  accumulé des ressources affectives et émotives,

mieux nous réussirons à faire face à des coups  durs. Plus nous aurons développé des attachements

sécurisants, dont le principal est constitué par  la mère ou par la personne qui assure ce rôle,

plus nous seront confiants dans des situations  nouvelles et potentiellement stressantes.

La signification que l'on donne à ces  difficultés : la blessure et la douleur

vécues au moment des difficultés se transforment  dans la mémoire et la représentation que nous

nous faisons de l'événement vécu. C'est cette  signification, plus que l'événement lui-même,

qui peut avoir des effets dévastateurs,  et qui génère le traumatisme. Les

sentiments que l'on ressent vis-à-vis d'une  expérience ou d'un souvenir sont toujours

provoqués par une représentation. La rencontre avec des affections,

des paroles ou des activités qui permettent  de renouer la relation avec les autres,

de rependre le développement de sa  personnalité endommagé par le traumatisme.

Ce développement peut s'interrompre à cause  d'un événement douloureux. Sans les ressources

nécessaires pour dépasser ces épreuves,  certains adultes trouvent des mécanismes

de défenses qui permettent de réduire  l'intensité de la douleur dans l'immédiat,

mais qui ne permet pas de résoudre le traumatisme. Un de ces mécanismes est le déni, qui pousse à ne

pas reconnaître, envers les autres mais  aussi envers soi-même, la douleur que

nous avons éprouvée, et que nous prouvons  toujours. Tant que le problème est ignoré,

tant que nous n'avons pas réussi à lui donner  une signification cohérente et une place dans

notre histoire personnelle, il restera non résolu.  Et la douleur ressentie ne fait que s'accumuler.

Un autre mécanisme est l'isolement  : en s'enfermant sur soi-même,

on essaie de se protéger du risque d'agression  des autres, agression que nous avons déjà subie

et qui nous fait beaucoup souffrir. Mais  l'isolement des autres nous prive de l'aide

extérieur dont nous pouvons avoir besoin pour  reprendre notre processus de développement.

Parfois il suffit d'une seule personne qui nous  inspire, qui nous fait sentir aimé ou accepté,

ou qui modifie la signification que nous  donnons à notre traumatisme, pour retrouver

l'envie de reprendre notre développement. Un mécanisme est aussi la fuite en avant,

quand un individu évite de rester seul pour se  distraire et ne pas ressentir la douleur. Cette

approche aussi n'a de l'effet que dans l'immédiat,  sans permettre d'adresser le problème à la racine.

D'autres personnes qui ont vécu des  traumatismes tout aussi intenses,

arrivent malgré tout à trouver une manière de  continuer à se construire. Elles arrivent à

transformer l'expérience douloureuse qu'elles  ont vécue dans une vie pleine, réussie.

Un des moyens est de transformer son récit  intérieur non pas comme le récit d'une victime,

mais comme celui d'un héro. L'histoire  que notre entourage nous raconte a

aussi un rôle de premier plan dans cette  interprétation. Si l'environnement nous

présente l'épreuve que nous avons passé comme  une victoire, nous éprouverons de la fierté.

Pour devenir résilient, la difficulté  est nécessaire : c'est grâce à elle, à

cette expérience douloureuse, que nous  pouvons développer un caractère fort,

une grande capacité à supporter l'effort et  la souffrance. Afin d'habiter encore plus le

rôle de l'héros, nous pouvons ressentir aussi  le désir de s'occuper et d'aider les autres.

Cette force, qui permet aux résilients de  surmonter les épreuves, les rend parfois

trop attentifs aux autres, avec en même  temps la peur de recevoir de l'amour.

En se coupant des sources de plaisir  et d'amour, et de l'aide des autres,

cette résilience risque de se transformer  avec le temps dans une bombe à retardement.

La douleur et l'agressivité cumulées risquent  d'exploser à des moments inattendus, sans que

les autres, ni parfois soi-même,  aient pu anticiper cette réaction.

La souffrance peut aussi être gérée par  la créativité. Il devient alors possible

exprimer l'indicible aux moyens d'une expression  artistique. Le traumatisme se transforme alors en

élan créatif. Dans ce cas, une blessure  peut même constituer un acte fondateur,

l'instant de la métamorphose de vilain  petit canard à un cygne merveilleux.

Tous les enfants utilisent  la création par l'écriture,

le dessin ou le mouvement pour maîtriser  leur environnement et pour le faire évoluer.

Dans ce sens, l'enfant ou à l'adulte  blessé sont contraints à la créativité,

au besoin d'inventer un nouveau monde qui  permet de changer celui qui fait souffrir.

Cela ne veut pas dire que tous les  créateurs sont contraints à la souffrance.

Le processus de création permet à  un individu blessé de transformer

ses blessures dans une œuvre  originale, dont il est acteur,

et éventuellement de venir à l'aide des  autres. Pour que cette métamorphose du

traumatisme à la création puisse avoir lieu,  une relation aux autres est nécessaire.

Tant que cet individu restera isolé, l'événement  douloureux restera prisonnier de sa mémoire,

et son histoire personnelle tournera  en boucle autour de cet événement.

Par contre, dès que cet individu aura  accès à la parole, le crayon ou tout moyen

d'expression de sa créativité, l'attention  sera focalisée non pas sur sa souffrance,

mais sur l'objet de création lui même. Cet acte de création permet de maîtriser

la représentation du traumatisme,  et de le transformer en cygne.

La métaphore utilisée par Boris Cyrulnik  est celle d'un tricot de résilience. Une

blessure et un choc grave laissent une trace  sur le maillage du tricot. Il est tout à

fait possible de réparer le maillage  autour de cette trace émotionnelle,

même de le rendre encore plus beau et plus  fort, mais le processus n'est pas réversible.

Voilà, vous connaissez désormais les  éléments fondateurs de la résilience

et du tempérament (les ressources émotives  et relationnelles, la narrative personnelle

et la rencontre avec les autres), ainsi que  des formes de transformation positive d'une

souffrance dans un caractère fort, qui aide  les autres, et qui exprime de la créativité,

d'après le livre « Les vilains  petits canards » de Boris Cyrulnik.

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille  de voir la vidéo dédiée au livre « Le sens de

la vie », de Alfred Adler, ou encore le livre  « L'obstacle est le chemin » de Ryan Holiday.

A très vite pour des nouvelles idées !!