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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, X. — Extra-dry ? (1)

X. — Extra-dry ? (1)

Sur l'une de ces collines qui entourent Nice du plus beau décor qui soit, s'élève, entre le vallon de la Mantega et le vallon de Saint-Sylvestre, un hôtel colossal d'où l'on domine la ville et la baie merveilleuse des Anges. Un monde s'y presse, venu de toutes parts, et c'est la cohue de toutes les classes et de toutes les nations. Le soir même de ce samedi où Lupin, Grognard et Le Ballu s'enfonçaient en Italie, Clarisse Mergy entrait dans cet hôtel, demandait une chambre au midi et choisissait, au second étage, le numéro 130, qui était libre depuis le matin. Cette chambre était séparée du numéro 129 par une double porte. À peine seule, Clarisse écarta le rideau qui masquait le premier battant, tira sans bruit le verrou et colla son oreille contre le second battant.

— Il est ici, pensa-t-elle… Il s'habille pour aller au cercle… comme hier. Lorsque son voisin fut sorti, elle passa dans le couloir, et, profitant d'une seconde où ce couloir était désert, elle s'approcha la porte du numéro 129. La porte était fermée à clef.

Toute la soirée, elle attendit le retour du voisin, et ne se coucha qu'à deux heures. Le dimanche matin, elle recommença d'écouter. À onze heures, le voisin s'en alla. Cette fois il laissait la clef sur la porte du couloir.

En hâte, Clarisse tourna cette clef, entra résolument, se dirigea vers la porte de communication, puis, ayant soulevé le rideau et tiré le verrou, elle se trouva chez elle.

Au bout de quelques minutes, elle entendit deux bonnes qui faisaient la chambre du voisin.

Elle patienta jusqu'à ce qu'elles fussent parties. Alors, sûre de n'être pas dérangée, elle se glissa de nouveau dans l'autre chambre. L'émotion la contraignit à s'appuyer sur un fauteuil. Après des jours et des nuits de poursuite acharnée, après des alternatives d'espoir ou d'angoisse, elle parvenait enfin à s'introduire dans une chambre habitée par Daubrecq. Elle allait pouvoir chercher à son aise, et, si elle ne découvrait pas le bouchon de cristal, elle pourrait tout au moins, cachée dans l'intervalle des deux portes de communication et derrière la tenture, voir Daubrecq, épier ses gestes et surprendre son secret. Elle chercha. Un sac de voyage aussitôt l'attira, qu'elle réussit à ouvrir, mais où ses investigations furent inutiles. Elle dérangea les casiers d'une malle et les poches d'une valise. Elle fouilla l'armoire, le secrétaire, la salle de bains, la penderie, toutes les tables et tous les meubles. Rien.

Elle tressaillit en apercevant sur le balcon un chiffon de papier, jeté là, comme au hasard.

— Est-ce que par une ruse de Daubrecq, pensa Clarisse, ce chiffon de papier ne contiendrait pas ?…

— Non, fit une voix derrière elle, au moment où elle posait la main sur l'espagnolette. Se retournant, elle vit Daubrecq.

Elle n'eut point d'étonnement, ni d'effroi, ni même de gêne à se trouver en face de lui. Elle souffrait trop depuis quelques mois pour s'inquiéter de ce que Daubrecq pouvait penser d'elle ou dire en la surprenant ainsi en flagrant délit d'espionnage. Elle s'assit avec accablement. Il ricana :

— Non. Il y a erreur, chère amie. Comme disent les enfants, vous ne « brûlez » pas du tout. Ah ! mais pas du tout ! Et c'est si facile ! Dois-je vous aider ? À côté de vous, chère amie, sur ce petit guéridon… Que diable, il n'y a pourtant pas grand'chose sur ce guéridon ! De quoi lire, de quoi écrire, de quoi fumer, de quoi manger, et c'est tout… Voulez-vous un de ces fruits confits ? Sans doute vous réservez-vous pour le repas plus substantiel que j'ai commandé ? Clarisse ne répondit point. Elle semblait ne pas même écouter ce qu'il disait, comme si elle eût attendu les autres paroles, plus graves celle-là, qu'il ne pouvait manquer de prononcer. Il débarrassa le guéridon de tous les objets qui l'encombraient, et les mit sur la cheminée. Puis il sonna.

Un maître d'hôtel vint. Il lui dit :

— Le déjeuner que j'ai commandé est prêt ? — Oui, monsieur.

— Il y a deux couverts, n'est-ce pas ? — Oui, monsieur.

— Et du champagne ?

— Oui, monsieur.

— De l'extra-dry ? — Oui, monsieur.

Un autre domestique apporta un plateau et disposa en effet, sur le guéridon, deux couverts, un déjeuner froid, des fruits, et, dans un seau de glace, une bouteille de champagne.

Puis les deux domestiques se retirèrent.

— À table, chère madame. Comme vous le voyez, j'avais pensé à vous, et votre couvert était mis. Et, sans paraître remarquer que Clarisse ne semblait nullement prête à faire honneur à son invitation, il s'assit et commença de manger, tout en continuant : — Ma foi oui, j'espérais bien que vous finiriez pas me consentir à ce tête-à-tête. Depuis bientôt huit jours que vous m'entourez de votre surveillance assidue, je me disais : « Voyons… qu'est ce qu'elle préfère ? Le champagne doux ? Le champagne sec ? L'extra-dry ? Vraiment, j'étais perplexe. Depuis notre départ de Paris, surtout. J'avais perdu votre trace, c'est-à-dire que je craignais bien que vous n'eussiez perdu la mienne et renoncé à cette poursuite qui m'était si agréable. Vos jolis yeux noirs, si brillants de haine, sous vos cheveux un peu gris, me manquaient dans mes promenades. Mais, ce matin, j'ai compris : la chambre contiguë à celle-ci était enfin libre, et mon amie Clarisse avait pu s'installer, comment dirais-je ?… à mon chevet. Dès lors, j'étais tranquille. En rentrant ici, au lieu de déjeuner au restaurant selon mon habitude, je comptais bien vous trouver en train de ranger mes petites affaires à votre guise, et suivant vos goûts particuliers. D'où ma commande de deux couverts… un pour votre serviteur, l'autre pour sa belle amie. Elle l'écoutait maintenant, et avec quelle terreur ! Ainsi donc Daubrecq se savait espionné ! Ainsi donc, depuis huit jours, il se jouait d'elle et de toutes ses manœuvres ! À voix basse, le regard anxieux, elle lui dit :

— C'est exprès, n'est-ce pas ? vous n'êtes parti que pour m'entraîner ? — Oui, fit-il.

— Mais pourquoi, pourquoi ?

— Vous le demandez, chère amie ? dit Daubrecq avec son petit gloussement de joie.

Elle se leva de sa chaise à moitié et, penchée vers lui, elle pensa, comme elle y pensait chaque fois, au meurtre qu'elle pouvait commettre, qu'elle allait commettre. Un coup de revolver, et la bête odieuse serait abattue.

Elle glissa lentement sa main vers l'arme que contenait son corsage. Daubrecq prononça :

— Une seconde, chère amie… Vous tirerez tout à l'heure, mais je vous supplie auparavant de lire cette dépêche que je viens de recevoir. Elle hésitait, ne sachant quel piège il lui tendait, mais il précisa, en sortant de sa poche une feuille bleue.

— Cela concerne votre fils.

— Gilbert ? fit-elle bouleversée.

— Oui, Gilbert… Tenez, lisez.

Elle poussa un hurlement d'épouvante, elle avait lu : « Exécution aura lieu mardi matin. Et, tout de suite, elle cria, en se jetant sur Daubrecq :

— Ce n'est pas vrai ! C'est un mensonge… pour m'affoler… Ah ! je vous connais… vous êtes capable de tout ! Mais avouez donc !… Ce n'est pas pour mardi, n'est-ce pas ? Dans deux jours ! Non, non… moi, je vous dis que nous avons encore quatre jours, cinq jours même, pour le sauver… Mais avouez-le donc !

Elle n'avait plus de forces, épuisée par cet accès de révolte, et sa voix n'émettait plus que des sons inarticulés. Il la contempla un instant, puis il se versa une coupe de champagne qu'il avala d'un trait. Ayant fait quelques pas de droite à gauche, il revint auprès d'elle et lui dit : — Écoute-moi, Clarisse…

L'insulte de ce tutoiement la fit tressaillir d'une énergie imprévue. Elle se redressa et, indignée, haletante :

— Je vous défends… je vous défends de me parler ainsi. C'est un outrage que je n'accepte pas… Ah ! quel misérable !

Il haussa les épaules et reprit :

— Allons, je vois que vous n'êtes pas encore tout à fait au point. Cela vient sans doute de ce qu'il vous reste l'espérance d'un secours. Prasville, peut-être ? cet excellent Prasville dont vous êtes le bras droit… Ma bonne amie, vous tombez mal. Figurez-vous que Prasville est compromis dans l'affaire du Canal ! Pas directement… C'est-à-dire que son nom n'est pas sur la liste des vingt-sept, mais il s'y trouve sous le nom d'un de ses amis, l'ancien député Vorenglade, Stanislas Vorenglade, son homme de paille, paraît-il, un pauvre diable que je laissais tranquille, et pour cause. J'ignorais tout cela, et puis voilà-t-il pas que l'on m'annonce ce matin, par lettre, l'existence d'un paquet de documents qui prouvent la complicité de notre sieur Prasville ! Et qu'est-ce qui m'annonce cela ? Vorenglade lui-même ! Vorenglade, qui, las de traîner sa misère, veut faire chanter Prasville, au risque d'être arrêté, lui aussi, et qui ne demande qu'à s'entendre avec moi. Et Prasville saute ! Ah ! ah ! elle est bonne celle-là… Et je vous jure qu'il va sauter, le brigand ! Crebleu ! depuis le temps qu'il m'embête ! Ah ! Prasville, mon vieux, tu ne l'as pas volé… Il se frottait les mains, heureux de cette vengeance nouvelle qui s'annonçait. Et il reprit :

– Vous le voyez, ma chère Clarisse, de ce côté, rien à faire. Alors quoi ? à quelle racine vous raccrocher ? Mais j'oubliais… Monsieur Arsène Lupin ! Monsieur Grognard ! Monsieur Le Ballu !… Peuh ! vous avouerez que ces messieurs n'ont pas été brillants, et que toutes leurs prouesses ne m'ont pas empêché de suivre mon petit bonhomme de chemin. Que voulez-vous ? ces gens-là s'imaginent qu'ils n'ont pas leurs pareils. Quand ils rencontrent un adversaire qui ne s'épate pas, comme moi, ça les change, et ils entassent gaffes sur gaffes, tout en croyant qu'ils le roulent de la belle manière. Collégiens, va ! Enfin, tout de même, puisque vous avez encore quelque illusion sur le susdit Lupin, puisque vous comptez sur ce pauvre hère pour m'écraser et pour opérer un miracle en faveur de l'innocent Gilbert, allons-y, soufflons sur cette illusion. Ah ! Lupin ! Seigneur Dieu ! elle croit en Lupin ! Elle met en Lupin ses dernières espérances ! Lupin ! attends un peu que je te dégonfle, illustre fantoche !

Il saisit le récepteur du téléphone qui le reliait au poste principal de l'hôtel, et prononça : — C'est de la part du numéro 129, mademoiselle. Je vous prierai de faire monter la personne qui est assise en face de votre bureau… Allo ?… Oui, mademoiselle, un monsieur, avec un chapeau mou de couleur grise. Il est prévenu… Je vous remercie, mademoiselle.

Ayant raccroché le récepteur, il se tourna vers Clarisse :

— Soyez sans crainte. Ce monsieur est la discrétion même. C'est d'ailleurs la devise de son emploi : « Célérité et discrétion ». Ancien agent de la Sûreté, il m'a rendu déjà plusieurs services, entre autres celui de vous suivre pendant que vous me suiviez. Si depuis notre arrivée dans le Midi, il s'est moins occupé de vous, c'est qu'il était plus occupé par ailleurs. Entrez, Jacob.

Lui-même il ouvrit la porte, et un monsieur mince, petit, à moustaches rousses, entra.

— Jacob, ayez l'obligeance de dire à madame, en quelques paroles brèves, ce que vous avez fait depuis mercredi soir, jour où, la laissant monter, gare de Lyon, dans le train de luxe qui m'emportait vers le Midi, vous êtes resté, vous, sur le quai de cette même gare. Bien entendu, je ne vous demande l'emploi de votre temps qu'en ce qui concerne madame et la mission dont je vous ai chargé. Le sieur Jacob alla chercher dans la poche intérieure de son veston un petit carnet qu'il feuilleta, et dont il lut, du ton que l'on prend pour lire un rapport, les pages suivantes : Mercredi soir. — Sept heures quinze. Gare de Lyon. J'attends ces messieurs Grognard et Le Ballu. Ils arrivent avec un troisième personnage que je ne connais pas encore, mais qui ne peut être que M. Nicole. Moyennant dix francs, ai emprunté la blouse et la casquette d'un homme d'équipe. Ai abordé ces messieurs et leur ai dit de la part d'une dame « qu'on s'en allait à Monte-Carlo ». Ai ensuite téléphoné au domestique de l'hôtel Franklin.

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X. — Extra-dry ? (1) ||Extra seco X. - Extra-dry ? (1) X. - Экстра-сухой ? (1)

Sur l'une de ces collines qui entourent Nice du plus beau décor qui soit, s'élève, entre le vallon de la Mantega et le vallon de Saint-Sylvestre, un hôtel colossal d'où l'on domine la ville et la baie merveilleuse des Anges. |||||||||||||||||valley||||||||||||||||||||bay||| ||||||||||||||||||||Mantega|||||||||||||||||||| Auf einem der Hügel, die Nizza mit der schönsten Kulisse umgeben, die es gibt, erhebt sich zwischen dem Vallon de la Mantega und dem Vallon de Saint-Sylvestre ein kolossales Hotel, von dem aus man die Stadt und die wunderbare Bucht der Engel überblickt. Between the Mantega and Saint-Sylvestre valleys, on one of the hills that surround Nice with the most beautiful scenery, stands a colossal hotel overlooking the city and the marvellous Bay of Angels. Un monde s'y presse, venu de toutes parts, et c'est la cohue de toutes les classes et de toutes les nations. |||||||||||Menschenmenge||||||||| |||||||||||horde||||||||| |||||||||||muchedumbre||||||||| Eine Welt drängt sich dort aus allen Richtungen zusammen, und es herrscht ein Gedränge aus allen Klassen und Nationen. A world gathers there, coming from all sides, and it is the hustle and bustle of all classes and all nations. Le soir même de ce samedi où Lupin, Grognard et Le Ballu s'enfonçaient en Italie, Clarisse Mergy entrait dans cet hôtel, demandait une chambre au midi et choisissait, au second étage, le numéro 130, qui était libre depuis le matin. The|||||Saturday||||||||||||||||||||||||second||||||||| Am Abend desselben Samstags, an dem Lupin, Grognard und Le Ballu nach Italien fuhren, betrat Clarisse Mergy das Hotel, fragte nach einem Zimmer zur Mittagszeit und wählte im zweiten Stock die Nummer 130, die seit dem Morgen frei war. On the very evening of this Saturday when Lupin, Grognard and Le Ballu were heading into Italy, Clarisse Mergy entered this hotel, requested a room facing south, and chose, on the second floor, room number 130, which had been vacant since the morning. Cette chambre était séparée du numéro 129 par une double porte. This room was separated from room number 129 by a double door. À peine seule, Clarisse écarta le rideau qui masquait le premier battant, tira sans bruit le verrou et colla son oreille contre le second battant. |||||||||||Flügel||||||||||||| ||||||curtain|||||panel|||||lock|||||||| Als Clarisse allein war, schob sie den Vorhang beiseite, der den ersten Flügel verdeckte, zog lautlos den Riegel zurück und legte ihr Ohr an den zweiten Flügel. Barely alone, Clarisse drew aside the curtain that hid the first panel, noiselessly pulled the bolt and pressed her ear against the second panel.

— Il est ici, pensa-t-elle… Il s'habille pour aller au cercle… comme hier. — He is here, she thought... He is getting dressed to go to the club... just like yesterday. Lorsque son voisin fut sorti, elle passa dans le couloir, et, profitant d'une seconde où ce couloir était désert, elle s'approcha la porte du numéro 129. When her neighbor had left, she went into the hallway, and taking advantage of a moment when the hallway was deserted, she approached the door to room 129. La porte était fermée à clef. The door was locked.

Toute la soirée, elle attendit le retour du voisin, et ne se coucha qu'à deux heures. All evening, she waited for the neighbor to return, and only went to bed at two o'clock. Le dimanche matin, elle recommença d'écouter. On Sunday morning, she started listening again. À onze heures, le voisin s'en alla. At eleven o'clock, the neighbor left. Cette fois il laissait la clef sur la porte du couloir. This time he left the key in the door of the corridor.

En hâte, Clarisse tourna cette clef, entra résolument, se dirigea vers la porte de communication, puis, ayant soulevé le rideau et tiré le verrou, elle se trouva chez elle. |haste||||||||||||||||||||||||||| Hurriedly, Clarisse turned this key, entered resolutely, headed towards the connecting door, then, after lifting the curtain and pulling the bolt, she found herself at home.

Au bout de quelques minutes, elle entendit deux bonnes qui faisaient la chambre du voisin. Nach ein paar Minuten hörte sie zwei Dienstmädchen, die das Zimmer des Nachbarn machten. After a few minutes, she heard two maids tidying up the neighbor's room.

Elle patienta jusqu'à ce qu'elles fussent parties. She waited until they had left. Alors, sûre de n'être pas dérangée, elle se glissa de nouveau dans l'autre chambre. Then, sure of not being disturbed, she slipped back into the other room. L'émotion la contraignit à s'appuyer sur un fauteuil. The emotion forced her to lean on a chair. Après des jours et des nuits de poursuite acharnée, après des alternatives d'espoir ou d'angoisse, elle parvenait enfin à s'introduire dans une chambre habitée par Daubrecq. ||||||||relentless|||alternatives|of hope||||succeeded||||||||| After days and nights of relentless pursuit, after alternating between hope and anguish, she finally managed to sneak into a room inhabited by Daubrecq. Elle allait pouvoir chercher à son aise, et, si elle ne découvrait pas le bouchon de cristal, elle pourrait tout au moins, cachée dans l'intervalle des deux portes de communication et derrière la tenture, voir Daubrecq, épier ses gestes et surprendre son secret. ||||||||||||||||||||||hidden|||of the||||||||||||||||| She would be able to search at her leisure, and if she did not find the crystal stopper, she could at least, hidden in the interval between the two communicating doors and behind the curtain, see Daubrecq, spy on his movements, and uncover his secret. Elle chercha. She searched. Un sac de voyage aussitôt l'attira, qu'elle réussit à ouvrir, mais où ses investigations furent inutiles. |||||||succeeded|||||||| A travel bag immediately caught her attention, which she managed to open, but where her investigations were fruitless. Elle dérangea les casiers d'une malle et les poches d'une valise. |||lockers||||||| She rummaged through the compartments of a trunk and the pockets of a suitcase. Elle fouilla l'armoire, le secrétaire, la salle de bains, la penderie, toutes les tables et tous les meubles. ||||||||||armario ropero||||||| She searched the wardrobe, the desk, the bathroom, the wardrobe, all the tables and all the furniture. Rien.

Elle tressaillit en apercevant sur le balcon un chiffon de papier, jeté là, comme au hasard. ||||||||rag||||||| She started when she saw a piece of paper on the balcony, thrown there as if by chance.

— Est-ce que par une ruse de Daubrecq, pensa Clarisse, ce chiffon de papier ne contiendrait pas ?… |||||List||||||||||| |||||||||||cloth||||| "Could it be a trick of Daubrecq's?" thought Clarisse, "Does this piece of paper contain something?"

— Non, fit une voix derrière elle, au moment où elle posait la main sur l'espagnolette. ||||||||||||||der Fenstergriff ||||||||||||||the bolt ||||||||||||||la falleba "No," said a voice behind her as she placed her hand on the latch. Se retournant, elle vit Daubrecq. Turning around, she saw Daubrecq.

Elle n'eut point d'étonnement, ni d'effroi, ni même de gêne à se trouver en face de lui. She felt no astonishment, no fear, not even discomfort to find herself facing him. Elle souffrait trop depuis quelques mois pour s'inquiéter de ce que Daubrecq pouvait penser d'elle ou dire en la surprenant ainsi en flagrant délit d'espionnage. ||||||||||||||||||||||blatant|crime| She had suffered too much in recent months to worry about what Daubrecq might think of her or say when he caught her red-handed spying. Elle s'assit avec accablement. |||Niedergeschlagenheit |||overwhelm |||Desánimo She sat down overwhelmed. Il ricana : |sneered |Se ríe burlonamente He snickered:

— Non. — No. Il y a erreur, chère amie. There's been a mistake, dear friend. Comme disent les enfants, vous ne « brûlez » pas du tout. As the children say, you're not "burned" at all. Ah ! Ah! mais pas du tout ! but not at all! Et c'est si facile ! Dois-je vous aider ? À côté de vous, chère amie, sur ce petit guéridon… Que diable, il n'y a pourtant pas grand'chose sur ce guéridon ! ||||||||||||||||||||Beistelltisch |||||||||mesita redonda||||||||||| Next to you, dear friend, on this small side table… My goodness, there really isn't much on this side table after all! De quoi lire, de quoi écrire, de quoi fumer, de quoi manger, et c'est tout… Voulez-vous un de ces fruits confits ? Some reading material, something to write with, something to smoke, something to eat, and that's it… Would you like one of these candied fruits? Sans doute vous réservez-vous pour le repas plus substantiel que j'ai commandé ? I assume you are saving yourself for the more substantial meal that I have ordered? Clarisse ne répondit point. Elle semblait ne pas même écouter ce qu'il disait, comme si elle eût attendu les autres paroles, plus graves celle-là, qu'il ne pouvait manquer de prononcer. She didn't even seem to be listening to what he was saying, as if she'd been waiting for the other, more serious words he was bound to utter. Il débarrassa le guéridon de tous les objets qui l'encombraient, et les mit sur la cheminée. |||||||||lo abarrotaban|||||| He cleared the side table of all the cluttering objects and placed them on the mantle. Puis il sonna. Then he rang the bell.

Un maître d'hôtel vint. A butler came. Il lui dit :

— Le déjeuner que j'ai commandé est prêt ? — Oui, monsieur.

— Il y a deux couverts, n'est-ce pas ? — Oui, monsieur.

— Et du champagne ?

— Oui, monsieur.

— De l'extra-dry ? |extra seco| — Oui, monsieur. — Sí, señor.|

Un autre domestique apporta un plateau et disposa en effet, sur le guéridon, deux couverts, un déjeuner froid, des fruits, et, dans un seau de glace, une bouteille de champagne. ||||||||||||small table||||||||||||||||| |||||||||||||||||||||||cubo de hielo|||||| Another servant brought in a tray and indeed laid out, on the pedestal table, two place settings, a cold lunch, fruit, and, in an ice bucket, a bottle of champagne.

Puis les deux domestiques se retirèrent. |||domestics||

— À table, chère madame. — At the table, dear madam. Comme vous le voyez, j'avais pensé à vous, et votre couvert était mis. As you can see, I had thought of you, and your place was set. Et, sans paraître remarquer que Clarisse ne semblait nullement prête à faire honneur à son invitation, il s'assit et commença de manger, tout en continuant : And, without appearing to notice that Clarisse did not seem ready to enjoy her invitation, he sat down and began to eat, while continuing: — Ma foi oui, j'espérais bien que vous finiriez pas me consentir à ce tête-à-tête. |||||||acabarían por|||||||| — Well, yes, I was hoping that you would eventually agree to this one-on-one. Depuis bientôt huit jours que vous m'entourez de votre surveillance assidue, je me disais : « Voyons… qu'est ce qu'elle préfère ? ||||||||||stetige Überwachung|||||||| ||||||me rodean|||||||||||| For almost eight days now that you have surrounded me with your assiduous surveillance, I was thinking to myself: 'Let's see... what does she prefer?', Le champagne doux ? The sweet champagne? Le champagne sec ? L'extra-dry ? Vraiment, j'étais perplexe. Depuis notre départ de Paris, surtout. J'avais perdu votre trace, c'est-à-dire que je craignais bien que vous n'eussiez perdu la mienne et renoncé à cette poursuite qui m'était si agréable. |||||||||||||hubierais perdido|||||||||||| I had lost track of you, meaning that I was afraid you had lost track of me and given up on this pursuit that was so pleasant to me. Vos jolis yeux noirs, si brillants de haine, sous vos cheveux un peu gris, me manquaient dans mes promenades. Your pretty black eyes, so bright with hatred, under your slightly gray hair, were missing from my walks. Mais, ce matin, j'ai compris : la chambre contiguë à celle-ci était enfin libre, et mon amie Clarisse avait pu s'installer, comment dirais-je ?… à mon chevet. ||||||||||||||||||||||||||an meinem Bett ||||||||||||||||||||||||||bedside But this morning, I understood: the room next to this one was finally available, and my friend Clarisse had been able to move in, how should I say?... by my bedside. Dès lors, j'étais tranquille. From then on, I was calm. En rentrant ici, au lieu de déjeuner au restaurant selon mon habitude, je comptais bien vous trouver en train de ranger mes petites affaires à votre guise, et suivant vos goûts particuliers. When I returned here, instead of having lunch at the restaurant as usual, I fully expected to find you organizing my things as you saw fit, and according to your particular tastes. D'où ma commande de deux couverts… un pour votre serviteur, l'autre pour sa belle amie. Hence my order for two place settings... one for your servant, the other for his beautiful friend. Elle l'écoutait maintenant, et avec quelle terreur ! She was listening to him now, and with what terror! Ainsi donc Daubrecq se savait espionné ! |also|||| So Daubrecq knew he was being spied on! Ainsi donc, depuis huit jours, il se jouait d'elle et de toutes ses manœuvres ! So, for the past eight days, he had been fooling her and all of her maneuvers! À voix basse, le regard anxieux, elle lui dit : In a low voice, with an anxious look, she said to him:

— C'est exprès, n'est-ce pas ? — It's on purpose, isn't it? vous n'êtes parti que pour m'entraîner ? you only left to take me with you? — Oui, fit-il. — Yes, he said.

— Mais pourquoi, pourquoi ?

— Vous le demandez, chère amie ? — Vous le demandez, chère amie ? dit Daubrecq avec son petit gloussement de joie. |||||risita de alegría|| said Daubrecq with his little gleeful chuckle.

Elle se leva de sa chaise à moitié et, penchée vers lui, elle pensa, comme elle y pensait chaque fois, au meurtre qu'elle pouvait commettre, qu'elle allait commettre. She half rose from her chair and, leaning towards him, she thought, as she did every time, about the murder she could commit, that she was going to commit. Un coup de revolver, et la bête odieuse serait abattue. A gunshot, and the beast would be shot down.

Elle glissa lentement sa main vers l'arme que contenait son corsage. ||||||die Waffe|||| She slowly slid her hand towards the weapon hidden in her bodice. Daubrecq prononça : Daubrecq said:

— Une seconde, chère amie… Vous tirerez tout à l'heure, mais je vous supplie auparavant de lire cette dépêche que je viens de recevoir. |||||||||||||||||dispatch||||| — One moment, dear friend... You will draw in a moment, but I beg you to read this message that I have just received first. Elle hésitait, ne sachant quel piège il lui tendait, mais il précisa, en sortant de sa poche une feuille bleue. She hesitated, unsure of the trap he was setting for her, but he clarified, pulling out a blue sheet from his pocket.

— Cela concerne votre fils. — This concerns your son.

— Gilbert ? fit-elle bouleversée.

— Oui, Gilbert… Tenez, lisez.

Elle poussa un hurlement d'épouvante, elle avait lu : She let out a scream of horror, she had read: « Exécution aura lieu mardi matin. "Execution will take place on Tuesday morning. Et, tout de suite, elle cria, en se jetant sur Daubrecq : And immediately she shouted, throwing herself at Daubrecq:

— Ce n'est pas vrai ! C'est un mensonge… pour m'affoler… Ah ! ||||asustarme| je vous connais… vous êtes capable de tout ! Mais avouez donc !… Ce n'est pas pour mardi, n'est-ce pas ? Dans deux jours ! Non, non… moi, je vous dis que nous avons encore quatre jours, cinq jours même, pour le sauver… Mais avouez-le donc ! No, no... I'm telling you that we still have four days, five days even, to save him... But admit it!

Elle n'avait plus de forces, épuisée par cet accès de révolte, et sa voix n'émettait plus que des sons inarticulés. ||||||||||||||emitía||||| She had no more strength, exhausted by this outburst of revolt, and her voice only emitted inarticulate sounds. Il la contempla un instant, puis il se versa une coupe de champagne qu'il avala d'un trait. ||||||||||||||tragó|| He looked at her for a moment, then poured himself a glass of champagne which he drank in one gulp. Ayant fait quelques pas de droite à gauche, il revint auprès d'elle et lui dit : Having taken a few steps from right to left, he returned to her and said: — Écoute-moi, Clarisse…

L'insulte de ce tutoiement la fit tressaillir d'une énergie imprévue. The insult of being addressed in the familiar form made her start with an unforeseen energy. Elle se redressa et, indignée, haletante : She straightened up, indignant and panting:

— Je vous défends… je vous défends de me parler ainsi. - I forbid you... I forbid you to speak to me like that. C'est un outrage que je n'accepte pas… Ah ! ||Empörung||||| ||Es una ofensa||||| quel misérable !

Il haussa les épaules et reprit : He shrugged and replied:

— Allons, je vois que vous n'êtes pas encore tout à fait au point. — Well, I see that you are not quite up to speed yet. Cela vient sans doute de ce qu'il vous reste l'espérance d'un secours. This probably comes from the fact that you still have hope for help. Prasville, peut-être ? cet excellent Prasville dont vous êtes le bras droit… Ma bonne amie, vous tombez mal. this excellent Prasville of whom you are the right hand… My dear friend, you have bad timing. Figurez-vous que Prasville est compromis dans l'affaire du Canal ! |||Prasville|||||| Imagine that Prasville is involved in the Canal affair! Pas directement… C'est-à-dire que son nom n'est pas sur la liste des vingt-sept, mais il s'y trouve sous le nom d'un de ses amis, l'ancien député Vorenglade, Stanislas Vorenglade, son homme de paille, paraît-il, un pauvre diable que je laissais tranquille, et pour cause. |||||||||||||||||||||||||||||||||man|||||||||||||| |||||||||||||||||||||||||||||Vorenglade|Stanislas Vorenglade|||||||||||||dejaba tranquilo|||| Not directly… In other words, his name is not on the list of twenty-seven, but he is there under the name of one of his friends, former deputy Vorenglade, Stanislas Vorenglade, his straw man, apparently, a poor devil whom I left alone, and for good reason. J'ignorais tout cela, et puis voilà-t-il pas que l'on m'annonce ce matin, par lettre, l'existence d'un paquet de documents qui prouvent la complicité de notre sieur Prasville ! I knew nothing about this, and then all of a sudden this morning, I receive a letter announcing the existence of a package of documents proving the complicity of our Mr. Prasville! Et qu'est-ce qui m'annonce cela ? And who informed me of this? Vorenglade lui-même ! Vorenglade himself! Vorenglade, qui, las de traîner sa misère, veut faire chanter Prasville, au risque d'être arrêté, lui aussi, et qui ne demande qu'à s'entendre avec moi. ||||arrastrar|||||||||||||||||||| Vorenglade, who, tired of dragging his misery along, wants to blackmail Prasville, at the risk of being arrested, too, and who only wants to get along with me. Et Prasville saute ! And Prasville jumps! Ah ! Ah! ah ! ah! elle est bonne celle-là… Et je vous jure qu'il va sauter, le brigand ! And I swear he's going to jump, the brigand! Crebleu ! ¡Caramba! Good grief! depuis le temps qu'il m'embête ! ||||me molesta since he has been bothering me for so long! Ah ! Ah! Prasville, mon vieux, tu ne l'as pas volé… Prasville, my old friend, you have not stolen it... Il se frottait les mains, heureux de cette vengeance nouvelle qui s'annonçait. He rubbed his hands, happy with this new vengeance that was looming. Et il reprit : And he continued:

– Vous le voyez, ma chère Clarisse, de ce côté, rien à faire. - You see, my dear Clarisse, there is nothing to do on this side. Alors quoi ? So what? à quelle racine vous raccrocher ? ||||aferrar a to what root can you hold onto? Mais j'oubliais… Monsieur Arsène Lupin ! Monsieur Grognard ! Monsieur Le Ballu !… Peuh ! vous avouerez que ces messieurs n'ont pas été brillants, et que toutes leurs prouesses ne m'ont pas empêché de suivre mon petit bonhomme de chemin. |||||||||||||Leistungen||||||||||| |admitirán|||||||||||||||||||mi|||| I'm sure you'll agree that these gentlemen weren't exactly brilliant, and that all their prowess didn't stop me from going my own way. Que voulez-vous ? ces gens-là s'imaginent qu'ils n'ont pas leurs pareils. ||||||||iguales These people think they have no equals. Quand ils rencontrent un adversaire qui ne s'épate pas, comme moi, ça les change, et ils entassent gaffes sur gaffes, tout en croyant qu'ils le roulent de la belle manière. |||||||beeindruckt|||||||||machen Fehler|Fehler|||||||||||| ||||||does not||||||||||||||||||||||| |||||||se impresiona|no se||||||||amontonan|errores|||||||||||| When they meet an opponent who is not impressed, like me, it changes them, and they pile up mistakes after mistakes, all the while believing they are fooling him in a clever way. Collégiens, va ! ¡Estudiantes de secundaria!| High schoolers, go! Enfin, tout de même, puisque vous avez encore quelque illusion sur le susdit Lupin, puisque vous comptez sur ce pauvre hère pour m'écraser et pour opérer un miracle en faveur de l'innocent Gilbert, allons-y, soufflons sur cette illusion. ||||||||||||oben genannten|||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||wretch|||||operate|||||||Gilbert|||||| |||||||||||||||ustedes|||||pobre diablo||aplastarme|||||||||||||destruyamos||| All the same, since you still have some illusion about the aforementioned Lupin, since you're counting on this poor fellow to crush me and perform a miracle for the innocent Gilbert, let's go ahead and blow away that illusion. Por último, de todos modos, ya que aún tienes alguna ilusión sobre el mencionado Lupin, ya que cuentas con este pobre hombre para aplastarme y operar un milagro a favor del inocente Gilbert, vamos, soplemos sobre esta ilusión. Ah ! ¡Ah! Lupin ! ¡Lupin! Seigneur Dieu ! elle croit en Lupin ! Elle met en Lupin ses dernières espérances ! Lupin ! attends un peu que je te dégonfle, illustre fantoche ! ||||||deflate||puppet ||||||te desinfle||muñeco de trapo Wait a moment while I deflate you, illustrious puppet!

Il saisit le récepteur du téléphone qui le reliait au poste principal de l'hôtel, et prononça : |Agarra|||||||conectaba||||||| He picked up the receiver of the telephone connecting him to the hotel's main desk, and said: — C'est de la part du numéro 129, mademoiselle. - This is on behalf of room number 129, miss. Je vous prierai de faire monter la personne qui est assise en face de votre bureau… Allo ?… Oui, mademoiselle, un monsieur, avec un chapeau mou de couleur grise. ||||||||||||||||||||||||sombrero blando gris||| I will ask you to bring up the person sitting in front of your desk... Hello?... Yes, miss, a gentleman, with a soft gray hat. Il est prévenu… Je vous remercie, mademoiselle. He is notified... Thank you, miss.

Ayant raccroché le récepteur, il se tourna vers Clarisse : |Colgado||||||| Having hung up the receiver, he turned to Clarisse:

— Soyez sans crainte. Don't worry. Ce monsieur est la discrétion même. This gentleman is the epitome of discretion. C'est d'ailleurs la devise de son emploi : « Célérité et discrétion ». |||||||Schnelligkeit|| |||motto|||||| In fact, it is the motto of his job: 'Promptness and discretion'. Ancien agent de la Sûreté, il m'a rendu déjà plusieurs services, entre autres celui de vous suivre pendant que vous me suiviez. |||||||||||||||||||||seguían A former Sûreté agent, he's already done me several favors, including following you while you were following me. Si depuis notre arrivée dans le Midi, il s'est moins occupé de vous, c'est qu'il était plus occupé par ailleurs. If since our arrival in the South, he has paid less attention to you, it's because he was more occupied elsewhere. Entrez, Jacob. Come in, Jacob.

Lui-même il ouvrit la porte, et un monsieur mince, petit, à moustaches rousses, entra. |||||||||||||rojizas| He himself opened the door, and a slim, small gentleman with red mustaches entered.

— Jacob, ayez l'obligeance de dire à madame, en quelques paroles brèves, ce que vous avez fait depuis mercredi soir, jour où, la laissant monter, gare de Lyon, dans le train de luxe qui m'emportait vers le Midi, vous êtes resté, vous, sur le quai de cette même gare. ||la amabilidad de|||||||||||||||||||||||||||||||me llevaba||||||||||Andén|||| - Jacob, would you be so kind as to tell Madame, in a few brief words, what you've been up to since Wednesday evening, the day you let her board the luxury train at the Gare de Lyon that was taking me to the South of France, while you remained on the platform of the same station. Bien entendu, je ne vous demande l'emploi de votre temps qu'en ce qui concerne madame et la mission dont je vous ai chargé. Of course, I am only asking for your time regarding madame and the mission I have entrusted you with. Le sieur Jacob alla chercher dans la poche intérieure de son veston un petit carnet qu'il feuilleta, et dont il lut, du ton que l'on prend pour lire un rapport, les pages suivantes : |||||||||||chaqueta|||||hojeó|||||||||||||||| Mr. Jacob went to look in the inner pocket of his vest for a small notebook which he flicked through, and read out the following pages in the tone used for reading a report: Mercredi soir. Wednesday evening. — Sept heures quinze. Gare de Lyon. J'attends ces messieurs Grognard et Le Ballu. Ils arrivent avec un troisième personnage que je ne connais pas encore, mais qui ne peut être que M. Nicole. Moyennant dix francs, ai emprunté la blouse et la casquette d'un homme d'équipe. ||||ausgeliehen|||||||| ||||||||||||de un ferroviario For ten francs, I borrowed a crew-coat and cap. Ai abordé ces messieurs et leur ai dit de la part d'une dame « qu'on s'en allait à Monte-Carlo ». ||||||||||||||||||Montecarlo I approached these gentlemen and told them on behalf of a lady that 'we were going to Monte-Carlo'. Ai ensuite téléphoné au domestique de l'hôtel Franklin. I then called the servant of the Franklin hotel.